André Ciavaldini

Bonne introduction au sujet. Il redéfinit simplement et clairement le délinquant sexuel, le replace comme sujet souffrant (sans pour autant nier la souffrance des victimes), sortir de l'idée d'incurabilité ou d'impossibilité de soin ; il détaille les différentes entités qui prennent en charge (et l'importance de leur porosité-intercontenante, de l'importance de la loi comme méta-cadre là aussi contenant et utile dans la thérapie.)

L'orientation est clairement psychodynamique-analytique mais ouverte à ce qui marche, notamment les thérapies cognitivo-comportementales.

Il propose en outre un exemple concret de modèle de prise en charge, le PARI. Centre qui fait référence en France.

Etant Belge et travaillant en Belgique, je constate tout l'intérêt que la santé mentale en prison soient placée sous l'égide du ministère de la santé, ce qui est plus ou moins en réflexion en Belgique.

La violence sexuelle des mineurs semble être un sujet qui réapparait de plus en plus fréquemment dans l’actualité à travers les faits divers, mais aussi quant aux différentes réformes et projets de réforme de l’ordonnance de 1945 qui règle cette matière.

Mais comment agir ? Faut-il sanctionner ou prévenir ?



Cet ouvrage est une réflexion pluridisciplinaire (judiciaire, sociale et thérapeutique avec pour chaque domaine des intervenants différents) sur la nécessité de la préférence pour la prévention des violences sexuelles chez les mineurs (par rapport à la sanction).

Le plan du livre en trois parties adopte alors la démarche scientifique : dans un premier fixer les termes du propos (qu’est-ce qu’un adolescent violent sexuel ?), puis examiner la réponse de la loi à ces comportements (la pénalisation), pour enfin étudier l’accompagnement aux soins et la prévention.



La première partie est parfois dans certains articles difficilement compréhensible par des non-initiés à la psychologie et la psychiatrie : c’est dommage, car ces développements répondent notamment au pourquoi des comportements déviants dont il est question.



Le fait que la matière concerne des êtres en devenir, au développement inachevé apparaît comme le fil rouge des différentes interventions, sans jamais oublier les victimes de ces actes (qui elles aussi auront peut-être à grandir dans ce contexte). Un autre paramètre n’est pas à négliger : le statut de l’enfant au fil des années change, ainsi que la perception des violences sexuelles et des mœurs corporelles.

Bref, un sujet avec de multiples aspects dans lequel aucune vérité ne doit être posée de façon ferme et définitive.

J'ai lu tout récemment plusieurs de ces mini-livres concernant la délinquance sexuel et celui-ci sort un peu du lot, d'où quatre étoiles. Même si c'est un peu exagéré sans doute.

Ici, plusieurs auteurs, plusieurs articles qui s'articulent assez bien et ont chacun leur valeur et intérêt. C'est plutôt bien fait. Les articles sont assez courts, mais clairs et cette concision n'est pas frustrante.

Les chiffres de la récidive ont leur sens, pour redonner la juste place et la juste réalité, sortir des fantasmes et de craintes.

L'objectif sans doute fondamental de ce livre est d'éviter de stigmatiser, de mieux comprendre les enjeux, étiologie(s) et favoriser la réinsertion humaine de ces personnes qui sont également en souffrance.

J'ai particulièrement apprécié l'idée du délit auto-calmant, de la récidive perçue comme un échec de cet effet, que la peine infligée constitue aussi un échec et dès lors qu'une autre "solution" plus délictueuse apparaît.

Le dernier chapitre sur la Loi Megan (entre autres) aux Etats-Unis est particulièrement effrayant et interpellant. La perception des "délinquants sexuels" est terriblement violente et sans appel, avec une chasse aux sorcières institutionnalisée et "technologisée", avec comme idéal la sacro-sainte sécurité, et avec tout un cortège d'erreurs possibles et de dérives destructrices...

La violence sexuelle des mineurs est un sujet dont on ne peut dire qu’il a disparu de notre actualité, malheureusement !

Les lois en vigueur, les circuits d’aide et d’approche de cette violence évoluent régulièrement.

Ce livre, que j’ai reçu est une réflexion multi disciplinaire sur ce qu’est cette violence et qui est cet ado ?

En l’ouvrant, je me suis dit qu’il allait pouvoir me servir dans mon métier, malheureusement les termes trop techniques m’ont refroidi.

La lecture est plus que difficile pour les non initiés à la psychologie et à la psychanalyse, voire pour certains mots le dictionnaire s’avère indispensable. Du coup le discours n’est pas accessible à tout le monde.

Je trouve aussi pour ma part, que derrière le terme mineur, le livre a vraiment ciblé l’ado, alors que ce genre de violence peut, sous d’autres formes, arriver à des plus petits et croyez moi cela peut être violent ! Pour avoir travaillé dans l’animation, je me suis parfois retrouvé face à des situations difficiles.

Pour les parties suivantes je l’ai trouvé plus abordable et j’ai malgré tout appris beaucoup de choses. La place de l’enfant change dans notre société et avec, ces formes de violence.

Mais chaque situation est unique dans son histoire, sa thérapie et je rejoins l’idée que la prévention est ultra importante pour ce genre de problème. La sanction, selon l’âge, y reste liée quand même selon le degré de violence.

Et surtout, n’oublions pas les victimes.

Je conseille ce livre pour ceux qui veulent en savoir un peu plus sur la situation actuelle de cette violence.

J'ai choisi ce livre lors de l'opération masse critique. Lors du choix je me suis laissée guider par les titres et celui ci Violences sexuelles chez les mineurs m'a interpelée. Au vu de l'actualité quotidienne (violences gratuites, disparition,...) et étant mère d'adolescents j'ai eu envie de lire ce livre afin de me faire une idée sur la situation. Et bien j'ai été un peu déçue non par le sujet mais par l’écriture. C’est un ouvrage qui s’adresse à un lectorat qui a déjà des notions en psychologie et psychanalyse, le vocabulaire n’est pas à la portée de tous et plus d’une fois j’ai du regarder dans le dictionnaire.

Cependant ça reste un sujet intéressant et l'ouvrage permet de se faire un jugement sur l'état de la situation : rien est acquis il faut encore faire des progrès autant du côté juridique que thérapeutique afin de "mieux prévenir pour moins pénaliser".

Plusieurs chercheurs nous livrent ici quelques analyses brillantes autour du thème de la cruauté, vu sous des angles divers.

Certains articles sont plus abordables que d'autres. Certains me semblent plus percutants aussi (même si ce n'est pas le but ciblé).

Cependant, toutes ces recherches incitent à la réflexion, notamment celles qui scrutent les faits génocidaires.

L'ensemble est marquant, convainquant, intelligent.

Pour conclure, malgré les tendances et similitudes de comportements qui se dégagent de ces textes, je persiste à penser que la science exacte concernant les attitudes humaines n'existe pas.

On ne sort pas intact de cette lecture : huit chercheurs-soigneurs de la psyché (1) extirpant « la cruauté du cachot de la mutité ». Avec un courage et une empathie essentiels, ils la dévisagent dans sa « crudité » constitutive pour tenter de la « cuire » au soleil civilisateur de l'intelligence.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..