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Critiques de Andreï Amalrik (7)
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Voyage involontaire en Sibérie

Pour avoir hébergé des amis étrangers dans son appartement moscovite.

Pour avoir collectionné les œuvres d'un artiste "dégénéré" (comme disaient les nazis).

Pour avoir occupé un emploi par intermittence (chômage partiel diraient nos têtes pensantes).

Pour avoir écrit des textes jugés pornographiques.

Pour tout cela Andreï Amalrik s'est vu offrir par L’Union des républiques socialistes soviétiques de Nikita Khrouchtchev un séjour en Sibérie.

L'examen de son dossier prit bien du temps, et, d'atermoiements en atermoiements de chaque service de l'État il fut décidé :

"Une déportation pour une durée de deux ans et six mois dans un des lieux légalement destinés à la déportation des "parasites".

Pour le déporté cela devait être tragique mais il n'en laisse rien voir...ou si peu. Dans le kolkhoze où il doit travailler, la corruption règne à tous les étages et Andreï doit rapidement apprendre les lois de la débrouille s'il ne veut pas y laisser sa peau. L'auteur nous rappelle bien de temps en tant que le thermomètre descend en dessous de moins vingt . Qu'il vit dans une cabane en bois dont le plafond est à moitié en ruine. Mais c'est égal, tant l'absurde est le plus fort. Au lieu de se plaindre il fait une analyse froide et détachée . Il en fait une farce tant les règlements sont absurdes ou incompréhensibles. Une galerie de personnages la plus bouffonne qu'on puisse imaginer, la bêtise la plus comique qu'il met en relief à chaque page.

Andreï Amalrik montre là une force de caractère hors du commun, ravissant le lecteur qui dévore ce livre comme un roman d'aventures.

Dire que cette URSS là, fut un temps un modèle pour certains qui s'occupaient de politique dans notre pays ! C'est à se taper sur les cuisses quand on y pense !

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Les quatorze amants de l'affreuse Mary Ann

Il y a de bonnes et de mauvaises raisons de faire la critique d'un livre.

Parmi les bonnes raisons, je dirais que ce livre n'ayant eu jusqu'à présent aucune critique, il est temps d'en adjoindre une ; car tout livre bon ou mauvais le mérite. Parmi les mauvaises, je mettrai en avant la drôlerie du titre qui m'a donné envie d'en savoir plus.

Andreï Amalrik a eu son heure de gloire en Occident avec un livre prophétique, L'Union Soviétique survivra-t-elle en 1984, publié à Paris en 1970, qui prédisait, à cinq ans près, la chute du communisme. Certes Amalrik se trompait dans les causes qui produiraient cet effondrement – il les voyait dans une guerre de l'URSS avec la Chine qui n'a pas eu lieu -, mais il avait senti les faiblesses d'un système dont les meilleurs penseurs de l'époque - comme Raymond Aron et quelques autres - surestimaient la force.

Les quatorze amants de l'affreuse Mary-Ann sont un recueil de six petites pièces de théâtre écrites par un jeune auteur de 26 ans qui a eu déjà maille à partir avec les autorités soviétiques en étant chassé de l'université où il était inscrit pour suivre des cours sur l'histoire de la Russie. Amalrik souligne qu'il a été influencé par Ionesco et par Beckett – et non par Sartre ou Camus qu'il ne connaissait pas – mais aussi par les auteurs russes classiques, notamment Gogol (que tout le monde connait) et Soukhovo-Kobyline et Kharms (inconnus de la plupart des Occidentaux).

La première pièce, en un acte, Ma tante habite Volokolamsk, comprend notamment une bonne dose de comique de répétition dans l'absurde. Là l'influence de Becket est évidente. Dès les premières phrases prononcées, on sent bien que les autorités soviétiques n'ont pas dû en goûter l'humour :

Les quatorze amants de l'affreuse Mary-Ann, qui donne son titre à l'ensemble du recueil comporte des scènes qui feraient hurler les féministes genre Annie Ernaux, avec un humour lourdement machiste à la Charlie Hebdo du bon vieux temps.

Un nez ! Quel nez ? Mon nez ! est une pièce en seize petits épisodes, adaptée de la nouvelle de Gogol.

Les trois autres piécettes sont aussi teintées de cet absurde qui ne pouvait que heurter la Nomenklatura soviétique.

Globalement que faut-il en penser ? Travail de jeunesse qui semble annoncer une oeuvre majeure ? Survalorisation d'un auteur par un Occident prêt à discerner du génie à tout opposant au régime soviétique ? Ma foi j'ai le plus grand mal à trancher. Ce sera au lecteur de se faire une opinion à l'issue d'une lecture qui aura au moins eu le mérite de le distraire et de le faire sourire.

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Voyage involontaire en Sibérie

1965, naissance de la dissidence avec Siniavski et Daniel et, rapidement Andreï Amalrik, qui par leurs positions et leurs écrits offriront les premières fissures à un pouvoir par trop absolutiste.



Convictions et désillusions auront raisons d'une idéologie politique par trop invasive et coercitive sur un peuple en attente d'un monde qui se voulait meilleur et plus ouvert sur l'avenir.



Rapidement l'horizon s'obscurcit et les portes se referment sur un univers carcéral n'ayant de leçons à recevoir de personne.



Humour et dérision deviendront les nouvelles armes face à cet Etat de faits et de non dits qui élimine plus facilement qu'il ne concilie les oppositions.

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Journal d'un provocateur

Le rire est le propre de l'homme.



Arme sans pareil face à la hargne et l'horreur d'une organisation d'Etat sans état d'âme.



Regard d'un berger de kolkhoz sur ces geôles d'un ailleurs sans avenir.



De semaines en mois d'internement en camps, prisons et exil; les condamnations s’affrontèrent à l'ironie d'un homme et de sa fantaisie.



Duel de consciences et de convictions à connaître et à apprécier.
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L'Union soviétique survivra-t-elle en 1984 ?

Formidable prise de parole au temps où le silence se faisait moteur d'une société exsangue d'une histoire trop neuve pour offrir un avenir à tous.



Du kilomètre 101 à la Sibérie, région du froid de l'âme slave, ce regard d'un jeune trentenaire si précocement décédé dans un "accident de voiture" à Guadalajara est une réelle analyse d'une vie devenue trop commune à une société aux portes de la modernité d'un siècle en devenir.



A lire et découvrir avec questionnement et étonnement.
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L'Union Soviétique survivra t elle en 1984

Formidable prise de parole au temps où le silence se faisait moteur d'une société exsangue d'une histoire trop neuve pour offrir un avenir à tous.



Du kilomètre 101 à la Sibérie, région du froid de l'âme slave, ce regard d'un jeune trentenaire si précocement décédé dans un "accident de voiture" à Guadalajara est une réelle analyse d'une vie devenue trop commune à une société aux portes de la modernité d'un siècle en devenir.



a lire et découvrir avec questionnement et étonnement.



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Voyage involontaire en Sibérie

Andréï Almarik fait là le compte-rendu de sa vie personnelle à Moscou puis son exil en Sibérie en 1965 parce qu'il avait des relations avec les artistes d'avant-garde et les étrangers.

Né en 1938, mort en 1980 dans un accident suspect, il a fait des études d'histoire et est devenu écrivain, très critique de l'URSS dont il a été le premier à prédire l'effondrement.

N° ISBN : 2070267563
Lien : http://www.gallimard.fr/Cata..
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