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Citation de Ambages


Sa peau me recouvre entièrement ; nous sommes comme les deux moitiés d'une graine enfermée dans le même tégument. J'aimerais devenir énormément petite de sorte que tu pourrais m'avaler, comme ces reines de contes de fées qui conçoivent lorsqu'elles avalent un grain de blé ou une graine de sésame. Alors je pourrais me loger à l'intérieur de ton corps et tu me porterais.
La chandelle vacille et s'éteint. Son toucher me console et me dévaste à la fois ; je sens mon cœur battre, puis se dessécher, nue comme une pierre sur le matelas rugissant tandis que la ravissante nuit lunaire se glisse par la fenêtre pour pommeler les flancs de cet innocent qui fabrique des cages pour y garder les doux oiseaux. Mange-moi, bois-moi ; assoiffée, rongée d'amertume, infestée de lutins, je ne cesse de retourner à lui, encore et toujours, pour que ses doigts me dépouillent de cette peau en lambeaux et me vêtent de son habit d'eau, ce vêtement qui me détrempe, son odeur de vase, sa capacité de noyade.
Désormais, les corbeaux laissent tomber l'hiver de leurs ailes et évoquent de leur cri la saison la plus rude.
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