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Citations de Anick Roschi (4)


Lelitteraire.com :

Anick Roschi : la poé­sie sans fard

L’être n’existe que par l’autre : encore faut-il à celui-là — comme à la poé­sie — la puis­sance de sor­tir du nar­cis­sisme qui n’est qu’une indif­fé­rence affec­tive. Anick Roschi le prouve dans les « Clan­des­tines » qui habitent la saga d’une des tra­gé­dies de notre époque et d’un monde schi­zo­phré­nique : abon­dance d’un côté, misère de l’autre. Le poète (son nom pour­rait être trom­peur) nous confronte à tous ces émigrés qui fuyant la misère ou la guerre tentent de rejoindre les côtes ita­liennes, grecques ou espa­gnoles. Tout finit par­fois par « de funestes / Rendez-vous ». En effet « Dans le repli / D’une vague argen­tée / De jeunes corps / S’échouent » avant d’avoir atteint ce qui pour eux auraient eu — du moins le rêvaient-ils ainsi — valeur de Graal. D’une misère ils sont pas­sés direc­te­ment à la mort sous le joug de pré­ten­dus pas­seurs d’écumes qui les ont livrés aux abysses de la mer. Le texte du poète franco-suisse est fidèle à son pro­pos : frac­tal et sans la moindre fio­ri­ture afin que s’entende le cri des dis­pa­rus. Il ramène l’humanité entière à sa plus ter­rible condi­tion – mélange d’indifférence et d’égoïsme.

La vic­time est donc ce sem­blable, ce frère qui « né quelque part » n’a pas eu la chance de voir le jour du bon côté de la Médi­ter­ra­née. Cet autre au moment de trou­ver comme lin­ceul la « vague argen­tée » est évoqué sans pathos. Roschi ne lar­moie pas : repre­nant une veine chère à Aimé Césaire, il évoque sans laïus huma­niste de bonne conscience et sans la moindre illu­sion les « Défer­lantes esclaves »- lâchées aux mains de sbires et de « rois mau­dits » que nous avons sacrés. Elles sont les vic­times des Etats où l’argent des poten­tats compte plus que leurs citoyens. Mais ce monde de l’ignoble est aussi le nôtre : il est sans fron­tière et atem­po­rel. Et les vic­times seront — au mieux — des images pour les chaînes d’information.

Anick Roschi rap­pelle sim­ple­ment com­ment non seule­ment les « rois » mais les « Dieux », du moins ceux qui agitent leurs marion­nettes, font le jeu de la catas­trophe humaine. Rap­pe­lant toutes les vic­times du monde : aux émigrés font échos les « Hagards » de la « Terre murée / Iso­lée /Niée / Encore aban­don­née » de la Pales­tine. Tou­te­fois, le poète à l’intelligence de ne jamais tom­ber dans le mani­chéisme qui par­ta­ge­rait très sim­ple­ment le bien et le mal, les bons et des méchants. C’est là la grande force du livre : il témoigne des voyages sans arrivée.

jean-paul gavard-perret

http://www.lelitteraire.com/?p=15677

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4ième de couverture :
Chaque fleur,
Solitaire ou en bouquet,
A son parfum d’histoire. . .

Dans un champ tout ébouriffé de coquelicots,
Entre deux battements d’ailes de papillon
J’ai rencontré Monet.

Anick Roschi
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La quatrième de couverture du livre:

"Au premier tour de clef, Martin reconnaît, derrière la porte, le ralliement de Luther:
— Dream !… Dream !
Comme à l’accoutumée il se pose sur son épaule pour lui souhaiter la bienvenue. Avec tendresse, son bec, au creux de son oreille, lui chuchote son nouveau rêve clandestin."
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C’est au travers d’une chronique poétique des événements les plus douloureux du vingtième siècle que l’auteur nous invite à revisiter la planète.
Sa prose concise impose à chaque mot le poids de l’histoire. La parole s’exclame : « Cric crac ! » conte la tradition haïtienne. « Me voilà ! » engage la foi. Elle évoque la légende malgache d’un « oiseau cendreux » qui « feint les pleurs du bébé » et « miaule les chiens » ; à « petits pas », elle enterre la chair, expire « les cris de la terre », torture, « tord tue », crie « les silences de la nuit », devient muette « paroles d’yeux ». Elle rappelle les sacrifices mayas des « épouses aux langues hérissées », interroge la raison africaine : « Qui est le maître de la mort ? »
Son écriture métaphorique n’est présente que pour mieux « penser » une plaie encore béante dans notre mémoire collective. Par ce voyage mémoriel dans l’antre des barbaries humaines, l’auteur rend un vibrant hommage aux innombrables disparus.
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