Une représentation, c'est comme un rêve. Il est très beau, ou il fait peur, mais on n'en garde jamais que des bribes. Quelques images. Et elles s'effacent, peu à peu.
Le corps est paresseux. Si l'on y prend pas garde, il a tendance à se laisser aller, à glisser vers la facilité... ou la laideur: dos rond, ventre en avant, pieds en dedans.
L'horreur absolue !
Pour lutter contre elle, il y a le travail. Point. Et après ? Le travail. Et quoi... encore ? Le travail.
Ma vie de danseuse est inscrite dans la peau de ces savates abîmées--de la même façon que la vie tout court marque les visages de rides. Ces déchirures ténues signifient: j'ai travaillé et j'ai vécu.
Comment raconter les choses terribles... ?
On ignore par quel bout les attraper. Elles vous échappent, affolantes et visqueuses. Incompréhensibles. (p.16)
Le monde qui m'intéresse ne se trouve pas à des centaines, ou des milliers, d'années-lumière. Non. Il est tout... tout près. Je le porte en moi. Dans mon cœur et mon imagination.
Il n'a pas un grand but dans l'existence - comme moi. Il ne rêve pas d'être applaudi, célèbre, ou de devenir une étoile de quelque chose. Il a juste envie d'être heureux. Simplement.