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Critiques de Anne-Sylvie Salzman (106)
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Le livre de M

"Mon avis a évolué au fil du récit" - voilà une phrase qui résume parfaitement mon expérience de lecture. Bien que le rythme lent m'ait laissé un peu perplexe, j'ai été progressivement immergé dans les aventures qui se dévoilent au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire.



L'une des idées les plus fascinantes du roman est l'utilisation des cassettes enregistrées pour se souvenir et suivre l'évolution de Max. Cette notion est ingénieuse, et j'ai apprécié la façon dont les ombres disparaissent en même temps que les souvenirs, créant ainsi un concept original et bien pensé.



Cependant, certains aspects du livre auraient pu être améliorés. Comme je l'ai lu dans différentes critiques, le texte aurait pu être plus court et plus rythmé, avec une explication plus approfondie pour mieux appréhender cet ouvrage. J'aurais aimé en savoir davantage sur les ombres, le processus de perte et l'oubli qui guette les sans-ombres.



Malgré cela, l'envie de connaître la suite m'a fait tourner les pages rapidement, grâce à un suspense bien maîtrisé et une ambiance générale captivante.



En conclusion, bien que le roman présente quelques imperfections à mon sens, il vaut largement la peine d'être découvert. Son pouvoir d'attraction réside dans la maîtrise du suspense et l'ambiance qui se dégage de ses pages.
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Le livre de M

Le pouvoir des couvertures.

Voilà. Vous y mettez des fleurs, façon enluminures, tapisserie ou vieilles illustrations de contes et j'ai envie de le lire. Non parce que le titre... C'est comme le magazine du Monde, le goût de M, moi j'y vois le mot gros mot que l'on veut taire et je ne trouve pas ça alléchant du tout. Oui mais il y avait des fleurs sur la couverture.

Et donc à l'intérieur ?

J'ai beau avoir lu très vite ce gros volume je n'ai pas été conquise.

Il y a pourtant des choses bien chouettes.



Quelque part en Inde, un homme perd son ombre. Ça a l'air sympa au début jusqu'à ce qu'il commence à perdre de plus en plus la mémoire. Puis le mal s'étend très vite de par le monde et ça devient le chaos, digne d'un jeu fps de zombies où la loi du plus fort et du plus chanceux prédomine. Au départ on suit deux personnages puis le trombinoscope s'étoffe et on virevolte entre passé et présent.

J'ai aimé cette perte d'ombre et l'étrange qui va avec et qui ne sera expliqué que bien plus tard (enfin l'étrange, pas la perte d'ombre) (l'étrange m'agacait plus qu'autre chose jusqu'à ce que je le comprenne). Les hypothèses quant à la perte qui vont jusqu'à des contes indiens, européens et les éléphants. Les personnages sont plutôt fédérateurs, du premier à perdre son ombre à la Max de la couverture. Les road trips. Parce que j'aime bien ce genre de livre.



Néanmoins, et même si ça se lit bien, c'est long. Long avant d'avoir quelques explications. Certes on en apprend plus sur le premier cas et la personne qui vint le voir mais on en sait d'avantage seulement à la moitié du livre. Je n'ai pas aimé non plus la direction de l'histoire en dernière partie qui pour moi mélangeait ubuesque et utopie, et surtout travestit certains de ses personnages (quoi !? Qu'avez vous fait de l'amnésique ?) , mais là il faut jouer le jeu, c'est le royaume et l'imaginaire de l'autrice pas le mien. Pour le reste on est quand même dans une vaste cour de récré que ne renierait pas Tudum pour en faire une superprod avec des catcheurs en tête d'affiche.



Donc voilà il y a de belles idées dans cet univers mais ça manque de rythme et d'explications pour lui donner un peu plus de substance.
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Le livre de M

J’aimerais vraiment que les différents critiques de Babelio soient objectifs. C’est sur vos avis dithyrambiques à tous que je l’ai acheté ce livre. Que je l’ai acheté et lu jusqu’au bout. Je lis beaucoup de SFFF. Je suis toujours à la recherche de nouvelles idées, de nouveaux auteurs. Et là.. c’est un roman censé révolutionner le genre dystopique ? Comment ? En y ajoutant de la magie ? D’autres auteurs l’ont fait et de manière beaucoup plus convaincante (ex : Alone / Thomas Geha). Et puis c’est trop long. Beaucoup, beaucoup trop long. C’est compliqué d’écrire un roman long qui se tienne. Je ne suis pas experte en narratologie, mais ce roman est mal ficelé, mal foutu. Et c’est dommage ! Trop de dialogues aussi. J’en reviens à mon propos du début : le problème à vous tous, c’est que vous recevez vos bouquins gratuitement par SP ou autre, et que c’est compliqué pour vous de lire aux différents éditeurs que ce qu’ils vous ont envoyé, c’est de la daube. Je mets donc une 1/2 étoile, parce que je l’ai fini. Ça n’en vaut pas plus.
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Le livre de M

En quelques semaines la majeure partie de l'humanité a perdu son ombre et petit à petit ses souvenirs. Une poignée d'humain encore en pleine possession de leur mémoire et de leur ombre tente de survivre mais aussi de trouver un remède. C'est dans ce monde post-apocalyptique que nous suivons le fil conducteur de cette histoire qu'est le couple Ory et Max. Après avoir survécu plusieurs mois dans un hôtel perdu dans les bois, Max perd son ombre. Alors que son mari Ory part pour leur trouver des vivre, Max décide de partir pour ne pas lui infliger sa lente agonie. A son retour Ory part à la recherche de sa femme qui ne peut l'avoir oublié.



La quatrième de couverture est alléchante, l'intrigue donne envie mais dès les premiers chapitres cela n'a pas pris. J'ai quand même était jusqu'à la fin de ce pavé de presque 600 pages pour savoir si les hommes trouveraient un remède mais même là je n'ai pas été convaincu. J'ai lu une majeure partie en diagonale car il a beaucoup trop de blabla pour pas grand chose au final. Décevant !
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Vivre sauvage dans les villes

Ce recueil de sept nouvelles, toutes fantastiques, d’Anne-Sylvie Salzman illustré par Stepan Ueding, paraît ce mois-ci (Juin 2014) aux éditions Le Visage Vert.

Divisé en trois parties, -Filles perdues, Crucifixions et Vivre sauvage dans les villes-, ces nouvelles explorent les terreurs enfouies au plus profond de l’homme, les thèmes de la folie et des monstres, de l’enfantement et de l’animalité, thèmes déjà présents dans «Lamont» (2009, Le Visage Vert) mais abordés ici de façon encore plus terrifiante, charnelle et monstrueuse, avec le talent de conteur d’Anne-Sylvie Salzman, qui laisse toujours une grande place au lecteur, dont l’imagination doit accomplir une grande partie du chemin.



FILLES PERDUES



Dans «Fox into lady», une jeune femme, Keiko, souffrant de douleurs incompréhensibles au ventre, donne soudain naissance à un petit animal au poil brun, de la taille d’une taupe. Envers éprouvant du récit de David Garnett («La femme changée en renard»), cette nouvelle impressionnante s’enracine dans la peur de la maternité, de l’enfantement d’une créature anormale, dans l’angoisse de l’enfant transformé en menace.



«La nuit venue, Keiko descend voir si la bête est morte ; elle ne l’est pas ; couchée dans un coin du carton, elle tremble quand Keiko la touche et paraît cependant avoir grossi. En remontant dans sa chambre, Keiko prend peur. Le regard neuf de la bête, noir et liquide, lui colle aux talons et remonte le long de sa jambe jusqu’au nid muqueux dont elle s’est détachée.»



Dans «La brèche», instillant par touches un malaise dérangeant, à partir d’une situation presque anodine, deux femmes venues d’Angleterre dans un mobil home avec un enfant et un chien, et qui se sont arrêtées au bord d’une plage dans les dunes, Anne-Sylvie Salzman nous laisse pressentir le pire, ouvrant finalement un abîme sous nos pieds.



«Le chemin de halage» est une vision terrifiante des fantasmes de pillage charnel qui peuvent surgir à l’adolescence, nés de l’imagination et des interdits parentaux, ici l’interdiction d’emprunter le chemin de halage. Mais s’agit-il uniquement de fantasmes ?



«Les pirates allument d’énormes soleils au plafond de sa chambre et, ricanant, se repaissent des membres d’Ada. Son esprit sans corps devenu une chevêche gris-blanc, elle vole entre les étoiles, se voit couchée sur les rochers noirs et coupants d’un rivage tropical, écorchée par les marins, rôtie sur les pierres brûlantes, avalée muscle à muscle. Les cannibales se gardent les yeux, la langue, les joues pour la fin. Mais dévorée vivante des centaines de fois, Ada se lasse fatalement de ces pilleurs. Pendant des mois, elle essaie par tous les moyens de chasser ces démons qu’elle a si bêtement conviés. Elle ne retrouve pas sa chair, lui semble-t-il. Quand les assassins sont partis, les vautours et les labbes l’ont nettoyée jusqu’au dernier lambeau.»



CRUCIFIXIONS



«Shioge» m’a rappelé les grands classiques du fantastique du XIXème siècle, dans une atmosphère de nature sauvage et inquiétante, ou le troupeau du berger Shioge est décimé par une bête invisible, un mal aussi inexplicable qu’inéluctable.



On retrouve l’ambiance de la lande écossaise et isolée dans «Au pied du phare», une très belle nouvelle opaque, impossible à évoquer sans en déflorer le contenu.



«La main voyante», récit et confession d’un fabricant d’yeux de verre, qui entre en résonance avec «Mémoire de l’œil» (dans Lamont), est tout simplement glaçante.



VIVRE SAUVAGE DANS LES VILLES



Cette dernière nouvelle est pour moi l’apogée d’un recueil exceptionnel de bout en bout, où une jeune femme de vingt ans quitte le domicile de ses parents pour se transformer en une créature plus sauvage qu’une bête, un récit fantastique en écho profond à la sauvagerie et à la difficulté de survivre au cœur de la folie des villes contemporaines.



«Vint une nuit où, ses parents absents, elle sortit de leur maison et s’assit – nue, pensait-elle – sur le trottoir d’en face pour regarder en étrangère la façade couleur foie. Elle descendit vers l’autoroute, empruntant les vieux chemins, et marcha sans croiser une voiture vers Paris. La traversée du tunnel qui passait sous le parc de la Cité universitaire lui procura une peur infinie. La peau lui fondait sur la chair. Parvenue de l’autre côté, elle se hâta de retrouver les rues, la surface. Avenue de la Neva, le coq des voisins salua son retour. Elle avait les pieds en sang et dormit longtemps. Après cette expédition, elle n’alla plus jamais à l’université. Le sérieux morne qu’elle avait mis jusqu’ici à ses études s’était perdu dans le tunnel. Ou la danse exécutée sur la passerelle, au retour – comment savoir ?»

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L'ordonnance de Transylvanie

Ce pastiche de Sherlock Holmes était donné pour tout achat de plus de 40€ dans le catalogue des éditions "Terre de Brume"...



Je pus néanmoins le trouver chez mon bouquiniste préféré qui connaît mon vice pour le détective de Baker Street.



Au tout début de ce livre, nous avons droit à un entretien avec Arthur Conan Doyle réalisé par Bram Stoker, l'auteur de "Dracula" (7 pages). Conan Doyle nous raconte un peu son enfance, l'invention de Sherlock Holmes, ses différents noms.



L'introduction, elle, nous parle de l'amitié entre Stoker et Doyle. J'y ai appris que si, dans la nouvelle de Doyle "Une étude en Rouge", Holmes, Watson et Mary Morstan ont rendez-vous devant le célèbre Lyceum Theâtre, c'est parce que ce dernier était managé par Bram Stoker !



Nous apprendrons aussi que dans l'ébauche de Dracula, on y trouvait un inspecteur de police nommé Cotford et un spécialiste en recherche psychiques (précurseur de Van Helsing) nommé Singleton.



Les premiers brouillons de "Dracula" indiqueraient aussi une orientation de type histoire de détection, avec un professeur qui avait un rôle watsonniene.



Sans oublier que Doyle saluera la parution du roman de Dracula...



Bref, ces deux hommes s'entendaient bien et on se donne la peine de nous l'expliquer ou de nous le rappeler pour ceux qui ne le savaient pas.



Je savais qu'ils s'appréciaient l'un l'autre, mais je n'étais pas au courant pour le Lyceum Théâtre.



Venons-en à l'histoire proprement dite :



Ben, elle est courte, très courte puisqu'elle ne fait que 46 pages et s'apparente plus à une nouvelle, comme dans le canon holmésien.



Dès l'arrivée au 221b d'un mystérieux personnage étrange qui se déplace sans faire de bruit, on devine déjà QUI il est...



Ce mystérieux visiteur répondant au nom de Julius Erdely, médecin hongrois de... Transylvanie, charge Holmes (à la demande d'un de ces grands messieurs de sa connaissance) de retrouver un homme de confiance, le capitaine Veres, ordonnance d'un grand général.



Ah bon, dans le titre, la fameuse "ordonnance" ne visait pas une décision de justice ou un un acte législatif relatif à la région de Bruxelles-Capitale et qui a pratiquement force de loi, mais bien un soldat attaché à un officier !! Zut, ma formation en science juridique me colle encore aux basques !



Enfin, là n'est pas l'objet de ma critique...



Holmes mènera son enquête, se jouera des traquenards, en tendra un lui-même, utilisant Watson comme espion, parce que Holmes, il a déjà flairé l'affaire !!



Ce petit pastiche de 46 pages est très agréable à lire, l'histoire mêle le détective au fantastique, lui faisant croiser la route d'un autre monstre de la littérature, le tout sans tomber dans l'excès ou le n'importe quoi.



Les personnages sont fidèles et cela se lit très vite et avec grand plaisir.


Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Le livre de M

En prévision de la sortie du nouveau roman de l’autrice et après avoir vu qu'un ami venait de le lire, j’ai lu Le livre de M de Peng Shepherd sorti en 2020 chez Albin Michel Imaginaire.



Un jour, en Inde, un homme perd son ombre – un phénomène que la science échoue à expliquer. Il est le premier, mais bientôt on observe des milliers, des millions de cas similaires. Non contentes de perdre leur ombre, les victimes perdent peu à peu leurs souvenirs et peuvent devenir dangereuses.



Nous allons suivre plusieurs personnages : Orlando et Max, un couple qui se trouvait dans un hôtel perdu dans les bois au moment où le phénomène prend une ampleur planétaire, Mahnaz, une jeune Iranienne venue aux USA pour s’entrainer pour les JO, et un 3ème personnage que je vous laisse découvrir...



Nous sommes donc ici dans un post-apocalyptique mais je dirai que c’est un post-apo atypique, pour lequel il faut définitivement ouvrir ses chakras : c’est vraiment barré ! Et j’avoue que mon côté peut-être un peu trop cartésien n’a pas été totalement convaincue par le dénouement de l’intrigue...



Cependant, j’ai adoré cette lecture grâce à la plume de l’autrice, aux émotions qu’elle parvient à nous transmettre, notamment dans l’histoire de Orlando et Max, et au côté addictif de ce récit !



Je l’ai faite en audiobook que j’ai trouvé excellent grâce à la lectrice qui parvient parfaitement à transmettre les émotions. La fin m’a énormément émue, je ne m’y attendais pas du tout !



Je vous conseille vraiment ce roman atypique ! Il s’agit, je crois, du 1er roman de cette autrice et franchement, il est bluffant !
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Le livre de M

Mais quel premier roman mes aïeux, quel premier roman.

Ce livre vient bouleverser mon top 10 de l'année, il entre directement dedans.

Quel scénario :

Sur un marché en Inde, l'ombre d'un homme disparaît brutalement. Il est le premier, bientôt suivi par des millions d'autres et la science est incapable d'expliquer le phénomène. Les personnes atteintes perdent aussi leurs souvenirs et deviennent dangereuses. Ory et son épouse Max se sont réfugiés dans un hôtel abandonné. Mais l'ombre de Max disparaît à son tour.

Et que d'émotions partagée avec cette auteure américaine dans cette Amérique qui semble en totale déliquescence.

Une nouvelle fois il va falloir que je trouve les mots justes pour décrire tout ce que la plume de Peng Shepherd à déclencher en moi.

Mais ce qui est certain c'est que je n'ai qu'un seul mot d'ordre. Découvrez vite ce premier roman incroyable.

Offrez le ou faites vous le offrir.






Lien : https://collectifpolar.com/
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Le livre de M

RESUME: "Un jour, en Inde, un homme perd son ombre - un phénomène que la science échoue à expliquer. Il est le premier, mais bientôt on observe des milliers, des millions de cas similaires. Non contentes de perdre leur ombre, les victimes perdent peu à peu leurs souvenirs et peuvent devenir dangereuses.

En se cachant dans un hôtel abandonné au fond des bois, Max et son mari Ory ont échappé à la fin du monde tel qu'ils l'ont connu. Leur nouvelle vie semble presque normale, jusqu'au jour où l'ombre de Max disparaît...

Situé dans une Amérique tombée de son piédestal, où nul n'échappe au danger, Le Livre de M raconte l'incroyable destin de gens ordinaires victimes d'une catastrophe mondiale extraordinaire."



MON AVIS: Un récit post-apocalyptique teinté de fantastique qui m'a captivé jusqu'au bout.

Le combat farouche de Max qui lutte pour ne pas oublier, les recherches de Ory son mari qui tente tout pour la retrouver, les rencontres faites sur leur route avec des gens biens, des gens dangereux , ceux qui ont encore leur ombre, ceux qui ne l'ont plus. Tout cela donne une épopée surréaliste, dans un monde à la Mad Max. De quoi décortiquer une fois de plus l'âme humaine mais d'un point de vue très original. Perdre son ombre on pourrait croire que ça n'aura pas de conséquences? C'est sans compter sur l'imagination de Peng Sherpherd qui nous emmène très loin.

Ce n'est pas une promenade de santé, la violence bat son plein , mais la solidarité aussi. Une lutte acharnée pour la survie de l'humanité avec à la fin un mince espoir , fou et malin à la fois.

Un premier roman très réussi.
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Le livre de M

Quelle déception que ce livre de M....!

Démarrage difficile , le style de l'écriture n'est pas à mon goût(je dis ça car je suis polie, ma mère m'a toujours dit de ne pas être péremptoire et que l'on dit "je n'aime pas" au lieu de dire"ce n'est pas bon"), malgré ce début chaotique, je m'accroche, je passe 100 pages, puis 200...tout en me posant des questions: tiens mais comment on fait pour voir du premier coup d’œil qu'une personne n'a pas d'ombre? ils sont dangereux ces gens qui n'ont plus de mémoire? et ils oublient des trucs et pas d'autres? et pourquoi Max s'est sauvée? et pourquoi....et comment....et puis ça ressemble à walking dead, mais en plus flou, en plus artisanal...je ne parviens pas à me laisser porter par l'histoire que je trouve trop décousue, peu vraisemblable, oui je sais c'est de la fiction, mais si il n'y a pas de cohérence à quoi bon? Le but c'est bien la crédibilité, entrer dans le récit, s'accrocher aux personnages..et là, même les personnages ne sont pas attachants, je tente pourtant de les aimer un peu, mais je ne suis émue par rien qui les touche...encore 100 pages, courage, ça va le faire, je vais aimer Max, mais je la comprends de moins en moins...je vais aimer Ory, mais il m'échappe de plus en plus...je suis à bout de souffle, et pling...un truc nouveau DE LA MAGIE! juste au bon moment! un coup de baguette magique! et je redescends sur terre, je ferme le livre et je respire un bon coup! je l'ai échappé belle!
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Le livre de M

Un jour, en Inde, un homme perd son ombre, puis c’est bientôt toute la population mondiale qui se retrouve vulnérable face à ce phénomène inexpliqué par la science, d’autant plus que les victimes commencent également à oublier peu à peu tous leurs souvenirs. Dans une Amérique post-apocalyptique, Max et son mari Ory ont échappé à la fin du monde tel qu’ils l’ont connu, jusqu’à ce que l’ombre de la jeune femme disparaisse, elle aussi touchée par cette catastrophe planétaire sans précédent…



Je n’ai que très peu de références dans ce genre littéraire mais j’ai tout de même l’impression que l’auteure a mélangé plusieurs styles du fantastique, rendant cette lecture riche mais difficilement classable. L’histoire racontée est vraiment très originale, et servie par une très belle plume, assez poétique, souvent mélancolique, parfois incisive. Cela permet une immersion efficace dans ce monde changé, regretté et devenu dangereux.



J’ai apprécié l’ambiance anxiogène qui plane sur les personnages de ce roman. Ils sont d’ailleurs attachants et représentent de multiples diversités de la société, ce que j’ai beaucoup aimé !



J’ai mis du temps (plus de 20 jours) à lire ce livre, son rythme étant plutôt lent même s’il se déroule une multitude d’évènements trépidants. C’est une lecture qui m’a globalement bien plu et que je recommande autant aux amateurs de post-apocalyptique qu’aux plus novices comme moi.
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Le livre de M

Qui a dit que le genre du post-apocalyptique ne pouvait plus se renouveler ?

Première chose que je dois vous préciser : si vous avez lu beaucoup de romans de ce genre et que vous vous en êtes lassés (à force de revoir les mêmes éléments et enjeux à chacunes de vos lectures), "Le Livre de M" saura capter votre attention. Peng Shepherd nous raconte ici une histoire originale, avec une plume très délicate et mélancolique.



Cette fameuse apocalypse, comment est-elle survenue ? Eh bien tout d'abord, les gens ont commencé à perdre leur ombre...suite à ça, leur mémoire. Cette perte de souvenirs apporte également un élément fantastique (assez difficile à cerner au début), qui va semer la pagaille dans le monde entier.

Nous suivons ce récit à travers plusieurs points de vue, mais principalement celui d'Ory et Max, un couple qui se retrouve séparé lorsque Max décide de s'enfuir de leur cachette, ayant perdu son ombre et voulant protéger Ory.



Alors oui, s'il y a bien une chose à mettre en valeur dans ce récit, c'est la plume de Peng Sheperd. Très travaillé, poétique, et comme je l'ai dit plus haut, mélancolique, le style de l'auteure nous permet de nous immerger à 100 % dans le roman, et de nous faire apprécier chacun des mots qui est posé. La prise en main de ce récit n'est donc pas forcément des plus évidentes, mais je me suis vite habitué à la plume au bout d'une cinquantaine de pages, lorsque j'étais totalement embarqué dans l'histoire.



Car malgré que la plume soit très travaillée, cela ne joue pas sur le rythme du livre. Les scènes d'actions sont quand même très présentes, et les quelques "longueurs" que j'y ai trouvé sont utiles au développement de l'ambiance ou des personnages. À cela s'ajoute des points de vue alternés à chaque chapitre : la construction de ce roman est parfaite à ce niveau-là, car je me suis attaché à chacun des personnages que l'on suit.



Le côté fantastique développé avec la perte d'ombres est aussi un des points forts de cette histoire. J'ai eu simplement l'impression d'avoir eu la bonne dose en fait : juste assez pour qu'on y croie et que ça fasse sens dans l'histoire, sans qu'il se passe des événements abracadabrants incompréhensibles (rassurez-vous cependant : il se passe des choses abracadabrantes).

Je ne me suis pas attaché autant que je l'aurais voulu au couple d'Ory et Max (mais ça c'est très subjectif), en revanche chacun des personnages pris à part était remarquablement bien développé, et je ne trouve pas qu'il y ait de points faibles de ce côté-là du roman ; j'ai adoré passé du temps avec eux.



Seul petit bémol : la fin. Je m'attendais réellement à avoir un gros coup de cœur pour ce roman, mais la fin m'a un peu fait retombé toute cette hype. Ça n'enlève rien à tout ce qui s'est passé durant le récit en lui-même, mais cela m'a fait refermer le livre avec une petite pointe de déception. J'aurais peut-être préféré que ça se passe autrement (donc là encore une fois c'est TRÈS subjectif).

D'ailleurs, "Le Livre de M" n'apporte pas de réponses au pourquoi-du-comment, sachez-le : le voyage est plus important que le but de celui-ci (pas pour nos personnages, en revanche 😅).



Si vous avez envie de lire un roman qui sent le neuf dans le genre du post-apo, foncez. Il a tout pour plaire : une belle plume, une histoire originale, des personnages attachants (et de la diversité dans ceux-ci, et ça c'est cool), du fantastique bien géré.

J'ai passé un très bon moment en compagnie de ce roman, et une chose est sûre : je guetterais les prochaines sorties de l'autrice avec impatience ! (Ah oui, parce qu'en plus c'est son premier roman, c'est pas fou ça ?? 🤩)



Merci aux éditions Albin Michel Imaginaire pour leur envoi, et leur confiance 🙏
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Dernières nouvelles d'Oesthrénie

Pas totalement convaincue par ce recueil de nouvelles....



L’idée de départ était séduisante : raconter l’histoire d’un petit pays situé entre République Tchèque et Roumanie a travers la vie d’une femme puis de ses enfants et petits enfants. La réalisation m’a laissée un peu sur le côté, je ne suis pas parvenue à m’identifier aux différents personnages et à leur sort, sans trop savoir pourquoi.

Peut-être n’était-ce pas pour moi le bon moment de lire ce livre : la première nouvelle est la vie par une jeune femme, la seconde par un homme qui veut fomenter une révolution (et assassiner son frère...)

Les suivantes m’ont paru très sanglantes (comme la vie à l’est au vingtième siècle...)



En bref une rencontre ratée ...
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Le livre de M

Un jour, le monde découvre qu’un Indien a perdu son ombre. Avec elle, ses souvenirs s’évanouissent peu à peu. Et peu à peu, le phénomène se propage à toute la planète. Les être humains perdent leur faculté de comprendre le monde qui les entoure. Seuls quelques uns conservent encore leur ombre et leur intégrité mentale. Mais pour combien de temps ? Ory et Max vivent reclus dans un hôtel reculé loin de tout. Ils y sont restés quand tous les invités d’un mariage étaient finalement partis tenter leur chance ailleurs. Malheureusement après plusieurs années, Max perd à son tour son ombre. Elle décide alors de partir pour ne pas infliger son amnésie future à Ory. Mais celui-ci part la chercher, espérant la trouver à Washington, dans leur ancien appartement. Max, au contraire, intègre un groupe de sans-ombres qui se dirige vers La Nouvelle-Orléans où un homme que l’on désigne entre autres comme étant Celui-qui-Rassemble semble avoir de l’espoir à donner aux victimes de cette malédiction planétaire…

Le Livre de M est un roman post-apocalyptique qui doit sa réussite à son brassage de l’intime, des personnages bien construits et attachants. On n’est jamais autant captivé que dans les scènes apparemment anodines du quotidien ou les personnages interagissent. Avec des références à Stephen King, Peter Barrie ou encore Walking Dead, Le Livre de M est un formidable page turner où le sens de l’action et les rebondissements de l’histoire rehaussés d’une touche de magie font mouche.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Le livre de M

2020 réserve de belles surprises littéraires. Peng Shepherd signe ici une oeuvre différente, un monde où l'apocalypse a commencé un jour, où en Inde, un homme a perdu son ombre et avec elle ce qui fait de lui un homme, ses souvenirs, sa mémoire.

Alors oui, il faut laisser le temps à ce livre de vous imprégner. Il ne s’offre pas facilement. Mais une fois glisser dans les mots de l’écrivaine, on se fond dans une ambiance particulière et forte.

Une épidémie et le monde s'effondre avec lui, pas seulement les institutions mais la civilisation. le Livre de M est un roman fantastique. Fantastique dans tous les sens du terme. Tant sur le fond que dans la forme. Peng Shepherd se complait à dessiner un monde. Avec elle, nous suivons le parcours de quelques survivants. C'est sensible et violent à la fois. Par moments cette ambiance post apocalyptique devient belle, poétique, à la mesure de l'histoire d'amour de Max et Ory. Cette déclaration d'amour ultime d'une femme qui sent sa fin arriver sur un magnétophone est splendide. Puis parfois elle devient magique comme lorsque les comblent le vide de leurs mémoires emportées par de faux-souvenirs, de nouveaux souvenirs qui prennent forment et deviennent réalité. On s'envole presque avec Peter Pan avec la recherche de son l'ombre. Mais Shepherd sait aussi faire preuve de violence car dans ce nouveau monde tous peuvent s'affronter à la moindre occasion.

Si tout commence en Inde auprès de Hemu Joshi le premier à perdre son ombre, très vite on se plait à suivre Max puis Ory, puis Naz, une iranienne expatriée aux États-Unis archer, en lice pour les JO, puis Paul et Immanuel, avec eux on parcourt la route d'Arlington en Virginie à La Nouvelle-Orléans où, « Celui qui Rassemble » aurait trouvé un moyen de vaincre l'Oubli.

L'Homme n'est emplit que de souvenirs. Sans cette capacité, il est incapable de vivre, de se nourrir de subvenir à ses besoins essentiels. Notre capacité à nous souvenir va au-delà de notre simple mémoire. En cela, le Livre de M est une oeuvre à part. Elle ne ressemble à rien d'autre de ce que j'ai pu lire auparavant. Il y a un côté quasi mystique où l'amour est le plus fort des souvenirs. Ce roman phénomène outre-atlantique mérite que l'on s'y attarde.


Lien : https://nigrafolia.fr
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Le livre de M

Peng Shepherd nous offre une histoire qui s’inspire d’autres récits pour nous offrir quelque chose de nouveau et surprenant. Et dans le registre du post-apo, trouver encore des surprises quand on est très friand du genre, c’est très rare! Car oui, Le livre de M, c’est du post-apo épidémique mais ça n’a rien d’une histoire de virus, ça parle d’une forme de malédiction non explicable mais ça n’a rien de métaphysique, c’est aussi une histoire d’amour mais qui n’oublie pas la complexité de l’être humain… Le livre de M est étonnant à bien des égards, troublant aussi certainement. C’est une histoire allégorique qui plonge ses racines autant dans les mythologies indiennes que dans les légendes littéraires et qui, [...]



Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Le livre de M

[Membre du jury du prix des lecteurs Le livre de poche imaginaire]



"Que seriez-vous prêt à sacrifier pour vous souvenir ?

Un jour, en Inde, un homme perd son ombre – un phénomène que la science échoue à expliquer. Il est le premier, mais bientôt, on observe des milliers de cas similaires. En plus de leur ombre, les victimes perdent peu à peu leurs souvenirs et peuvent devenir dangereuses.

Situé dans une Amérique tombée de son piédestal, où nul n’échappe au danger, Le Livre de M raconte l’incroyable destin de gens ordinaires victimes d’une catastrophe mondiale extraordinaire."



Nous pouvons d'ores et déjà souligner une thématique commune avec le premier livre de la sélection. Cependant, là où Quitter les monts d'automne nous évoquait la mémoire à l'échelle de l'humanité et l'importance de l'écrit pour le souvenir, Le Livre de M propose une réflexion plus centrée sur la mémoire individuelle et l'identité. Par le biais d'un post-apocalyptique maîtrisé et original l'autrice mène progressivement son lecteur à méditer sur ce qui fait de lui la personne qu'il est. Une fois de plus, on met l'accent sur l'importance du livre et de l'écrit pour permettre le souvenir et comme outil de la mémoire. Je trouve ce message pertinent et plaisant à rencontrer en littérature de l'imaginaire. 



Le Livre de M a été une véritable bonne surprise pour moi. D'abord effrayée par les 730 pages du bouquin, j'ai vite réalisé qu'il s'agit d'un livre dont le véritable point fort est le rythme effréné. Les pages défilent sans que l'on ne ressente le temps qui passe. L'alternance de point de vue d'un chapitre à l'autre fonctionne très bien et la manière dont les histoires de chacun répondent à celle des autres ne fait qu'accentuer l'effet page turner. De plus, la part de mystère qui entoure l'un des personnages et ce qu'il est voué à devenir met le lecteur en tension jusqu'à la dernière page.



Nous suivons les points de vue de Max, Ory, Le patient, Naz et de tous les personnages qui les entourent et qu'ils vont rencontrer. Malgré leur nombre conséquent, l'écriture de Shepherd, simple et orale, permet facilement une connexion émotionnelle avec chacun d'entre eux. Il faut dire aussi que l'épaisseur du livre nous laisse le temps d'apprendre à les connaître. Sur cette question, le seul point qui m'a gêné est l'utilisation de personnages outils, par exemple l’un des personnages secondaires arrive trop à point nommé pour disparaître quand l'intrigue n'a plus besoin de lui.



Comme je le disais plus haut, Le Livre de M est un post-apocalyptique original, car même s'il applique les codes du genre, ces derniers sont réadaptés à l'univers que l'autrice a mis en place. Cela a pour effet, malgré l'utilisation de ces clichés scénaristiques, de sortir le roman du lot et d'en faire vraiment une œuvre à part. 

En effet, l'utilisation du magique dans un contexte post-apo apporte son originalité au texte, ce qui en a décontenancé certains d'après ce que j'ai pu lire. Je trouve au contraire que ce sous-genre de SF ("sous" dans le sens de la catégorie pas de la hiérarchie) méritait bien un nouveau souffle. Surtout que ces éléments "magiques" sont placés au service d'une réflexion pertinente sur la mémoire individuelle et le parallèle avec de nombreux cas cliniques réels n'est pas inimaginable. Que se passe-t-il lorsque nous oublions quelque chose qui compte pour nous ou pour notre entourage ? Que cela fait-il de voir un être aimé se perdre petit à petit sans pouvoir rien y faire ? Dans le monde réel, les conséquences de l'oubli sont toutes aussi dévastatrices. 



Des questions toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Pour cette raison en partie, je considère cette lecture excellente et je vais maintenant la conseiller aux adeptes du genre. 
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Le livre de M

On ne va pas se mentir, le pitch est hyper attirant et j’étais à peu près sûr d’avoir un méga coup de cœur. Mais finalement non... Ce livre est vraiment génial (d’autant que c’est un premier roman !) mais il m’a manqué quelque chose pour qu’il soit vraiment parfait.



Au départ, ça partait super bien. On suit différents personnages à différents moments de l’épidémie, ce qui était vraiment très cool pour se donner une bonne idée de l’évolution de la situation. Les personnages sont intéressants et on a pas mal de diversité. On sent aussi qu’il y a eu un boulot de recherche important dans ce livre, notamment au niveau de l’histoire de Gajarajan (c’est un fait réel) et du concept des sans-ombres qu’on peut réellement rencontrer dans notre monde (à des endroits très précis, dans des conditions très précises, mais quand même, c’est fou !).



Malheureusement, il a manqué quelque chose pour moi, et ce quelque chose, c’est des explications. J’aurais aimé connaître l’origine exacte de l’épidémie, même si en soi ce n’est pas absolument indispensable. En fait, ce qui m’a plus gêné c’est « l’évolution » (si on peut appeler ça comme ça) d’un des personnages aux 2/3 du roman. L’événement en question change un peu la donne mais semble parfaitement gratuit et complètement improbable. Ça rend effectivement la suite du roman plus interessante mais ça m’a quand même un peu gêné.



Bon par contre la fin est vraiment très cool. Cruelle, mais pleine d’espoir en même temps. En tout cas j’ai énormément aimé cette lecture et je vais suivre Peng Shepherd de près. Apparemment, elle a une sortie prévue début 2021 : c’est déjà dans ma wishlist !
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Le livre de M

Arlington, nord de la Virginie. Ory et Max vivent dans un « monde depuis longtemps (…) nettoyé jusqu’à l’os ». Il ne reste rien : très peu à manger, très peu à voler. Chaque journée est une nouvelle bataille qu’il va falloir livrer pour survivre. Tous ces hommes, les derniers, possèdent une chose inestimable, de ces choses qui n’ont pas de prix : les souvenirs, ce qui reste quand on a tout oublié. Et pourtant… Comme le reste, les souvenirs sont amenés à disparaître. Peu à peu, les hommes perdent leurs ombres, et avec elles, leurs souvenirs, comme si celles-ci étaient le réceptacle de tout leur être. Il ne reste alors que deux catégories d’humains : les indemnes, et les sans ombre. Ceux qui se souviennent et ceux qui ont tout oublié. Comment se transmet cette « curieuse maladie » ? Est-elle contagieuse ? Comment s’en préserver ? Peut-on en guérir ? Est-ce une bénédiction ou au contraire une malédiction ?



Nous sommes bien dans un roman post-apocalyptique, plongés dans un futur qui détient les prémices de notre présent. La seule chose que nous possédons vraiment dans ce monde est notre histoire personnelle, notre corps et nos souvenirs. C’est ce qui fait de nous des êtres vivants, de chair et de sang. Qui sommes-nous quand notre corps ne nous appartient plus, que notre mémoire nous lâche tellement profondément que nous pouvons oublier de manger, de boire et même notre faculté de savoir lire ? Que nos souvenirs disparaissent emportant avec eux nos émotions telles que l’amour, la tendresse, l’amitié, le bonheur d’une histoire commune ?



Des personnalités emblématiques hantent ce roman : Max et Ory, Naz une femme iranienne, archer, en lice pour les JO, Hemu Joshi, indien, le premier à perdre son ombre, et « Celui qui rassemble ». Autant de fils rouges à suivre pour ne pas se perdre dans l’Oubli, dans ce monde qui souffre d’un Alzheimer géant, une pandémie qui s’attaque à tous. Toute ressemblance avec des évènements vécus récemment serait purement fortuite… et pourtant ! C’est bien grâce à cette pandémie, que mon esprit a pu s’ouvrir à un genre littéraire pour lequel j’étais totalement réfractaire, ou du moins très frileuse.



Hemu Joshi perd donc son ombre. C’est un événement international, festif, approché comme une bénédiction. Ce jour existe vraiment. C’est un jour où le soleil ne projette pas l’ombre d’un objet à midi, lorsque le soleil est exactement au zénith. Cet étrange phénomène survient une fois par an dans les pays situés entre +23,5 et -23,5 degrés de latitude. Il est intéressant de voir comment Sheng Shepherd transforme cet évènement festif en réalité effrayante, contagieuse et virulente, comment la joie devient inquiétude, et surtout combien il détruit l’humanité à l’échelle mondiale, alors qu’il était préalablement une célébration.



Si le début de roman demande un peu d’investissement personnel, à savoir se laisser prendre par la main pour plonger dans cet univers créé de toute pièce, le reste n’est que pur bonheur lorsqu’on est enclin à suivre Peng Shepherd qui ouvre grandes les portes de son ciel étoilé. Elle choisit de faire converger le monde entier vers un seul endroit que je vous laisse découvrir, un endroit qui symbolise à la fois le renouveau, la possibilité d’une île, l’espoir d’obtenir des réponses. Entre légendes indiennes, culture vaudou, personnages emblématiques, l’auteur parvient avec brio à créer cet autre monde dans lequel le lecteur n’a aucune difficulté à se plonger, comme s’il le reconnaissait pour l’avoir maintes fois frôlé du doigt sans en avoir réellement conscience.



L’ombre est le sujet principal du roman. Elle est le réceptacle, le moteur, l’âme, le centre de chaque être humain. Toute la réflexion du livre est basée sur ce postulat, ce qui revient à s’interroger sur qui nous sommes sans notre ombre. L’idée est brillante, le développement intelligent, les péripéties surprenantes, les conséquences habiles. Une fois ouvert, ce roman est difficile à refermer tant il est questionnant, mais aussi profond. Il m’est venu une réflexion très personnelle durant cette lecture, surtout après cette période très anxiogène de confinement et toutes les choses que j’aie pu voir ou lire : l’humanité mérite-t-elle d’être sauvée ? A-t-elle gagné le droit de conserver sa mémoire ?



À vous de juger… Ne passez pas à côté de ce roman phénomène qui est non seulement magnifiquement écrit, mais qui possède aussi ce supplément d’âme qui touche profondément chaque parcelle de votre être, en temps qu’humain.


Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Le livre de M

Petit nouveau des éditions Albin Michel Imaginaire, Le livre de M nous plonge dans une dystopie métaphorique et poétique. Un gros coup de cœur pour ce roman singulier, qui fait du post apocalyptique, un grand roman d’amour et d’aventures.



Je dois avouer que j’ai été assez surprise par le style de l’auteure et je ne suis pas la seule, c’est une lecture exigeante, l’écriture est très belle et poétique. Je me suis plongée dans ce récit mais j’ai quand même mis un petit moment pour le lire. Les chapitres alternent entre les différents protagonistes du roman.

Dès le début nous suivons un couple qui vit reclus dans un hôtel désaffecté. Le monde comme nous le connaissons n’existe plus. En effet depuis quelques temps, les ombres des gens disparaissent et avec elle tous leurs souvenirs, jusqu’à l’essentiel, celui de respirer.



Nous suivons nos deux personnages principaux qui vont se retrouver séparés et vont devoir survivre dans ce monde étrange.

Plus le récit avance et plus nous comprenons que cette perte d’ombre n’est pas simplement gratuite et qu’il y a un plan prévu pour ça. Loins du roman pessimiste comme on le retrouve dans le post apocalyptique, celui-ci souffle un vent d’espoir sur une humanité qui n’en a plus beaucoup.

Je ne peux pas en dire plus pour ne pas vous gâcher l’intrigue. Sachez juste que l’on retrouve du Fahreinheit 451 dans ce livre et encore une belle ode à la littérature.



C’est aussi un magnifique roman d’amour transcendé par des touches de fantastique.

Un livre singulier, poétique et intelligent. Une histoire post apocalyptique qui change vraiment de ce qu’on a pu lire avant. Je suis ravie d’avoir pu découvrir ce titre et je compte bien suivre de très près cette auteure de talent qui vous embarque instantanément dans son univers riche et merveilleux.

A lire !
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