“Comme si le vocabulaire était un clavier, et que j’appuie sur les touches musicales des mots: je joue les mots, je joue sur les mots. On rejoint une sorte de magnétisme mental. Un texte où ne se trouve que le sens, qu’un renseignement de l’ordre de la raison, de l’intelligence, ne m’intéresse pas. Il faut trouver du son, la vibration de la syllabe. La langue française est remplie de ces échanges de significations à travers les sons. Dans la poésie française se trouve le moteur musical des mots à travers le mètre, les lois de l’allitération, les sonorités. Avec la musique comme support,ils peuvent atteindre leur maximum charnel et mental.”
Claude NOUGARO
C'est alors que Mylène fait appel à Sophie Tellier (...).
"(...) Je crois qu'elle m'a choisie parce que j'arrive à la faire rire, et du coup, elle relativise : notre travail ressemble plutôt à une séance entre deux adolescentes, nous sommes parfaitement décontractées, c'est très informel. Déjà, le fait de ne pas être dans un studio de danse, l'aide beaucoup. Laurent est en train d'écrire le clip Libertine. Mylène cherche quelqu'un en qui elle puisse avoir confiance - dans le scenario, il faut qu'elle se batte. Comme je lui avoue mes velléités de comédienne, elle me propose le rôle de sa rivale."
C'est essentiellement l'oeuvre d'Emil Cioran qui a inspiré Mylène pour ce nouvel opus. Cet auteur roumain est imprégné des textes de Nietzsche, de Schopenhauer et de Dostoïevski. Toute son oeuvre est préfigurée par son premier ouvrage Sur les cimes du désespoir. Les autres, aux titres significatifs, Syllogisme de l'amertume ou De l'inconvénient d'être né, ne pouvaient qu'intéresser celle dont on connaît le penchant pour la psychologie.