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Biographie :

Anthonis Kaldellis enseigne au département de Classics de l'Université de l'Ohio.

Il est notamment l’auteur de "Hellenism in Byzantium: The Transformations of Greek Identity and the Reception of the Classical Tradition" (Cambridge, 2008).

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Bibliographie de Anthony Kaldellis   (10)Voir plus

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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Contrairement à une croyance répandue, Constantinople n'eut aucun plan d'ensemble pour convertir les nations étrangères. Bien que "la conversion des Slaves" soit considérée comme un haut fait, les Romains ne s'intéressèrent que peu, ou pas du tout, au baptême des Slaves qui ne vivaient pas dans l'empire. Ils ne donnèrent suite que froidement, par devoir plus que par enthousiasme, aux demandes d'aide que les rois étrangers leur faisaient pour convertir leur royaume. Les Romains ne considérèrent jamais les barbares baptisés comme des égaux. Tout au plus, le baptême pouvait "domestiquer" les sauvages, mais ils restaient des barbares ("Pearls before swine, missionary work in Byzantium", S. Ivanov, Paris, 2015). Les plus célèbres missionnaires de ce temps furent deux frères de Thessalonique, Constantin et Méthodios, qui furent envoyés en Moravie quand le roi Rastislav demanda à Michel III des savants qui pouvaient enseigner la langue slave. Constantin aurait étudié sous Léon le Philosophe et Photios, et était un ami de ce dernier. Il créa le Glagolitique, la plus ancienne écriture du slave, et traduisit de nombreux textes chrétiens en cette langue. L'écriture qui se développa à partir du Glagolitique, le Cyrillique, fut nommée d'après le nom monastique que Constantin prit avant sa mort en 869. Les deux frères croyaient que tous pouvaient célébrer la liturgie en leur propre langue vernaculaire, et pas seulement le grec et le latin, comme le croyaient certains en occident. A Venise, Constantin rappela aux sceptiques que les Arméniens, les Syriaques, les Perses, les Géorgiens, les Goths et autres, adoraient déjà Dieu dans leur propre langue. Pourtant Constantin-Cyril et Methodios ne sont pas présents dans les textes romains orientaux (= byzantins). Ils demeurèrent inconnus dans leur propre patrie, jusqu'à ce qu'ils soient mentionnés enfin dans des sources bulgares bien postérieures.

pp. 508-509
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[La population de Constantinople au IV°s]
Qui étaient les premiers nouveaux Romains ?
L'ancienne cité de Byzance avait peut-être 25000 habitants. Avant la peste de 542, soit en deux siècles, Constantinople avait atteint environ un demi-million d'habitants. Cela impliquait une augmentation annuelle de 2200 personnes, bien que l'augmentation ne fût pas constante, du moins au début. Les cités densément peuplées des temps prémodernes étaient si malsaines (avec les chauds bouillons de culture que les Romains appelaient "thermes", les ordures souvent jetées par les fenêtres dans les rues) qu'elles étaient vraiment des pièges mortels. Les gens mouraient de maladie, dans des incendies, et par la violence, à un taux bien supérieur à celui des campagnes. Constantinople a dû perdre 1% de sa population chaque année, ce qui veut dire qu'il fallait faire venir autant d'habitants uniquement pour ne pas décroître (certaines statistiques évaluent le taux de mortalité annuel à 3%). Vers 540, la Ville avait besoin de 5000 à 6000 nouveaux habitants par an, en plus de ceux qu'il lui fallait pour s'accroître. En d'autres termes, Constantinople se développa grâce à une importante migration constante venue des provinces.

Que représentent un demi-million d'habitants, comparés à la population globale de l'empire romain d'Orient ? Les estimations modernes pour l'année 164 (avant la grande peste antonine) placent le total à environ 25 millions. Si nous supposons (en gros) que l'empire perdit 10% de sa population dans la peste du second siècle et encore 10% lors des guerres et des pestes du troisième siècle, nous aurons un peu plus de 20 millions d'habitants à la fin du III°s, peut-être plus, sachant qu'en période favorable les populations anciennes pouvaient augmenter de 0,1% par an... D'après ces calculs, l'empire d'Orient était moins peuplé que la conurbation de Tokyo aujourd'hui.

pp. 21-22.
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[La ville et le désert : anciennes et nouvelles cultures]
La culture qui naquit de cette fascinante fusion d'éléments romains, grecs et chrétiens était un champ complexe de valeurs qui se chevauchaient ou rivalisaient entre elles, débouchant sur de captivants paradoxes : splendides mosaïques dorées de saints qui avaient renoncé à la richesse, orateurs rompus à la rhétorique classique convainquant leur auditoire qu'ils n'étaient que les modestes porte-parole d'une simple vérité - des universitaires au service d'humbles pêcheurs. Le chancelier eunuque Lausus, dont le palais magnifique se dressait près de l'Hippodrome, y réunit la plus fantastique collection d'art grec jamais vue, contenant le Zeus olympien de Phidias, l'Aphrodite de Cnide de Praxitèle, l'Héra de Samos, l'Athéna de Lindos, et d'autres. Pourtant Lausus fut le dédicataire de l'Histoire Lausiaque de Palladios, où l'on célèbre le renoncement ascétique à la vaine gloire et aux biens terrestres. C'était une culture qui s'efforçait de synthétiser des valeurs contradictoires, aussi bien terrestres que spirituelles.

p. 150
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[1204 : la Quatrième Croisade]

Le sac commença pour de bon et dura trois jours (13 avril 1204). Aucun lieu dans le monde chrétien n'avait accumulé plus de trésors, d'antiquités, de livres, et de saintes reliques que Constantinople pendant ses neuf siècles d'existence. Ils furent méthodiquement pillés, brûlés, détruits, ou profanés selon que l'avidité, le caprice, la haine ou la fantaisie inspiraient les conquérants pillards. "Jamais depuis la Création du monde autant de butin ne fut pris dans une unique cité", déclara l'un des organisateurs de la Quatrième Croisade (Villehardouin). Ce que le conquérant ne pouvait comprendre, il le détruisait. Des chapitres entiers de l'histoire ancienne, de l'art, de la littérature furent balayés en quelques heures. Choniates consacra une partie de son Histoire à pleurer les statues anciennes détruites par les barbares latins...

La plus lourde responsabilité de la destruction de 1203-1204 revient bien sûr aux Croisés : non pas seulement aux acteurs de la Quatrième Croisade, mais au mouvement croisé dans son ensemble et à toute la culture (celle de l'Europe occidentale médiévale) qui lui a donné naissance. Beaucoup d'études récentes sur les croisades sont des justifications, et celles qui concernent la Quatrième Croisade sont des modèles d'emploi de la voix passive ("des erreurs furent commises", etc). Ces "erreurs" naquirent de préjugés et d'idéologies sous-jacents, comprenant la volonté de l'état-major de ne prendre en ligne de compte, par-dessus tout, que les contrats financiers ; la facilité avec laquelle les Vénitiens violèrent leur serment de défendre l'empire d'Orient, en échange de quoi ils avaient reçu de lucratives concessions ; la décision d'intervenir dans la vie politique des Romains d'Orient, à quoi les Croisés n'avaient aucun droit ; l'habitude normande d'utiliser des fantoches, candidats au trône de Constantinople, comme prétexte à l'agression ; le préjugé contre les "Grecs" qui, à chaque étape, incitait les Croisés à la violence contre les Romains d'Orient et justifiait l'agressivité pure ; l'avidité et l'envie avec lesquelles beaucoup avaient considéré Constantinople, et la pourriture morale [moral rottenness] de l'acte de croisade en général, qui non seulement inspirait la haine contre les ennemis de la foi, mais la générait, l'armait, la finançait. L'Orient romain était haï en partie parce qu'il avait montré un enthousiasme insuffisant pour le projet de croisade.

p. 723-724
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[Destin des empires : le califat et l'empire romain transformé, après 700 et la conquête arabe]

... L'empire romain survécut au califat, qui l'avait ostensiblement remplacé.

Une des raisons de cela était que l'identité et le pouvoir n'étaient pas articulés de la même façon dans le califat et dans la Romania. Cette dernière était, et se présentait comme "l'état des Romains". Vers 700, presque tous ses citoyens parlaient grec, appartenaient à la même église chalcédonienne, et étaient, ethniquement, des Romains. Ils avaient un état unique, dont le but était leur protection et leur bien-être, à la fois matériel et spirituel. Le gouvernement préférait employer la persuasion et l'effort de consensus avec ses sujets, plutôt que la force, et favorisait la coopération, non la soumission. Les Romains disposaient d'un commandement militaire unique qui rassemblait toutes les ressources des provinces pour protéger la totalité du territoire romain. Leur armée était soutenue par un système unifié d'administration et de législation. Il n'y eut aucune révolte paysanne ni aucune tentative de créer des états sécessionnistes à cette époque. Les soulèvements provinciaux avaient pour but de protéger la capitale, Constantinople, et renouveler son gouvernement : c'étaient des coups d'état. La Romania était moins un empire qu'un état-nation.

Par contraste, le califat faisait face à une problème qui lui fut fatal : il n'élabora jamais une idéologie consensuelle de gouvernement. Un petit nombre de guerriers arabes, temporairement unifiés par un nouveau message religieux, profitèrent de la ruine provoquée par la guerre entre Rome et la Perse pour se tailler un empire à eux. Les populations conquises furent contraintes de payer des impôts pour entretenir cette armée de conquête. Mais quoi de plus ? A qui ce pouvoir appartenait-il et quel était son objectif ? Dans un premier temps, les conquérants ne se souciaient pas de convertir les autres : ils n'y avaient pas intérêt, car cela aurait diminué le montant des impôts (pesant sur les infidèles). Mais qu'apportaient les gouvernants aux gouvernés, sinon l'assurance de ne pas les tuer ? Les chrétiens, les Juifs, les zoroastriens conquis ne s'identifiaient pas au projet du califat, qui leur imposait une domination étrangère assortie d'impôts plus lourds. Pour la première fois depuis des siècles, il y eut à nouveau des révoltes agraires en Egypte.

De plus, qu'arrivait-il quand les conquis commençaient à se convertir à l'islam et à apprendre l'arabe ? Leur fallait-il encore payer des impôts ? Devenaient-ils des arabes, avaient-ils un droit sur le fonctionnement de l'empire ? Ces questions pressantes furent vite compliquées par un autre fait : les conquérants établis dans les villes engagèrent des mercenaires non-arabes, en particulier des Turcs, pour combattre à leur place. Comment, dans ce cas, tracer les lignes de l'identité et du pouvoir ? A qui toute cette structure était-elle censée profiter ? Enfin, sur quels critères choisir les gouvernants ? Il n'y eut aucun consensus sur ces problèmes critiques, et donc des dynasties, des familles, des tribus concurrentes rassemblaient des partisans. Ces factions se soupçonnaient l'une l'autre dès l'abord et se faisaient périodiquement la guerre. L'unité politique des musulmans, ordonnée par le Coran, était une fiction pieuse. La guerre civile commença presque immédiatement et finalement, le califat se désintégra, en même temps que des dynasties régionales se libéraient du centre. Les factions concurrentes étaient en violent désaccord mutuel sur l'identité et les objectifs, et sur les questions de savoir qui devait gouverner qui, pourquoi, et comment ? Les Romains avaient réglé ces questions depuis longtemps.

p. 417
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[Julien l'Apostat]
Julien ne régna que dix-huit mois, et n'eut pas le temps de mener à bien sa politique, en particulier ses efforts pour ranimer les anciens cultes et mettre un terme au christianisme. On pourrait sauter son règne sans dommage pour la continuité du récit. Pourtant, on trouve plus de sources littéraires sur son règne qu'il n'y en a pour aucun autre empereur, et l'on écrit sur lui plus de livres aujourd'hui que sur aucun autre, à part Auguste et Constantin. Julien
était un personnage envoûtant et clivant. Il
avait un don pour transformer les formules conventionnelles de la littérature classique,
en puissants moyens d'expression de soi, ce qui fait de lui l'un des rares Anciens dont on puisse entrevoir la personnalité. De plus, son règne eut des conséquences énormes sur l'identité orthodoxe, car son règne et les réactions hystériques qu'il suscita demeurèrent un rappel constant de la tension entre Orthodoxie et Hellénisme. Les Romains ultérieurs l'utilisèrent pour définir et garder les frontières de l'Orthodoxie. Jusqu'en 1453 et au-delà, ils continuèrent à s'accuser les uns les autres d'être "de nouveaux Julien". Donc le règne de Julien ne fut pas, comme Athanase le prédisait, "un petit nuage passager". Son souvenir fut obsédant, et l'est encore.

p. 106
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(1097).
Cette année-là, la croisade n'avait pas pour objectif unique, si ce fut jamais le cas, d'atteindre Jérusalem. Elle réalisait les termes originels du Pape Urbain II, à savoir aider les communautés chrétiennes d'orient sous domination turque et de "libérer les églises de l'Orient", comme le pape l'avait dit, dans une optique plus large.

p. 300
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[Peste, défaites militaires et "justice divine"]
Bien que Procope ait été en désaccord avec ses contemporains, et qu'il ait essayé de les corriger discrètement, on ne doit pas le voir nécessairement comme un sceptique solitaire dans une époque de foi universelle. L'agnosticisme était un trait majeur de la tradition philosophique grecque et pouvait affecter tous ceux qui lui étaient exposés. Thucydide, par exemple,

"marque le début d'une tradition de positivisme sceptique qui se borne à décrire les faits et se refuse à en tirer des conclusions." (Jouanna)

Procope refusait de spéculer sur les causes naturelles de la peste, non qu'il crût qu'elle n'en avait pas, mais parce qu'il ignorait ce qu'elles étaient et n'acceptait pas les théories des physiologistes. C'est une position pleinement scientifique. Il savait, et il le dit ailleurs, que les causes de certains phénomènes échappent même à des penseurs comme Aristote (8.6.19-24) C'est la seule occasion, à propos de l'idée de progrès scientifique, où Procope évoque positivement l'innovation : trop de gens, dit-il, se contentent d'anciennes explications et se dispensent de chercher la vérité par de nouvelles idées. De peur que l'on suppose, toutefois, que par "vérité" il entendait ce que la plupart de ses contemporains entendaient, il précise :


"je ne parle pas de sujets intelligibles ou intellectuels ou de toute autre chose invisible, je parle de rivières et de contrées. (8.6.9-10)"


La métaphysique fait place au progrès scientifique et au scepticisme, à une époque où Anthémius, l'architecte de Sainte-Sophie, faisait des expériences sur la force de la vapeur dans sa cave. Cette préférence complète le rejet presque total de la théologie au début des "Guerres Gothiques". On ne s'étonnera donc pas que le récit de la peste par Procope contienne "la description la plus systématique de ses symptômes" (Allen).

p. 212
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Premières invasions turques : 2. Les Seldjoukides.
Les conquêtes seldjoukides sont le moment le plus crucial de l'histoire du Moyen-Orient depuis la conquête arabe du VII°s. Un nouveau monde musulman en naquit et elles déclenchèrent des forces qui frappèrent l'Asie Mineure romaine* aux pires moments et circonstances... Les Seldjoukides étaient un rameau de la famille étendue des nomades turcomans (turcs) d'Asie Centrale, qui combattaient en mercenaires au service des divers états à l'est de la Mer Caspienne. De manière frappante, l'essor des Seldjoukides reflète celui des Normands, mais à l'échelle plus vaste de l'Asie Centrale. Ils étaient de rusés opportunistes impitoyables avec la faiblesse, qui changeaient d'employeurs à leur propre avantage ; des raids lucratifs sur l'Iran oriental leur attirèrent plus de partisans, ce qui leur permit de pratiquer des invasions armées, des conquêtes exponentielles, et la soumission des états. Des panégyristes ultérieurs leur inventèrent un mythe d'origine commune pour unifier cette confédération militaire des Turcs dont les fondateurs, tout comme les fils de Tancrède de Hauteville en Italie, furent dotés d'une légitimité religieuse et dynastique.

La création d'un empire seldjoukide provoqua des migrations de masse de nomades turcomans vers l'ouest : Iran, Azerbaïdjan, Caucase, Anatolie. La dynamique de ce phénomène tenait aux relations tendues entre les tribus, en quête de pillage et de pâturage, et les sultans Tughril Beg (mort en 1063) et son neveu Alp Arslan (1063-1072). Un chef vainqueur pourvoyait ses hommes en butin par des pillages et en bons pâturages. Le Caucase romain* offrait les deux.

*Romain : l'historien nomme l'empire "byzantin" par le nom officiel qu'il se donnait, "empire romain".

p. 196
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Société byzantine au XI°s : histoire culturelle.
Ce que nous pourrions appeler en gros "classe moyenne supérieure" devient maintenant visible dans nos sources, en nombre suffisant, pour la première fois. Elle envoie ses fils aux écoles de Psellos et de Xiphilin, espérant leur procurer des places dans les degrés inférieurs de l'administration impériale en expansion. Alors que l'horizon social de la littérature était auparavant limité à un tout petit cercle, nous observons maintenant, dans les lettres de Psellos et les poèmes de Christophoros de Mytilène, un groupe bien plus large de correspondants participant à des échanges culturels auparavant réservés à l'élite, demandeurs d'une culture classique et d'épigrammes pour orner leurs donations religieuses. Leur richesse a été sûrement à l'origine d'un essor des constructions dans les provinces, dont il ne nous reste plus aujourd'hui que des églises. Les chercheurs futurs feraient bien d'examiner si cette classe, avec l'influence de Psellos, n'est pas liée aux changements qui intervinrent dans les goûts et l'esthétique de Byzance, et à cette attention à l'humain, au trop humain dans tous les aspects de la vie quotidienne, cette ouverture à l'érotisme, et ce désir de critiquer les valeurs établies. L'élite la plus riche du XI°s, venant de secteurs provinciaux plus diversifiés, semble avoir été prête à prendre en compte plus d'aspects de la vie humaine, que la cour et l'Eglise plus conservatrices et plus pieuses du X°s.

p. 189
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