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Critiques de Aurélien Clappe (15)
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Fragments du miel sauvage

Salutaire retour en enfance avec « l'audace des papillons » (p. 18) pour retrouver « un coeur nouveau » (p. 57) au goût « doux et délicat » du miel sauvage. Magnifique première rencontre avec Aurélien Clappe, dont c'est le premier recueil de poésie et aussi découverte de Lewis Wickes Hine, grâce à la couverture, en grande adéquation avec le livre.



Un court détour donc d'abord par le net et des informations sur le photographe :



« Certains se battent avec leur plume, Hine, avec son appareil. Les visages désolés imprimés sur sa pellicule, les membres absents des nombreux « accidentés » du travail retournent à l'Amérique l'envers de sa prospérité. Missionné par le puissant National Child Labour Committee qui a compris que la photographie peut faire exister une réalité refoulée par l'inconscient national, il traverse l'Amérique et enregistre la vie de la classe laborieuse sous toutes ses coutures. Un vrai travail de sociologue : il prend en note l'âge des enfants, leur taille et leurs conditions de travail.[...] « L'impact de son travail est certain dans la lutte pour l'abolition du travail des enfants », explique Agnès Sire. »



Retour à l'enfance en couleur, parfois en douleur des poèmes d'Aurélien Clappe. Au début, plusieurs prières discrètement dissimulées dans des vers sobres, telles que celles-ci :



« Mes mains forment deux oiseaux

Agités qui veulent désirent

Rejoindre le ciel »

(p. 22)

*

« Tes bras majestueux

Qui aspirent

Vers davantage de ciel »

(p. 47)



Puis, une déclaration candide, qui est, à mon sens, plutôt celle de l'être mature faite à l'enfant de jadis, ou d'amour parental, alors que certains y verront peut-être un simple, mais néanmoins très beau poème d'amour :



« Je veux juste

Que tu comprennes

Qu'en te demandant

Si ça va

Je dis seulement

Je t'aime »

(p. 24)



Le livre se présente donc, par une subtile mise en abyme, comme :



« Une boîte remplie de rêves

Inaccomplis »

(p. 40)



Soudain, l'eau bienfaitrice de la pluie ne lave plus celui qui ne peut compter que sur lui-même (p. 44). Comme dans Ostinato de Louis-René des Forêts tout comprendre est le privilège de l'enfant (p. 46) et nous sommes exhortés à prendre exemple sur la liberté de mouvement, sur la foi en la vie de l'enfant qui joue, sans être contraint au dur labeur. le poème de la page 49 est un de mes préférés. En voici la dernière strophe :



« Regarde l'enfant jouer

Invitation

À laisser derrière toi

Les peaux mortes de ta destinée »



Le tableau s'assombrit ensuite de nouveau, dans ce parcours initiatique et spirituel (« ciel », « foi » et « paradis » nous mettent sur la piste) :



« Mais la douleur revient

Car je ne saurais jamais aujourd'hui du moins

Si les fleurs les oiseaux les hommes

Sont destinés au paradis »

(p. 52)

*

« Blessures d'enfance

Plaies exsangues béantes »

(p. 55)



La première partie, intitulée « Presque immortels » et suivie d'une « nouvelle en vers libres » : « Jardin en automne ». Ici, « vieux » rime simplement avec « frileux » (tandis que le « feu » et le « coeur » vont ensemble, comme à la page 76). L'amour de la femme pour l'homme est palpable et louable. En 17 tableaux numérotés en chiffres arabes, l'histoire originale d'un homme qui sort prendre l'air dans son jardin est tissée avec raffinement et habile concision. Bel hommage aussi aux « films italiens des années cinquante (« Quand les pauvres étaient filmés comme des princes… ») » (p. 77).



J'ai pris vraiment beaucoup de plaisir à lire ce recueil.
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Fragments du miel sauvage

La première partie de ce recueil au titre original semble centrée sur l'enfance et son univers (pas toujours à l'abri de la cruauté). Dans « Presque immortels » il y a divers cheminements dans le passé tandis que l'enfance du poète « s'estompe » (p. 19). Elle forge des caractères et créé des souvenirs encrés vigoureusement dans l'âge adulte.



Comment « Effacer les empreintes/du chaos » ? C'est la question que se pose le protagoniste de la nouvelle versifiée intitulée « Jardin en automne » (en seconde partie). J'y ai vu une parabole de la déperdition dans un monde qui étouffe. Toute une vie symbolisée par le « curriculum vitae » (« Toute une vie (réduite)/dans une poche de pantalon »). Une grande puissance évocatrice dans cette narration poétique au rythme alerte et à l'issue tragique, mais où l'amour est bien présent.

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Martin Scorsese : Filmer la Passion

Après avoir éclairé les paroles des chansons du groupe U2 au regard des rapports du groupe à la foi, Aurélien Clappe se penche sur l'œuvre de Martin Scorsese.

C'est, je crois, la première biographie qui se penche sur la spiritualité qui irrigue le cinéma de Martin Scorsese.

On y découvre un homme complexe qui est toujours resté fidèle à la foi de son enfance, bien qu'il n'ait jamais cessé de la questionner.



Loin de se cantonner à la vision simpliste de "réalisateur de film de gangsters et de mafieux", l'auteur donne envie de revoir les films dont il parle pour mieux guetter les indices révélés. Et apprécier une autre facette d'un réalisateur passionné et passionnant.

Ainsi, revoir "Raging Bull" sous l'angle d'une quête de transcendance et de rédemption permet de reconsidérer cette œuvre de ce cinéaste devenu mythique.

Cela tombe bien puisque son prochain film est annoncé pour octobre !



Ce livre explore la polysémie du mot "passion" dans une écriture fluide et agréable. Merci à Aurélien Clappe de m'avoir permis de découvrir cet essai en avant-première !
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Fragments du miel sauvage

Je ne suis pas une grande lectrice de poésie, mais j'étais curieuse de découvrir cette première incursion d'Aurélien Clappe dans ce genre après avoir lu ses quatre précédents ouvrages (trois romans et un essai).



Sans surprise, c'est sa nouvelle en vers libres qui m'a le plus touchée. J'ai beaucoup aimé la manière dont l'auteur lie ses deux personnages. On sent la vie partagée, la tendresse qui les unis par des petits riens d'une journée hors du temps. Un peu de douceur dans un contexte terrible.

Le fond et la forme s'accordent parfaitement, puisque les phrases morcelées font écho à la catastrophe dont ils sont spectateurs.



On retrouve ce style "fragmenté" dans les poèmes, plutôt sombres mais accessibles. Enfance, tristesse latente, mais aussi quelques éclats lumineux bienvenus.



Ce recueil ne m'aura pas conquise au genre, mais j'ai aimé découvrir ces textes entre innocence et violence. Merci à Aurélien Clappe pour sa confiance.
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U2 : Psaumes électriques

Une "biographie spirituelle" de U2 ? Pourquoi pas. Après tout, s'il est bien un groupe de rock qui ne cache pas sa spiritualité, c'est bien lui.

Qui a écouté les paroles des chansons aura compris que ses membres sont croyants et s'interrogent sans cesse sur leur foi.

Aurélien Clappe propose donc de raconter l'histoire de U2 au prisme de la religion, ou plutôt de la spiritualité. Car le dogme et le prosélytisme sont bien loin des préoccupations des quatre compères.

"Si U2 aime à glisser moult références à la Bible à l'intérieur de ses textes pour mieux "battre sa foi", le groupe écrit aussi des chansons pour les gens qui ne l'ont jamais eue, ou pour ceux qui l'ont tout simplement perdue." Comme le dit lui-même The Edge (guitariste du groupe): "Je ne crois pas qu'il y ait une seule et parfaite voie spirituelle, et cette perspective vous rend e toute évidence beaucoup plus ouvert."

L'auteur vous invite à découvrir comment on acquière et on vit cette ouverture d'esprit, et l'histoire derrière les chansons de ce groupe au parcours singulier.

"Psaumes électriques" est un livre pour les fans de U2, mais aussi pour les croyants en chemin et ceux qui s'intéressent à la spiritualité.

Merci à Aurélien Clappe pour cet essai qui invite à la réflexion, et pour la confiance qu'il m'a accordée en me proposant ce texte avant sa parution.
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Joseph et l'enfant

Lu il y a déjà quelques temps, je suis surprise d'être la première à faire la chronique de ce roman. Je l'avoue, si j'adore le tableau utilisé en couverture, le titre et les personnages bibliques n'ont pas joué en faveur du choix de ce livre. Peut-être cette réticence est-elle partagée ? Mais je suis téméraire et le sujet m'intéressait : le point de vue de Joseph, personnage sacrifié des Évangiles, sur la paternité. Double difficulté pour ce père : Jésus (qui n'est jamais nommé) n'est pas son fils "naturel" et il a des dons. Que lui transmettre et comment le protéger ? Ce sont les questions qui animent Joseph, loin du cliché du vieillard mais, au contraire, au caractère vif et actif.

Le roman s'ouvre sur le retour des Rois Mages, qui oblige Joseph à prendre conscience de la particularité de son fils de 6 ans. Ainsi, il n'aura de cesse de l'observer pour en retirer de beaux moments de partage.

Si Marie est en retrait, elle est d'une douce discrétion qui aide à la compréhension et à la crédibilité de ce couple singulier.

En résumé, si les personnages choisis sont issus de la Bible, ce roman est centré sur la question de la paternité plutôt que sur la religion. Et c'est là la réussite de l'auteur, qui parvient à concilier son expérience personnelle avec ce qu'il imagine de celle de Joseph, pour proposer sa (belle) réponse à la question de tout parent : que transmettre à son enfant et comment ?

Merci à Aurélien Clappe de m'avoir permis de découvrir ce roman en avant première !
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La consolation du berger

Merci à Aurélien Clappe de m'avoir une nouvelle fois permis de lire ce roman en avant première. Je trouve qu'il décrit extrêmement bien les doutes et les errances que l'on peut traverser.

Le personnage principal, Siméon, est un berger attentif à ses moutons et à son fils qui, suite à une évènement dramatique, perd le goût de la vie et se met à douter de tout.

Heureusement le titre, et le prologue plein d'espérance nous annoncent un cheminement (au sens propre) vers la lumière et cette fameuse "consolation".

C'est avec une écriture pleine de poésie et de belles images que l'auteur aborde le thème de la différence d'un enfant, de son acceptation ou non, et du poids qui repose sur les parents (jugement, responsabilité, culpabilité).

Tout comme dans "Joseph et l'enfant", Aurélien Clappe s'inspire de l'époque et de personnages bibliques, mais ce n'est que pour mieux raconter une histoire qui touche à l'universalité. Que ce soit la paternité pour Joseph ou le mal-être pour Siméon, les questionnements comme les réflexions sont d'actualité.

Le dernier chapitre m'a beaucoup touchée, à l'image de la formule de la quatrième de couverture : "nous pouvons traverser des moments d'angoisse. Mais nous oublions souvent que c'est à travers leurs fêlures que passe la lumière. Et la consolation." Je crois profondément que c'est notre fragilité qui nous rend humains.
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Brume de Malte

Brume de Malte suit le cheminement d'un jeune homme hypersensible. Ce sujet, bien qu'éloigné de moi, m'intéressait et je n'ai pas été déçue. Les descriptions des sensations dues aux multiples agressions du monde contemporain sont saisissantes. Elles rendent même le début du roman assez pesant, et on comprend tout à fait le besoin du héros d'y échapper. Et c'est là que l'auteur montre son talent : par les pérégrinations sur la belle île de Malte, il illumine le récit en même temps que son personnage. Par petites touches, délicatement, on assiste à sa réouverture au monde.

Je recommande vivement la lecture de ce "petit livre" (107 pages) à ceux qui se sentent en décalage avec la société d'aujourd'hui et à leurs proches : vous n'êtes pas seuls et il y a une (belle) issue !

Merci à Aurélien Clappe pour sa confiance et son message d'espoir.
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Martin Scorsese : Filmer la Passion

C'est un ouvrage essentiel quand on est - comme moi - fan de cet homme inventif et généreux qui a su au fil des ans rester fidèle à ses convictions et à sa passion pour le cinéma. Aurélien Clappe déroule un demi-siècle de rencontres autour de films devenus des mythes. On y trouve également les questionnements spirituels qui sont probablement à l'origine de l'oeuvre monumentale de Martin Scorsese.

Merci aux éditions Empreinte et à Masse critique pour ce magnifique parcours cinématographique.
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Fragments du miel sauvage

Une langue aussi belle que le titre le laisse présager. Il est parfois difficile d'entrer dans la poésie d'un autre. C'est un terrain privé où peut guetter l'hermétisme ou la gratuité.

Rien de tout cela dans ces fragments qui vous accueillent à bras ouverts, à mots ouverts et généreux, gorgés de sens et d'images accessibles.

Il y a l'idée d'un cheminement, de pèlerins, de doutes, il y a des sons, des couleurs, des éléments, des rythmes, la musique de l'auteur qui vous prend dès l'entrée : "Presque Immortels.

Je connais des routes... souillées de brouillards Immenses opaques où la pluie vous griffe et ne vous lave pas."

Comme un Bernanos moderne, Aurélien Clappe est habité par la problématique de la foi et des doutes qui la traversent, mais on ne saurait réduire l'ouvrage à ce point de vue, tant la langue et les idées embrassent large. On peut avoir une lecture du livre parfaitement athée. Un athéisme spirituel où plane l'ombre de grands anciens méditatifs et critiques (Mauriac, Gide... Claudel ?) ; leurs colères aussi, qui peuvent être celles de l'auteur, l'enfance meurtrie (pages 30, 31, le père qui doute de l'usage d'un couteau).

Il y a de forts instantanés qui s'imposent, des images puissantes qui nous saisissent dans leurs réalités aux réminiscences rimbaldiennes. ”Enfant il pesait déjà ses mots...” page 33.



”Esprit étouffé terrifié par la nuit opaque...” page 34. Comment ne pas penser à Sous le soleil de Satan, version Pialat cette fois, avec ces marches désespérées de Depardieu dans la campagne ?

Il y a un aspect de poésie très moderne, tels ces haïkus qui parsèment l'ouvrage, ces mots décalés dans la typographie, et dans le même temps un classicisme presque bienveillant qui prend soin du lecteur et de sa quête de compréhension.



Il y a - on pouvait s'en douter - une forte présence des animaux, des choses, des objets, tous animés de vie, de souvenirs, parfois de pensées. Il y a les enfants qui "reniflent et nos espérances qui refluent", il y a les petits qui témoignent sans le vouloir, et l'auteur qui capte.



Plus on avance dans cette lecture panthéiste, plus de prestigieux poètes se rappellent à nous dans leur magnificence : Verlaine, Baudelaire (page 42 ”Le Soleil s'efface...”) leur célébration de la langue et de la vie, chaleureuse amère ou cruelle, plus l'évidence de cette écriture au présent (qui ne rivalise pas, n'est pas en concurrence mais tient largement la route) nous saisit, plus il convient de lui donner place.



Les enfants jouent ici le rôle de catalyseur d'intuition (pages 46, 47 ”Ces marques inconnues rapides Que l'on t'inflige "). Il y a une colère contre le monde tel qu'il va et une volonté de consolation ou de rédemption vers ces "bras majestueux qui aspirent vers davantage de ciel ".

Fragments à relire sans crainte de se lasser comme on plonge dans une eau bénéfique pour quelques brasses coulées.

Le livre se clôt par un long poème épique consacré à la guerre : un homme se rend dans son jardin ravagé par un récent bombardement. En dix-sept tableaux, l'auteur peint un conflit qu'on imagine actuel, là, vivant, au centre de l'Europe.

Une poésie du quotidien dans une langue recherchée qui parle immédiatement au coeur et s'achève en apnée magnifique : " Il prononce ces mots pour lui seul mais espère de toute son âme être entendu quelque part."

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Martin Scorsese : Filmer la Passion

Loin de dresser une biographie lisse et chronologique du cinéaste Martin Scorcese, Aurélien Clappe propose de retracer son parcours par des thématiques caractéristiques, récurrentes et complexes de son travail dont on découvre qu'elles sont avant tout des questions qui l'ont parcouru tout au long de sa vie personnelle comme la religion, la violence, le doute, l'ambition, le désir, la rédemption...

Bien que reconnaissant la très grande qualité des films de Scorcese, j'ai souvent été décontenancé d'une part par la longueur de ses films, par leur noirceur mais aussi par des scènes où je trouvais la violence extrêmement appuyée comme dans Casino voire provocantes comme pour la Dernière Tentation du Christ, où même jusqu'au dernier film en date, The Killers of the Flower Moon que je trouvais certes excellent, mais sans empathie à l'inverse du roman duquel il est tiré.

A la lecture de cette biographie, je comprends désormais mieux pourquoi. Le cinéma de Scorcese ne vise ni le spectaculaire ni la glamourisation.

Il véhicule la réalité de ce qu'il a vécu comme la pauvreté ou le crime organisé dans son quartier de Little Italy à New York ou les questions qu'il s'est posées tout au long de sa carrière et qu'il souhaite nous partager.

Les personnages de Scorcese sont habités par le doute, la culpabilité, par des pulsions destructrices et autodestructrices, des personnages qui souffrent.

Scorcese, lui-même, n'a pas été épargné. Destiné à devenir prêtre, c'est l'asthme qui l'a barré de sa vocation et l'a détourné vers le cinéma... On ne s'étonne pas que la foi traverse toute sa filmographie.

Moi qui m'imaginais un homme sûr de lui, charismatique, droit, sans faille tellement ses films sont impeccables, c'est plutôt un individu en proie aux tourments, à l'hygiène de vie reprochable, instable sentimentalement et même junkie pendant très longtemps.

Le cinéma de Scorcese à travers ses personnages et ses thématiques prépondérantes nous parle de lui tout autant qu'il parle de nous. La violence chez Scorcese tout comme la spiritualité ne sont jamais des thèmes arbitraires, gratuits ou provocants. Elles interrogent le sens de notre vie, la nature humaine, ce qu'Aurélien Clappe appelle "la zone grise" : "Marty n'aime pas ce qui est tout noir ou tout blanc... Cette zone grise, il ne cesse de vouloir la comprendre. Il la bouscule et cherche toujours à en capter la dimension spirituelle" (p. 96).

La grande qualité, l'originalité et la finesse du travail biographique réalisé par Aurélien Clappe, c'est de nous éclairer sur cet aspect peu connu du cinéma de Scorcese et sur les intentions réelles de son oeuvre, et par la même occasion de nous donner envie de redécouvrir toute sa filmographie qui à s'y repencher est, il faut l'avouer, incroyable.

So Martin, You re talking to us ?... You re talking to us ?

Merci à Babelio et aux Editions Empreinte temps présent !

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Martin Scorsese : Filmer la Passion

Ce livre explore l’influence profonde de l’enfance de Scorsese, passée dans un quartier peuplé d’immigrants italiens fortement attachés au catholicisme, ainsi que ses aspirations initiales à embrasser une vocation spirituelle, puisqu’il envisageait de devenir prêtre. Tout au long de cet ouvrage, l’auteur trace le parcours de Scorsese, mettant en lumière ses questionnements vis-à-vis des institutions religieuses, tout en préservant ce qu’il considère comme sa foi.



L’ouvrage analyse en détail la présence récurrente de l’iconographie ecclésiastique dans l’ensemble de l’œuvre de Scorsese, révélant même comment ce thème devient le fil conducteur de nombreux films du réalisateur. Si l’on peut s’attendre à ce que des films tels que « La Dernière Tentation du Christ » ou « Kundun » traitent de croyance, il est fascinant de constater que les références pieuses imprègnent l’intégralité de ses réalisations.



J’ai été pleinement captivé par la première part du livre, qui retrace attentivement la jeunesse du cinéaste et offre des détails sur les premières années de sa vie et ses premières influences (Nouvelle Vague, cinéma italien…). Cependant, j’ai rencontré quelques difficultés par la suite, dans la mesure où les deux parties suivantes sont organisées par thématique plutôt que par chronologie. Cela m’a parfois désorienté, car j’avais du mal à distinguer ce qui était abordé à X moments, ce que vivait Scorsese à cette période précise puisque ce qu’il vivra ou fera plus tard avait déjà été mentionné auparavant.



Merci à Aurélien Clappe pour son travail, ainsi qu’aux Éditions Empreinte et à Babelio de m’avoir permis de découvrir cet ouvrage.

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Brume de Malte

Le résumé de ce livre m'avait interpellé à tel point que je n'ai pas vérifié le nombre de pages avant de le sélectionner. Si vous me suivez sur youtube, vous savez qu'il y a beaucoup de coïncidences entre mes lectures et mon vécu. Ce livre en est la preuve vivante. Au début de ma lecture, j'ai été très troublé de lire un texte qui me touche droit au cœur et même à l'âme. J'ai lu un texte qui parlait essentiellement de moi. À la fin de ma lecture, j'ai été à deux doigts de pleurer. Les larmes sont restés dans ma gorge mais ça s'est joué à rien.





Dans ce roman, le narrateur s'adresse à un jeune homme hypersensible et possédant un instinct incroyable. On va suivre son évolution de l'ombre à la lumière. Ce qu'on lit n'est pas déprimant puisqu'on suit un parcours positif. Le livre, outre le fait qu'il parle de l'hypersensibilité avec une justesse parfaite, évoque d'autres sujets. Ils n'en restent pas moins liés à l'hypersensibilité.



J'ai été marqué par le passage de ce livre parlant d'une société bruyante alors qu'on a besoin d'autant de silences que de bruits. Il parle également de la religion mais très rapidement comme pour le bruit. Néanmoins, il les aborde surtout du point de vue d'une personne hypersensible. L'impact de la famille est très bien traité avec les non-dits.





Au sein de ce livre, vous apprendrez également des choses autour de l'art et de l'histoire de Malte entre orient et occident. Et ça se ressent dans le roman par quelques petites touches notamment un mot que l'on perçoit de manière négative en France de part notre vécu mais qui ne l'est pas à Malte. Concernant la fin de ce livre, j'aurai aimé peut-être un chapitre en plus mais ça ne m'a pas gêné plus que ça. Et ça confirme ce que je pense d'un hypersensible. C'est beaucoup trop gentille même quand ça ne veut pas l'être.





En bref, j'ai adoré ce livre. J'ai été troublé par cette lecture et surtout par son thème si bien traité. Je le relirai. J'en suis certaine.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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Brume de Malte

Voici un texte court, d’une belle écriture, très sensible, qui se lit rapidement, et qui gagne ensuite à une re-lecture pour sa richesse.

Ce texte est construit à la deuxième personne du singulier, comme le monologue d’un jeune homme qui soliloque tout en se regardant agir. Ce dernier aura à renaître à lui-même, au simple bonheur d’avoir enfin trouver la paix avec « son ami intérieur », dans un « pays de lait et de miel », Malte.

Ce personnage, qui n’a pas de nom, nous dit d’abord tout son mal-être et sa décision prise et mise en acte, de faire partie de ces personnes-disparues-sans-laisser-d’adresse. Et c’est comme un coup de point et une forte interrogation pour le lecteur. Pourquoi ce choix tellement radical ? Quelle(s) souffrance(s) peut /peuvent conduire à ce point de rupture ?

Au fil des chapitres courts et même très courts, de discrètes et pudiques réponses nous seront données, faisant jouer à plein l’empathie que j’ai alors éprouvée pour ce jeune homme en quête de sa vérité profonde.

Cette brume qui l’ensevelit à petit feu se dissipera, comme il l’a espéré, au contact de cette île de Malte qu’il a choisie comme ultime refuge. La Valette et ses splendides jardins dominant la mer l’accueillent dans toute leur beauté… Mais pas seulement ! Il pourrait bien y avoir aussi le miracle des rencontres…

La fin m’a surprise et rendue un peu perplexe dans un premier temps… Et puis, elle prête aussi à imaginer, par soi-même, plusieurs scénarios au-delà du point final posé par l’auteur. Ce qui est, en soi, agréable.

Deux très beaux poèmes scandent harmonieusement les deux temps contrastés du texte.

Un livre qui m’a permis d’avoir un riche échange avec mon compagnon autour de son thème et qui se prête aussi très bien à une lecture à voix haute, notamment avec ses deux poèmes.

Merci à Babelio et Masse critique pour cette découverte.

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Brume de Malte

Je tiens d'abord à remercier chaleureusement masse critique pour l'envoi de cet ouvrage qui me permet de découvrir à la fois les éditions "salvator" et l'auteur, Aurélien Clappe.

Je n'ai pas beaucoup apprécié cet ouvrage et je vais m'en expliquer :

- on sent une certaine aisance dans l'écriture, une pratique ancienne ; mais on sent aussi (à mon goût) beaucoup l'exorcisme, la catharsis, l'auteur ne s'est pas suffisamment séparé de son histoire singulière pour la convertir en quelque chose de plus grand, de plus "universel" et à la fois, de plus unique

- la narration est construite en huis clos, on est seul à seul avec le jeune homme mal dans sa vie du roman. Pas d'action, pas de dialogue (ou à peine), que des descriptions de son mal être et de ses errances... c'est un peu lourdingue à mon sens, surtout quand on sait que certains auteurs parviennent à brosser un portrait semblable de leurs personnages en 3-4 lignes, par le truchement du symbolisme ou de l'anecdotique (Delphine Bertholon, Jeanne Benameur, Delphine De Vigan)

- l'auteur nous enferme dans un dialogue que l'on n'a pas choisi (la narration est un "tu" intrusif et imperméable) ; j'avais déjà lu des romans enfermants de ce genre, avec cette narration au "tu" et j'avais déjà détesté.

Pour finir, je pense vraiment que cet auteur est prometteur mais que cette écriture manque de "maturité" peut être, ça manque de décor, de complexité, d'"autour" : c'est difficile de construire un récit à partir juste d'une idée de quelqu'un qui va mal et qui va trouver les clés pour s'en sortir!
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