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Critiques de Ayesha Harruna Attah (16)
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Les cent puits de Salaga

Ghana fin du XIXème siècle.



L'esclavage est aboli en Europe et en Amérique, mais il perdure en Afrique. Les européens se disputent la zone, et les querelles de tribus font rage.



Ce roman choral nous conte l'histoire de deux jeunes femmes que tout oppose :



Wurche: fille du roi de Salaga et Kpembe. Princesse fière et fougueuse qui aimerait pouvoir aider son père à la "gouvernance". Elle va finalement se retrouver piégée dans un mariage arrangé.



Aminah : fille d'artisan. C'est une jeune fille douce et persévérante. Après le saccage de son village, elle sera vendue comme esclave.



Leur destin va les amener à se rencontrer...



Ce fut une très belle découverte, même si au début je me suis un peu perdue dans les tribus ;)



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Les cent puits de Salaga

Situé entre 1892 et 1897, au Ghana, Les cent puits de Salaga offre comme premier intérêt d'évoquer l'esclavage en Afrique même, qui perdure alors que la pratique est devenue illégale en Occident. Le roman d'Ayesha Harruna Attah, déjà connue dans le monde anglophone mais dont c'est la première traduction en français, suit les itinéraires parallèles de deux jeunes femmes de la région de Salaga, Wurche et Aminah, qui finiront par converger. Construit sur le mode de l'alternance entre ces deux personnages, le livre ne prend vraiment son envol que quand la seconde devient l'esclave de la première et confronte deux existences aussi dissemblables que possible. Wurche, la princesse royale qui s'intéresse à la politique et Aminah, la captive qui a perdu toute sa famille, ont pour point commun l'aspiration à la liberté et la romancière en fait deux héroïnes du féminisme, chacune à leur façon. L'ouvrage n'est pas difficile d'accès mais Ayesha Harruna Attah a beaucoup de choses à dire sur cette période précoloniale, où Allemands et Anglais posent leurs premiers jalons tandis que les différentes communautés autochtones se déchirent et discutent à n'en plus finir. D'où, sans doute, un sentiment de confusion parfois, au moins dans la première partie de Les cent puits de Salaga, quand la politique et les conflits prennent le pas sur ces deux portraits de femmes aux prises avec une société patriarcale.
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Les cent puits de Salaga

Dans ce que l'on appelle aujourd'hui le Ghana, entre 1892 et 1897 où les enjeux de pouvoir entre les peuples locaux ainsi qu'avec les Européens mènent la danse, nous suivons la destinée d'Aminah d'un côté et de Wurche de l'autre, jusqu'à ce qu'elles se rejoignent.



La première vit modestement dans un village avec sa famille, elle est de caractère doux et loyal. La seconde est princesse de Salaga, elle a l'esprit indépendant, aime participer aux tâches du pouvoir et n'apprécie pas les contraintes liées à son sexe.



Le récit alterne systématiquement leur point de vue, et il est fait à la troisième personne. Cela fonctionne bien au départ mais je n'y vois pas vraiment d'intérêt une fois qu'elles se côtoient au quotidien, même si cela appuie leurs différences, de statut notamment.



Je ne vous dévoilerai pas comment elles se rencontrent mais je peux vous dire qu'il est question de pouvoir, d'esclavage, d'amour, de liberté, agencés en une intrigue bien construite qui se lit toute seule. Les caractères sont approfondis et évoluent de façon intéressante. Le fond permet d'observer les jeux de pouvoirs et d'alliances entre les peuples locaux et avec les Occidentaux, rapportant bien la complexité des faits, sans manichéisme.



Un roman historique qui m'a donné un agréable moment de lecture.
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Les cent puits de Salaga

J'ai commencé ce roman sans en avoir lu la quatrième de couverture, mais en sachant que j'étais rarement déçue par les romans des éditions Gaïa. Je craque toujours pour leur littérature scandinave et c'était bien la première fois que je m'éloignais de ces pays de grands froids pour tester une autre zone géographique de leur catalogue.



Ce fut comme d'habitude un grand plaisir de lire l'un de leurs romans, je n'ai pas vu le temps passer et le livre fut fini en quelques instants. C'était mon premier roman ghanéen et je pense que ce ne sera pas le dernier. J'ai beaucoup aimé découvrir un pays que je connaissais pas du tout et surtout cette époque de précolonialisme où l'esclavagisme était toujours de rigueur. La ville de Salaga m'a clairement fait penser aux villes d'esclaves que l'on pouvait voir dans Game of Thrones. Des villes qui glacent le sang car leur commerce est basé majoritairement sur le trafic d'humains.



Dans ce roman, on suit deux adolescentes qui deviennent des femmes trop tôt. L'une d'elle est la princesse d'un clan royal. C'est une jeune femme qui sait ce qu'elle veut, qui veut prendre part aux décisions politiques de son père, qui ne veut pas se marier et qui a une forte attirance pour les femmes. Malgré son impétuosité, elle se retrouve emprisonnée dans un mariage arrangé. L'autre jeune femme est née dans un petit village du Ghana au sein d'une famille simple et aimante. Parti vendre ses chaussures dans d'autres villes, son père ne reviendra jamais. Elle se retrouve à devoir assurer la subsistance de sa famille jusqu'à ce que des chasseurs d'esclaves viennent mettre le feu à son village et embarquer les jeunes enfants et adultes. Elle va alors connaître la vie d'esclave, arrachée à sa famille.



Peu importe le milieu d'où elles viennent, elles ont toutes les deux fait parties de famille aimantes qui sont enchaînées à leurs traditions. Elles se retrouvent sacrifiées au nom de leur famille ou à cause de la cruauté de l'humain.



Les personnages secondaires sont quant à eux très bien décrits et tout aussi attachants. Le destin ne les épargne pas non plus et on regrette à certains moments de ne pas en savoir plus sur eux.



J'ai passé un très bon moment aux côtés de Wurche et Aminah.
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Les cent puits de Salaga

Afrique - XIXème siècle.



Premier chapitre : Aminah, adolescente, prépare et vend de la nourriture aux personnes de passage dans son village, tout en s'occupant de ses petites soeurs, des jumelles.

Dans son village de Botu, circulent des rumeurs : des cavaliers enlèveraient des personnes pour les « vendre » en tant qu'esclaves.



Deuxième chapitre: à Salaga, Wurche est la fille du roi : elle assiste à des courses de chevaux et à des négociations entre son père et des tribus voisines. Elle a, comme Aminah, une quinzaine d'année...



Chaque chapitre commence par le prénom d'une des deux adolescentes, l'auteure va nous raconter le passage  à la vie adulte de ces jeunes filles, qui n'ont en commun que leur âge et leur lieu de naissance : un village pas très éloigné de l'océan en d'Afrique de l'ouest (une contrée qui ne s'appelle pas encore le Ghana).

Qu'elle soit fille de roi ou de cordonnier, leur destin est tracé: épouser l'homme désigné par leur famille ou les alliances futures... jusqu'au jour où, pour Aminah, le monde s'effondre : elle est emmenée par les marchands d'esclaves ...avec ses soeurs, sa maison est brûlée ainsi que tout son village...



J'ai aimé l'aspect historique de ce livre : il y a beaucoup de livres qui ont pour toile de fonds la traite des esclaves en Amérique mais finalement peu en Afrique : l'histoire se passe à la fin du XIX ème siècle, on apprend au fur et à mesure que l'esclavage a été aboli en Europe et aux États Unis mais perdure en Afrique. De plus, les européens essaient de s'attirer les bonnes grâces des africains : anglais, allemands, français c'est à qui l'emportera pour s'allier les peuples africains : guerre fratricides et divisions au rendez vous ...



Côté personnages il sont également convaincants , j'aurai aimé en savoir plus sur Moro, fils d'esclaves devenu chasseur d'esclaves à son tour. Il est conscient du «mal » que représente l'esclavage sans savoir comment faire la transition... quant aux deux personnages principaux, Wurche m'a séduite par sa volonté et sa fierté et Aminah par sa douceur et son opiniâtreté...



En conclusion : un moment de lecture dépaysant et instructif.
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Les cent puits de Salaga

Intéressée par le fond - une page d'Afrique dans un Ghana qui ne s'appelait pas encore ainsi, au temps de l'esclavage qui ne vient pas seulement des Blancs (Allemands et Britanniques ici, qui ont fini par comprendre que c'était une sale idée) mais aussi des guerres entre peuples africains, du besoin de commerce et de l'islam - la forme me laissait un petit goût de déception (une impression de mauvaise traduction, ou d'un manque d'exigence sur certaines phrases) jusqu'à ce que je ne puisse plus lâcher le roman, attachée que j'étais aux personnages - ces deux femmes que tout oppose et tout réunit en même temps, qu'on a envie de voir heureuses un moment ; cet enfant d'esclave devenu esclavagiste - et plongée avec plaisir dans la découverte de cette ville aux cent puits et ses alentours (beurre de karité, noix de kola, vents et paysages divers...).

L'interview de l'autrice à la fin sur ce qu'elle souhaitait faire avec ce livre est un bon ajout au roman.
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Les cent puits de Salaga

Ce livre traite d’une période intéressante de l’histoire de l’Afrique. L’esclavage va être aboli en Occident mais il perdure encore comme part importante de l’économie sur le sol africain. C’est la période précoloniale mais les Européens sont déjà bien présents et cela perturbe l’équilibre déjà précaire entre les familles royales africaines qui se font la guerre. Leur présence redistribue les cartes du jeu politique local et permet vengeances et conquêtes.

A côté de cela, on suit les vies de deux jeunes femmes qui vont se rencontrer. Tout les oppose : l’une est une princesse, l’autre une esclave. Mais ce sont deux femmes fortes, en quête de liberté. Chacune à sa manière lutte contre la loi des hommes, pour trouver sa place et pour reprendre la maîtrise sur son destin.



Je suis déçue par ce livre car l’annonce est accrocheuse mais j’ai trouvé que ce n’était pas abouti. L’histoire est très longue à démarrer et la politique des cours royales africaines prend trop de place dans le récit au détriment des émotions. Quant aux protagonistes principaux, je les ai trouvés figés ou alors ils changent soudain de comportement sans que je comprenne pourquoi. Plutôt que de nous faire ressentir les sentiments des personnages, tout est trop explicatif avec un style simpliste et des phrases un peu plates. C’est peut-être un problème de traduction mais ça manque de rythme et de tension.

Le point de vue de l’esclavage en Afrique est très intéressant et original. L’auteure explique dans la postface qu’elle a voulu informer ses compatriotes de cette part ambigüe de leur histoire pour l’assumer, apaiser les blessures et permettre d’avancer. Le but est louable, les intentions sont bonnes mais j’ai eu l’impression de rester en surface du sujet.





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Les cent puits de Salaga

Un peu déçu par une intrigue trop simple et des personnages trop caricaturaux. Tout est finalement un peu superficiel. Surtout, l'amitié entre deux femmes qui est vendue dans la 4ème de couv (l'argument qui m'a fait acheter ce livre, j'avais très envie de voir développer le thème de la sororité) n'est d'après moi qu'une vaste arnaque et n'existe tout simplement pas.



Lecture plutôt agréable malgré tout, rattrapée par l'argument que Ayesha Harruna Attah développe sur l'esclavage intra-continental. Réflexion intéressante sur les mécanismes ayant mené certains africains à travailler eux-même à l'asservissement de leur continent. Mais là aussi, une petite déception. Selon moi, les causes profondes de cet esclavage inter-africain ne sont pas suffisamment exposées. Elles le sont, mais un lecteur Européen malavisé pourrait s'y tromper. Mais finalement nous (Européens) ne sommes pas le premier public visé. L'auteure s'adresse d'abord à ses compatriotes.

Malgré tout, pour un lecteur rapide qui pourrait penser : "Ah! comme quoi il n'y avait pas que les Européens, donc au fond ça va, tout le monde est pareil". Non. Les structures économiques et sociales du continent, et notamment de la Côte d'Or, sont profondément changées par la demande colossale en esclaves des Européens. La mise en place d'une telle structure pour répondre à la demande n'a pas pu être démantelée en un claquement de doigt, et perdure après la fin "officielle" du commerce transatlantique (les guillemets parce qu'on rappelle que les Etats sudistes américains pratiquent l'esclavage encore longtemps après, sans parler du Brésil, dernier pays à l'abolir - il y avait donc encore de la demande, et on payait à prix d'or car les patrouilles de la Royal Navy rendaient le "bien" plus rare...).



Lecture en demi-teinte donc. En tout cas, de la jeune génération d'auteures d'Afrique de l'Ouest anglophone, il y en a bien d'autres que je recommande avant :



- Going Home, Yaa Gyasi

- Under the Udala Tree, Chinelo Okparanta



Et bien sûr tous les livres de Chimamanda Ngozi Adichie (là vous pouvez foncer, on tient l'une des prochaines prix Nobel)
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Les cent puits de Salaga

Un livre sur lequel je ne me serais peut-être pas penchée si Cultura, via son comité de lecture, ne me l'avait pas proposé... Alors merci car ce roman a été très agréable à lire et surtout m'a ouvert un univers que j'ai encore peu exploré, l’esclavage en Afrique de l'Ouest mais ici, vu "de l'intérieur" si l’on peut dire puisque les 2 héroïnes sont Aminah, jeune fille d'un village qui subit la razzia d'un groupe de bandits prenant des esclaves partout dans le pays et de Wurche, fille de roi qui voit et vit la vie politique et houleuse de son pays...

L'auteure alterne les chapitres entre l'une et l'autre et on savoure certains moments, on vit des deux côtés ce qui est en train de se jouer dans ce Ghana de la fin du XIXème siècle, avec l'arrivée des Européens en force pour prendre le pouvoir, ou du moins le contrôle du pays et la lutte des anciens rois pour essayer au contraire de le conserver, la vie des esclaves, des familles brisées, les alliances, les mésalliances, la vie quotidienne, les rites et traditions, tout y est est c'est vraiment plaisant.

C'est captivant, c'est très bien écrit, c'est très bien décrit, bref, c'est une très belle lecture, riche et enrichissante.
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Les cent puits de Salaga

Quelques difficultés à rentrer dans l'histoire, principalement à cause du grand nombre de personnages et par le changement d'héroïne qui au début arrivait trop souvent. Mais une fois l'histoire mise en place, j'ai tout de suite compris que les deux destins allaient se lier. J'ai beaucoup aimé l'histoire, ce que cela nous raconte de l'esclavage en Afrique entre peuples autochtones, sujet assez tabou....L'autrice a très bien su le raconter et nous faire un roman poétique et sensible.
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Les cent puits de Salaga

Une histoire très poignante qui se déroule au Ghana.

Ce livre relate essentiellement l'esclavage.

Le roman met en relation deux tribu que tout oppose ; deux jeunes filles issues de celles-là vont se croiser au travers de leur destin.

En lisant ce livre, on apprend beaucoup de choses au sujet de ce pays si méconnu.

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Les cent puits de Salaga

Les cent puits de Salaga traite de l'esclavage au Ghana (entre 1892 et 1897), cad avant la période coloniale. Dans la postface, l'autrice nous fait part de ses recherches sur cette période et l'histoire de sa famille.



Le roman d'Ayesha Harruna Attah se situe vers le centre du Ghana actuel. Deux jeunes filles que tout oppose vont se rencontrer. Deux jeunes femmes volontaires et désireuses de prendre leur destin en mains.



A Botu, Aminah, 15 ans, vend un peu de nourriture aux caravanes de marchands. Un jour, des cavaliers en noir, incendient le village et kidnappent les habitants. Ils seront vendus comme esclaves.

Wurche, 15 ans, est la fille du roi de Salaga et de Kpembe. Elle essaie de s’émanciper et s'intéresse aux affaires du royaume. Son père veut la marier afin de seller quelques alliances.

Le livre alterne les deux histoires et je dois reconnaitre que le début est un peu confus. Difficile de cerner les enjeux politiques. Puis un troisième personnage Moro fait son entrée. Il a la peau très noire. Il est lui-même fils d'esclaves et il vit de la vente des esclaves.

Les puits de Salaga, ce sont des trous d'eau, où les vendeurs nettoyaient les captifs avant la vente.



Malgré quelques maladresses et portraits légèrement caricaturaux, ce roman a le mérite de situer l'esclavage en terre africaine (ce qui n'est pas toujours facile à entendre), même si les Européens (Anglais, Français, Allemands et Portugais) ne font qu'attiser les mésententes pour un commerce encore plus florissant !
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Les cent puits de Salaga

"Les cent puits de Salaga" d'Ayesha Harruna Attah (256p)

Ed. Gaïa

Bonjour les fous de lectures....

Livre lu dans le cadre du défi " Je noirci mon planisphère". Découverte d'une autrice ghanéenne.

Quelques mots sur l'autrice:

Ayesha a grandi au Ghana.

Elle écrit dans différents magazines et anthologies.

Ses romans ont été publiés en anglais et néerlandais.

Ce livre est le premier traduit en français.

Ghana, fin du XVIII° siècle.

L'esclavage a encore cours dans le pays qui de plus commence à être soumis à la colonisation européenne.

C'est l'histoire de deux jeunes filles que tout oppose: Wurche est princesse, Aminah une paysanne vendue sur le marché aux esclaves.

Toutes deux vont tomber sous le joug d’une privation de liberté, Wurche par le mariage, Aminah par sa condition d’esclave.

Et puis il y a Moro, le marchand d'esclaves à la peau tellement noire qu'elle en est bleue.

Moro qui est le trait d'union entre ces deux femmes éprises de liberté.

Cette histoire est une histoire familiale, en effet, la romancière s'est inspirée de la vie de sa trisaïeule vendue sur le marché aux esclaves de Salaga.

Histoire d'une tribu indissociable de la vie du pays.

Joli roman choral qui se lit comme une aventure tout en nous en apprenant beaucoup sur la condition des exclaves en Afrique à cette époque ainsi que sur les rivalités et traditions tribales.

Petit bémol, écriture parfois confuse dans l'explication des conflits et tensions qui règnent au sein des tribus ou avec les européens.

Dommage, il aurait peut-être fallu développer un peu plus
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Les cent puits de Salaga

La ville de Salaga était au XVIIIème siècle un haut lieu de l’esclavage.Elle était le point d’arrivée des caravanes apportant leurs marchandises humaines razziées dans les villages pillés et détruits par le feu. Les cent puits servaient à laver les esclaves avant qu’ils ne soient vendus sur le marché.



Dans ce roman, les deux personnages principaux sont deux jeunes femmes aux fortes personnalités mais aux destins bien différents que la vie va pourtant réunir.



Aminah vit auprès de sa famille : père, mère, seconde épouse et ses frères et soeurs. Son père fabrique des souliers en cuir qu’il part ensuite vendre parfois très loin et pendant plusieurs mois. Il ne reviendra pas de son dernier voyage laissant sa famille dans une grande incertitude.



Le danger se rapproche du petit village de Botu et une nuit tous les habitants sont capturés par la troupe de Moro, le marchand d’esclaves.



Dans le même temps, Wurche, fille du chef de Salaga, rêve d’émancipation et d’exercer le pouvoir auprès de son père. Bien qu’étant en âge de se marier, elle refuse tout prétendant.



Or, les guerres entre chefs de tribus poussés à la division par les Allemands, les Anglais et les Français qui n’en sont qu’aux prémices de leur mainmise sur le continent africain, vont contraindre son père à l’obliger à épouser le fils d’une tribu voisine afin de préserver la paix.



Aminah, devenue esclave, sera finalement achetée par Wurche sur le marché de Salaga. Les vies des deux jeunes femmes, pourtant bien différentes l’une de l’autre, seront alors liées.



Outre les portraits et les chemins de vie de ces deux femmes, j’ai aimé dans ce roman découvrir la réalité de l’Afrique à cette période : les cours africaines, la servitude et la façon dont les familles royales africaines étaient impliquées dans la traite humaine.



L’auteure indique d’ailleurs : « Nous devons reconnaître le rôle que nous avons joué dans le commerce des esclaves -interne, transsaharien et transatlantique-, et combien cela a semé la méfiance au sein de nos communautés jusqu’à ce jour. Alors seulement nous pourrons réconcilier tout le monde, panser nos plaies et parler de vrai progrès. »



Il reste donc à souhaiter que ce formidable roman soit lu par le plus grand nombre.



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Les cent puits de Salaga

L'illustration de couverture est magnifique avec un profil de femme noire et des tons chaleureux orange et rouge. Ce qui contraste un peu avec le contenu du livre qui aborde des choses pas faciles comme l'esclavage, les raids dans les villages, les conflits entre les familles régnantes. J'ai lu ce livre dans le cadre d'un masse critique, il dépeint l'histoire de deux jeunes filles et leurs proches au Ghana à la fin du XVIIIè siècle. L'une porte le nom d'une reine et se retrouve marié pour unir deux peuples et régions, l'autre est enlevé et faite esclave. Les questions et les réponses de l'auteur à la fin du livre, nous éclaire sur les raisons de l'existence de ce roman. Ce livre raconte l'esclavage tel qu'il était vécu au Ghana à l'époque, et il existe encore à l'heure actuelle de l'esclavage dans certains pays du continent africain et ailleurs dans le monde. L'auteur a fait de nombreuses recherches historiques. Une présentation ou un rappel des personnages principaux en début d'ouvrages aurait pu être utile. En effet, l'alternance des points de vue et les prénoms m'ont rendu la lecture compliquée. Il y a une carte en début de livre qui permet au lecteur de mieux les différents lieux énoncés dans le roman.

C'est un roman qui apporte un éclairage intéressant sur l'esclavage, car on lit souvent ce qui s'est passé du point de vue occidental et rarement ce qui s'est passé sur le continent africain. Je le recommande aux curieux et passionnés d'histoire.

En revanche, même si le contenu n'est pas toujours explicite, je ne sais pas si je ferais lire à un enfant, peut être plutôt à un lycéen.
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Les cent puits de Salaga



Aminah, sa famille, tout le village, craignent les raids des hommes en noir qui pillent, brûlent et kidnappent les habitants pour en faire des esclaves. Aminah, jeune fille en âge de se marier vit entre les femmes de son père et sa mère. Son père fabrique des chaussures, les vend sur le marché à plusieurs kilomètres du campement et, un jour, il ne revient pas, plus. Un malheur n’arrivant jamais seul, une horde s’abat sur le village, y met le feu et embarque pour une longue marche, les habitants. La voici devenue esclave.

Wurche est la fille du roi qui règne sur les villes jumelles de Salaga et Kpembe. Elle voudrait tant que son père l’associe à la vie monarchique. Elle voudrait tant avoir la même liberté que ses frères. Elle a d’ailleurs refusé plusieurs mariage, et oui, son père lui passe beaucoup de choses et accepte même qu’elle assiste aux réunions où se décident les alliances, les guerres, les raids, mais sans l’y associer. C’est une époque charnière ; la guerre n’a pas encore éclatée en Europe, anglais, allemands, français se disputent les territoires africains. Les alliances se font et se défont entre blancs et noirs ou entre tribus.

Je n’aurais garde d’oublie le beau Moro, l’homme noir et marchand d’esclaves qu’aime Wurche, je peux même dire qu’elle l’a dans la peau.

Les deux femmes vont se rencontrer par le truchement, involontaire de Moro. Suite aux vicissitudes de son état d’esclave, Aminah est conduite dans un puits pour se laver et, sans aucun ménagement, nue, sur la place pour être vendue. Ces puits, il y en a cent, donnent le nom au livre. Retenue par un mystérieux homme qui n’est jamais venu chercher son bien, Wurche l’achète lorsqu’elle prend connaissance de son nom (Moro).

Les voici liées pour quelques temps ou un certain temps.

A travers cette histoire Harruna Attah m’a plongée dans l’histoire africaine, du Ghana avec les rois de petits royaumes, l’appétit des autres souverains et, depuis peu, celles des européens, anglais, allemands, français, la période précoloniale.

Les cent puits de Salaga, ce sont les trous d’eau où les vendeurs et autres cerbères plongeaient les esclaves pour les laver et les enduire de karité avant de les vendre.

Un roman qui ne se contente pas de narrer, mais qui m’a interpellée car ces pratiques esclavagistes sont de nouveau sur le devant de la scène. Pensons à tous ces hommes, femmes et enfants détenus et vendus en Libye. Une pratique que nous pensions heureusement disparue ressurgit. Et puis, tous ces jeux politiques d’alliances entre petits états et grandes puissances ou entre grands états pour une mainmise sur les richesses africaines, rien n’a changé. Wurche et Aminah veulent toutes les deux acquérir leur indépendance, un combat toujours d’actualité.

J’ai aimé ce livre pour ce qu’il m’apprend. Toutefois et je regrette un manque de tripes dans ce livre alors que la vie des deux personnages féminins le permettait, voire le demandait. Une lecture en demi-teinte.
Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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