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3.63/5 (sur 659 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Brazzaville, Congo , le 28/12/1968
Biographie :

Né à 1968, à Brazzaville (Congo), auteur de huit romans, Wilfried N’Sondé s’intéresse ainsi à l’histoire de son pays.

Emigré en France à l’âge de 5 ans, il y fait de brillantes études : licence en Sorbonne puis maîtrise de sciences politiques à l’université de Nanterre. Wilfried N’Sondé, chanteur et compositeur de la scène berlinoise qui a grandi dans un quartier populaire de la banlieue parisienne, est un nouvel arrivant dans la littérature urbaine et francophone plus généralement.

"Le cœur des enfants léopards", roman au titre poétique et énigmatique, rapporte l’histoire d’un jeune amoureux abandonné par son premier amour connue à l’âge trois ans alors qu’il venait de débarquer en France. Désespéré, il noie son chagrin dans l’alcool. Et alors qu’il est ivre mort, il commet un acte malheureux et irréparable.

L’auteur installé à Berlin, en Allemagne depuis une quinzaine d’années, jette à travers le portrait de son personnage, "un jeune de banlieue issu de", un regard sombre, désabusé mais convaincant sur les quartiers en difficultés, communément appelés "cités". Ces quartiers où sont parqués les populations les plus pauvres, souvent immigrées et où les destins des jeunes sont voués à l’impasse par manque de perspectives d’avenir.

"Le Cœur des enfants léopards" a reçu le prix des cinq continents de la francophonie et le Prix Senghor de la création littéraire en 2007.

"Un océan, deux mers, trois continents" reçoit, en 2018, le Prix Ahmadou-Kourouma.

Dans l’un de ses précédents récits intitulé Un océan, deux mers, trois continents (2018), il avait retracé l’histoire passionnante d’un prêtre kongolais du XVIIe siècle, nommé ambassadeur au Vatican, par le roi de Bakongo. Nsaku Ne Vunda, rebaptisé Dom Antonio de Manuel par ses pairs ecclésiatiques, s’était embarqué dans un bateau négrier pour aller sensibiliser le pape au drame de l’esclavage.



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Source : http://www.afrik.com
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Citations et extraits (184) Voir plus Ajouter une citation
J'avais plié sous la brutalité avec laquelle on m'avait traité et m'étais tu, mais personne n'arriverait jamais à supprimer ma relation avec l'au-delà. J'avais la certitude que le fanatisme était une imposture, le doute qui parfois s'était immiscé dans le cœur même des apôtres était un passage essentiel qui avait revigoré leur ferveur. En pays Kongo, le divin m'avait été enseigné dans un bain d'amour d'où toute crainte était exclue, mes pairs avaient rarement évoqué l'enfer et le péché. Dieu devait symboliser la tendresse qui sécurise, console, laisse Ses enfants libres de façonner eux-mêmes leurs destin, et les aide à les réaliser à la lumière du Saint-Esprit. un vent de révolte me traversa le corps : jamais je n'accepterais un Seigneur du tonnerre, strict, qui punirait chaque écart ou désobéissance avec cruauté. La mort m'ouvrait les bras mais mon sacrifice ne serait pas vain. J'étais prêt à lutter, à rester debout au nom du calvaire des suppliciés de l'arbitraire, en souvenir des cendres fumantes des brûlées vives. Je gardais en moi les bruits de métal, les cliquetis sinistres des chaînes qui entravaient les membres prisonniers : enfants, femmes, hommes agonisant dans l'entrepont.
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À côté des corps en décomposition, le trépas se présentait aux malheureux détenus dans toute son horreur. Il s'agissait de les briser un peu plus, de dérégler durablement leurs cerveaux, de les contraindre à accepter les lambeaux d'existence que leurs geôliers daignaient leur accorder comme un bien précieux, et d'anéantir le courage des plus résistants en les poussant à supplier leurs tortionnaires de les libérer de la présence des morts. Les dresser à implorer. Transformer les bourreaux en maîtres, afin que dans l'horreur les otages apprennent à accepter leur condition.
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Elle [la maîtresse noire et le fils métis du capitaine du navire négrier que celui-ci vend pour "augmenter ses gains"] avait commis l'erreur doublier que l'esclavage était une gangrène qui nous menaçait tous, sa logique consistant à redéfinir la nature humaine à sa guise, pourvu que l'on puisse faire des êtres humains un commerce rentable.
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Ils avaient choisi le Raïs Dali comme leur chef suprême de plein gré, et il resterait Dieu et Diable en personne tant qu'il jouirait de leur confiance. Je fus émerveillé par cette idée, nouvelle pour moi, d'une adhésion volontaire à l'autorité. Personne au pays des Bakongos n'avait eu son mot à dire sur la légitimité de ceux qui gouvernaient. Chez nous, le lignage d'un individu justifiait sa place dans la société, la concertation n'existait pas, encore moins la critique. La parole des détenteurs du pouvoir faisait office de loi. Mon univers s'était longtemps limité au Kongo, je me réjouis de me plonger dans un bain de diversité.

[NB : extrait de la description des us et coutumes sur le navire pirate où le narrateur a échoué bien malgré lui]
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Après cela, ils devinrent sourds au son de nos voix, la croix que nous vénérions commença à s'affirmer par la contrainte, forte de sa prétention de substituer aux masques rituels rendant hommage aux esprits anciens. Puis s'installa le règne sans partage de l'argent qui écrasa toute considération d'ordre moral ou spirituel, seuls importaient les produits de luxe, les armes à feu. La séquestration de masse dans des cales sombres comme celles du Vent Paraclet avant le passage vers l'autre côté de l'océan s'organisa méthodiquement, avec une précision effrayante. Et des chaînes de métal pour entraver le corps. Les sordides bijoux de la servitude ornèrent les cous et les chevilles, même de ceux qui s'étaient convertis au christianisme.
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Tu peux partir l'ancêtre, je ne porte pas de colère, j'ai avec moi des diables et des esprits de grandes bontés, ne manque que la force de retrouver l'amour et la volonté de bâtir pour demain.
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Longtemps je me suis moi aussi persuadé que les étrangers étaient les premiers responsables des catastrophes et des terribles épreuves que subirent les Bakongos. J'ai réalisé bien plus tard que nos hypocrisies, le mépris du prochain, nos aveuglements et surtout notre incapacité à nous remettre en cause furent les sources de notre faillite. J'explore le passé, ce labyrinthe d'angles, de courbes, d'impasses et de caches secrètes, je l'arpente sans cesses. Mon coeur ressent une tendresse particulière pour les esclaves dissimulés dans les ombres de l'histoire du royaume Kongo. En plus des personnes offertes aux différents clans, la Bakongos soumettaient leurs ennemis, mais aussi ceux qu'ils qualifiaient de déviants, toutes celles et tous ceux à qui, pour une raison ou une autre, ils n'accordaient qu'une place de second rang. Et même s'ils ne construisaient ni cales à fond de navire, ni chaînes, ni fouets pour assujettir leurs corps, ils les dégradaient de leur qualité d'homme. Et c'était réellement en subalternes livrés à leur bon vouloir qu'ils les traitaient.
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Wilfried N'Sondé
Dieu, sais-tu? Dieu s'est tu... Ils m'ont vendu.
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Dans l'entrepont, des centaines de gorges emplie de désespoir râlaient en désordre, des lamentations incessantes. Les esclaves devenaient complètement déments, certains périssaient. Les matelots attendaient que les rangs soient suffisamment clairsemés pour évacuer les dépouilles. Allongés sur trois niveaux d'étagères avec des baquets destinés à leurs besoins, les vivants furent sciemment maintenus, parfois plusieurs jours, dans une horrible promiscuité avec les cadavres : un pas de plus dans la descente vers le sordide. À côté des corps en décomposition, le trépas se présentait aux malheureux détenus dans toute son horreur. Il s'agissait de les briser un peu plus, de dérégler durablement leurs cerveaux, de les contraindre à accepter les lambeaux d'existence que leurs geôliers daignaient leur accorder comme un bien précieux, et d'anéantir le courage des plus résistants en les poussant à supplier leurs tortionnaires de les libérer de la présence des morts. Les dresser à implorer. Transformer les bourreaux en maîtres, afin que dans l'horreur les otages apprennent à accepter leur condition.
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" Les contours de femmes, d'hommes et d'enfants nus, attachés les uns aux autres par le cou avec des fourches de bambous, progressant sous la trombe torride, se précisèrent.
Ils se déplaçaient laborieusement , les avant-bras recroquevillés contre la poitrine, les poings liés. Je m'attardai sur les mouvements de leurs pieds entravés par des liens qui donnaient à leur démarche une allure lourde de grande fatigue. Ils titubaient pour arriver à suivre la cadence imposée par les sentinelles armées. Je sursautai à chaque claquement de fouet sur leurs dos courbés....."
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