Ah, c'est la nature humaine, quand tu restes sans rien faire pendant deux ou trois mois, soit tu deviens fou, soit tu deviens sage.
"Les hommes sont partout les mêmes, où qu'ils soient", murmure Selena avec résignation.
Si jamais il était possible de sauvegarder dans un ordinateur la personnalité d'un être, toutes les données qui font de lui une personne, et si la somme de ces données pouvait être appelée une personnalité humaine...
Même si l'âme n'existe pas... si l'esprit humain pouvait être contenu et préservée par ses donnees, sous une forme ou une autre.
Dans ce cas, et si les souvenirs d'une personne gravées dans l'esprit d'une autre font partie de ses données, ces souvenirs-données ne seraient-ils pas le reflet de la personne du souvenir? Ou à tout le moins des fragments de sa personnalité ?
Tu sais, on dit que les gens ne meurent pas tant que leur souvenir demeure en nous. Tant que nous gardons le souvenir de quelqu'un, il continue de vivre en nous.
Si, d'une manière ou d'une autre, un ensemble de données pouvait constituer une personnalité... Dans ce cas, toi aussi, dans mon souvenir, tu es une personnalité qui vit.
Avec moi, sous forme de données, dans ce bio-ordinateur qu' est mon cerveau.
Alors tant que je vivrai, tu vivras.
Voilà ma raison de vivre. Te garder en vie. Toi, que j'aime plus que tout au monde. Parce que je suis à la fois la preuve et la trace de ton existence dans I'univers. Parce que je suis ce quil reste de toi.
J'ai le sentiment que dans notre situation, où le malheur n'épargne personne, les gens veulent juste vivre dans une société où ils peuvent harceler les autres sans une once de culpabilité. Ils respectent le capitaine parce qu'il leur donne l'opportunité d'être cruels.
Je croyais toujours quand les choses disparaissaient. Les choses qui se brisent, se désagrègent, vieillissent, se décomposent, deviennent obsolètes, ces choses qui s'effondrent et qui meurent. J'ai toujours pleuré les choses perdues qui ne reviendraient plus.
Quand nous serons de retour, le monde aura pas mal changé, pas vrai ? Bah, ça a toujours été comme ça, en même temps. Les bâtiments, les rues, années après années, tout se transforme. Une boutique apparue la veille, le lendemain est fermée. Un immeuble qui était encore là le mois dernier a disparu. Le pays, comme pris d'une haine de lui-même, se démolit constamment, sacrifiant jusqu'aux choses anciennes et pré- cieuses qu'il aurait fallu préserver.
… il veut absolument éviter de leur léguer le moindre mot de sa bouche, mot qui deviendrait Sacré. Il ne connaît que trop le pouvoir des mots. Quelle que soit la parole qui quitterait sa bouche, elle deviendrait une règle absolue, perdant son sens originel et entravant la vie des gens par un lien stupide.
(...) Il ne faut pas se fier à ce que voient nos yeux. Si tu veux connaître le monde, tu dois étudier le système nerveux de l’homme et la nature de la lumière, plutôt que de partir sur la base d’images visuelles. L’important c’est pourquoi voit-on ceci ainsi ? Et non pas comment voit-on ceci ?"
"Je suis là. Je t’attends." Si je n’avais pas eu cette pensée à laquelle me raccrocher, j’aurais perdu tout contrôle. Tu m’as sauvé. Quel que soit l’endroit où tu te trouves, que tu sois morte ou bien vivante et voyageant dans l’infini des étoiles.
Bah, ça a toujours été comme ça, en même temps. Les bâtiments, les rues, années après années, tout se transforme. Une boutique apparue la veille, le lendemain est fermée. Un immeuble qui était encore là le mois dernier a disparu. Le pays, comme pris d’une haine de lui-même, se démolit constamment, sacrifiant jusqu’aux choses anciennes et précieuses qu’il aurait fallu préserver.
À vivre dans un endroit pareil, sûr qu’on s’habitue à ne s’attacher à rien. Ne ressentir ni regret ni tristesse, quoi que l’on perde. Jusqu’à ne conserver que des souvenirs.