AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Colette Gouvion (38)


A Roques-Altes, quatre tours naturelles de 40 m de haut -- l'une a été baptisée arc de triomphe -- se dressent parmi des rochers aux formes fantastiques. Sous l'un d'eux, en auvent dans un ravin comme s'il avait voulu la protéger, une source, la fontaine Saint-Martin, jaillit, d'autant plus miraculeuse que l'on ne s'attendait pas à la trouver là. Au Rajol, on se demande quelle colère dévastatrice de la nature, d'un démon ou d'un géant a pu créer un tel chaos de roches. A Montpellier-le-Vieux, de loin, surtout lorsque grand soleil et dure chaleur d'été font vibrer la lumière, on doute de ses yeux. Est-ce un mirage? Une citadelle bâtie là par de puissants seigneurs, avec ses tours, ses remparts, ses portes? C'est seulement en y pénétrant qu'il faut admettre l'évidence : ces prodigieuses architectures ont eu pour seuls créateurs l'érosion et le temps.
Commenter  J’apprécie          50
La visiter ne suffit pas. Il faut encore en faire le tour, la contempler sous toutes ses faces, un détail après l'autre. Certains de ses familiers affirment que selon l'heure, le temps, la saison, elle affiche des états d'âme qui la rendent toujours semblable et différente. Et si l'on a la chance de la voir flamboyer, un jour de beau soleil, sur le bleu intense du ciel, c'est une cathédrale de braise qui s'inscrit à tout jamais dans la mémoire.
Commenter  J’apprécie          50
Ceux qui ont leurs racines dans ce pays, même s'ils sont partis vivre ailleurs, comme ceux qui l'ont découvert, compris, aimé, savent bien que si l'on quitte l'Aveyron, l'Aveyron, lui, ne vous quitte plus.
Commenter  J’apprécie          40
Peu à peu, tandis que ses poumons font le plein d'air pur, son regard se dessille, son ouïe et son odorat s'affinent, il apprend son causse. Il le voyait plat : il le découvre ondulant. Il le croyait sans vie : il découvre que cette dernière est partout, tapie sous les pierres et les herbes rudes, dans l'explosion solaire des asphodèles et des cardabelles, chardons royaux, dans les secrets bien préservés de dizaine d'espèces d'orchidées, dans le bourdonnement des insectes, dans le passage furtif d'un lièvre, dans la mélodie d'une alouette qui prend son vol ou la trace fugace de tant d'oiseaux migrateurs ou sédentaires qui font des Grands Causses leur sanctuaire.
Commenter  J’apprécie          40
Pour commencer, il faut tricher un tout petit peu, faire mine de ne pas savoir que le mont de l'Espérou, dans le massif de l'Aigoual, n'est pas aveyronnais mais gardois, et grimper là, à 1280 m d'altitude, aux sources de la Dourbie. Les 80 km de bonheur qui vous attendent alors jusqu'à son confluent avec le Tarn justifient bien cette minuscule incartade. La voilà donc, cette rivière aux eaux si claires que l'on croit pouvoir, même là où elle est très profonde, toucher les galets de son lit, dont on n'imagine même pas qu'elle puisse dissimuler des traîtrises. Et pourtant les courants peuvent y être violents et les trous dangereusement indécelables.
Commenter  J’apprécie          40
En fait, comme si souvent en Aveyron, ce pays a deux visages : des plateaux lourds, cabossés de croupes et de puechs qui grimpent parfois jusqu'à 800 m d'altitude, d'où la vue porte jusqu'aux Cévennes, aux monts enneigés du Cantal et des Pyrénées, et les vallées taillées par l'Aveyron, le Viaur et leurs affluents, où partout dévalent des cours d'eau encaissés dans des gorges parfois très tortueuses.
Commenter  J’apprécie          40
L'on n'est plus ici dans un pays de montagne mais de promontoires, de plateaux, de causses, de petites plaines, de terres sèches aux manteaux rêches et griffus alternant avec des vignes, des prés, des blés, des forêts et des lacs qui font des paysages jamais semblables, où la lumière est parfois toscane, avec du rose dans ses gris, la végétation moins septentrionale, la terre parfois plus généreuse, où la tuile fait son apparition sur les toits.
Commenter  J’apprécie          40
Finalement, la magnificence naturelle, la richesse du patrimoine et le caractère rouergat forment un tout : le bel Aveyron.
Commenter  J’apprécie          40
Herbes sèches, épineux malingres, végétation obstinée qui pousse profond ses racines pour ne pas disparaître, vue imprenable sur des lointains bleus et mauves, et voilà l'homme minuscule confronté à l'immensité, envahi par la même émotion que font monter les déserts.
Commenter  J’apprécie          30
Si l'on regarde une carte, on constate que l'Aubrac, au nord du département, et le Larzac, au sud, sont symétriques. L'un enfonce son cap dans l'Auvergne. L'autre pousse sa pointe vers le Languedoc. Le premier ondule en croupes puissantes aux étés verdoyants et l'eau y ruisselle. Le second est un plateau caillouteux à peine hérissé de quelques éminences, à la broussailleuse végétation que le soleil fait rapidement passer du vert au fauve, au sol de calcaire poreux qui ne connaît que l'aride sécheresse : la pluie le traverse sans y stagner, alors que dans ses tréfonds les cours d'eau enfouis creusent leurs grottes et leurs avens. Mais ces hauts royaumes du vent ont en commun, chacun à une extrémité de l'Aveyron, leurs horizons sans limite et leur beauté dépouillée d'épures sous un ciel qui semble les avoir choisis pour s'y allonger.
Commenter  J’apprécie          30
Chacun de ces trois bassins a sa personnalité propre, sa culture, ses traditions, son architecture, son climat, son ciel. Dans cet Aveyronnais côté Méditerranée, comme partout ailleurs dans le département, il suffit de quelques kilomètres pour, sans passer de frontières, changer de planète. Ce n'en est pas le moindre attrait.
Commenter  J’apprécie          30
Symbole protégé : la cardabelle. Autrefois fixée aux portes des étables, son coeur, ouvert ou fermé, prédisait le temps.
Commenter  J’apprécie          30
Les toits, pentus à plus de 45 degrés, descendent bas. Autrefois, ils étaient couverts de chaume. Puis, les belles lauzes de schiste, manteau d'écailles aux gris irisés, ont remplacé l'inflammable et fragile paille avant que l'ardoise bleue ne fasse à son tour son entrée, avec moins d'évidence.
Commenter  J’apprécie          30
Conques est l'hymne de la foi la plus haute. Sylvanès -- est-ce parce qu'elle est plus modeste, qu'un voyou repenti est à son origine, que le temps l'avait blessée? -- reste à hauteur d'humanité.
Commenter  J’apprécie          20
Sylvanès a retrouvé son âme et sa beauté. Elle est dans ses pierres dorées. Dans le plan en croix latine de son église, typique des constructions cisterciennes. Dans la pureté de sa haute nef. Dans la paix de son cloître. Et dans la musique que l'on peut y entendre.
Commenter  J’apprécie          20
Au sud-est, la Sorgues est fille des calcaires ocres et des steppes rousses des Grands Causses. Au centre, le Dourdou qui arrose le Camarès passe au rouge : rouge des terres gréseuses où il coule et qui l'empourprent quand les pluies les délite, rouge des maisons sur ses rives, rouge si rouge que l'on nomme ce pays le rougier de Camarès. Un peu plus au sud, et remontant vers le nord-ouest, le Rance retrouve le vert des vallons et le gris du schiste en flirtant avec les monts de Lacaune avant de poursuivre sa route par plaine et monts vers l'Albigeois.
Commenter  J’apprécie          20
Les trois principales rivières du sud de l'Aveyron, le Dourdou, le rance, affluents du Tarn, et la Sorgues, qui conflue avec le Dourdou, découpent approximativement ce quart du département en trois bassins qui ne dérogent en rien à la caractéristique aveyronnaise : des contrastes, toujours des contrastes.
Commenter  J’apprécie          20
Enfin voici les pins sylvestres et les pins noirs qui ont donné son nom au causse. Il s'étage de 400 à 600 m entre les lozériennes gorges de la Jonte, où des passionnés ont réussi la réinsertion de vautours absolument hermétiques à la notion de département, et celles de la Dourbie. Il n'est que bois sombres, fantastiques éboulis, hallucinantes dolomies, grottes fascinantes qui en ont fait un pays de peurs et de légendes peuplées de loups-garous et de revenants.
Commenter  J’apprécie          20
Sa réputation de paradis des truites n'est pas usurpée : grâce aux terrains calcaires qu'elle traverse, à l'oxygène qui l'aère, ces reines du monde halieutique y prospèrent tant qu'elles dépassent souvent la taille autorisée pour leur capture, à condition bien sûr qu'elles se laissent capturer, ce qui est une autre histoire dont les pêcheurs à la mouche écrivent les épisodes réels ou mythiques. Mais que l'on fasse ou non partie de ces accros, c'est avec leur sensibilité, leur sens des beaux coins, leur patience, leur façon d'oublier la canne pour se baigner dans ces paysages où rien d'autre ne s'entend que des chants d'oiseau, du vent dans les arbres, un plouf par-ci par-là, qu'il faut, dans la Dourbie, pêcher en tout cas des images et des émotions.
Commenter  J’apprécie          20
On s'assied sur le banc de pierre ou l'on sort les chaises devant le seuil pour deviser tranquillement en regardant se lever la lune et les étoiles. Soirs tranquilles à Peyreleau...
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Colette Gouvion (50)Voir plus

Quiz Voir plus

Graines de cheffes

Comment s'appelle le personnage principal ?

Cici
Lila
Rose

10 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Graines de cheffes de Lily LamotteCréer un quiz sur cet auteur

{* *}