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Citations de Brigitte Lascombe (36)


"Au seuil de l'hiver
L'amour espère toujours.
Ultimes frissons."
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Extrait
Là-bas, la terre a des couleurs d'écorce. Des milliers de pas blancs la foulent chaque jour. Ce sont les soques des geishas du quartier de Gion Kobu.
Au coeur du printemps, les bras des cerisiers vibrent doucement au rythme de la musique du vent.Ils sèment leurs pétales de soie aux pieds des promeneurs.
Un simple pont de bois aux jointures grinçantes enjambe une rivière. Les bambous assoiffés, trempent leurs racines emmêlées dans l'eau claire. Ils abritent une grande maison austère à la façade défraichie.
Courbé au sein des herbes folles, un homme entre deux âges, efflanqué, les doigts perclus d'arthrose, active le four avec du petit bois. Il vit de ses mains, mais elles le trahissent. Fatigué, il se penche vers le tas d'argile, y plonge religieusement les paumes et scelle chaque fissure du four à la barbotine. L'air s'emplit d'une senteur de résine. La chaleur monte enfin. Du revers de sa manche, il essuie son front emperlé de sueur. Du rebord de sa veste, il frotte les verres de ses lunettes fendus et embués. Un sourire furtif éclaire enfin son visage. Il est potier comme son père. Comme le père de son père. Il est potier depuis la nuit des temps.
Puis, il attend, assis en tailleur, dans l'allée du jardin à l'abandon où foisonnent les iris en fleurs. Il attend la fin de la cuisson des pièces enfournées. Tel un moine zen, il se réfugie dans son silence.
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"En tout un chacun
Coule une source d'eau vive.
L'entends tu chanter?"
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Extrait
"L'étoffe blanche enrobant ses épaules laisse entrevoir ça et là quelques parcelles de peau nue.Peau claire, signe de distinction. Peau délicate et parfumée.Elle joue de son éventail. Peau d'ange. L'ange gaine ses jambes de soie. Edo, la séductrice. Edo la femme enfant aux rêves futuristes prend des poses lascives. Son regard innocent ancré sur le passé semble plus lourd et me trouble plus que de raison.Impudique, elle soulève les pans de son kimono broché. Je sursaute, piqué à vif. Je me penche. Mon doigt effleure sa nuque élancée, frôle son cou de cygne. Je défais la large obi qui enserre sa taille. Mon visage s'approche, impatient. Son chignon complexe se déroule. Mèches folles, cheveux épars qui faseyent comme une immense voile sous les baisers froids du petit jour. Elle prend peur soudain. Elle se dérobe. Elle fuit et je crains la perdre.
-Je suis Tokyo me lance-t-elle haletante, laisse moi. Tu n'es qu'un voleur d'âme.
Elle court. Elle pleure. Elle cache son corps sous un rideau de pluie. Elle foule par inadvertance les pétales duveteux d'avril. Les yeux voilés de poussières d'étoiles, la chevelure piquée d'iris, elle enjambe les rives de la Sumida pour rejoindre l'ailleurs.
Tokyo cosmopolite, un peu Paris, un peu New York, se colore et se farde. Etrange patchwork! Ses quartiers s'imbriquent comme les pièces d'un puzzle. Ses tours pointent jusqu'à toucher le ciel du doigt pour partir sur orbite."
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Le miel de l'enfance
Se butine au fil des jours.
Douceur du cocon.
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Avril duveteux
Gaine de soie le fantasme.
Beauté faite femme.
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Extrait
"Mère et moi vivions en parfaite harmonie.
Une simple minka au toit de chaume, comme un cocon tissé, nous enveloppait de son aura bienfaisante. Somme toute ordinaire, vue de l'extérieur, chacune de ses pièces s'ouvrait sur un patio central fleuri de magnolias. Mes jeunes yeux percevaient le sens sacré de ce lieu. Comme le bambou qui plie mais jamais ne se casse, nous résistions à la violence des vents du dehors. Préposé jardinier, je taillais chaque massif au ciseau comme les facettes d'une lune diamantée. Ondes suaves et parfumées se distillant au coeur du jardinet.
Dans ce puits de lumière, les rayons jouaient avec les ombres pour mieux les sculpter. Une merveille!
Dans ce havre de paix, je démêlais jour après jour les vagues d'un océan de pierres. Comme pour y graver ces mots:'Le sage se contente de ce qu'il a.'
Formes visibles et invisibles à la présence intense et pourtant cachée, les rochers étaient îles. L'énergie du 'ki', originelle et créatrice de l'univers, pénétrait les pleins et les vides pour s'immiscer dans chaque cellule de mon corps.
A la fois fort et fragile,d'ici et d'ailleurs,je m'asseyais à même le sol,les jambes en tailleur,sous l'unique cerisier aux allures de parapluie géant.Protégé de tout et de tous,je peignais,je peignais,peignais..."
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Envol de pétales
Sur le fil de l'éphémère.
Sacre du printemps!
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Brigitte Lascombe
http://rcfmed.net/sons/fetelivre/12-11-17-RCF_Marek_Halter.mp3

Interview de Marek Halter par Brigitte Lascombe lors de la fête du livre du Var 2012 dont une partie a été restransmise dans les infos matinales de RCF Méditerranée.
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Une main sur mon ventre rempli de promesses, je me remémorais quelques lignes écrites dans mes années 'poésie'. Ca disait quoi déjà? Oui: "Les oiseaux migrateurs, ces gracieuses cigognes au long bec, se sont posées au faite des palais roux de Marrakech. Sur un lit de brocard bleu, leurs palmes agiles ventilent les nids en attente d'éclosion. "
Voilà la carte postale, qui a cueilli mes rêves neuf mois durant. Et après. L'accouchement. Difficile. A hurler. Et ce foutu cordon. Pas un cri. Juste le silence. L'agitation des soignants. L'affolement. La consternation. Et les pleurs. Et la souffrance qui te tenaille et enfonce sa lame dans tes entrailles. Et les insomnies.
Ne restez pas sur un échec, nous a encouragés Philibert, paternaliste. Réessayez!
Et te voilà ma Pauline. Un sacré coup du sort! Un an jour pour jour après notre pauvre Ti-Paul!
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L'arbre aux ailes rognées
Porte le ciel dans sa tête .
Délit d'harmonie!
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Il faisait froid. Il faisait triste. Le petit jour en cache-nez de brume, sautillait d'un pied sur l'autre pour me réchauffer, tenant serré entre ses paumes, le pâle soleil naissant. Les falaises, insolentes, se moquaient sans doute de cette danse de Saint-Guy, mais les barques s'entrechoquaient pour signer la tempête.
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Dans la froideur de la nuit hivernale, nimbée de pleine lune, sur les pentes drainées par les cours d'eau gelés, les sapins blancs se dressent au garde à vous. L'astre se lève gansé d'un halo pâle. Le vent joue des arpèges sur les branchages. La neige danse et virevolte, en jupon de tulle.
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Dehors la petite cloche de l'extrème onction tintait. Eh bien, qu'elle aille ailleurs! Vers les moribonds, les cyanosés, les convulsifs, mais pas ici!
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Comme une fleur de Sakura,
Sous l'éclat du soleil levant,
Mouvante, gracile, fragile,
Je vibrerai.

Ephémère,
J'irai puiser ma sève
Au coeur des forces vives
De l'au delà des maux.

Puis, je déposerai
Au creux de ma souffrance,
L'indicible beauté
D'un instant d'éternité.
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"Souffrance lancée
Motsà maux sur la toile.
Dérision d'artiste."
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Partir sur orbite
Au ciel de l'imaginaire.
Bouquet de rêves.
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Lorsque j'étais petit, Mère pour un anniversaire m'avait offert un atlas d'astronomie, plein de couleurs et de rêves, pour découvrir la pureté des phénomènes lumineux. Le drapé mauve, rose et vert des aurores boréales m'enchantait. Les vagues turquoises rayonnantes du givre et des brouillards glacés me sidéraient. Les ondulations pourpres de l'embrasement solaire m'éblouissaient comme le jupon enflammé d'une ballerine tournoyant sans cesse au creux du noir de la nuit.
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Hé bè! Sian poulit! On est jolies!
Puis elles chantèrent à tue tête pour se donner du coeur à l'ouvrage tout en enduisant les murs de chaux
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Faites qu'il pleuve mon Dieu, donnez nous de l'eau!
Chacun rentra chez lui content d'avoir agi au mieux.
Le curé Juste, par excés de zèle, tout aussi desséché que les épis des environs se présenta au seuil de chaque foyer, le soir venu tel un corbeau vengeur dans la noirceur de sa soutane.Il dénonça les péchés de chacun, mais sema par la même occasion la panique dans le village où toute vérité n'est pas toujours bonne à dire!
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