Bruno Rocco

Album de mise en place du décor, des personnages et de l'histoire. Et bien le tout est savamment tissé par Makyo qui nous offre à travers cet album une excellente mise en bouche. Album liminaire d'une série de quatre ce premier tome nous fait voyager dans l'espace et le temps. Nous accompagnons deux jeunes gens issus de deux castes opposees que le destin va réunir comme les deux doigts de la main. Nous les suivons dans un palais asiatique qui pourrait se situer au Népal coeur de l'Asie himalayenne dans leur quête pour comprendre le mystère du roi et de celle qui doit devenir son épouse: celle que personne ne doit voir sous peine de perdre la vue à tout jamais.

Une épopée digne des plus belles légendes mythologiques.

La princesse Nimesha dont nous apercevons les délicates courbes en première de couverture est l'héroïne incontestable de ce deuxième tome.

Haraksan, jeune homme appartenant au clan du Petit Nombre engage une relation amicale avec Angha,moins bien né car issu du clan du Grand Nombre, celui des paysans. Malgré l'opposition farouche des deux familles, les deux jeunes gens consolident leur lien autour d'une tierce personne la princesse Nimesha. Cette dernière fait l'objet de toutes les curiosités car elle doit en s'unissant à son frère donner naissance à un nouveau souverain, telles les unions incestueuses des pharaons égyptiens.

En fouinant aux abords du palais ils parviennent à entrer en relation avec la princesse, jeu bien dangereux pour qui connaît les pouvoirs de la jeune fille...Mais il en faut plus pour effrayer ces intrépides!

À la fin de ce tome, les dés seront jetés et nous connaîtrons enfin les règles du jeu de Pourpre, un jeu où l'on peut perdre son bien le plus précieux: la VIE...

Tu pardonneras à tes ennemis: nous n'en sommes pas encore à tendre l'autre joue mais pas loin!

On se régale toujours autant grâce à la toile de fond historique et cette fois-ci nous sommes baladés de l'Arménie turque en 1915 à l'Allemagne des années 20.

Le dessinateur Rocco (pas sifredi ne vous excitez pas pardonnez moi chers puristes si je l'écorne d'un "f" je ne sais pas orthographier son nom!) je disais donc Bruno Rocco est talentueux pour rendre l’atmosphère qui régnait à Berlin à cette époque avec de magnifiques reconstitutions des paysages urbains et des monuments berlinois.

Je ne ferai pas de cours d'histoire mais le contexte de cet album est le génocide arménien, auquel notre héros, Missak Zakarian échappe miraculeusement en réussissant à rejoindre la zone russe.

Après une émigration aux Etats Unis, il rejoint Berlin pour intégrer la Fédération révolutionnaire arménienne afin de se venger des bourreaux turcs qui ont massacré sa famille.

Mais la vengeance n'est pas toujours chose aisée, surtout quand l'amour pointe son nez au coin de la rue...

Et Nahik dans tout ça? Le fameux ouvrage, unique exemplaire reprenant les Dix Commandements fera l'objet de bien des convoitises et atterrira en de bien étranges mains. L'Histoire n'est pas une science exacte comme toutes les sciences humaines et c'est pour cela qu'elle nous passionne autant!

La princesse Nimesha refuse le destin qui avait été tracé pour elle: épouser son frère et donner naissance au Taarmuki le souverain tout puissant.

En effet, le coeur de la princesse est épris des deux jeunes gens qui luttent contre l'ordre établi: Angha et Haraksan. Dans le décor somptueux des plus hautes cimes terrestres, un drame se noue et le lecteur n'a qu'une hâte: en connaître le dernier acte.

Un beau Jules et Jim à la sauce himalayenne!

Ce dernier tome vient clôturer avec brio la saga du Jeu de Pourpre. Le fond de mysticisme et de religieux est encore plus prégnant que dans les albums précédents. Je ne gâterai pas votre plaisir en vous dévoilant ce qu'il advient à notre trio! Le passé nous est expliqué afin d'éclairer le présent.

Les textes sont plus dépouillés, laissant la part belle aux illustrations: magie des rivières souterraines de l'Himalaya, des ruines du temple enseveli, tel un bijou archéologique...

Cet album ravira les amoureux des religions et de l'Histoire.

Au fin fond de ce qui pourrait être l’Himalaya, vit une société ancienne divisée en caste. Les seigneurs de guerre «la haute caste», les guerriers la caste du «Petit Nombre», les paysans la caste du «grand nombre». Elle est dirigée par un seigneur à la force surnaturelle. Le seul moyen pour une personne de la caste du «grand nombre» de se libérer de son joug, est de participer au jeu de Pourpre, une sorte de chasse à l’homme doit il doit sortir vainqueur. Deux jeunes hommes issus de castes opposées, Angha et Haraksan font un rêve dans lequel ils ont une sœur s’appelant Mithila qui leur demande de s’unirent pour un destin commun.

Belle entrée en matière, j’espère que la suite sera à la hauteur.

"Le Vengeur" est le cinquième tome de la série. Le thème sera le pardon. "Tu pardonneras à tes ennemis", quelle audace que de placer ce pardon dans le thème du génocide arménien. Missak Zakarian, seul survivant de sa famille, contactera un groupe de vengeurs destinés à éliminer les assassins responsable du génocide. Nahik, héritage de sa défunte mère, permettra à Missak de s'approcher d'un des assassins. Evidemment tout ne se passera pas comme prévu.

Giroud continue de nous fournir au compte goutte des informations sur le livre. Il nous décrit dans ce volume un autre aspect de la condition humaine. C'est magnifiquement fait et le dessin de Bruno Rocco est époustouflant. La vengeance est un thème assez classique mais le scénariste lui amène un souffle d'humanité et nous fait sentir les misères de ces émigrés qui ont tout perdu.

Un excellent tome à nouveau.

Nous sommes à l’heure des lumières, Jean-Jacques Rousseau est admiré de l’Europe entière, il fascine, il subjugue, mais ses écrits et ses idées ne tombent pas toujours en terre fertile, tenez prenez les frères Chapelet, Jean et Jacques , ces deux là sont sous le coup d’une admiration sans borne, ils vivent, respirent, imitent leur idole.

Ils connaissent par coeur les aventures de Julie et Emile, bref de purs fanatiques. Aussi quand ils décident d’inviter le grand homme chez eux c’est pour :

« lui faire goûter à travers quelques promenades et discussions que la littérature, quand elle est bien faite, peut littéralement changer les hommes et le monde ».

Pour plaire au maître, Jean et Jacques décident de consacrer leur jardin à l’oeuvre du philosophe, ils engagent moults jardiniers, plantent, creusent, piochent et comme ils veulent s’assurer d’être bien compris ils truffent les allées et plates-bandes de petits écriteaux portant des citations choisies avec amour. Bien entendu « pour être tout à fait honnête, les frères faisaient partie de ces gens qui espèrent, en se frottant aux grands hommes, sinon devenir aussi grand qu’eux, du moins grapiller quelques marches sur l’échelle de la gloire ».



Le succès de l’entreprise se fait attendre et de plus il semble que la lecture qu’ils font du philosophe n’est peut-être pas exempte de risques car un jour voulant appliquer à la lettre une idée du maître, leur interprétation semble un peu erronée et ils rentrent tête basse « l’oeil poché et la chemise déchirée ».

Auprès des femmes non plus ils ne connaissent pas le succès escompté.

La nouvelle de l’installation de l’illustre philosophe à Ermenonville chez le Marquis de Guichardin est un coup dur « Longtemps ils se demandèrent comment un homme seul avait réussi là où deux avaient échoué »

Les frères Chapelet arpentent les allées du merveilleux parc

« Sur plusieurs milles à la ronde, s’organisant autour d’un grand lac, ce n’étaient que rivières, petits ponts de bois, treilles odorantes, charmilles et arbres majestueux »



Et finissent par apercevoir le philosophe herborisant........mais quelques heures plus tard « Rousseau succombait à une attaque d’apoplexie »

Les frères pourtant n’ont pas dit leur dernier mot et je vous laisse découvrir la fin de leurs aventures.



Un conte drolatique, cocasse, enlevé, et bourré de références à l’oeuvre de Rousseau. Frédéric Richaud se moque gentiment des tendances à l’admiration béate, pointe du doigt le fanatisme philosophique.

C’est malicieusement intelligent et c’est l’occasion pour le lecteur de revisiter un peu La Nouvelle Héloïse ou l’Emile tout en profitant des bienfaits de la nature.
Lien : http://asautsetagambades.hau..

Je dois avouer avoir lu ce tome en deux étapes... J'ai commencé hier soir, dans un état de fatigue assez intense, et j'ai du fermer le livre a moins de 10 pages de la fin : l'ambiance étant devenu trop insoutenable pour mes neurones HS.

Après une bonne nuit de sommeil, c'était beaucoup plus facile.

Le vengeur.... encore une fois cette histoire laisse peu d'espoir, car le Nahik passe de main en main, toujours dans des situations violentes, et semble semer bien des malheurs autour de ceux qui l'ont entre leurs mains.

Quelque part au pied d'un Himalaya phantasmé, en des temps immémoriaux, vivait une tribu, un royaume sauvage et cruel. En des temps encore plus anciens, les castes coexistaient en bonne entente. Quand le récit commence, la haute caste des "Petits Nombres" écrase celle du "Grand Nombre". Une seule échappatoire à la misère pour ceux du Grand Nombre: participer au jeu du pourpre, chasse à l'homme, où celui qui espère retrouver et liberté et richesse fuit dans la neige recouvert d'une cape rouge, d'abord devant ses condisciples qui essaient de le tuer puis, s'il survit, devant les cavaliers. Dans ce monde, un adolescent de chacune de ces deux castes est appelé par une petite soeur de rêve.

Makyo nous concocte un scénario fantastique mâtiné d'un soupçon de spiritualité, les dessins de Bruno Rocco aguicheurs à souhait et la palette de Claude Legris chatoyante et inquiétante à ravir !

Décidément, j'aime le style que Makyo donne à ses histoires. Très vite, on est happé par le scénario. Deux jeunes gens de caste bien différente vont être liés par le destin pour un unique dessein.



Au fil des tomes, l'histoire va se complexifier pour notre plus grand bonheur. D'une trame simple, on est surpris par la direction quelquefois prise. On sent l'emprise de la magie et du fantastique qui sont des thèmes visiblement chers à l'auteur. La mise en scène est également très dynamique.



La faiblesse proviendrait d'un dessin pas assez précis, d'une colorisation trop terne et du choix inadapté des couvertures. Il y aurait beaucoup à faire du côté du marketing. C'est dommage car cette série méritait très certainement de connaître le succès.



Sans être exceptionnelle, cette bd qui mêle mythe et réalité mérite une lecture pour passer un agréable moment et dont on aurait tord de se priver. Ne passez pas à côté!

"Tu pardonneras à tes ennemis". Nouvelle période de l'histoire et nouveau pays : le génocide arménien et l'Allemagne en 1922. Les arméniens du "service de la dette", 7 ans après le génocide traquent toujours leurs bourreaux turcs. C'est ainsi que le jeune Missak Zakarian va devoir localiser et entrer en contact ave Selim Gunneï, criminel et bibliomane forcené. Le Nahik, livre rarissime tant pour ses illustrations que pour son texte, une nouvelle fois va jouer un rôle essentiel car il permettra de faire sortir ce criminel de sa cachette et de lui faire prendre des risques.

Un 5ème tome qui nous tient en haleine jusqu'au bout, qui nous emporte dans un torrent de gravité, de vengeance, le tout avec un dessin une nouvelle fois d'une très belle qualité.

Surprenant dernier chapitre qui clôt cette histoire pleine de passion et de fureur.

Où un dieux s'humanise, se fait de chair et de sang par désir pour la beauté d'une femme, où un père résiste à l'inceste mais pas à vendre sa fille.

Et, en contrepartie, où le lien entre de jeunes héros redonne un nouveau départ à une civilisation embourbée dans un jeu de massacre.

Très agréable moment de lecture.

Dans cette deuxième saison, Tess et Reilly sont à la poursuite d'un nouveau trésor des templiers. Des malles contenants les premiers évangiles, dans ces codex ont pourra y découvrir le vrai message de Jésus, bien avant ses transformant par le concile de Nicée.



Ce second tome est donc l'ultime révélation, l'ultime secret des derniers templiers.

Je trouve qu'il est un peu trop semblable au premier cycle au niveau de l'histoire. Enquête, trésor sur la vie de Jésus caché par les templiers, question théologique sur la foi et la vérité et jusqu'à la fin où les codex sombrent dans la mer. Ca aurait pu être mieux même si certaines idées sont pas mal.



Au niveau du dessin pas d'amélioration par rapport au tome 4 . Une vraie déception qui gâche totalement la lecture. D'ailleurs je me demande si ma difficulté à accrocher à l'histoire n'est pas du au graphisme...

Bon épisode sur fond de génocide arménien et conduit par le désir de vengeance.

Le personnage principal est attachant, dévoré entre son amour naissant, ses devoirs familiaux et sa volonté de venger sa mère.

J'ai moins aimé le dessin (surtout par contraste avec le tome précédent où je trouvais les dessins particulièrement réussis)

La vengeance n'est pas si facile ... D'ailleurs ce tome sur le thème de "Tu pardonneras à tes ennemis" nous le montre bien.

Après avoir vu sa famille décimée lors du génocide arménien le jeune Missak se voit confiée une mission d'infiltration par le "dachnak", la fédération révolutionnaire arménienne qui traque tous les responsables. Mission menée à bien mais l'amour va s'en méler... Et le Nahik ? Toujours là, source de convoitise et certainement "maudit"...

Un tome intéressant et touchant.

Vite lu (moins d'une centaine de pages) ce petit livre satyrique se veut une farce philosophique… Plein de citations, il permet de se plonger un peu dans l’œuvre de Rousseau…

Pour ma part je pensais découvrir encore plus de Rousseau à travers ce livre, j’ai néanmoins passé un bon moment de lecture mais je ne vais pas garder un souvenir impérissable de ce livre !

Une des forces de la série "Décalogue" est de nous resituer dans des moments historiques et d'y dérouler des fils tragiques, mais authentiques.

Ici nous sommes en plein dans le terrible génocide arménien et la tentative de vengeance de quelques uns des rescapés. L'histoire est racontée avec autant de force que de pudeur. Et c'est remarquable.

Comme pour le tome précédent, le récit va puiser son inspiration dans l’Histoire et y mêler le destin tragique de personnages qui semblent se relayer un mystérieux livré qui sert de fil rouge à cette série : le «Nahik».



Poursuivant le retour en arrière chronologique de la série, ce cinquième tome se déroule sur fond de génocide arménien pendant la guerre de 14-18. Malheureusement, l’histoire est moins originale, moins efficace et plus prévisible que la précédente et a plus de mal à illustrer ce nouveau commendement : «Tu pardonneras à tes ennemis».



Le «Nahik» vient par contre jouer un rôle plus central et surtout plus visible au sein de cette nouvelle intrigue. Graphiquement, le dessin assez conventionnel de Bruno Rocco ("Le jeu de pourpre") sied parfaitement au côté historique du récit, sans pour autant parvenir à rehausser le niveau de cette histoire, certes agréable à lire, mais qui ne restera pas gravée dans les mémoires.

Série tome 5 à 6, suite sans grand intérêt. De plus, le dessinateur a changé et l’aspect des personnages principaux aussi...