Camille Neveux

Voici mon retour de lecture sur Le verger de Damas de Camille Neveux.

Automne 2023. Au Liban. Nous découvrons Nermine, une jeune syrienne de 12 ans qui s'interroge sur sa naissance, sur la vérité concernant son père. Cela suite à un mail entre sa mère et son oncle Aïssa, exilé en France.

Syrie, 1995. Aïssa, sept ans, se rend tous les matins à l'école, terrorisé par les coups qui pleuvent sur les élèves et écœuré par la propagande dont ils sont abreuvés.

Seize ans plus tard, Aïssa orchestre avec les "Shebab de Daraya", le soulèvement qui conduit à la révolution syrienne.

Il a compris ce que signifiait les mots liberté, droits humains, démocratie, et il aimerait les faire appliquer dans son pays.

En danger de mort et contraint de fuir son pays, il se réfugie en France, emportant avec lui un lourd secret..

Le verger de Damas est un roman qui, sur le papier, avait tout pour me plaire.

Malheureusement, mon avis est assez mitigé.

Je n'ai pas réussit à être touché par le destin des personnages que ce soit Nermine, sa maman, son père ou son oncle Aïssa.

Je n'ai pas trouvé leurs personnalités assez travaillées et en terminant mon roman, je suis incapable de vous dire qui ils sont vraiment.

Je n'ai pas réussit à m'attacher ne serait ce qu'un peu à eux, c'est dommage.

L'histoire en elle-même est intéressante toutefois je n'ai pas totalement été convaincue.

Les dialogues m'ont laissés un peu dubitative par moment.

J'ai trouvé le style plat, cela manque de chaleur. C'est trop journalistique à mon goût.

En fait, j'ai une sensation d'inachevé. Il m'a manqué quelque chose pour être captivée par ma lecture.

Pourtant, le fait que ça se déroule en Syrie m'intéressait mais cela n'a pas suffit.

Ma note : un petit trois étoiles.

Automne 2023. Une famille exilée au Liban en ayant fui la Syrie.

Une adolescente de 12 ans, Nermine, s’interroge sur le secret de sa naissance après avoir surpris un message de son oncle Aïssa sur le portable de sa mère, Fulla



1995 - Daraya en Syrie. Retour sur Aïssa, sa famille, sa sœur Fulla et son ami Majed, amoureux de Fulla.

Les deux garçons, Aïssa et Majed participent activement à la révolution contre Bachar AlAssad.



Hélas ! Utiliser le réel et le soulèvement en Syrie n’est pas suffisant pour faire un bon roman.

L’intrigue fait « pschitt » et l’écriture est plate, peut-être trop journalistique…

De plus, les dialogues, ponctués de « hurla t’elle. », « le houspilla t’il », « couina t’il », « éructa t’il » m’ont fait complètement sortir du maigre scénario. Sans oublier les trop nombreux « glapit-elle » (Baba, où es tu ? glapit-elle).



Camille Neveux est grand reporter. C’est son premier roman.

J’attendrai et lirai le suivant.



Lu dans le cadre du Prix Orange 2024.

Merci à la Fondation Orange et aux Editions JC Lattes



https://commelaplume.blogspot.com/

Camille Neveux, grande reporter, nous offre ici son premier roman. Son domaine de prédilection : le monde arabe et les conflits géopolitiques qui l’animent.



C’est donc logiquement le décor de son roman : nous sommes en 2023, et l’histoire est portée par Nermine, jeune adolescente syrienne, découvrant un secret de famille dans lequel elle occupe une place centrale. Ce secret, elle ne le taira pas, bien déterminée à comprendre ce qu’il s’est passé il y a des années, avant sa naissance.

Ce roman, c’est également l’histoire de l’oncle de Nesrine, Aîssa, sensibilisé à la réalité de la propagande du régime syrien – particulièrement sous la dynastie du pouvoir de la famille El Assad - qui aveugle le peuple… Nous sommes alors en 1995. Deux temporalités, deux trajectoires de vie, mais une histoire commune, qui petit à petit découvre une nébuleuse familiale meurtrie par le régime politique Syrien qui n’est autre qu’une dictature, et qui explore les deux piliers sur lesquels elle repose : la violence et la propagande.





Aussi, la dualité entre Aissa et Jaafar, deux enfants qui sont nés, ont grandi dans le même village, dans le même contexte géopolitique et social, mais qui vont suivre deux trajectoires opposées. Au centre de cette intrigue : la question de l’environnement et de son influence sur les trajectoires de vie. Deux graines nées sur la même terre, ne grandiront pas de la même façon selon le terreau et l’environnement, selon l’éducation, l’accès à la culture, et la culture du questionnement.



Le récit met en action des personnages aux traits de personnalité et aux caractères marqués – presque des profils « types », dommageable, car cela force le récit à entrer dans un canevas d’intrigue classique : la mère est une maman blessée, martyre. Le père, héroïque, prodige, à peine abîmé alors même qu’il a passé des années de détention et subit les pires tortures. Aïssa est le héros qui de façon évidente, retourne son costume au fil des chapitres pour devenir un antihéros. Enfin, Nermine est l’adolescente rebelle remarquable, au courage sans faille. Pour terminer, Jaffar incarne le mal absolu. Ce peu de nuances dans la construction de ces personnages qui évoluent dans un récit manquant de profondeur, au vu des circonstances et des enjeux… En effet, c’est un roman qui est axé sur l’intrigue et ses soubresauts, là où on attendait qu’il questionne en profondeur le contexte géopolitique et ses racines historiques. Le décor social et politique est exposé de façon très factuelle, presque journalistique, mais cela n’empêche pas à l’histoire d’être qualitative, et la lecture plaisante. Seule prise de position claire : la critique acerbe en filigrane de la dynastie El Assad… Après quelques recherches sur les travaux de l’auteure, on peut relier ce sujet avec l’article écrit par Camille Neveux en 2020 su les ravages du pouvoir de la dynastie El Assad.



De même le phrasé est simple, classique, alors c’est surtout par la structure de son livre sous forme d’aller-retour clairs et définis dans le passé et le lien avec le présent que Camille Neveux réussit à tenir le lecteur en haleine. Cela permet l’apparition de rebondissements et la tension ainsi produite rend ce livre aux penchants historiques tout de même addictif.