Pour ma part, j'éprouve un plaisir toujours renouvelé à amortir la chute des jolies filles qui tombent des arbres.
Une fois mariée, une femme cesse de gérer ses propres biens. Elle aliène toute responsabilité, elle promet d'obéir à son maître et abandonne jusqu'à son nom. Rien de moins enviable qu'une telle condition !
Ce scandale ne devait pas être très croustillant. Cette créature est la vertu incarnée, ses principes sont si raides qu’ils pourraient lui servir de corset.
Tout le monde a des ancêtres qui remontent aussi loin, voyons ! Votre seul privilège, c’est que vos prédécesseurs ont pris soin de tenir leurs registres à jour, voilà tout. Ce qui ne garantit absolument pas leurs mérites, ni leur moralité. Et ne certifie nullement votre valeur. Chaque être humain construit sa propre personnalité ; et d’après ce que j’ai ouï-dire de vous, vous n’avez pas particulièrement réussi la vôtre.
Et voilà, il en revenait immanquablement au même point... au désir que la jeune femme lui inspirait. Comment ne pas succomber ? Ni sens de l'honneur, ni devoir, ni loyauté familiale ne parviendraient à éradiquer l'amour qu'il lui portait. C'était un sentiment dépourvu de noblesse, d'altruisme, entaché d'appétits... inévitables et indissociables de la passion.
Il en venait parfois à se dire qu'il ne devait plus la voir, qu'il lui fallait couper les ponts. Avec le temps, la souffrance finirait probablement par s'atténuer, le désir par s'estomper et les sentiments par mourir. Mais il se savait incapable d'un tel courage... Aussi douloureux fût-il de côtoyer une femme qui ne serait jamais sienne, comparée aux tourments de la séparation, cette souffrance n'était rien.
Elle était si jolie... le genre de femme dont il était difficile de détacher son regard. Elle n'était pas jolie dans le sens où on l'entend d'ordinaire. Gloussements frivoles, chichis ; la jeune femme était à cent lieues de ces artifices. Il émanait d'elle une force de caractère qui illuminait ses yeux et son visage rayonnait d'une vie, d'une beauté, que bien des femmes pourraient lui envier. Il aimait la patience, la bonté avec lesquelles elle s'adressait à Will, et le regard serein, empreint de tristesse et d'affection, qu'elle posait sur lui. Il aimait l'éclat de ses dents lorsqu'elle riait, et ses yeux d'un gris très doux, pétillants d'humour. Elle était forte et courageuse.
« Jolie »... le terme ne convenait pas vraiment. La puissante séduction de son visage ne correspondait guère à l'image un peu mièvre que l'on se fait d'une jolie femme. Il émanait de son être une telle sensualité ! A commencer par les exquises rondeurs de ses hanches, de sa poitrine. Ses lèvres généreuses esquissaient une moue enfantine et charmante sur des traits qui auraient pu paraître anguleux. Quel homme n'aurait senti se ranimer ses ardeurs devant un tel tableau ?
L'interminable conflit et les lois impitoyables qui étranglaient le Sud sous prétexte de Reconstruction avaient porté un sérieux coup à l'économie rurale dont elle tirait, comme la plupart de ses concitoyens, ses revenus. Les hommes partis au front, le commerce s'était effondré et les récoltes parvenaient à peine à nourrir femmes et enfants. De quand datait sa dernière robe ? Elle ne s'en souvenait même plus... Un mobilier plus élégant ? Rêve inaccessible !
Elle était si jolie... le genre de femme dont il était difficile de détacher son regard. Elle n'était pas jolie dans le sens où on l'entend d'ordinaire. Gloussements frivoles, chichis ; la jeune femme était à cent lieues de ces artifices. Il émanait d'elle une force de caractère qui illuminait ses yeux et son visage rayonnait d'une vie, d'une beauté, que bien des femmes pourraient lui envier. Il aimait la patience, la bonté avec lesquelles elle s'adressait à Will, et le regard serein, empreint de tristesse et d'affection, qu'elle posait sur lui. Il aimait l'éclat de ses dents lorsqu'elle riait, et ses yeux d'un gris très doux, pétillants d'humour. Elle était forte et courageuse.
- Eh bien si j'avais su qu'en Angleterre les belles parmi les belles tombaient des arbres toutes troussées, je n'aurais pas attendu tant d'années avant de traverser l'océan !