Caren Lissner

Il y aura toujours des choses que vous n'aimez pas, chez quelqu'un. A vous de faire la part des choses entre ce qui est assez insignifiant pour être ignoré, et le reste.

La taille du sac à main d'une femme est inversement proportionnelle à sa fortune. Plus une femme est pauvre, plus son cabas est gros, et plus elle est riche, plus son sac à main est petit. On pourrait croire l'inverse, mais l'argent ne prend pas beaucoup de place. En revanche, les vêtements, les papiers et ce qu'on accumule dans la vie en prennent.

Si les psychologues n'ont pas les réponses, les prêcheurs non plus et moi non plus, qui les a ? Certainement pas ceux qui prétendent les détenir. Ce sont eux qui en savent le moins.

Il n'y a rien de plus jouissif que d'observer les gens pris au piège devant l'énormité de leur propre hypocrisie.

C'est dur de tuer le temps, sauf lorsque vous rechignez à travailler, auquel cas il vous vient à l'esprit un nombre infini de choses que vous avez à faire.

Je vais sortir d'ici et être la Shauna de quelqu'un avant que ce soit trop tard et que ce tête-à-tête avec moi-même dure toute la vie.

Gert bâilla en attendant la connexion. L'écran illuminait la pièce entière. Elle fixa le champ du moteur de recherche. Souvent par le passé, lorsqu'elle se sentait seule, elle s'était persuadée que quelque part dans le cyberespace existait quelque chose capable d'apaiser sa sensation de solitude; mais en général il n'y avait rien. La réputation du cyberespace était surfaite, pensa-t-elle. Cela lui rappela la chanson de Bruce Springsteen Fifty-seven Channels and Nothing On.
Dans son cas, il s'agissait de cinquante-sept millions de sites internet et rien d'intéressant.

- Premièrement, dit-il, je veux que vous m'écriviez une liste de dix choses que vous aimez. Les bruits de la rue étaient un bon début, mais il m'en faut une dizaine. Deuxièmement, je veux que vous adhériez à au moins une association ou un club. De cette manière, vous devriez rencontrer des gens qui partagent les mêmes centres d'intérêt que vous, peut-être même des gens qui vous semblent intelligents.
Il écrit tout cela.
- Troisièmement, acceptez un rendez-vous galant…
- OK…
- Quatrièmement, je veux que vous disiez à quelqu'un que vous tenez vraiment à lui ou à elle. Sans sarcasme.
- Sarcastique ? Moi ?
Petrov déchire un morceau de papier et me le tend.
[…]
- La liste est là pour vous aider à trouver vos marques, poursuit-il. Pas pour vous engager à faire quoi que ce soit de mal, mais pour vous aider à voir qu'il peut y avoir des aspects positifs dans les rapports humains.
- Je n'aurais pas tant de problèmes ) m'adapter au monde, lui dis-je, si le monde avait un sens. Ce qui n'est pas le cas. J'ai pu le constater à maintes reprises. Peut-être que c'est au monde de s'adapter à moi.

◦« Ne refuse jamais ce qui te rend heureuse. » P.246

- Est-ce que vous pensez que votre psy a lui aussi un psy ? Et ce dernier a-t-il un psy ? Si ça se trouve, vous êtes peut-être le psy du psy du psy du psy du psy du psy de votre psy.

Je crois que si l'on ne se drogue pas, que l'on ne passe pas son temps à s'empiffrer, et que l'on est pas amoureux, la seule chose qui reste, c'est l'espoir. L'espoir que peut-être il y a quelque chose d'autre dans ce monde.

◦« Lorsqu’on perdait un être cher, l’une des plus grandes difficultés consistait à exprimer la place de cette personnedans notre vie. » P.183

◦« On fabrique un tas d’antidépresseurs, mais on devrait inventer une pillule qui nous empêche d’aimer ceux avec qui rien n’est possible, et nous attire vers les partenaires disponibles. » P.168

◦« Elles prétendaient en savoir long sur les hommes, pourtant elles étaient toujours célibataires. Elles ne cessaient de claironner les lois des relations hommes-femmes, mais restaient solitaires. » P.49

◦« Si j’étais vrai avec les gens, ils me fuiraient tous. » P.40

◦« Tu rencontres un mec sympa, mais tu lui trouves le front trop haut. Tu rencontres un imbécile, mais tusors quand même avec lui, et tu finis amère parce qu’il ne s’est pas métamorphosé en poéte. » P.11

Quelque chose à propos du mot "dame" me gêne. Je sais qu'il n'est pas politiquement correct de dire "fille" de nos jours, mais "femme" me fait penser aux tableaux de statistiques dans les brochures qui nous étaient distribuées en éducation sexuelle en primaire, et qui s'intitulaient "ton corps et toi". Et "dame" est encore pire.

Je me demande pourquoi la plupart des gens trouveraient épouvantable de demander dix centimes à un étranger alors que ça ne les dérange absolument pas de réclamer une cigarette.

Quand j'étais petite, j'étais romantique, comme tout le monde, et je pensais que le mariage était quelque chose qui arrivait parce que " c'était le destin". Plus tard, je me suis demandé si ce n'était pas qu'une convention sociale fondamentale. Peut-être y sommes-nous attachés car si vous n'avez pas au moins une personne dans ce monde pourri qui soit contractuellement contrainte de vous soutenir quand tout le monde veut vous passer dessus avec un rouleau compresseur, vous finirez par vouloir vous tuez.