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Philippe Jaworski (Autre)Hervé Le Tellier (Autre)Jean Quéval (Traducteur)
EAN : 9782072947407
224 pages
Gallimard (09/09/2021)
4.13/5   10668 notes
Résumé :
Sage l'Ancien, vieux cochon respecté derrière qui se cachent Marx et Lénine, fait part aux autres animaux de son rêve, vision utopique d'un monde nouveau, plus égal et plus juste, débarrassé de Mr. Jones, le fermier incompétent et buveur.
Après un soulèvement rondement mené, s'instaure une république animalière fondée sur l'égalité, mais les grands principes et les idéaux ne durent qu'un temps...
Une fable politique à l'humour grinçant.
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Critiques, Analyses et Avis (764) Voir plus Ajouter une critique
4,13

sur 10668 notes
Ce petit livre, dont le titre sonne comme un petit conte pour enfants sans prétention, est une des meilleures fables politiques jamais écrites.
L'humour, l'élégance et la simplicité de l'écriture d'Orwell contribuent grandement au succès du livre, en lui permettant d'aborder des questions politiques et historiques avec beaucoup de finesse et d'acuité, sans que la lecture devienne désagréable, bien au contraire.
On reconnaît aisément les différents types sociaux derrière chaque espèce animale de la ferme. Quel beau et touchant personnage que ce Boxer, représentant de la paysannerie irréductiblement fidèle au chef, qui abuse pourtant d'elle sans aucun scrupule!
On voit aussi apparaître très clairement des personnalités politiques précises derrière certains animaux, comme Lénine derrière Old Major, Staline derrière Napoléon ou encore Trotski derrière Snowball.
La dynamique interne de la petite révolution est aussi présentée de manière tout à fait convaincante.
Orwell arrive ainsi avec une facilité étonnante aux fins de critique politique qu'il se propose. Il reconnaît la méchanceté égoïste intrinsèque qui se cache derrière l'idéologie capitaliste et préfère une forme plus juste et honnête de socialisme. Par contre, il s'opposera toujours aux idéologies de gauche comme de droite, car leur extrême opposition n'est jamais qu'une apparence illusoire : en réalité, ce sont deux chemins qui mènent exactement au même point d'inhumanité bestiale.
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George Orwell écrit son petit roman comme La Fontaine écrivait ses fables : les animaux y sont plus humains que nature et il n'est guère besoin d'une grande dose de perspicacité pour deviner qui se cache sous le nom de tel ou tel cochon, tel cheval ou tel âne.

Ce dont il est question, c'est évidemment de la Révolution russe de 1917 et de ses suites jusqu'en 1945, date à laquelle l'auteur rédige son livre. Vingt-huit ans se sont écoulés et l'on ne croit plus beaucoup aux lendemains qui chantent qu'avait pu laisser entrevoir cette révolution soi-disant pour le peuple.

Car toute révolution est belle sur le papier : les tyrans en poste s'en vont, le peuple, a priori, n'aura plus à courber l'échine sous le joug de quiconque, puisqu'il se gèrera à présent par lui-même. Mais c'est, bien entendu, sans compter sur tous les Napoléon de la Terre — les Staline en l'occurence — mais il suffit d'aller voir à Cuba ou dans n'importe quelle ancienne colonie africaine pour trouver l'équivalent local.

Il s'appellera Castro ou Boumédiène ou que sais-je encore mais à tous les coups, le peuple finira par être ployé à nouveau, par l'un des siens, c'est encore mieux, et par devenir presque nostalgique du tyran qu'il a chassé à grands coups de pompe dans le derrière. C'est comme ça, c'est humain, il faut croire.

Et ça agace ceux qui aimeraient tant voir le peuple s'émanciper vraiment, jouir vraiment de l'égalité devant la décision politique et ainsi, décider librement de son destin en tant que peuple. Mais non, c'est plus fort que lui, l'humain réclame des chefs, du pouvoir, et le pouvoir en retour engendre les privilèges ou le népotisme ou l'argent ou tout à la fois. Les réseaux se créent et le pauvre bougre de peuple l'a dans le baba, une fois encore, une fois toujours.

C'est un peu ça La Ferme des Animaux ; ce constat amer et désespérant que la lutte n'aboutit finalement jamais tellement à grand-chose, si ce n'est au pire que le déjà " pas bien ". Et c'est ce que semble nous dire ce vieux têtu d'âne qui ne croit plus en rien, qui n'est sans doute autre qu'Eric Blair lui-même, alias George Orwell, lequel a vu de ses yeux ce que ça donnait une guerre civile en Espagne. Moralité, 40 ans de Franco, bing ! mangez-vous ça pour le dessert !

Et quand enfin l'Espagne fut libérée du dictateur c'était pour tomber dans une autre forme de dictature, bien plus sournoise, bien plus subtile, bien mieux dissimulée : la dictature des banques, celle qu'on a tous, nous autres, qu'on n'a jamais voulue ni réclamée mais qu'on a tout de même sur le coin du nez ou, pour être définitivement plus précise, solidement accrochée à la carotide et pour longtemps. Vous savez, celle qui fait croître nos déficits publics en faisant croire via les médias (qui appartiennent aux banques, CQFD) que cela vient des gens, ces infects parasites, qui profitent du système, tandis qu'elles, les gentilles petites banques oeuvrent pour le bien public et la félicité universelle.

Bref, cruellement lucide, plus d'actualité que jamais. Un brin déprimant, je le concède, mais pas plus que l'humain lui-même, finalement. Du moins c'est mon fort modeste et fort contestable avis, celui qui n'engage absolument que moi — et encore — et qui, de toute façon, ne signifie vraiment pas grand-chose
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Mon premier livre de George Orwell. Il n'est jamais trop tard pour commencer après tout ? Et surtout il faut lire ce livre, vous voyez, ce livre m'a tellement passionné qu'il rejoint mon top dix, voir mon top cinq des meilleurs livres.

Alors que l'on s'attend à une petite histoire sympathique, on a droit à une critique politico-sociale d'une incroyable justesse. Ce livre comment malgré toutes les belles promesses, et les bonnes volontés le système évolue toujours dans un totalitarisme plus ou moins avoué.

Dans ce livre, les secrets, les règles, les privilèges, qu'on certaines personnes de part leur rang ou leur argent sont clairement montré du doigt. Et ce n'est pas parce que ce sont des animaux que cela rend la chose plus facile, moins réaliste.

Chaque animal a sa place et son rôle et cela les chefs l'ont bien compris. Les moutons sont les meilleurs représentants de l'effet mouton dans notre société. Les termes abordés sont criants de vérité, on retrouve notamment le culte du chef tout puissant, la réécriture de l'histoire par les vainqueurs, le travail supplémentaire, la recherche du profit à tout prix, et la propagande.

Honnêtement je ne m'attendais pas à cela en commençant cette lecture. D'ailleurs je trouve la fin très dure car je trouve que le livre se termine sans aucun espoir. L'esclavagisme arrive et la meilleure ferme est devenue la ferme des animaux, tous les fermiers alentours voulant s'en inspirer afin d'avoir de meilleurs rendements…Un constat pessimiste mais terriblement réaliste.

Gorge Orwell nous montre que trop souvent ceux qui se soulèvent contre l'oppresseur finissent par le devenir eux-même…
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Petit précis de littérature devenu , à juste titre , un incontournable Classique avec un K majuscule...ou peut-etre un Q , je ne sais plus...

La Ferme des Animaux ne m'a jamais attirée plus que ça , la faute en incombant certainement aux dizaines de rediff. des pérégrinations de la famille Ingalls dont j'ai été abreuvé jusqu'à plus soif...Naaan , Laura , je peux pas te laisser dire ça . Nellie Oleson n'est pas méchaaaante , elle est juste conne , jalouse , peste , vicieuse mais pas méchaaaante...Bref , saturation totale de tout ce qui pouvait toucher de pres ou de loin à un récit à caractere champetre , aussi profond soit-il...
Errare Humanum Est ! Erreur réparée ! Plaisir maximal !

Le Girl Poweeer est mort , place au Pig Power . Napoleon et Boule de Neige ont décidé , à la mort de Sage l'Ancien ( Sus Scrofa Domesticus également de son état ) d'appliquer pleinement ses préceptes à savoir que l'homme est mauvais pour le deux pattes et decident ainsi , aidés en cela par tous les animaux de la ferme , de s'en affranchir ! Jones et sa femme sont donc violemment priés de décamper , laissant désormais le champ libre à nos deux leaders non-charismatiques autoproclamés et désormais en charge de gerer le quotidien de l'exploitation et de tous leurs occupants .

Des animaux parlant et conversant avec l'humain ne me dérangeaient pas quand j'avais...quatre ans . J'avais pour habitude , à l'époque , de guetter fébrilement le wagon de dessins animés du club Dorothée en réclamant impatiemment mon gouter journalier ! Une généreuse tartine de tripes au saindoux constituait immanquablement mon quatre heures à moteur , ceci expliquant cela...Le début fut donc quelque peu déroutant mais la force et l'intelligence du propos ici présent suffisent à focaliser le lecteur sur la démonstration plutot que sur les acteurs .
Et le propos justement , quel est-il ? En à peine 150 pages , Orwell nous démontre magistralement que , placé dans un contexte particulier , tout un chacun , des lors qu'il est porté par une majorité , est à meme de devenir le libérateur tant espéré . Un prophete qui rapidement prendra les traits d'un dictateur , une fois le ou les opposants placés sous l'éteignoir . le fait d'utiliser la métaphore animaliere donne à ce récit un caractere intemporel ! Une situation que l'on a connu ( Staline , Hitler , Mussolini..) , que l'on connait toujours ( Castro , Kim Jong Il ...) et sans etre un voyant du niveau de la fille qu'a une chance sur deux de mettre dans le mille mais qui se plante systématiquement , j'ai nommé la tres naturelle Elizabeth Tessier ( ce qui me permet encore de décocher quelques sourires sans faire craindre à mon interlocuteur que mes coutures ne lui petent à la gueule ! ) , que l'on connaitra encore .
Orwell démonte un à un les mécanismes du totalitarisme . Et notamment leurs dérives inhérentes .
Premiere étape : un hymne glorifiant le combat victorieux et l'entrée dans L Histoire .
Deuxieme étape : les tables de la loi . Ici , point de Décalogue mais sept lois ayant la particularité d'évoluer au gré du gentil dictateur sachant que ce dernier a plutot l'humeur changeante et arrangeante .
Puis vient le temps du sacre . Les opposants ou les fideles de la premiere heure susceptibles de s'en réclamer n'etant plus là pour l'invalider ! Entouré de sa garde rapprochée , le gentil dictateur prendra bien soin d'abreuver le bon peuple de tous ses bienfaits tout en lui présentant systématiquement le traitre de service , éxutoire tout désigné de tous leurs malheurs . Puis viendra la megalomanie galopante assortie d'une legere paranoia exterminatrice . Un gouteur pour chaque plat , on ne sait jamais . Une rumeur , un bruissement de complot et c'est la disparition définitive des pseudo bélligérants , on ne sait jamais...
Le gentil dictateur sait également s'entourer d'orateurs à la verve convaincante ! le lavage de cerveaux fait partie intégrante du processus ! le gentil dictateur est doté d'une modestie qui n'a d'égale que son altruisme . Il aime le faire savoir à l'envi !
Orwell , de façon concise et méthodique , nous délivre un petit bijou fabulatoire à haute teneur en causticité !


La Ferme des Animaux ou " Comment devenir un gentil despote " pour les nuls .
Et m'sieur Orwell , visiblement , dans le cochon , tout n'est pas bon...
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Un classique parmi les classiques qu'il me fallait lire un jour !
Une satire mordante au trait très appuyé qui va mettre en scène des animaux aux travers et qualités très humaines.
La révolution russe et le communisme revisités à l'échelle d'une ferme, tout y est ou presque et la caricature est tellement énorme que tout coule de source, le dévoiement d'un idéal au détriment de l'intérêt collectif, la manipulation des masses, le culte de la personnalité et j'en oublie, non il ne manque rien je pense.
Il y a même quelques bonnes trouvailles comme les sept règles qui évoluent de façon subtile et désopilante, enfin surtout pour le lecteur.
Je ne suis pas un expert en politique loin s'en faut le sujet ne me passionnant guère mais je suis certain que "La ferme des animaux" est un modèle de perspicacité dans le genre.
Avec près de 600 avis au compteur pour ce titre je vais m'arrêter là et me contenter de dire que cette lecture est essentielle puisqu'elle atteint son but, nous faire réfléchir et prendre conscience de façon certes légère mais pertinente que nous sommes toujours un peu le responsable de nos malheurs car qui ne dit mot consent.
Je ne peux m'empêcher de conclure par l'une de mes maximes préférées :
Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous (attribuée à Montesquieu).
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critiques presse (2)
BDGest
01 octobre 2021
La touche enfantine se révèle plus manifeste dans les dessins de Thomas Labourot. Les illustrations caricaturales sont de belle qualité ; les phacochères, généralement débonnaires, arborent des airs terriblement cruels, alors que les autres représentants du règne animal affichent un mélange de naïveté et de terreur. Les décors sont pour leur part généreux.
Lire la critique sur le site : BDGest
LeMonde
13 septembre 2017
Un dirigeant tyrannique, des inégalités sociales criantes… Le best-seller « La Ferme des animaux » connaît un regain d’intérêt dans le plus grand pays d’Amérique latine, où il fait écho à l’actualité politique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (392) Voir plus Ajouter une citation
J’ai appris alors combien il était facile pour la propagande totalitaire de contrôler l’opinion de personnes éduquées dans les pays démocratiques.
[Préface de l'auteur]
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Les cochons, eux savaient déjà lire et écrire à la perfection. Les chiens apprirent à lire à peu près couramment, mais ils ne s'intéressaient qu'aux Sept Commandements. Edmée, la chèvre, s'en tirait mieux qu'eux. Le soir, il lui arrivait de faire aux autres la lecture de fragments de journaux découverts aux ordures.
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Tous les animaux sont égaux mais certains animaux sont plus égaux que d’autres
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Il semblait qu’en quelque sorte la ferme s’était enrichie sans que les animaux en soient mieux lotis pour autant – à l’exception, bien sûr, des porcs et des chiens.
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S'il fallait souffrir bien des épreuves, on en était en partie dédommagé car on vivait bien plus dignement qu'autrefois. Et il y avait plus de chants, plus de discours, plus de défilés. Napoléon avait ordonné une Manifestation Spontanée hebdomadaire, avec pour objet de célébrer les luttes et triomphes de la Ferme des Animaux. A l'heure convenue, tous quittaient le travail, et marchaient au pas cadencé, autour du domaine, une-deux, une-deux, et en formation militaire. Les cochons allaient devant, puis c'étaient, dans l'ordre, les chevaux, les vaches, les moutons, enfin la menue volaille. Les chiens se tenaient en serre-file. Tout en tête du cortège avançait le petit coq noir. A eux deux Malabar et Douce portaient haut une bannière verte frappée de la corne et du sabot, avec cette inscription :"Vive le camarade Napoléon !" ..... Ainsi, .... ils pouvaient oublier, un temps, qu'ils avaient le ventre creux.

chap. IX
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