-- Sachez, cependant, qu’en général, les dames sont les authentiques détentrices de l’autorité sur leur couple, elles instaurent les lois dans leur foyer.
— Pardonnez-moi de douter de vos propos, ma tante, mon constat est à l’opposé.
— Les apparences ne sont que cela, Madeleine, des apparences.
— Les « chefs » semblent y croire pourtant, argué-je.
— C’est le cas.
— Je suis confuse, avoué-je. Vous m’égarez, ma tante.
— Vous êtes encore innocentes, mes chéries. Avec le temps, vous le verrez : notre condition comporte, certes, son lot d’inconvénients, mais aussi ses avantages. L’habileté à manœuvrer et fourvoyer subrepticement son conjoint étant l’un des plus précieux. Madeleine, la ruse est meilleure alliée que la franchise, ne l’oubliez pas. Servez-vous des armes de votre féminité, vous vous en féliciterez.
ATTENTION : JE RISQUE DE SPOIL, RENDEZ-VOUS EN BAS DE PAGE
Commençons par les personnages.
Ils sont multiple, alors je vais me centrer sur la protagoniste, Julie.
Julie est une femme simple, avec des problème et une dépression post-partum. Elle est envoyée chez les "fous" pour prendre du recul. Bien qu'elle est quelques appréhension au départ sur la psychiatrie, elle va découvrir que ce n'est pas comme dans les films et qu'il y a des personnes comme vous et moi là-bas.
Les personnages sont multiples, on les découvre tous, pourquoi ils sont là et surtout leur vie. C'est beaucoup de descriptions tout au long du roman. J'ai beaucoup aimé voir la réalité de la psychiatrie dans ce roman et je pense que l'on devrait tous lire ce roman pour se mettre à jour sur nos préjugés.
Ce qu'il faut savoir
La plume de l'auteur est très belle, avec beaucoup de descriptions. Elle nous invite directement dans son monde, et on y sent une personne derrière ces mots et non pas juste un livre. La réalité des choses est incroyable. Le roman se lit rapidement, et on est vite happée par le vécu des autres.
Mari et enfanst ne sont pas pour moi. Je veux sortir des sentiers battus, fuir la banalité et me promener sur la route d’une destinée riche d’expériences.
« Le délire de ma génitrice était ma banalité. En conséquence, le réel était mensonger. Je n’avais pas conscience de la supercherie. Aujourd’hui, je dois travailler en permanence pour rectifier la vérité dans mon esprit. Mes vieux réflexes mentaux s’expriment souvent en premier, ils sont coriaces. »
« Je n’ai aucune vie à décrire. Je n’ai ni femme, ni enfants, ni petits enfants.
— Et moi ?
— Tu n’es pas mon petit fils, tu es mon voisin. Mon unique ami, de surcroît. Mon quotidien est lamentable, je suis pitoyable, j’ai honte.
— De quoi ? D’avoir eu une maman incapable d’aimer ? Tu as survécu à un poison du cœur, comment peux tu en avoir honte ? »
- Que voudrais tu faire, toi, adulte ?
- Tu le sais ?
- Oui et j’en suis sûr.
- Que rêves tu d’être ?
- Heureux !
- Ce n’est pas un métier.
- C’est ce que je veux.
- Ne l’oublie pas, en grandissant.
- Je m’en souviendrai, papy. »
« J’avais coutume d’être une fervente adoratrice de la vie ; désormais, je vais devoir en être une guerrière. »
- Lorsque tu seras réceptive, je voudrais que tu te rappelles ceci : tous les parcours sont jalonnés d'obstacles, chacun de nous à les siens à surmonter. Ils ne sont pas équivalents, c'est injuste, c'est ainsi, et les refuser ne les fait pas disparaître. Ton invalidité a la place que tu lui donnes dans ton existence. Actuellement, elle est omniprésente, tu ne distingues qu'elle et c'est normal. Néanmoins, à terme, tu dois en faire abstraction et te réapproprier ton identité propre, tu n'as pas le choix.
Les soignants s'enthousiasment de nos progrès tandis que nous sommes suppliciés par nos atroces limites.