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Critiques de Carmelo Sardo (13)
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Les nuits de Favonio

Le choix ne sera pas facile surtout quand on a 20 ans mais pour ce jeune homme choisir d'être gardien de prison au lieu de faire son service militaire comme soldat, semble être la décision la plus logique à prendre. On lui a assuré qu'il pourrait se retrouvé dans une prison proche de chez lui malheureusement une erreur administrative l'amènera sur la petite île de Favonio. Celles-ci hébergent les plus grands noms de la mafia italienne.



J'ai été agréablement surprise par ce roman qui retrace le quotidien sur 9 mois d'un jeune homme face à ses peurs, ses doutes, ses questions sur la vie. Une vie sur un petit nuage qui devra se confronter à la dureté de la prison et des vies brisées sans oublier les lois strictes qui ont été mises en place par la mafia dans la prison. Ce roman se lit avec beaucoup de plaisir, on y trouve de l'humour, de la tristesse, des souvenirs, des anecdotes. Un roman sur la vie et son poids qui pèse sans limite sur la vie quitte à la dévaster.



Superbe
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Malerba

Détenu depuis 1992, Giuseppe Grassonelli purge une peine à perpétuité pour avoir assassiné un certain nombre de membre de Cosa Nostra – il est soupçonné au total d’une trentaine de meurtres. Pour autant, Grassonelli n’est pas un justicier. Certes, son entrée dans la violence aurait eu pour détonateur le meurtre par la Mafia de membres de sa famille, dont son grand-père, à Porto Empedocle en 1986. Mais Grassonelli était depuis longtemps sur la mauvaise pente et sa famille, communistes, athées opposés à la puissante Cosa Nostra autant qu’à l’État avait semble-t-il développé son propre réseau criminel qui a fini par se voir attribuer le nom de Stidda.

L’autobiographie en général est un genre que l’on appréhende avec prudence. L’auteur, bien entendu, ne livre jamais que ce qu’il accepte de dévoiler et, aussi honnête que puisse être sa démarche, la mémoire est fluctuante, les souvenirs se reconstruisent. Quand il s’agit de criminels, la prudence est encore plus de mise ; l’auteur peut vouloir minimiser ses actes, rejeter la culpabilité sur quelqu’un d’autre – la société peut avoir, à tort ou à raison, bon dos pour cela, et il y a peu de chances qu’elle fasse un procès – ou au contraire vouloir en rajouter lorsqu’il s’agit de ce qu’il considère comme des titres de gloire, à commencer par les conquêtes féminines.

C’est nécessairement ainsi que l’on aborde Malerba et en particulier son premier chapitre de la plume de Giuseppe Grassonelli dédié « À mon ennemi ». Et puis, bien vite, on s’aperçoit que le personnage qui compte sa vie entre les chapitres assumés par Grassonelli n’est pas Giuseppe mais Antonio. Ce qui n’empêche pas Grassonelli qui écrit clairement depuis sa prison, qui conte son quotidien d’enterré vivant et livre ses états d’âmes, de commenter à la première personne l’histoire et les actes d’Antonio. Il y a certainement dans cette manière de romancer les faits passés une volonté de ne pas prêter le flanc à d’éventuels recours en justice, mais aussi et surtout une façon pour Giuseppe Grassonelli de se détacher de celui qu’il a été pour l’analyser d’une manière non pas plus froide, mais, paradoxalement, plus objective, même si cette notion ne peut rester que relative, à tout le moins en ce qui concerne les actes même, Grassonelli cherchant évidemment à les minimiser.

Et puis, grâce à cela, se dévoile derrière l’histoire de vengeance, derrière le portrait d’une société à la fois archaïque sur le plan des mœurs et des coutumes et moderne sur le plan de la criminalité organisée et des réseaux, une réflexion profonde sur le cycle de la violence, sur la culpabilité, sur l’amitié et la confiance… sur l’obéissance à des règles que l’on se forge soi-même et que Grassonelli vit dans sa chair, lui qui a toujours refusé de parler à la justice, y compris sur des faits avérés et recoupés. C’est une drôle de morale qui se dessine là, mais qui en vaut bien d’autres.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Malerba

C’est totalement par hasard en zappant sur ma TV que j’ai découvert l’existence de ce livre. J’y ai vu un homme incarcéré en Italie racontant comment une partie de sa famille avait été tué sous ses yeux par la mafia sicilienne (la fameuse « cosa nostra »), et comment il avait décidé de se venger en tuant tous ceux qui avaient un rapport de près ou de loin avec la tuerie familiale.



Un détail a cependant attiré mon attention : son discours contrastait complètement avec l’image qu’il renvoyait ! J’ai vu sur mon écran de télévision un homme élégant, souriant, avenant.. une image bien éloignée de celle d’un tueur de la mafia ! Intriguée par une telle contradiction, je me suis immédiatement procuré son bouquin..



« Malerba » signifie « mauvaise herbe » en italien. Et mauvaise herbe, Giuseppe l’est depuis sa plus tendre enfance. A ce sujet, Giuseppe Grassonelli explique à quel point son enfance était vide : vide d’affection parentale, vide d’amusements d’enfants de son âge et vide de repères pour suivre le droit chemin. Il a alors trouvé la rue et est devenu un délinquant. L’ignorance l’a conduit à la rue et de l’ignorance est née la violence.



Et la « mauvaise herbe » ne s’arrange pas en grandissant.. Giuseppe commet de petits délits, fréquente des voyous, gagne sa vie en trichant aux jeux, jusqu’à ce qu’un jour, il devienne un tueur pour la mafia. Ses meurtres vont le conduire directement à la case prison. Et comme il choisira de ne pas collaborer avec l’Etat (qu’il estime lié à la mafia), Giuseppe Grassonelli écopera de la peine la plus sévère : la perpétuité sans remise de peine et avec 22 heures d’isolement par jour.



Et de la prison, viendra la rédemption. En prison, Giuseppe devient un autre homme : il se met à lire et suit un programme d’éducation dispensé aux détenus. Il obtiendra deux diplômes de philosophie et de lettres. C’est donc la connaissance qui a finalement sauvé cet homme et donné un sens à sa vie.

Et c’est sur ce point que son récit est réellement intéressant et totalement inédit à mes yeux. Cette autobiographie résonne comme un véritable message pour la jeunesse actuelle, elle aussi en perte de repères. Pour l’auteur, il n’existerait donc pas un « gêne du délinquant » : on ne nait pas délinquant, on le devient.



« Malerba », quoi qu’en en dise, fut une très belle lecture dans laquelle j’ai adoré me plonger ; tellement que j’ai eu l’impression de connaître Giuseppe, comme s’il avait été à mes côtés pendant mes lectures. Au final, on s’attacherait presque à cet homme, qui a pourtant plusieurs meurtres à son actif. A cela, Grassonelli répond : « Malerba n’efface pas mes crimes, il interroge surtout sur comment l’instruction peut combattre la violence » et conclut : « Mieux vaut manier la plume que le pistolet ».


Lien : http://mademoisellechristell..
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Les nuits de Favonio

Mon expérience de la littérature italienne est plutôt faible si je dois la comparer à mon expérience de l'opéra italien. Je n'ai guère lu (récemment) qu'Alberto Moravia, Federico Moccia, Susanna Tamaro, Curzio Malaparte et, bien sûr, Andrea Camilleri, qui m'a offert mon seul contact littéraire avec la mafia.

Dans les nuits de Favinio, il est principalement question de cette organisation, vu d'un point de vue très particulier : celui d'un tout jeune gardien de prison, chargé de surveiller des fin de peine jamais. Il n'a pas choisi ce métier, il effectue son service militaire de neuf mois sur l'île de Favonio et le roman s'ouvre avec sa première nuit de garde, qui sera ponctuée par un événement tragique (le premier, mais pas le dernier). Les nuits désignent non seulement ses tours de garde, mais aussi le temps qu'il passe à noircir ses cahiers où il note ses souvenirs, ses impressions. Sa découverte de ce milieu éclipse peu à peu sa vie d'avant, et même son histoire d'amour avec la sensuelle Nella.

Nous assistons ici à une conception de la Mafia "à l'ancienne". Certes, la guerre des clans existent, personne ne le nie, mais les mafieux ont un code de l'honneur et sont attachés à le faire respecter. Pas de meurtres d'enfants, pas de meurtres d'innocents, sinon les coupables sont "dénoncés" par leur propre commanditaire. Gare à celui qui rentrerait à la prison et aurait commis les pires des crimes (viol et meurtres d'enfants ou d'innocents) : le jugement de ce tribunal implacable est pire que celui du tribunal ordinaire et les enquêtes ont beau être diligentées, peu de choses peuvent être empêchés. Que peuvent craindre de pire les "fin de peine jamais" ? Nous ne sommes pas encore à l'époque des repentis.

Je diviserai ce livre en trois parties. Dans la première (approximativement les cent premières pages), le narrateur apprivoise le monde de la prison, découvre ses us et coutumes (les anciens le laissent parfois patauger), s'en étonne d'abord puis s'habitue. il nous décrit cette vie quotidienne sous forme de courts chapitres, ponctués par les confidences de quelques détenus. Les détenus ont beau avoir un lourd passé criminel (homicides, enlèvement, extorsion de fonds, des "curriculums impressionnants"), le calme qui règne dans cette prison, où cinq à six détenus peuvent cohabiter par cellule, est surprenant. Les rites sont immuables et ponctuent le quotidien : la douche (deux à trois fois la semaine), la promenade, le repas (copieux) du dimanche et surtout, les visites de la famille.

La seconde partie montre l'étrange amitié qui se lie entre lui et le parrain Carmelo Sferlazza. Même au sein de la prison, il reste le chef incontesté et respecté. Je m'attendais au pire quant aux "services" qu'il demanderait au jeune homme, je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi surprenant.

La troisième partie (après la page 250) nous amène doucement vers l'époque actuelle et montre les conséquences de cette année très particulière sur la vie du narrateur. Un petit regret : le dénouement m'a fait songer à une comédie romantique (mais cela n'engage que moi).
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Les nuits de Favonio

Si l'aspect violent des conditions de détention est souvent abordé, le point de vue des gardiens l'est un peu moins. Dans 'les nuits de Favonio', le gardien et narrateur est un tout jeune homme de 20 ans, qui a choisi de faire son service militaire comme gardien de prison près de chez lui plutôt que d'effectuer un service militaire 'classique'.



Le pénitencier en question, une prison de haute sécurité, est situé sur l'île de Favonio, au large de la Sicile. La plupart des détenus sont des chefs mafieux et beaucoup sont condamnés à perpétuité.



Les journées sont longues sur cette île et les détenus, bavards, n'hésitent à raconter leurs erreurs passées, leur vie d'avant, leur famille...



Des liens se tissent, l'humanité présente en chacun ressort et loin des clichés sur l'ultra violence, le narrateur se prend d'affection pour certains détenus et leur famille qu'il rencontre lors des visites. Les permissions, qu'il attend au début avec impatience, lui importent moins au fil du temps.



Il faut dire que ces détenus, malgré leur passé, ont de la classe. Ils appliquent les codes (de la mafia) et sont très dignes. Leur attachement à leur famille, à la gastronomie sicilienne, le respect qu'ils se témoignent entre eux les rendent tout à fait attachants.



Pour autant, la vie dans la prison n'est pas toute rose, loin de là. Les règlements de compte, suicides et passages à tabac sont de mise et c'est cette ambivalence qui est intéressante.



L'auteur, journaliste, s'est inspiré de sa propre expérience pour écrire ce roman qui du coup sonne très juste.







Un petit bémol: je n'ai pas aimé la fin (les toute dernières pages) que j'ai trouvée un peu "fleur bleue" mais ça n'altère en rien la grande qualité de ce livre très humain.
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Les nuits de Favonio

Favonio est une prison en pleine mer au large des côtes Siciliennes, un vieux château transformé en pénitencier dont le mur d’enceinte abrite de petites guérites de garde souvent aux proies du vent et de la pluie. J’ai mis du temps à me créer l’image de ce lieu tant mon esprit me renvoyait la vision d’Alcatraz. Vision qui au fil du roman c’est évaporée pour laisser place à l’île, son port, ses criques et ce petit village où tout le monde vie de la prison. Comme toute île sont rattachement au continent dépend de la nature et du temps.



Cette prison abrite les peines à vies “fin de peine jamais”, ces mafieux condamnés à mourir enfermés, punis pour leurs crimes et qui souvent ont encore le pouvoir de donner des ordres vers l’extérieur : exécutions, vengeances, trafics.



Le narrateur nous raconte son expérience au sein de la police pénitentiaire lors de son service militaire vingt ans plus tôt dans les années 1980. Il ne connait rien de ce monde, de ce milieu, il arrive pour ses neuf mois de service qu’il imagine comme une parenthèse après laquelle il reprendra sa vie normale. Mais il n’en est rien, les neuf mois passés à Favonio vont changer sa vie, lui ouvrir les yeux et le contraindre à faire des choix.



Dès son arrivée il est confronté à l’assassinat d’un détenu, puis quelques semaines plus tard à l’immolation d’un autre. Il assiste également à l’arrivé d’un détenu violeur d’enfant battu à mort dans les douches sous l’œil complice des gardiens. Toutefois nous sommes loin d’actes de violence répétées. Les détenus savent qu’ils ne sortiront pas vivant de Favonio et se sont organisés pour vivre ensemble. Repas du dimanche, tour de bronzage sur la seule chaise accessible aux rayons du soleil, les détenus acceptent leurs peines, ils savaient ce qu’ils risquaient en étant mafieux. Ils acceptent leurs peines car cela fait parti d’un code d’honneur, ont doit payer pour nos actes.



La relation entre gardien est détenu est apaisé, certains ce côtoient depuis des décennies. Chacun accepte son rôle. Le narrateur va tisser des liens particuliers avec Carmelo Sferlazza, mafieux repenti. Il se fait complice de la conception d’un « bébé parloir », et deviendra même le parrain de l’enfant. Mais avoir accepté ce rôle l’entrainera à devoir choisir entre sa parole et l’amour d’une femme qui ne peu accepter cela.



Il ne reviendra qu’une fois bien des années plus tard sur cette ile qui est comme un retour au source de l’homme qu’il est devenu.



Ce roman est très beau et puissant. Il nous invite à réfléchir sur le pardon, la rédemption, le poids d’une parole donnée et la force de l’amitié. Je trouve également la couverture magnifique.
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Les nuits de Favonio

Début des années 80, en Italie, un jeune homme de vingt ans décide de faire ses neuf mois de service militaire en s’engageant comme gardien de prison sur l’île de Favonio; c’ est un ancien château transformé en pénitencier, une geôle qui n’héberge que des chefs mafieux. Pour tromper sa solitude, toutes les nuits, il consignera dans quatre cahiers toutes ses peurs, ses espoirs, son trouble face à ce monde si éloigné du sien, ses amitiés particulières, son quotidien.

Qui a-t-il de commun entre un jeune homme libre, plein d’aspirations et ces condamnés à perpétuité? Tout et rien à la fois. Un emploi du temps réglé comme du papier à musique et un sens marqué de l’éthique.

En neuf mois, il découvre ces histoires de vies brisées derrière chaque condamné, des drames qui le rapprocheront de ces hommes qui ne partiront de cette île que morts. Entre les jours des douches, des visites, des déjeuners dominicaux et son long protocole, la découverte des relations quasi fraternels entre les geôliers et les prisonniers, les lois internes qui gouvernent la vie de ces hôtes particuliers, il apprend ce que vivre signifie.



Carmelo Sardo raconte sa propre expérience et réussit à retranscrire les émotions d’un jeune homme de vingt ans d’où ce ton un peu mièvre qui colle parfaitement à l’ingénuité de la jeunesse. Pas bouleversant mais sympathique à lire. Supporte bien la sortie en poche. Ou l’emprunt.
Lien : http://www.immobiletrips.com..
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Malerba

j'avais entendu une bonne critique ce livre... je me suis laissée tenter.

Voilà un récit bien écrit par un homme qui se retrouve dans la spirale infernale de la vengeance. Les Siciliens sont rancuniers et que dire de la Cosa Nostra. Cette organisation mafieuse pleine de ramifications est maître dans l'art du complot, des intrigues et des meurtres. S'attaquer à elle c'est forcément risquer gros. C'est pourtant ce que fera Giuseppe. Certes il en réchappe mais à quel prix.

C'est ce que nous découvrons dans ce livre, Malerba ou il nous livre ses souvenirs.

Sans haine, avec une certaine sérénité il retrace son ascension dans la violence avec un seul but : se venger.

Faisant fi de tout le reste il met en place un réseau pour atteindre son but.

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Les nuits de Favonio

Coup de coeur

Il est de ces livres qu'on referme en se disant qu'on aimerait bien n'en être qu'au début, celui-ci en est (pour moi).

L'écriture est fluide, sans fioritures inutiles, adapté au récit et on tourne les pages sans s'en rendre compte.

On suit l'évolution de ce jeune homme affable, ouvert, qui dès sa première nuit de garde doit faire face au meurtre d'un vieux mafieux par son compagnon de cellule.

Dès lors,même si au début il se fera souvent avoir, le jeune homme va peu à peu comprendre que ses neufs mois dans cette prison vont changer sa vie à jamais.

Il va d'abord se familiariser avec la vie carcérale, les arrangements, la routine quotidienne et son lot de petits évènements (repas du dimanche, visite des familles,...), les inévitables liens avec les prisonniers.

Ce sont tous des "fin de peine jamais", condamnés à perpétuité sans remise de peine possible, des hommes violents mais mafieux "à l'ancienne" pour la plupart, donc avec un code d'honneur qu'ils respectent ("on ne tue pas d'enfants ni de vieillards"), et malheur à qui ne respecte pas ce code...Même en prison, les règlements de compte ont lieu. Tous ces prisonniers savent qu'ils sont là pour toujours, ils l'ont mérité et l'acceptent, et leur désir est donc de mener une vie la moins désagréable possible...

Gardiens et prisonniers s'efforcent de suivre cette voie, dans l'intérêt de tous.

C'est ce qu'apprend ce jeune narrateur tout au long de ses neufs mois de service.

Et peu à peu, au fil de confidences échangées, il va se lier d'amitié avec un chef mafieux encore très respecté, Carmelo Sferlazza, qui en fait l'a observé et l'a choisi pour une mission très spéciale...

Je vous le dis tout de suite, je n'ai pas deviné du tout la mission en question, originale, étant partie dans une toute autre direction beaucoup plus sordide !

La dernière partie du livre suit le narrateur des années après son départ de l'île, ce qu'il devient, sa mission. Va-t-il revenir un jour à Favonio ?

La fin est à la fois très touchante mais un peu fleur bleue, rapide ( juste le petit (tout petit) bémol).



Cette initiation et éducation sentimentale, mafieuse et de la vie est vraiment très réussie, originale puisqu'elle passe par un milieu qui a priori ne s'y prêterait pas, et très belle.

Je vous conseille ce livre sans retenue, j'en suis ressortie toute ragaillardie, contente de ma vie, de cette liberté dont je peux jouir à ma guise, ce dont on n'est pas toujours conscient ! Et de la capacité de "raconter" de cet auteur iltalien, à suivre.



Le narrateur est un peu un double de l'auteur qui fit également son service dans les mêmes conditions et on ressent la réalité des faits (même si certains n'ont pas été vécus par lui directement) et des émotions.
Lien : https://eden6804.blogspot.fr..
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Malerba

Malerba (mauvaise herbe), c’est le surnom d’Antonio dès l’enfance. Il est menteur, voleur, bagarreur… et, le jour où plusieurs hommes de son clan sont assassinés, il devient assoiffé de haine. Pour les venger, il est désormais prêt à tout, même à tuer des innocents.



Malerba est un roman qui nous plonge dans la vie d’un tueur repenti, de son enfance dans la Sicile de la fin du vingtième siècle jusqu’à ses années de détention (il est aujourd’hui condamné à la perpétuité sans possibilité d’aménagement de peine). Cependant, si la couverture annonce « vengeance et rédemption », c’est surtout la jeunesse, et donc la vengeance, du héros qui est évoquée. C’est d’ailleurs, lui, Antonio, qui prend la parole et c’est sa vision des choses (parfois agaçante, car il n’est pas dénué d’arrogance) qui nous est dévoilée.



Le roman autobiographique, écrit avec la complicité d’un journaliste de la télévision italienne, ne nous épargne pas, n’élude pas la violence. Le style du duo d’auteurs, assez banal, est très proche du témoignage. Il aurait d’ailleurs sans doute gagné à être un peu plus travaillé.



Une immersion dans le monde impitoyable d’un tueur sicilien qui, un jour, a découvert la philosophie.

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Les nuits de Favonio

Le narrateur a 20 ans. L’âge du service militaire. Pour ne pas trop s’éloigner de sa maison et gagner un peu d’argent, il décide de faire son service dans le corps des surveillants pénitentiaires. Il est alors envoyé au large de la Sicile, sur l’île de Favonio où, dans un décor paradisiaque se dresse un vieux château transformé en prison de haute sécurité. Ce sont surtout des mafieux, condamnés pour la plupart à perpétuité, qui y sont enfermés. Le jeune homme n’a jamais mis les pieds dans une prison, n’a aucune connaissance du monde carcéral et redoute le premier contact avec les détenus. Il a neuf mois à tirer. Neuf mois qu’il présage bien longs comme cette première nuit de service dans la guérite perchée sur le mur d’enceinte de la prison où, dans les bourrasques d’une tramontane déchaînée, il décompte péniblement les heures avant de pouvoir reprendre l’hydroglisseur qui le ramènera chez lui pour sa première permission. Jusqu’à ce que dans le noir profond de cette nuit de tempête surgisse un cri déchirant : « Gaaaaaardien… ». Un parrain de la mafia vient d’être assassiné par son co-détenu. Le narrateur devra garder le corps, le temps que les enquêteurs débarquent sur l’île. Son premier « mort ».

Enfermé sur l’île comme la chenille dans son cocon pour une lente et inexorable métamorphose, le narrateur va multiplier les premières fois et petit à petit laisser derrière lui l’innocence de ses vingt ans et les oripeaux de sa vie d’avant. Il expérimentera le crime, la souffrance, la violence, l’automutilation, mais aussi les rites et les codes, l’honneur, l’amitié et la compassion. Dans ce microcosme factice où la vie se poursuit sans avenir, mais avec résignation, un rayon de soleil, un bon repas, l’effluve de la mer, un sourire ont valeur de trésors. Dans l’horizon bien sombre des vies enfermées se dessinent ainsi en mode mineur quelques lambeaux d’espoir.

Après neuf mois sur l’île et bien des découvertes, l’heure est aux adieux. Déchirants. Papillon aux ailes encore engluées d’hésitations, le narrateur s’offre une seconde naissance aux portes de l’âge adulte. Mais cette expérience d’enfermement jamais ne le quittera.



Si l’histoire des nuits de Favonio tient la route (le sujet est vraiment bon), le style littéraire de Carmelo Sardo se révèle par contre bien moins emballant. Sans relief, d’une platitude confinant à l’élémentaire, son écriture se contente de peu. Dialogues sans saveur, balbutiants même, vocabulaire peu recherché, phrases banales… l’épreuve est de niveau scolaire. Et que dire de la construction même du récit ? Très ennuyeuse et commune, elle réserve peu de surprises et ne s’ourle d’aucun artifice.

En résumé, voilà une bien belle histoire, mais piètrement racontée. Dommage…

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Les nuits de Favonio

On découvre un jeune homme d’a peine 20 ans qui, pour contourner le service militaire, décide d’aller travailler pendant 9 mois dans une prison. Sauf que le hasard l’envoie dans l’une des prisons les plus surveillées du pays: la prison de Favonio, la prison où sont détenus les mafieux les plus dangereux du pays. Ce garçon rentre dans ce lieu hostile en serrant les dents sans imaginer quelle leçon de vie il va apprendre.

https://bookyboop.wordpress.com/2015/05/04/les-nuits-de-favonio-carmelo-sardo/
Lien : https://bookyboop.wordpress...
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Les nuits de Favonio

Tout d'abord un tout grand merci à Babelio et Livre de Poche pour m'avoir fait confiance en m'envoyant ce livre, lors d'une masse critique...



Ce roman a été une magnifique découverte!



Âgé de 20 ans, un jeune homme doit décider s'il souhaite faire son service militaire dans l'armée ou comme gardien de prison. Se sera gardien de prison mais un soucis administratif l'enverra bien loin de chez lui, sur une petite île nommée Favonio.

Favonio n'héberge pas des meurtriers ordinaires: toute la mafia italienne y est représentée. Les parrains les plus célèbres se côtoient tous les jours dans un château-prison lugubre, humide où le soleil ne viendra jamais caresser leur visage.



Ce roman retrace 9 mois de sa vie, les notes qu'il aura compilées. Les mots les plus dures: suicides, passage à tabac, meurtre. Et puis les moments les plus beaux, les plus tendres aussi: les grands repas du dimanche, les amitiés avec les détenus qui se créent, les secrets qui les lient à jamais.



Au-delà du monde carcéral, le roman retrace la vie d'un jeune de 20ans, ses doutes, ses craintes pour l'avenir, ses rêves. Face à un à un monde carcéral pleins de surprises, on ressort de cette expérience totalement changé. Impossible de regarder la vie avec le même regard. En 9 mois, il deviendra un homme et devra assumer le poids de la vie qui va avec.



C'est un magnifique roman sur l'homme, sur la vie, sur la rédemption et le pardon. L'écriture est fluide, douce, un grand moment de tendresse.



Je le recommande vivement



Béné
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