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Citations de Caroline Boidé (13)


Dans un grand éclat de rire…



Dans un grand éclat de rire
géante sur la falaise
plus nue que nue

Qu’elle redonne au monde son Antigone
à la terre sa torpeur
au gouffre ses ronces
Qu’elle voile les yeux secs
pende son cœur à son cou
son éclat entre ses cuisses

Déchirées nos étoiles jaunes dans un sanglot
Fermés de frayeur nos yeux
Tombé le rocher des solitudes

La nuit transpirera de jour
Les orages sous la terre seront striés de ferveur
Les voyageurs en haillons devenus loups blancs
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Tu glisses du visage
cueilleur des baies mûres

Tes dents impriment des jardins de frissons

Dans l'enclos
une tige mime une rose
éclate dans un cri

Corps tant de fois aimé
je connais ta texture

(Vénus Khoury-Ghata)
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Les Juifs et les Arabes se fréquentaient beaucoup à cette époque. Ils partageaient leurs appartements, leurs fêtes, leurs tables, leurs vies en somme, au risque d’être intrusifs parfois, alors Malek ne se cachait pas pour venir me retrouver. Si elle avait voulu tenir nos rencontres absolument secrètes, elle ne l’aurait pas pu car la vie se déroulait dehors en Algérie, dans les rues, sur les perrons, devant les vitrines des magasins, où il y avait toujours des rassemblements de familles et de vieillards, à causer au creux des portes. C’était le cas devant les fenêtres de mon atelier comme partout ailleurs.
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Ma belle, tu pleures de mon départ, tu me voudrais à toi, ne plus quitter ta terre d'élection
Mais je ne suis que ta piste d'envol, ma douce,
Une passeuse, des doigts effleurant ta joue,
Sa vie ne propre, un trésor que tu amasseras toi aussi
Les joues chaudes de désir
Du haut de ton petit corps, tu le devines déjà que la vie est taillée pour toi

Alors coupe, Amour, où ça te chante

(Caroline Boidé)
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Notre lignée a tenu à un fil
Juifs miraculés du siècle passé
A nos pieds, la mort a coupé net sa course
Elle s'est figée sur le sol en fermant ses paupières
Alors cet enfant va naître
Il n'y aura pas de négation à mon titre
Le Kaddish ne sera pas la prière des enseuillés
Mais odyssée
Vapeurs de myrrhe
Déroute sans frein
Fruit sorti de l'abîme
(Caroline Boidé)
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Lorsque l'arbre pleure toute sa sève
qu'il se frappe le tronc pour exprimer ses remords
qu'il se traîne à genoux autour de son écorce
il faut lui parler le langage d'avril
lui dire : l'automne est une invention.
(Vénus Khoury-Ghata)
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Notre amour devint une eau souterraine à protéger ; ses sillons pénétraient profondément en moi et ne laissaient rien qui fût sous son empire.
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Que ma peau soit la proie des monstres
si ton absence soulève les eaux
si nos souffles sont privés d'embruns
si la nuit ravale nos frissons
si mes yeux ne sont plus sur tes lèvres hurle la femme en crue

Aucune écluse ne remplacera les bras d'un homme
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Donnez-lui un levier…



Donnez-lui un levier et un point fixe et elle soulèvera le monde
Donnez-lui une épaule pâle et une tenaille et elle
arrachera la dent de lait de la nuit
Donnez-lui des bras d’écluse et elle éteindra le jour
Donnez-lui un matin au couteau et elle saignera
l’indifférence
Donnez-lui un arbre à abattre et elle fendra ses eaux gelées
Donnez-lui un pur-sang et une orange et elle éclaboussera
le soleil de sang
Donnez-lui un cœur à dévorer et elle crachera ses fils
Donnez-lui des mains rageuses et elle saura le faire cabrer
Donnez-lui un bois sombre
Donnez-lui une langue bègue
Donnez-lui une nuque rousse
Donnez-lui un sein dur
et des somnambules à hauts talons
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Une histoire de mères et de filles
Une jeune femme est entrée, une fleur de sourire éclatant mangeait son visage. J'ai à peine eu le temps de deviner son ventre arrondi de future mère, elle s'est assise autour de la table avec nous. Une femme plus âgée est arrivée, porteuse de plats aux saveurs orientales, qu'elle avait mijotés avec affection pour nous, pour elle.
A les voir ensemble, on aurait juré mère et fille, fille et mère. "C'est ma fille en poésie", a dit fièrement Vénus Khoury-Ghata en nous présentant Caroline Boidé. La tendresse se lisait dans leurs regards; "je me vois jeune en elle, avec toutes ses angoisses de ne pas parvenir à écrire et son désir de vivre par et pour les mots", m'a confié la romancière libanaise qui nous recevait ce jour de septembre 2015. "Notre amitié est un cadeau si précieux pour moi", m'a glissé la jeune poète française.
(Murielle Szac, dans sa préface)
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les Juifs et les Arabes se côtoyaient depuis des siècles, bien avant le XIXe siècle et l’arrivée des Français.
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« Dans la loi de nos pères, Malek et moi étions des pestiférés, des impurs. Pour eux notre union était une malédiction. »
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Quel est le chant grave qui la parcourt
quand elle monte la garde pour l'homme de la taille du torrent

D'où tient-elle que ses ennemis tomberont à ses pieds
lorsqu'elle agitera des branches de genévriers et que les monstres marins lancés à sa poursuite
fuieront comme des chiens

Fille des terres mornes
l'océan t'apprend que le désir peut tout
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