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Citations de Caroline Criado Perez (19)


Les femmes ont toujours travaillé. Elles travaillent sans être payées, ou en étant sous-rémunérées, sans être appréciées, et sans avoir de visibilité, mais elles ont toujours travaillé. Le monde du travail moderne ne convient pas aux femmes. Le travail moderne, que ce soit en termes de localisation, d'horaires ou de normes réglementaires, a été conçu en fonction de la vie des hommes et il n'est plus adapté à ses objectifs.
Le monde du travail a besoin d'une refonte complète, de ses règlements, de ses équipements, de sa culture (et ce remaniement-là devra reposer sur des données concernant le corps et la vie des femmes). Nous devons commencer à reconnaître que le travail accompli par les femmes n'est pas un complément ni un bonus dont nous pourrions nous passer : le travail des femmes, qu'il soit rémunéré ou non, est l'épine dorsale de notre société et de notre économie. Et il est temps de commencer à lui accorder de la valeur.
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Remédier à l’absence de données genrées ne résoudra pas, d’un coup de baguette magique, tous les problèmes que rencontrent les femmes. Il faudrait pour cela une restructuration complète de la société, et la disparition de la violence masculine. Mais comprendre que la neutralité du genre ne conduit pas automatiquement à l’égalité entre les sexes constituerait un bon début. Et une fois en possession de données ventilées par sexe, il deviendrait certainement beaucoup plus difficile d’affirmer, face à l’accumulation de preuves du contraire, que l’on peut, sans risque, ignorer les besoins des femmes dans la poursuite du bien commun.
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Bien entendu, même les politiques de congé parental qui reposent sur des éléments concrets ne résoudront pas tous les problèmes, parce que la charge de travail non rémunéré des femmes ne se limite pas aux nouveaux nés, et parce que le monde du travail est historiquement conçu pour un salarié idéal, sans contraintes. Cet homme, car il s'agit implicitement d'un homme. n'a pas à s'occuper d'enfants ou de parents âgés, à cuisiner, à nettoyer, à prendre des rendez-vous chez le médecin, à faire les courses, ni à se soucier de genoux égratignés, de harcèlement scolaire, des devoirs, de l'heure du bain et de I'heure du coucher, et du fait d'avoir à tout recommencer le lendemain. Sa vie se divise simplement et facilement en deux parties : le travail et les loisirs. Mais un monde du travail fondé sur la supposition qu'un travailleur peut arriver au bureau chaque jour, à une heure et dans un lieu qui nonr strictement rien à voir avec la localisation ou les heures d'ouverture des écoles. des garderies, des médecins et des épiceries, ne convient tout simplement pas aux femmes. Le monde du travail n'a pas été conçu pour cela.
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La représentation du monde, comme le monde lui-même, est l'opération des hommes ; ils le décrivent du point de vue qui est le leur et qu'ils cofondent avec la vérité absolue.

Simone de Beauvoir
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Le consensus est net: les femmes sont anormales, atypiques, tout simplement ratées. Pourquoi ne peuvent-elles pas ressembler un peu plus aux hommes ?
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Dendant des millénaires, la médecine a fonctionné en supposant que les corps masculins pouvaient représenter l'humanité tout entière. De ce fait, nous faisons face à une énorme absence de données historiques quand il sagit du corps des femmes, et cette absence de données s'aggrave au fur et à mesure que des chercheurs continuent d'ignorer l'urgente nécessité éthique d'inclure des cellules, des animaux et des êtres humains de sexe féminin dans leurs études. Que cette situation perdure au XXIe siècle est un scandale, qui devrait faire la une des journaux du monde entier. Des femmes en meurent, et le monde médical est complice. Il doit se réveiller.
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La solution à apporter au manque de données en termes de sexe et de genre est est claire: il faut remédier au manque de représentation féminine. Lorsque des femmes sont impliquées dans la prise de décision, dans la recherche, dans la production de connaissances, les femmes ne sont plus oubliées. La vie et le point de vue des femmes sortent de l'omnbre.
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Les femmes qui travaillent comme aides-soignantes, ou femmes de ménage, soulèvent parfois davantage de charges en une seule séance de travail qu'un ouvrier du bâtiment ou quun mineur. «Nous avons obtenu un évier à l'étage il y a trois ans seulement », a raconté à Equal Times (un site d'information sur le travail) une femme de ménage employée dans un centre culturel en France. « Avant, il fallait monter des seaux d'eau à l'étage, et les redescendre quand l'eau était sale. Personne ne s'en rendait compte. » Et contrairement aux ouvriers du bâtiment et aux mineurs de fond, quand ces femmes rentrent chez elles, cest rarement pour se reposer : elles y entament une deuxième séance de travail, non rémunérée, qui les oblige de nouveau à soulever, à porter, à s'accroupir, à récurer...
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Ces hommes blancs ont également en commun d'être des hommes blancs. J'insiste lourdement sur ce point, parce que c'est précisément le fait d'être blancs et de sexe masculin qui les a amenés à exprimer sérieusement le point de vue absurde selon lequel les identités n'existent que pour ceux qui ne sont ni blancs ni de sexe masculin. Quand on vous a habitué, en tant qu'homme blanc, au fait d'être blanc et de sexe masculin va de soi, il est compréhensible que vous puissiez oublier qu'être blanc et de sexe masculin constitue également une identité.
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Ce n'est pas un hasard si les plus susceptibles de croire au mythe de la méritocratie sont de jeunes Américains blancs des classes supérieures.
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Et même quand, au début du xx siècle, l'architecte suisse visionnaire Le Corbusier a mis au point un modèle humain standard pour I'architecture, le corps féminin a été « envisagé tardivement, et rejeté comme source d'harmonie proportionnelle». L'humanité était plutôt représentée par un homme de 1,80 m aux bras levés (pour atteindre cette dernière étagère, qui reste toujours hors de ma portée).
Le consensus est net : les femmes sont anormales, atypiques, tout simplement ratées. Pourquoi ne peuvent-elles pas ressembler un peu plus aux hommes ? Eh bien, je m'excuse au nom de l'ensemble du sexe féminin pour tous ces mystères, mais non, nous ne sommes pas et nous ne pouvons pas étre des hommes. Et c'est une réalité que les scientifiques, les politiciens les techniciens doivent regarder en face. Oui, la simplicité va plus vite. La simplicité coûte moins cher. Mais la simplicité ne refète pas la réalité.
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de combien de traitements les femmes n'ont-elles pas profité, parce que des médicaments n'avaient aucun effet sur les cellules masculines utilisées exclusivement pour tester ces medicaments ?
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le travail non rémunéré des femmes est-il sous valorisé parce que nous ne le voyons pas, ou bien, est il invisble parce que nous ne le valorisons pas ?
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Le fait est que le mérite est affaire d'opinion est que l'opinion est façonnée par la culture.
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si la méritocratie est une religion dans la Silicon Valley, son dieu est un étudiant blanc, de sexe masculin, qui a abandonné ses études à Harvard.
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Des études montrent que ceux qui croient à leur propre objectivité personnelle, ou qui pensent qu'ils ne sont pas sexistes, sont moins objectifs et plus susceptibles de se comporter de manière sexiste.
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pour la vaste majorité des décisions de recrutement dans le monde, la méritocratie est un mythe insidieux. C'est un mythe qui permet de camoufler les préjugés institutionnels d'hommes blancs.
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L'une des choses les plus importantes à dire sur l'absence de données genrées est qu'elle n'est en général ni malveillante ni même délibérée. C'est même tout le contraire. Elle est simplement le résultat d'une façon de penser qui existe depuis des millénaires et qui est donc une manière de ne pas penser. Et même de ne pas penser deux fois : on n'a pas besoin de parler des hommes, parce que l'homme va de soi, et on ne parle pas des femmes du tout. Car lorsqu'on dit "humain", globalement on veut dire homme.
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Les femmes ont l'habitude de faire la queue quand elles sortent. C'est exaspérant et cela gâche leurs soirées. Pour elles, pas d'agréables discussions portant sur le spectacle pendant l'entracte avec des amis, un verre à la main, mais juste l'obligation ennuyeuse de faire la queue, obligation atténuée de temps à autre par les regards exaspérés et complices qu'elles échangent avec leurs consoeurs attendant leur tour.
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