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Citations de Catarina Viti (61)


Si tu étais mon enfant, je te montrerais comment dire non sans crainte, sans l’ombre d’une peur. Je te montrerais comment dire non en riant. Je te montrerais que tu n’as pas à te soucier de dire oui, ou que très rarement, car le seul oui qui compte est programmé pour venir tout seul, du ciel, comme une offrande.
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« On a pris ta place, cousin ? »
Tistou soulève une épaule. Il n’en a rien à faire de cette place ni d’aucune autre.
« Tu veux t’asseoir avec nous, cousin ? » C’est proposé sur un ton aimable, avec le sourire paisible du gars qui ne cherche pas les embrouilles. Tistou explique qu’il voudrait seulement récupérer sa bière.
Engageant, le gars pousse sa carcasse de côté, libérant une place. Tistou accepte l’invitation, le temps de liquider sa mousse et de retrouver un chouia de vitalité dans les jambes.
« On dirait que t’as le seum, cousin. Tu t’es fait képla par ta copine ?
— Non ! répond Tistou, obligé de hurler. C’est leboucan. Ça prend la tête.
L’autre rigole en coin. Ses acolytes restent de marbre.
— C’est la blonde, là, qui te file le seum ? », insiste le voisin en désignant l’endroit où Cherrie continue ses trémoussements.
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Mam' avait malgré tout trouvé quelques fois le courage de mettre de l'eau à chauffer pour le rituel lavage de pieds. Pieds qu'il abandonnait avec une telle indifférence qu'on aurait dit que cette partie de son corps ne lui appartenait même pas. Il n'y a qu'à attendre que ses lunes lui passent me disait Mam', dans ces moments d'optimisme. Mais l'automne approchait et ses dites lunes, loin de lui passer, annonçaient au contraire un hiver de mécontentements.
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Le langage, David, voilà ce qui nous trahit. La langue qui nous permettait de communiquer avec la création, la langue des poètes, n’est plus usitée. La langue de la révolution, des idées, du ventre : flinguée à bout portant. On baragouine la langue des échanges commerciaux, des rapports financiers : excellence, exception, performance, objectif, projet, compétence… autant de mots indifféremment utilisés pour parler de psychologie ou de sentiments. Même le langage de la philosophie, pourtant rationnel et précis, est devenu hermétique à la quasi-totalité d’entre nous. Seuls quelques dinosaures ont encore accès à la pensée de Heidegger ou de Hegel. On ne lit plus Bergson.
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Maintenant, David, tu aurais l’âge d’homme. Peut-être même aurais-tu un enfant, des enfants, et, ensemble, vous vous rinceriez la dalle avec ce tordboyaux, ces piquettes de Game of Throne, de Servante écarlate ou The Walking Dead. Et tu ne trouverais rien d’étonnant ou de stupéfiant à cela, tout simplement parce que ce serait ton présent, et que rares sont les êtres humains prêts à remettre en question le présent dont ils sont les acteurs. La plupart préfèrent juger le passé et zapper l’avenir.
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L’homme désirant est un esclave en puissance. Le désir est le pire des virus. Une fois inoculé, il déclenche dans l’organisme les réactions en chaîne de la frustration, et à peine l’être humain en est-il infecté, qu’il se rend disponible à toutes les formes de compromissions dans l’espoir de ne pas mourir sans avoir connu la jouissance. Jouissance de posséder, de faire, jouissance de paraître, d’être reconnu… autant de plaisirs qui lui sont présentés comme la coupe aux lèvres de Tantale.
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— Alors, qui est-ce qui mène ?
— On se fait encore avoir ! Putain d’Afrique ! Et ce connaud de Plisson, trois pénalités déjà. Tu le crois ? Tu le crois, toi ? Tu le crois qui va en choper une quatrième ? File-moi une bière, vai. Une bonne tournée qui disait Dubois, une promenade. Té, c’est eux qui nous baladent ! Mais bouge, espèce d’emplâtré ! »
Quand son père est collé devant l’écran pas besoin de chercher à avoir une conversation. Le rugby le tient en haleine. Il repart en direction de la cuisine, attrape une bière dans la porte du frigo.
« Tiens, Pa', c’est la der. Tu veux que j’aille en chercher ?
— Eh bè, putain, on peut dire qu’ils y seront allés pour rien en Afrique. Quelle branlée ! Tu vas à Casino ?
— Si tu veux, voui. Je peux descendre, je suis prêt.
— Tu es prêt, ouais. »
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Je lui dois énormément à mon patron .Il m"à fait reprendre confiance.Avant lui, j"avais fini par me persuader que quelque chose en moi ne tournait pas rond.Maintenant,je sais que je suis capable de tenir un poste.J'en avais longtemps douté. On me reproche toujours d'en savoir trop ou pas assez,de trop bien faire ou de saloper un travail que n'importe quelle dindasse aurait été capable de faire correctement.J'avais fini par croire que j'étais détraquée. Les gens ont le chic pour vous rendre foi, ma parole.
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(...) j'ai l'impression qu'en définitive un ennemi mort, ça donne par-dessus-tout envie de lui filer des coups de pieds pour le ramener à la vie et l'obliger… mais l'obliger à quoi ? A nous dédommager, nous rendre ce qui de toute façon est perdu ? Tout ce que cette nuit blanche m'avait appris, c'est que la mort d'un ennemi n'a qu'un seul effet : effacer la dette et vous laisser seul avec la haine intacte que vous ne savez plus où poser. La mort nous prend vraiment pour des cons
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Si tu étais mon enfant, je te montrerais comment dire non sans crainte, sans l’ombre d’une peur. Je te montrerais comment dire non en riant. Je te montrerais que tu n’as pas à te soucier de dire oui, ou que très rarement, car le seul oui qui compte est programmé pour venir tout seul, du ciel, comme une offrande.
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La peine ne s’efface jamais. On ne s’habitue pas. Il faut apprendre à se débrouiller, essayer de devenir plus résistant et pour finir, peut-être qu’un jour tu finiras par trouver un truc qui te ramènera à la surface et en quoi tu pourras croire.
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C’était certain, c’était comme ça, elle allait continuer à vivre encore jusqu’au jour où son tour viendrait de traverser la rivière sans fin.
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C'est que l'électricité peut tuer son homme, comme la foudre, pareil tout comme. N'est pas électricien qui veut! Il faut être capable d'encaisser les décharges; c'est pas donné à tout le monde.Il faut bien une chose bien particulière dans le corps, une chose qui permet de ne pas mourir quand il y a des arcs.Autrement c"est direct.La mort.Et cette chose particulière, il se trouve que ton père l'a en lui.Pas beaucoup d'hommes peuvent prétendre faire électricien.Vous pouvez être fier!
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On avait beau dire.Elles avaient beau s'y mettre, les femmes,et même ma mère parfois,on fait pas le poids contre le Vatican.
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Dans son foyer-logement , à part lire le journal ,les vieux ne savent que faire de leurs journées toujours trop longues et trop vides.Pour tromper l'ennui,ils parlent beaucoup,trop, se confient,deviennent poreux.Une fois qu'ils n'ont le moindre secret les uns pour les autres, quand ils sont transparents, ils sont alors des proies faciles,jouets des plus pervers d'entre eux.Le temps rend les hommes fragiles, fragiles comme leur peau.Un frottement et c"est l'hématome, un coup, la plaie.
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Tout ce que la nuit blanche m'avais appris, c"est que la mort d'un ennemin'a qu'un seul effet:effacer la dette et vous laissez seul avec la haine intacte que vous ne savez plus où poser.
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Monsieur Zutterman et moi sommes comme qui dirait un vieux couple.Douze ans maintenant que je travaille pour lui.Il prétend que sans mol n"y arriverait pas. Même si ce n'est pas vrai,ça fait toujours plaisir.C'est pas tous les patrons qui sortent des choses pareilles.
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Je n’étais à mon tour qu’une de ces femmes tout juste capables de s’égarer avec leurs rejetons dans une forêt de signes à jamais mystérieux ou même parfois invisibles à leurs yeux.
Moi, mère ? Je préférais aller seule, dans ma nuit, me heurter aux murs, aux arbres, au nombre infini d’obstacles imaginés par la société et à l’autre nombre infini d’obstacles crées de toute pièce par mon esprit ; me heurter à mes semblables ; me heurter ou me déchirer. Je préférais partir seule en guerre, être disponible pour ouvrir une nouvelle voie, ma voie, jour et nuit. Nuits après jours.
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Le langage, David, voilà ce qui nous trahit. La langue qui nous permettait de communiquer avec la création, la langue des poètes, n’est plus usitée. La langue de la révolution, des idées, du ventre :
flinguée à bout portant. On baragouine la langue des échanges commerciaux, des rapports financiers :
excellence, exception, performance, objectif, projet, compétence… autant de mots indifféremment utilisés pour parler de psychologie ou de sentiments. Même le langage de la philosophie, pourtant rationnel et précis, est devenu hermétique à la quasi totalité d’entre nous. Seuls quelques dinosaures ont encore accès à la pensée de Heidegger ou de Hegel. On ne lit plus Bergson.
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En matière scientifique, on admet qu’il n’est pas de "pensée unique". On apprend à penser et à parler avec des tas de nuances ; l’ouverture critique et la prudence sont de mise. C’est l’explosion des sciences humaines, de l’insertion sociale, de la communication, de la formation continue, du management par la persuasion, du développement du leadership, du charisme entreprenarial. On fuit le blanc et noir pour se perdre dans mille nuances de gris ; on encense la pensée systémique. Se gardant bien toutefois de l’ériger en fonctionnement, on se contente d’en faire l’apologie, de l’utiliser comme une esquive chaque fois qu’il faudrait au contraire refuser, trancher ou prendre position. On exploite la complexité de façon à rester dans le vague. On crée des chapelles de plus en plus nombreuses et forcément en désaccord les unes avec les autres, puisque… à chacun sa vérité.
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