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Blues tome 4 sur 4
EAN : 9798510390087
130 pages
Auto édition (28/05/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
Quarante ans plus tard...
Deux femmes se retrouvent au pied d’un phare. Ce rendez-vous est pour Louise l’occasion de se venger du tort causé à sa famille par Pierre Altier, le père de Marie-Odile.
Mais la mort d’un pourri peut-elle réparer toutes les vies qu’il a contribué à détruire ?
Le temps des Cerises est l'histoire d’une vengeance, c’est aussi l’histoire de la destruction d’un mode de vie, d’une époque et d’une frange de la société : la cl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un matin, la radio annonce l'assassinat de Pierre Altier. Et Louise Mercier de se souvenir.

Pierre Altier, un notable de Saint-Roch dont le nom de famille n'est pas anodin.

Pierre Altier, le père de Marie-Odile, l'ancienne condisciple de Louise. Celle-là même qui quitta l'école du coin après le décès de sa mère Rose d'une crise cardiaque, pour s'en aller dans un pensionnat chic en Suisse, puis vers une vie dorée sur tranche. Alors pour Louise, sa rivale, son « ennemie de classe » (dans les deux sens du terme) qui n'a pas eu la « chance » de Marie-Odile, c'est la remontée des souvenirs — ou peut-être bien les enivrantes et effrayantes effluves de la vengeance, qui, comme on le sait, ne se déguste pas toujours froide, mais congelée parfois.

Dans un Sud qui n'a rien des cartes postales en toc pour touristes de passage, un Sud qui n'a qu'occasionnellement un aspect d'« aquarelle. La mer, le ciel, le soleil en pente douce, éventuellement quelques bateaux, une bande de mouettes », c'est au travail d'une mémoire retissant avec minutie les fils que les Parques ont tranchés que nous convie Catarina Viti. Dans une prose acérée qui épouse au plus vrai les tourments des protagonistes, les voltes-faces rances de la mémoire, les silences des faits. Modulant à pleine voix, chuchotant l'indicible, rauque parfois mais toujours juste.
Histoire de vengeance, certes ; mais Némésis est-elle celle que l'on pense ? Et venger qui ? ou quoi ? Cela en valait-il même la peine ? La « plaie ouverte » de Louise retentit ainsi, tout du long d'un récit qui lancine, comme dans la célèbre chanson qui donne son titre à cette novella, non pas un printemps serein et bucolique, mais la douleur d'une irrémédiable défaite. Dans ce récit reconstructeur — mais il ne suffit pas de dire les choses pour qu'elles soient réparées : « … j'ai l'impression qu'en définitive un ennemi mort, ça donne par-dessus-tout envie de lui filer des coups de pieds pour le ramener à la vie et l'obliger… mais l'obliger à quoi ? A nous dédommager, nous rendre ce qui de toute façon est perdu ? Tout ce que cette nuit blanche m'avait appris, c'est que la mort d'un ennemi n'a qu'un seul effet : effacer la dette et vous laisser seul avec la haine intacte que vous ne savez plus où poser. La mort nous prend vraiment pour des cons. » —, les vivants ne savent pas toujours tout.

Alors les Parques rebrodent la tapisserie, au petit point de croix. Revivifiant une enfance où ces familles venues de toutes parts se regroupent à la Bambolina, maison communautaire, maison-vie, maison-coeur ; où les pêcheurs Napolitains, l'électricien, l'ancien mineur de fond évoquent Neptune, Jupiter ou Hadès aux yeux de leurs progénitures ; où les mères, éternelles nourricières ou Antigones désespérées, forment la colonne vertébrale d'un récit âpre et goûteux, avant la dispersion fatale et la déliquescence finale. Ode à la résilience —malgré tout !—, à la force des liens sociaux ou familiaux, à une lutte des classes où les vaincus ne sont pas en faute, le temps des cerises est une évocation crépusculaire gorgée de soleil, débordant d'une désespérance gouleyante. Fouaillant de satanées techniques narratives en leur portant un dernier coup d'estoc… et de taille !, cette novella ranime pour un temps un cadavre terriblement vivant. Pour amateurs de Pasolini comme de Fellini.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je lui dois énormément à mon patron .Il m"à fait reprendre confiance.Avant lui, j"avais fini par me persuader que quelque chose en moi ne tournait pas rond.Maintenant,je sais que je suis capable de tenir un poste.J'en avais longtemps douté. On me reproche toujours d'en savoir trop ou pas assez,de trop bien faire ou de saloper un travail que n'importe quelle dindasse aurait été capable de faire correctement.J'avais fini par croire que j'étais détraquée. Les gens ont le chic pour vous rendre foi, ma parole.
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(...) j'ai l'impression qu'en définitive un ennemi mort, ça donne par-dessus-tout envie de lui filer des coups de pieds pour le ramener à la vie et l'obliger… mais l'obliger à quoi ? A nous dédommager, nous rendre ce qui de toute façon est perdu ? Tout ce que cette nuit blanche m'avait appris, c'est que la mort d'un ennemi n'a qu'un seul effet : effacer la dette et vous laisser seul avec la haine intacte que vous ne savez plus où poser. La mort nous prend vraiment pour des cons
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Dans son foyer-logement , à part lire le journal ,les vieux ne savent que faire de leurs journées toujours trop longues et trop vides.Pour tromper l'ennui,ils parlent beaucoup,trop, se confient,deviennent poreux.Une fois qu'ils n'ont le moindre secret les uns pour les autres, quand ils sont transparents, ils sont alors des proies faciles,jouets des plus pervers d'entre eux.Le temps rend les hommes fragiles, fragiles comme leur peau.Un frottement et c"est l'hématome, un coup, la plaie.
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C'est que l'électricité peut tuer son homme, comme la foudre, pareil tout comme. N'est pas électricien qui veut! Il faut être capable d'encaisser les décharges; c'est pas donné à tout le monde.Il faut bien une chose bien particulière dans le corps, une chose qui permet de ne pas mourir quand il y a des arcs.Autrement c"est direct.La mort.Et cette chose particulière, il se trouve que ton père l'a en lui.Pas beaucoup d'hommes peuvent prétendre faire électricien.Vous pouvez être fier!
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Monsieur Zutterman et moi sommes comme qui dirait un vieux couple.Douze ans maintenant que je travaille pour lui.Il prétend que sans mol n"y arriverait pas. Même si ce n'est pas vrai,ça fait toujours plaisir.C'est pas tous les patrons qui sortent des choses pareilles.
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