La conquête musulmane [de la Sicile] permit également
d’introduire ou de développer un certain nombre de cultures grâce à
l’importation de nouvelles techniques agraires. Ainsi, la canne à sucre,
introduite dans la région de Palerme et mentionnée pour la première
fois vers 930, se diffusa dans l’île. Les califes fatimides, dont les
cuisines produisaient de grandes quantités de pâtisseries, faisaient une
grande consommation de sucre. Ils possédaient des plantations de
cannes dans l’île et le sucre candi figure parmi les exportations siciliennes
au Xe siècle, mais la tendance s’inversa nettement ensuite, sans doute
à cause de la consommation palatiale.
Dans les textes, le relevé des menées « sarrasines » est quelquefois accompagné de brefs récits dont l’interprétation est malaisée : après avoir mentionné les pillages commis à Marseille en 838 et 848 et à Arles en 842, 850 et 859, les Annales dites de Saint-Bertin (du nom d’une abbaye du Nord) racontent ainsi l’attaque par les Sarrasins, en 869, d’un castellum élevé par l’archevêque d’Arles « sur l’île de la Camargue », la capture du prélat, puis sa mort alors même qu’étaient réunis les biens exigés pour sa libération. Afin d’obtenir malgré tout cette rançon, les Sarrasins avaient alors revêtu le cadavre du prélat de ses ornements sacerdotaux et l’avaient installé sur sa cathèdre, qu’ils posèrent sur un bateau, feignant de le libérer ; ce n’est qu’après l’avoir débarqué que les fidèles, qui avaient payé la rançon, réalisèrent que leur pasteur était mort .