Traditionnellement, on commence par dessiner le motif du plissé sur papier, puis on le reproduit en relief sur un moule en carton double face qui va emprisonner le tissu. L'étoffe est "ligotée" dans des cadres avant d'être étuvée à la vapeur dans un large four pendant environ une heure à une température de 70° à 100° selon la matière. Ensuite, elle refroidit à l'air libre avant d'être libérée de son cadre et délicatement dépliée. Typiquement français, ce savoir-faire fournit la haute couture (il reste une dizaine de maisons artisanales)
Si vous avez bêtement craqué pour un pantalon sarouel - la pièce la plus laide jamais inventée pour un corps de femme - le phénomène de rejet surgira tôt car, en vous observant honnêtement dans un miroir, vos yeux se dessillent très vite.
Le philosophe Thomas Carlyle l'observe dès 1834 dans Sartor Resartus ("le tailleur retaillé") "L'homme ne procède pas par simple accident. Sa main est toujours guidée par de mystérieuses opérations de l'esprit. Dans tous ses modes et ses efforts pour s'habiller on découvrira une opération de l'esprit, une "idée architecturale" cachée. Son corps et l'étoffe dont il se sert sont le lieu et le moyen grâce auxquels son édifice de beauté sera construit (...) Si la coupe marque l'intelligence et le talent, la couleur révèle le caractère et le coeur."