Léonie était une belle femme. Élancée, coquette, elle affichait sans vergogne, presque avec insolence, son beau visage à l’ovale parfait, pourvu de grands yeux bleus et d’une jolie bouche. Elle était ravissante, et elle le savait.
L’enterrement de grand-mère Mathilde dans le caveau familial fut un moment éprouvant pour moi. La savoir dans le noir, le froid et la solitude, me déchire le cœur. Elle qui aimait la vie, la foule, les gens, l’amour ! C’est elle qui m’a sauvé du désespoir et redonné goût à la vie après la mort des deux êtres que je chérissais le plus au monde. Elle comprenait ses semblables, les écoutait. Elle s’entêtait à lutter pour des idées qui scandalisaient son entourage. Des idées sur la liberté des femmes, la liberté de vivre et d’aimer, et, précisément, le droit au respect.
Madeleine s’était accommodée de ce manque d’affection et de tendresse cherchant très jeune l’amour de sa mère dans les jupes de sa grand-mère. Aujourd’hui, pour la première fois, son indifférence l’intimidait et la bouleversait terriblement. Une mère maladroite et aigrie, se complaisant dans une solitude totale, vide d’amour et de tout attachement.
Consciente de son aubaine, Louisa se montra très vite une élève appliquée et travailleuse. Elle était fière d’intégrer le monde merveilleux de l’élégance ; un monde magique, un monde de grâce, un monde pareil à celui que décrivaient les magazines qu’Hortense recevait de Paris tous les mois.
Sa jalousie lui ronge les sens, telle une gangrène. Et cette vieille histoire qu’elle ressasse… Lorsqu’elle l’évoque, elle se met dans une rage si terrible qu’elle accuse père d’être responsable de son infirmité.
Savez-vous que j’éprouve une grande sympathie pour cette Madame de Rênal. Que n’ai-je sa chance ! Celle d’aimer ! Avoir le cœur qui bat pour un bel homme. Pourquoi cela n’arrive-t-il que dans les livres ?
Le destin est capricieux. Ne dédaigne pas les opportunités qui se présentent à toi. Tu pourrais le regretter…
« L’argent a été inventé pour être dépensé ! »