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3.92/5 (sur 25 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) le : 30/08/1964
Biographie :

Catriona Seth est professeur de littérature française du XVIIIe siècle à l’Université de Lorraine anciennement Université de Nancy II.

Elle est spécialiste du siècle des Lumières, en particulier de l’histoire des idées et de la littérature.

Après des études à l'Université d'Oxford (Magdalen College) et à la Sorbonne, elle exerce pendant quelques années dans le privé comme traductrice-interprète, puis comme consultant.

En 1995 elle soutient sa thèse et est reçue à l'agrégation de Lettres modernes. Après quelques années dans le secondaire, elle devient maître de conférences à l'Université de Rouen (2000), puis professeur des universités à l'Université de Nancy II (2006).

Elle est professeur invité à Indiana University (Bloomington) pour le semestre de printemps 2010 et professeur associé au département d'histoire de l'Université Laval (Québec) à partir de 2011.

Elle a été commissaire d'exposition, avec Élisabeth Maisonnier, pour Marie-Antoinette : femme réelle, femme mythique à la Bibliothèque municipale de Versailles, a fait partie du comité scientifique pour Les Enfants du secret au Musée Flaubert et d'histoire de la médecine (Rouen).

Elle est directrice de collection pour les Classiques Garnier et dirige la série diffusée par Le Monde, des Grands classiques de la littérature libertine.
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Source : Wikipédia
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Révolte et révolution, une plongée dans l'Histoire pour mieux comprendre le présent - Extrait


Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
John Cleland, Fanny hill

Je m'attendais, sans le souhaiter pourtant, à ce qu'il se retirât aussitôt mais je fus agréablement détrompée : le vigoureux garçon, toujours plein de fougue et riche en sucs géniaux, voulait me faire voir à quel cavalier j'avais affaire. Donc, après une courte pause, s'éveillant, pour ainsi dire de cette crise de plaisir où, n'ayant plus de sens, les yeux fermés, la respiration haletante, il avait payé le tribut de sa virginité, il se retrouvait ferme à son poste, non rassasié de jouissance, avide de ces nouvelles délices; sa raideur, qui avait à peine faibli, lui était entièrement revenue. Sans dégainer un seul instant, il se remit à travailler pour s'ouvrir complètement la route en dedans de moi, ce que lui rendit beaucoup plus facile la balsamique injection dont il venait d'humecter toutes les parois du passage. Redoublant alors d'énergie et d'efforts, favorisé par mes mouvements lascifs, il réussit enfin à forcer la serrure si bien graissée : elle céda et le laissa entrer. Et maintenant, aidé par la nature et par mon industrie, il perce, il pénètre ; enfin, conquérant son chemin pouce à pouce, il est maître de la place : une dernière poussée le fait plonger jusqu'à la garde. Il s'en aperçoit à l'étroite jonction de nos corps, si étroite que nos deux toisons se mêlaient et s'enchevêtraient l'une dans l'autre : alors il est transporté, ses yeux pétillent d'une flamme plus joyeuse, tous ses regards, tous ses mouvements révèlent l'excès du plaisir, que je commence à partager moi-même, car je le sentais au plus profond de mes entrailles ! J'étais réellement accablée de délices, ébranlée au point de n'en pouvoir plus par ses furieuses agitations au-dedans de moi, gorgée, saturée à l'excès ! Ainsi j'étais étendue haletante et pantelante sous lui, lorsque sa respiration heurtée, sa voix tremblante, ses yeux étincelants de feux humides, ses saccades plus furieuses encore et un accroissement de raideur, m'avertirent des approches de la seconde période... Elle vint.., et le doux jeune homme, anéanti d'extase, s'évanouit dans mes bras, m'inondant d'un flot dont la géniale chaleur pénétra jusqu' aux plus intimes réduits de mon corps, provoquant en moi, de chaque vaisseau, une effusion pareille qui se mêlait à la sienne.
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Cher Marquis,
..
Vos oeuvres sont désormais toutes publiées, commentées, traduites. A ce sujet, vous serez sans doute heureux d'apprendre que le rouleau de papier sur lequel vous aviez reporté, en pattes de mouches, le manuscrit de vos Cent vingt journées de Sodome, a été retrouvé lors de la vente publique à Berlin de la bibliothèque d'un médecin psychiatre, et figure maintenant en bonne place parmi les trois mille pages de l'édition complète de vos oeuvres dans l'édition de la Pléiade, - ce qui se fait de mieux en matière d'édition, "sur papier bible" , comme le précise la publicité.
Vos héritiers qui, durant quelques générations, ont affecté n'avoir aucun rapport avec vous, assument aujourd'hui sans complexe, votre auguste patronyme. Un vin de notre belle Provence porte votre nom, et votre château, ou plutôt ce qu'il en reste, a été racheté par un célèbre couturier qui y organise, l'été venu, un festival de théâtre et de musique qui remporte un certain succès. Ah si les pierres pouvaient parler ! je pense qu'elles se feraient l'écho d'autres audaces, toutes ces folies que vous avez jouées ici !
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Pierre Louÿs, manuel de civilité pour les jeunes filles

Remettez vos gants avant d'entrer, si vous vous êtes branlée dans l'ascenseur.
Quand la maîtresse de maison se penche pour vous embrasser, ne lui fourrez pas la langue dans la bouche. Cela ne se fait pas devant témoins.
Dites : « Bonjour Madame, comment allez-vous ? » mais ne demandez pas à une femme mariée : « Vous a-t-on bien baisée la nuit dernière ? » parce que le plus souvent elle n'aurait rien à dire.
Dans un salon collet-monté, ne prenez jamais le mouchoir d'un monsieur pour vous essuyer les parties honteuses, même si vous mouillez pour lui.
Si l'une des visiteuses vous plaît, vous pouvez lui sourire à la dérobée: mais ne faites pas vibrer votre langue dans votre bouche en forçant I' éclat de votre oeil. Ce serait exprimer trop nettement une proposition qu'il vaut mieux sous-entendre.
A la personne qui vous fait admirer une rose, ne dites pas« Elle ressemble au con de Mme X... » Ce serait un compliment mais de ceux qu'il faut garder pour l'intimité.
Si une dame modeste vous dit : « Mon fils travaille moins bien que votre frère », ne répondez pas : "Oui, mais son foutre est meilleur." Les éloges de ce genre-là ne font aucun plaisir à une mère chrétienne. Si vous voyez une trace vermeille à la moustache d'un jeune homme, ne luí dites pas devant tout le monde : « Mme X... a donc ses affaires. » Il y aurait un silence gênant.
Ne demandez jamais à une tragédienne où elle a passé ses années de bordel. Renseignez-Vous près de ses amies.
Si l'on vous dit que vous êtes un « vrai garçon », ne montrez pas votre con pour prouver le contraire.
Dire a une dame qu'elle a de beaux cheveux blonds, c'est aimable ; mais lui demander tout haut si elle a les poils de la même couleur, c'est indiscret.
Si une dame refuse de s'asseoir, ne lui donnez pas de conseils sur le danger de se faire enculer par les maladroits.
Si vous êtes assise sur le coin d'une chaise, ne vous remuez pas trop d'avant en arrière. Cela vous donnerait des distractions.
Si le monsieur qui parle à votre mère se met à bander dans son pantalon, ne le faites pas remarquer tout haut.
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M. de Laître contait un jour l'histoire suivante : "Vous savez comme j'aime S*** : j'étais hier à la chasse avec lui, son cheval se cabra et se renversa sur lui. Je volai à son secours. J'avais un saisissement affreux. Je dégageai S*** de dessous son cheval ; il n'avait aucune blessure, mais il était d'une pâleur effrayante ; je vis qu'il allait s'évanouir. Heureusement que je porte toujours sur moi un flacon plein d'eau-de-vie ; je le tirai de ma poche et je l'avalai, car je sentis que j'allais moi-même me trouver mal."
Journal de la comtesse de Genlis.
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Parmi les journaux présentés dans La fabrique de l'intime figurent ceux de dames nobles ou bourgeoises, et un seul qui a été écrit par une femme du peuple, Victoire Monnard, Mme Huet. Peu alphabétisée, elle réussit pourtant à nous faire partager sa vie quotidienne et celle de sa famille. L'éditeur s'est vu contraint de remanier un peu le style, et de corriger l'orthographe.
Voici un passage qui raconte comment on allait de Paris à Nantes au XVIIIe siècle en empruntant les fleuves, et qui nous informe aussi de certaines atrocités commises par la Terreur dans la région de Nantes. Après plusieurs jours de grandes difficultés - un vent qui les fait chavirer, une grande promiscuité ("Vingt-deux personnes, dont quinze soldats s'en allant en semestre, deux domestiques... et nous quatre, étaient ce que contenant cette barque ; on y était serré comme des harengs dans une caque."), épuisés, n'ayant plus la force de ramer, ils décident de demander main-forte à un membre de l'équipage d'un gros bateau ayant croisé le leur :
" Enfin le bateau attendu arrive ; les bateliers entrent en pourparlers, les parlementaires se rapprochent, ils conviennent de leur fait... Un homme pesant au moins deux cents (sic), et quoique étant dans un état d'ivresse, n'en fut pas moins mis en fonction de rameur. Notre patron nous raconta que cet homme, en 1793, était l'un des chefs des noyades de Nantes ordonnées par Carrier, agent de Robespierre, pour faire incarcérer les aristocrates de Nantes et de ses environs. En ayant un assez grand nombre d'arrêtés et voulant s'en défaire promptement pour les faire remplacer par d'autres qu'il avait en vue de faire arrêter, il inventa un nouveau mode d'exécution en faisant mettre vingt ou trente de ses prisonniers dans des nacelles au milieu desquelles étaient des trappes qu'on levait à volonté. Lorsqu'elles étaient à une certaine distance de Nantes en pleine eau, notre nouveau rameur en levait les trappes et les refermait sur ses victimes... La partie saine de la France désignait ces crimes par "les Noyades de Nantes". La narration de ces crimes m'avait transie d'épouvante, et d'horreur d'en avoir un des exécuteurs avec nous. Cet homme, ivre de vin et balancé par le mouvement réitéré des rames..., s'endormit assez profondément pour tomber dans la Loire. Il était placé à l'extrémité de la barque, de manière que nous ne pûmes le voir dormir ni culbuter à la renverse et ne nous aperçûmes qu'il nous manquait que parce que nous n'avancions presque plus ... Notre patron, plus expert que nous, s'étant aussitôt aperçu de sa disparition, s'était jeté dans la rivière et avait plongé pour l'en retirer ; c'était d'autant peu facile qu'il était nuit et... qu'il fallut qu'il le cherchât à tâtons. Cependant il parvint à ramener sur l'eau cette masse de chair, que nous eûmes peine à hisser dans la barque... Cet homme ne s'était pas même, je crois, réveillé au fond de l'eau, car lorsqu'il en fut retiré il ne dit pas un mot et dormit sur la planche trois heures profondément dans ses vêtements mouillés... Notre ivrogne après avoir dormi reprit ses rames... Et après avoir passé sept jours et six nuits sur la Loire, qui m'avaient paru un siècle, épuisés de fatigue et de misère, nous arrivâmes à Nantes."
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Tu es un ange ; je baise tes pieds, je baise tes larmes ! Je reçois ton adorable lettre, j'ai a peine le temps de t'écrire ce mot, moi pauvre galérien travaillant nuit et jour, mais toute mon âme est pleine de toi, mais je t'adore, mais tu es la lumière de mes yeux, mais tu es la vie même de mon cœur. Je t'aime, vois-tu, je t'aime au-delà des paroles, au-delà des regards et des baisers ! La caresse la plus passionnée et la plus tendre est encore au-dessous de l'amour que j'ai pour toi et qui me déborde ! Oh oui, tu as raison, ce que je te disais hier était bien profond et venait de tout ce qu'il y a de meilleur et de plus vrai dans l'amour, tu le sens, mon ange, tu me le dis en mots adorables, je te remercie, je me mets à genoux devant toi. Je baise chaque mot de ta douce lettre si exquise, et si passionnée. Oh ! que je t'aime. Prends ma vie ; prends mon avenir, prends ma liberté, prends toutes mes actions, prends toutes mes pensées, prends le souffle de ma bouche, le sang de mes veines, les heures de mes jours et de mes nuits ; prends mes rêves, mes espérances, mes joies et mes peines, prends tout de moi, prends mon âme et garde à jamais mon cœur !
(Victor Hugo à Léonie Biard ; page 91)
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Cher Marquis,
Je tenais à vous remercier. Tant que vos livres continueront à circuler, ils seront un recours contre les fades tisanes de l'érotisme. On continue à nous fatiguer avec la vulgarité prétendue de la pornographie, son manque d'esthétisme, alors que l'érotisme, n'est-ce pas, ce serait tellement mieux, tellement plus artistique, tellement plus sublimé. Les mots prévisibles arrivent comme des perles qu'on enfile : suggestion, mystère, allusion, etc. A chaque fois que j'entends ça, je revois les photographies floues des nymphes en robes vaporeuses que David Hamilton, naguère, disséminait partout. Avec des petits bouts de seins bien mignons, des petites fesses bien lisses. Dégoûtantes pâtisseries.
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Donatien, tu es mort depuis deux cents ans, et je sais que, comme moi en cet instant, tu aurais souri d'une lettre qu'on aurait promis de t'adresser dans l'autre monde, comme on dit, convaincus l'un et l'autre qu'une telle lettre ne te parviendra jamais à une telle adresse, car n'étant plus ici, tu n'es nulle part.
Il t'est arrivé d'être condamné à mort par contumax, d'avoir été exécuté en effigie, un mannequin ayant eu la tête tranchée sur un billot, en la place des Prêcheurs à Aix, puis le fétu de paille ayant été brûlé, et d'avoir été ainsi décrété de mort civile : tu n'existais plus pour la société qui t'avait connu et reconnu, ton épouse Renée-Pélagie devait être considérée comme ta veuve, tes biens pouvaient être remis à tes héritiers ou vendus au profit de tes créanciers. Mais cela ne t'empêchait pas de vivre, d'exister ailleurs, sous le masque, avec l'espoir de ressusciter un jour à la vie civile, dans ta véritable identité, parmi ceux que tu aimais et qui te chérissaient malgré les soucis que tes écarts de conduite et ton impiété leur procuraient.
Aujourd'hui, tu es perdu à jamais. Les traces de ta tombe ont disparu "dessus la surface de la terre" comme tu en exprimas le voeu dans ton testament, faisant de celui-ci une admirable page de littérature, laquelle, paradoxalement, devenait une raison de plus pour que ton souvenir, lui - contrairement à ce que tu souhaitais aussi-, ne s'effaçât point de la mémoire des hommes : sur ce point, ton espoir a été contredit. Mais tu ignores cela, dans un effacement souverain de tout et de l'oubli lui-même, puisque tu n'es plus.
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Partout ou il n'y a rien d'écrit, vous lirez que je vous aime
Diderot
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Au Panthéon de la cruauté on a trouvé comment désigner les actes les plus raffinés dans leur violence.

[C. Seth]
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