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Citations de Cesare Beccaria (57)


Le suicide est un délit qui semble ne pouvoir être soumis à une peine proprement dite, puisqu'elle ne pourrait tomber que sur un corps froid et sans vie, ou sur des innocents.

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Les lois se trouvent encore en contradiction avec la nature lorsqu'elles exigent d'un accusé le serment de dire la vérité quand il a le plus grand intérêt à la taire ; comme si l'on pouvait s'obliger de bonne foi, par serment, à contribuer à sa propre destruction ; comme si la voix de l'intérêt n'étouffait pas dans la plupart des hommes celle de la religion.
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Il n'y a plus de liberté dès lors que les lois permettent qu'en certaines circonstances l'homme cesse d'être une personne pour devenir une chose.
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Ce n'est point par la rigueur des supplices qu'on prévient le plus sûrement les crimes, c'est par la certitude de la punition ; c'est par la vigilance du magistrat et par cette sévérité inflexible, qui n'est une vertu dans le juge qu'autant que la législation est douce. La perspective d'un châtiment modéré, mais auquel on est sûr de ne pouvoir échapper, fera toujours une impression plus vive que la crainte vague d'un supplice terrible, dont l'espoir de l'impunité anéantit presque toute l'horreur. L'homme tremble à l'aspect des plus petits maux, lorsqu'il voit l'impossibilité de s'y soustraire, tandis que l'espérance, ce doux présent des cieux, qui souvent nous tient lieu de tout, éloigne sans cesse l'idée des tourments, même, les plus cruels, surtout quand cette espérance est encore fortifiée par l'exemple de l'impunité, que la faiblesse ou l'avarice n'accorde que trop souvent aux plus grands crimes.
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Enfin, le moyen le plus sûr mais le plus difficile de prévenir les délits est de perfectionner l’éducation.
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À l'aspect de cette multiplicité de supplices, qui n'a jamais rendu les hommes meilleurs, j'ai cherché si, dans un gouvernement sage, la peine de mort était vraiment utile ; j'ai examiné si elle était juste. Quel peut être ce droit que les hommes s'attribuent d'égorger leurs semblables ? Ce n'est certainement pas celui dont résultent la souveraineté et les lois. Elles ne sont que la somme totale des petites portions de libertés que chacun a déposées ; elles représentent la volonté générale, résultat de l'union des volontés particulières. Mais quel est celui qui aura voulu céder à autrui le droit de lui ôter la vie ? Comment supposer
que, dans le sacrifice que chacun a fait de la plus petite portion de liberté qu'il a pu aliéner, il ait compris celui du plus grand des biens ?
Et, quand cela serait, comment ce principe s'accorderait-il avec la maxime qui défend le suicide ? Ou l'homme peut disposer de sa propre vie, ou il n'a pu donner à un seul ou à la société tout entière un droit qu'il n'avait pas lui-même.
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Des vérités exposées jusqu'ici il suit évidemment que le but des peines n'est, ni de tourmenter ou d'affliger un être sensible, ni d'empêcher qu'un crime déjà commis ne le soit effectivement. Cette inutile cruauté, funeste instrument de la fureur et du fanatisme ou de la faiblesse des tyrans, pourrait-elle être adoptée par un corps politique, qui, loin d'agir par passion, n'a pour objets que de réprimer celles des hommes ? Croirait-on que les cris d'un malheureux rappellent du passé qui ne revient plus, une action déjà commise ? Non, le but des châtiments n'est autre que d'empêcher le coupable de nuire encore à la société et de détourner ses concitoyens de tenter des crimes semblables.
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[L]a vraie mesure des crimes est le tort qu'ils font à la nation et non l'intention du coupable, comme quelques auteurs l'ont cru mal à propos.
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Pour que n’importe quelle peine ne soit pas un acte de violence exercé par un seul ou par plusieurs contre un citoyen, elle doit absolument être publique, prompte, nécessaire, la moins sévère possible dans les circonstances données, proportionnée au délit et déterminée par la loi.
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Si c'est un mal que d'interpréter les lois, c'en sera un sans doute qu'elles soient obscures, puisqu'elles auront alors besoin d'interprétation ; ce mal sera bien plus grand si elles ne sont point écrites en langue vulgaire. Dans ce cas, le peuple sera dans la dépendance du petit nombre des dépositaires de la loi, qui deviendra une espèce d'oracle secret, taudis que le sort de la vie et de la liberté des citoyens devrait être consigné dans un livre qui fût à leur portée et entre leurs mains.
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Cesare Beccaria
C'est mettre en contradiction les lois avec les sentiments naturels que d'exiger d'un accusé de dire la vérité, alors qu'il a tout intérêt à ne pas la dire.
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Il vaut mieux prévenir les crimes que d'avoir à les punir ; tel est le but principal de toute bonne législation, laquelle est l'art de rendre les hommes le plus heureux possible ou, disons pour tenir compte également des biens et des maux de la vie, le moins malheureux possible.
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Les lois qui défendent le port d’armes (...) ne désarment que ceux qui n’ont aucune intention criminelle, tandis que ceux qui ont le courage de violer les lois les plus sacrées et les plus importantes ne sauraient respecter des prescriptions purement arbitraires, sans grande portée et qu’il est facile de transgresser impunément.
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Si je prouve que cette peine n’est ni utile ni nécessaire, j’aurai fait triompher la cause de l’humanité.
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Il me paraît absurde que les lois, qui sont l’expression de la volonté publique, qui détestent et punissent l’homicide, en commettent un elles-mêmes, et que pour éloigner les citoyens de l’assassinat, elles ordonnent un assassinat public.
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On s’habitue alors à masquer ses propres sentiments et, à force de les cacher aux autres, on finit par se les cacher à soi-même.
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La gravité du péché dépend de l'insondable malice du coeur, et les êtres finis ne peuvent la connaître sans l'aide de la révélation.
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Chaque homme a son point de vue, qui défère selon les moments. L’esprit de la loi serait donc le résultat de la bonne ou de la mauvaise logique d’un juge, d’une assimilation facile ou pénible, il dépendrait de la violence de ses passions, de sa faiblesse quand il est malade, de ses relations avec la personne lésée, de toutes les causes minimes qui changent l’aspect d’un objet selon les fluctuations de l’âme humaine. […]
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Les attentats contre la personne sont une autre sorte de délits que les attentats contre les biens. Les premiers doivent être incontestablement punis de peines corporelles : ni les grands ni les riches ne doivent pouvoir expier à prix d'argent leurs forfaits contre les faibles et les pauvres ; sinon, la richesse qui, sous la protection des lois, doit être la récompense du travail, devient l'aliment de la tyrannie. Il n'y a plus de liberté dès lors que les lois permettent qu'en certaines circonstances l'homme cesse d'être une personne pour devenir une chose. On voit alors l'homme puissant consacrer toute son activité à tirer des innombrables combinaisons sociales les possibilités les plus favorables que lui offre la loi.
C'est ainsi qu'il découvre le secret de changer comme par magie les citoyens en bêtes de somme...
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De tout ce qui a été exposé ci-dessus on peut tirer une règle générale fort utile, mais peu conforme à l'usga, ce législateur ordinaire des nations : Pour que n'importe quelle peine ne soit pas un acte de violence exercé par un seul ou par plusieurs contre un citoyen, elle doit absolument être publique, prompte, nécessaire, la moins sévère possible dan les circonstances données, proportionnée au délit et déterminée par la loi.
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