« De nouveau, elle se demandait sans cesse si, avec les fanons graisseux que sa mère avait dans le cou, il serait plus difficile de l’étrangler. »
Premier personnage, Elsie.
Elsie est très.. laide. " Elle( sa mère) se demandait s’il arrivait à Elsie de penser qu’elle avait eu de la chance d’être venue au monde, et qu'elle n’ait pas voulu se faire avorter. L’accouchement avait été épouvantable , comme si Elsie savait déjà que la vie ne méritait peut être pas d’être vécue. Dorothy croyait parfois détecter un air de gratitude dans ce sombre visage tordu. "
Deuxième personnage: Stan:
"Il y avait dans le bus cette pauvre conne laide comme un pou. Elle ne le lâchait pas des yeux comme si elle s’attendait à ce qu’il engage la conversation. Pour lui clouer le bec, il lui avait lancé qu’il sortait tout juste de taule où on l’avait enfermé pour meurtre. Elle avait tellement besoin de parler qu’elle lui confia qu’il lui arrivait de vouloir tuer sa mère."
Un boulot pour Stan? Non, une rencontre.
J’avais beaucoup aimé le roman de cet écrivain anglais, diplomate , qui a commencé à écrire très tard, intitulé Tout va très bien.
Là.. j’étais un brin inquiète au départ, malgré les premières pages qui décrivent ce qu’éprouve la mère d’Elsie , s’apprêtant à recevoir sa fille.Bêtise et férocité ordinaires , humour noir, et petites notes bien..anglaises.
Mais qu’allait-il nous faire de ces deux personnages?
Et bien.. on retrouve tout au long du roman ces petites réflexions désabusées , ce don de l’observation, cette tendresse pour ceux qui n’ont pas de chance.
Il en fait simplement deux êtres qui vont tant bien que mal réussir à s’apporter de quoi continuer le chemin , chacun de leur côté, un peu moins malheureux ,et c'est déjà beaucoup. Un feel good novel sans sentimentalisme aucun , bien au contraire, et vu le nombre de livres que je lis qui ne contribuent guère à remonter le moral, ce roman ( qui est en fait le premier de Charles Chadwick), sans en avoir l’air, par petites réflexions ça et là, très peu appuyées, a encore contribué à augmenter ma sympathie pour cet auteur.
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J'ai bien conscience que vouloir faire monter la " cote" de Mr Chadwick va être une tâche insurmontable..
Pavé anglais:):)
J'ai cherché des critiques de ce livre, même anglophones, et, jusqu'à présent,sauf quelques unes, un même son de cloche: boring!! Beaucoup se sont arrêtés très vite, d'ailleurs , sous prétexte qu'il ne se passait rien.. Dans les romans de Jane Austen, par exemple, il ne se passe pas grand chose non plus.. et pourtant!
Voici donc l'histoire de Tom Ripple, un anglais très.. ordinaire, marié, deux enfants, un boulot qui l'ennuie, une épouse un peu moins ordinaire, socialement beaucoup plus engagée que lui , enfin, où il lui convient de l'être, le livre débute dans les années 70.
Non, je recommence, en fait ce n'est pas vraiment l'histoire de Tom Ripple. Son histoire, le déroulement de sa vie, les quelques évènements marquants, tant sur le plan personnel que plus général, on en entendra parler bien sûr. Mais par bribes, souvenirs dispersés ça et là , associations d'idées , digressions diverses.
Car, un jour, Tom Ripple a commencé à écrire les pensées qui lui traversaient l'esprit, et au fil du temps, avec des interruptions d'ailleurs, il ne s'est jamais vraiment arrêté.
Ce n'est donc pas son histoire, qui n'a d'ailleurs pas grand intérêt, mais plutôt la façon dont il voit les choses. Et c'est très différent.. et irracontable.
C'est le premier roman d'un auteur de plus de 70 ans qui explique avoir mis plus de 20 ans à l'écrire. Ce détail est intéressant car , dans ce flux de pensées, on distingue très bien l'évolution du personnage, mais aussi de l'écrivain.
Au début, Tom Ripple est légèrement agaçant , on a vraiment envie de lui dire de se bouger un peu plus. Très vite, on s'aperçoit que ce n'est pas la peine de le lui dire, il en est parfaitement conscient, on en découvrira quelques raisons beaucoup plus tard dans le récit. Et .. au bout de quelques chapitres, on souhaite qu'il ne change surtout pas!
C'est un livre plein de tendresse, d'empathie, très souvent drôle , même si sur le fond assez tragique,plein de dérision et surtout d'auto-dérision . Très anglais dans la pudeur même si cette même pudeur m'a quelquefois fait penser à certains romans de l'américain Wallace Stegner.
Never complain..
Je ne me suis pas ennuyée une minute, et , pire, j'aurais volontiers lu mille pages supplémentaires sur les voisins et la famille de ce fameux Tom Ripple, enfin surtout sur la façon dont lui, les voit, les décrit, imagine , sur ce qu'il fait ou bien souvent ne fait pas, et pourquoi il ne le fait pas..
Et j'attends avec impatience la traduction du deuxième roman de cet auteur si surprenant.
En citation, le début...et si vous ne parvenez pas à dépasser la troisième ligne , oubliez! Car tout est - à peu près-comme cela.
Moi qui ai beaucoup de mal avec les opinions arrêtées, le " c'est comme ça et c'est pas autrement" et suis toujours attirée par les digressions continuelles ( ah? mais si? peut-être que quand même?oui, mais à côté de cela? etc..), j'ai vraiment beaucoup aimé.
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Le thème de la laideur physique, de la laideur des actes aussi.
Un roman aux personnages très intrigants et attachants.
Malgré une belle écriture j'ai senti des longueurs, et la forme d'une nouvelle aurait peut-être mieux convenu au récit.
(lu 2014)
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Un livre surprenant et très agréable à lire que j'ai dévoré tant je voulais savoir où cela menait
Comme quoi, la vie offre parfois des moments de douceur à des personnes que la vie malmène méchamment.
Pas encore 250 caractères ?? bah non...
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