J'ai bien conscience que vouloir faire monter la " cote" de Mr Chadwick va être une tâche insurmontable..
Pavé anglais:):)
J'ai cherché des critiques de ce livre, même anglophones, et, jusqu'à présent,sauf quelques unes, un même son de cloche: boring!! Beaucoup se sont arrêtés très vite, d'ailleurs , sous prétexte qu'il ne se passait rien.. Dans les romans de
Jane Austen, par exemple, il ne se passe pas grand chose non plus.. et pourtant!
Voici donc l'histoire de Tom Ripple, un anglais très.. ordinaire, marié, deux enfants, un boulot qui l'ennuie, une épouse un peu moins ordinaire, socialement beaucoup plus engagée que lui , enfin, où il lui convient de l'être, le livre débute dans les années 70.
Non, je recommence, en fait ce n'est pas vraiment l'histoire de Tom Ripple. Son histoire, le déroulement de sa vie, les quelques évènements marquants, tant sur le plan personnel que plus général, on en entendra parler bien sûr. Mais par bribes, souvenirs dispersés ça et là , associations d'idées , digressions diverses.
Car, un jour, Tom Ripple a commencé à écrire les pensées qui lui traversaient l'esprit, et au fil du temps, avec des interruptions d'ailleurs, il ne s'est jamais vraiment arrêté.
Ce n'est donc pas son histoire, qui n'a d'ailleurs pas grand intérêt, mais plutôt la façon dont il voit les choses. Et c'est très différent.. et irracontable.
C'est le premier roman d'un auteur de plus de 70 ans qui explique avoir mis plus de 20 ans à l'écrire. Ce détail est intéressant car , dans ce flux de pensées, on distingue très bien l'évolution du personnage, mais aussi de l'écrivain.
Au début, Tom Ripple est légèrement agaçant , on a vraiment envie de lui dire de se bouger un peu plus. Très vite, on s'aperçoit que ce n'est pas la peine de le lui dire, il en est parfaitement conscient, on en découvrira quelques raisons beaucoup plus tard dans le récit. Et .. au bout de quelques chapitres, on souhaite qu'il ne change surtout pas!
C'est un livre plein de tendresse, d'empathie, très souvent drôle , même si sur le fond assez tragique,plein de dérision et surtout d'auto-dérision . Très anglais dans la pudeur même si cette même pudeur m'a quelquefois fait penser à certains romans de l'américain
Wallace Stegner.
Never complain..
Je ne me suis pas ennuyée une minute, et , pire, j'aurais volontiers lu mille pages supplémentaires sur les voisins et la famille de ce fameux Tom Ripple, enfin surtout sur la façon dont lui, les voit, les décrit, imagine , sur ce qu'il fait ou bien souvent ne fait pas, et pourquoi il ne le fait pas..
Et j'attends avec impatience la traduction du deuxième roman de cet auteur si surprenant.
En citation, le début...et si vous ne parvenez pas à dépasser la troisième ligne , oubliez! Car tout est - à peu près-comme cela.
Moi qui ai beaucoup de mal avec les opinions arrêtées, le " c'est comme ça et c'est pas autrement" et suis toujours attirée par les digressions continuelles ( ah? mais si? peut-être que quand même?oui, mais à côté de cela? etc..), j'ai vraiment beaucoup aimé.