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Citations de Christian Cogné (12)


1963 : Il avait neuf ans. Il devait entrer en CM2 mais une assistante sociale en décida autrement.
On lui prescrivit un séjour dans l'école du plein air qui par son fonctionnement s'apparentait à une maison de correction.

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« … l’essentiel, c’est que l’apprenant soit OCCUPE. Occupé à quoi ? Vous sortez de la question. » Quitte à sortir de la question définitivement, et à passer pour un illuminé, je mettrais davantage en avant une phénoménologie de l’enseignement qui accorderait une place à la perception. Non plus une pédagogie à l’ancienne, mais une « poétique » de la traversée pédagogique. Et quitte à provoquer la foudre de l’institution ou son incompréhension, j’ajouterais en franc-tireur que je ne me sens pas prof : je suis un auto-stoppeur entre les murs, l’essentiel étant de savoir conjuguer « je tends le pouce » à toutes les personnes au présent de l’indicatif. A la première personne du pluriel, on retient son souffle, on embarque, on traverse… Sinon rien. Le cours n’a servi à rien. Enseigner est un voyage… une discipline de la traversée. L’élève capte l’enjeu de celle-ci après coup quand son prof est devenu ce passeur dont il n’a plus besoin.
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Un soleil radieux succéda à l’averse en début d’après-midi, son déclin embrasa le bois de Vincennes. Une ligne de feu où j’imaginai tous les métaux qui la composait entrant en fusion et se refroidissant pour donner au petit matin un alliage résistant : un prof de lycée professionnel.
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Au credo « j’achète donc je suis » se substituait un « j’te dépouille donc tu n’es plus »
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Aujourd'hui l'école est en mutation. L'élève ne respecte plus l'enseignant comme autrefois, il lui manque souvent de respect. En LP, il vient quelquefois pour en découdre avec le prof qui représente l'institution. Le paradoxe est qu'il réclame de nous une autorité qu'il s'évertue à battre en brèche à la moindre occasion. Les profs ne sont guère plus estimés par leur hiérarchie. Les parents ne les respectent pas davantage : "Ah ! les profs, quand ils ne sont pas en grève, ils sont en vacances", et déchargent sur leur dos une part essentielle de l'éducation qu'ils ne peuvent plus assumer eux-mêmes. Peu suivis, peu écoutés, ils doivent transmettre des savoirs qui ne s'appuient sur aucun modèle fiable. La société est en perpétuel changement, les modèles d'origine s'effilochent, la technologie a transformé la matière et la manière de penser. La lenteur nécessaire au processus d'apprentissage, la réflexion, l'intériorisation ne sont plus des vertus nécessaires à l'épanouissement de l'individu. La société vise le plaisir immédiat, et l'école avec elle s'est dissoute dans un bruit assourdissant qui laisse peu de place à la poésie et à la rêverie. (La poésie n'est plus qu'une fantaisie pour rêveur alors qu'elle est un instrument de la conquête du Réel. C'est notre réalité qui n'est plus réelle, si je puis m'exprimer ainsi...) Résister à ce bruit, c'est risquer de fermer l'école au monde moderne ; y consentir, c'est ouvrir le lycée aux philistins, comme l'écrivait Friedrich Nietzsche, et aux marchands de logiciels destinés à faire de l'enseignant un cyberprof affranchi de toute responsabilité morale et éducative. Des mots comme objectifs, compétences... montrent déjà à quel point le monde de l'entreprise a pénétré l'esprit des pédagogues. En LP particulièrement, la pédagogie de l'insertion a remplacé la pédagogie de l'émancipation, c'est un déni des classes populaires destinées à régresser sur le plan culturel. La professionnalisation ne sert à rien sans la culture qui permet de faire des choix. Elle seule facilite la formation d'un être libre, conscient des enjeux d'une société. Fabriquer des prolétaires acculturés nous conduit à lever le rideau sur les prochains spectacles pyrotechniques dans les cités.
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C’était mieux que de brandir le règlement intérieur de l’établissement : « tu ne tueras pas ! » Non, cela n’y figurait même pas.
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Dans la vie, on perd plus souvent pied, on perd le fil, des histoires se succèdent les unes aux autres, on oublie de mettre un point final faute d’avoir su saisir un commencement. Cet exemple exprimerait alors d’une façon plus générale l’impermanence des rapports profs-élèves, limités au temps d’une année scolaire. L’éternel recommencement, l’éternelle frustration du début de l’année lorsque nous comprenons que nous avons vieilli et que notre public, lui, est resté adolescent. Que peut-on hors de ce carcan temporel ? Comment empêcher que les plus démunis ne soient broyés dès la sortie de l’école ?
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Sur la quinzaine de toiles que peignit Petru, on observait le précipice, en maraude au milieu des arbres, sinueux entre les collines, en attente de piéger un promeneur étourdi. Un motif qui n’était pas le sujet de la composition. D’ailleurs, il n’y avait pas de sujet. L’ensemble tenait davantage de l’allégorie. D’une blessure originelle. Avec des variantes selon les lieux et la lumière.
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Avant de nous séparer, il ajouta en souriant : "Mais vous savez, je n'ai pas triomphé du Minotaure..." Je ne répondis pas. Il me semblait qu'il ne disait pas la vérité. Il croyait le contraire. Vanité de la jeunesse ! Au demeurant on ne triomphe jamais du Minotaure, on peut seulement le transformer en se transformant soi-même. Le prof aux tempes grisonnantes en savait quelque chose...
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Peut-être n'y a-t-il que dans les films ou les romans que les histoires sont linéaires, que le héros s'attache, s'attelle à son projet jusqu'au bout. Dans la vie, on perd plus souvent pied, on perd le fil, des histoires se succèdent les unes aux autres, on oublie de mettre un point final faute d'avoir su saisir un commencement.
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"Il y a toujours quelque chose d'invisible dans le visible du paysage. C'est à toi de le trouver"
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Il était à la fois rêveur et lucide, surtout dans sa façon de parler, d'une sombre élégance : "On peut tuer en toute impunité femmes et enfants au chlore, au gaz sarin, l'humanité n'est plus à l'ordre du jour" proclamait-il.
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