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Citations de Christophe Grossi (43)


À cet instant précis, si ses phrases primitives paraissent si naturelles c’est peut-être parce qu’il est à un âge (5 ans)où il n’est pas encore inhibé par l’école, ses parents, le reste du monde : les conventions, le dehors. Il est sans formation, sans blocages, sans complexes.
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207. Mi ricordo
De ceux qui vivaient au milieu des vignes, au
bord d'un lac, à la campagne, dans la forêt,
près d'un ruisseau, peu importe.

http://wp.me/p5DYAB-1hQ
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1. Mi rocordo
que quelqu'un a parlé dans l'obscurité,
quelqu'un a parlé, dans le noir quelqu'un vient
de dire Oublie.
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59. Mi ricordi
d'accolades tap tap tap dans le dos, puis, dès
la frontière franchie, de bras qui se lèvent, de
mains qui s'agitent : adieu.

http://wp.me/p5DYAB-10O
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Pousser la porte d’une librairie, saluer ses gens, remettre en place un livre égaré, attendre qu’on vienne vous chercher, découvrir un texte qu’on ne connaissait pas encore, ...
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22. Mi ricordo
que le narrateur de sa propre histoire est souvent un faussaire qui s’ignore.
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Nous passons à proximité de Vannes et de Lorient.
Avant Quimper je bifurque à droite. Ce soir nous dormirons à Bénodet au bord de l’océan. Pas question de rater ça, la balade sur la grève, le restaurant de poissons et fruits de mer avec vue sur le port, de nuit. Le serveur est bourru, il me met mal à l’aise. À côté de nous une femme brosse avec régularité ses longs cheveux lisses en prenant une drôle de pose. Elle porte en elle la mélancolie de ceux qui ont trop regardé les tableaux de Hopper.
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Comme au premier jour le plaisir est intact alors que je ne suis pourtant jamais venu ici – sans doute parce que cet endroit me ramène à l’originel. Pousser la porte d’une librairie, saluer ses gens, remettre en place un livre égaré, attendre qu’on vienne vous chercher, découvrir un texte qu’on ne connaissait pas encore, se présenter, écouter le/la libraire, se reconnaître un peu dans leurs gestes et les mots qu’ils utilisent, se mettre à parler aussi, gagner l’échange et la confiance, montrer le catalogue, Lagarce oui bien sûr, comment ne pas, impossible de, mais Dimitriádis aussi et Ravey, Malone ?, causer théâtre, écriture, tournée, chiffres, commerce : ce plaisir-là, ce quelque chose qui se passe une fois encore, je ne sais pas pourquoi mais il me rassure et me fait me dire de manière un peu trop affectée sans doute : voilà ce que nous sommes. ferme « va-t’en va-t’en c’est mieux pour tout le monde »
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Nous autres dans la corderie nous sommes des corps de bord d’océan qui samplons ou jouons du piano, qui marchons en crabe et notre mélodie est répétitive. Si nous cherchons le murmure des errants ou la tension qui se dégage d’un corps qui tremble de vivre, nous croyons aussi au mélange des genres : sacrés profanes, nous connaissons depuis longtemps nos paradoxes. Aussi écoutons-nous des symphonies drum’n’bass à faire trembler les filins, des requiem métalliques et des stabat mater à râper la corde.
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89. Mi ricordo
du couteau planté dans le fauteuil du maître
d'école.
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Le type regarde les pneus comme il regarderait mes chaussures si j’étais à pied.
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323. Mi ricordo

quand ont été institués dans l'usine Fiat des tribunaux où siégeaient des dirigeants et des contremaîtres.

324. Mi ricordo
qu'au moment où cet acteur commença à imaginer qu'il portait en lui tout le Néoréalisme, on venait juste de passer aux comédies.

325. Mi ricordo
que sa famille idéale tient dans une photographie en noir et blanc : un père penché qui fume et une mère qui (se) défile.

326. Mi ricordo
qu'elle ne jetait pas de sorts, ne mangeait ni cafards ni rats ni épluchures pourries et encore moins de toiles d'araignées.

327. Mi ricordo
que chacun de ses gestes était comme un salut au dehors (fermer un livre, la main, les yeux, les rideaux, les parenthèses).

328. Mi ricordo
qu'il la croisait partout : elle tenait un poste à souder, une trousse de secours bourrée à craquer, un balai hirsute).

329. Mi ricordo
de ceux qui ont attendu l'aube sans avoir jamais cherché à savoir ce que l'autre avait fait ou pas pendant la guerre civile.

330. Mi ricordo
que se côtoyaient dans les bordels le gratin de la politique locale, la presse turinoise et l'élite de l'édition italienne.

331. Mi ricordo
que les structures, celles qui avaient rendu le fascisme possible, sont restées en place après la mort de Mussolini.

332. Mi ricordo
de ceux qui sont partis travailler dans les mines, en Lorraine ou au Luxembourg.

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D’un coup je suis revenu dans l’enfance au moment où plonger dans le cinéma en ouvrant la porte d’un livre est devenu un luxe.
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C’est encore un départ dans le petit matin. C’est encore un pare-brise embué et le soleil brûle des yeux pas tout à fait préparés. C’est déjà se dire au revoir en jetant la valise dans le coffre à côté des derniers catalogues bleus. C’est le baiser du prends bien soin de toi on se voit demain soir. C’est le regard de parents qui viennent de rencontrer le nouvel amoureux de leur fille. Ce sont des regards souriants et leur main levée dans le jour qui ouvre un œil. C’est le regard de qui vous aime et vous suit les yeux fermés, la même intensité.
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Dans le métro mes pensées ainsi que les mouvements des autres s’en vont ensemble dans un fondu enchaîné. Je deviens le héros très discret d’une cité au regard de saoule qui, après avoir été traversée, renversée, secouée, reprend son souffle en soupirant. Comme muette après son étreinte avec les éléments, toute la ville-corps, cours et toits, cœur et cou, rues et jardins, veines et mains, me laisse à mes errances et à mes respirations folles.
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Je reprends la route, m’arrête un peu plus loin au bord de la nationale sur un parking faisant face au bar La Sirène pour fumer une clope et appeler F. Je repars. Soudain je regarde l’heure. Il s’est passé deux heures depuis cette pause qui ne m’a pas pris plus de dix minutes et surtout je me rends compte que je n’ai pas avancé d’un pouce – comme s’il y avait eu à un moment donné une absence, un trou noir dans le jour, deux heures que j’aurais vécues ailleurs.
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103. Mi ricordo
Des ruraux qui pestaient quand on leur
parlait de miracle industriel

http://wp.me/p5DYAB-18R
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Pourtant il revient ce désir d’être là sans y être, de pouvoir disparaître sans laisser de traces, sans faire de mal non plus
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Un parasol, qui s’est soudain pris pour un javelot, est passé à quelques centimètres de ma tempe.
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J’ai beau ne pas lui en vouloir à cette porte, c’est pourtant elle qui m’empêche d’aller plus loin.
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