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EAN : 9782814504936
publie.net (01/01/1900)
4.36/5   7 notes
Résumé :
D’abord, un road-movie. Dérives et virées, ainsi sont intitulés les chapitres. Avec de la musique, Bashung ou Noir Désir dans le poste, ou ce qu’on entend à la radio, au fil des autoroutes et des péages. Et puis les villes. Pendant un an de sa vie, le narrateur aura à se rendre région après région, dans chaque région les principales villes, et dans chaque ville les principales librairies. Alors ce sont deux aventures qui se superposent : chaque maison d’édition a se... >Voir plus
Que lire après Va-t-en va-t-en c'est mieux pour tout le mondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Partir sans hasard, besace d'incertitudes. Essentiel, sociologique, intime « Va-t'en, va-t'en, c'est mieux pour tout le monde » est une échappée manichéenne. Christophe Grossi en l'occurrence le narrateur, dévoile chaque jour le tracé de ses heures. Asphalte dévorante et imprévisible sur les routes de France. Ce récit est aussi une échappée intérieure. Détournant les distances, tel un pêcheur glissant son filet sous les eaux, mailles émancipatrices, les mouvements de la vie, ses interrogations, ses doutes et écueils sont pris au piège. Remontées des eaux, kilomètres carnivores, Christophe Grossi démêle les noeuds. Observe. Les champs intérieurs, les rencontres professionnelles, libraires attentifs, réceptifs, doués de cette indépendance. Christophe Grossi est là. Sur le seuil de chaque étape, pas de côté, l'écologie de la littérature dans ses bras, porteur de raison et d'authenticité et de glorification du travail. Dire, prouver aux frileux la formidable opportunité d'une visite, Babel littéraire. Détourner le Rocher de Sisyphe, prouver l'importance du fragile, du moins, et du summum éditorial, signature d'indépendance. Mais voilà, Christophe Grossi est romantique, en proie aux tourments, ses écarts sur les routes, figés par de splendides photographies de Nathalie Jungerman signent la dualité dévorante. Des rencontres riches, piliers, librairies, fronton d'hospitalité, d'autres aux diktats avérés. Des ombres sur les bords de route, autant de rappels des mains aimées et dont chaque volupté est nostalgie. Des sourires effacés, lignes blanches en continue, disparues. Ce temps de route, de destinée initiatique, sont porteurs car empreints d'épreuves. Ce récit où la croisée des chemins est un but pour Christophe Grossi est touchant car sincère. Diffuser un livre, donner à voir, sentir, aimer, plus qu'un challenge c'est une conviction absolue. Ne pas flancher sous la folie d'un système qui est certes le géant mais le pauvre des coeurs et du réel littéraire. « Va-t'en, va-t'en, c'est mieux pour tout le monde » est un cri de guerre (pacifique). Un écrin de tendresse et de foi en l'homme et en la vie. Une vocation révélée. Publié par les Editions Publie.Net.
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Les trajets, entrecoupés de retour à la femme, la première puis l'autre, et au bureau là où il est si mal, de l'ancien libraire, de ville en ville, de libraire en libraire, avec le plaisir, ou la fatigue à en perdre conscience de lui-même, de la route... les erreurs de trajets, les amis dans les villes et les repas,... les hôtels solitaires avec les voyageurs de commerce, et les repas minables,... les rencontres chaleureuses, surprenantes ou mornes, les liens par téléphone ou sms avec les puis la femme, les musiques (et je les recherchais sur you-tube pour accompagner ma lecture), la recherche des « oloés », des endroits pour écrire.
Les villes, et les formules heureuses qui en rendent compte aussi rapidement que la visite qui a produit cette image, souvent un rien cruelles ou au moins caustiques mais en fait les formules à l'emporte-idées s'appliquent surtout aux villes qu'il n'aime guère, pour les autres l'impression se dilue dans le récit du séjour.
L'évolution du personnage aussi, le détachement, et une page qui se
ferme. « va-t-en va-t-en c'est mieux pour tout le monde »
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Comme au premier jour le plaisir est intact alors que je ne suis pourtant jamais venu ici – sans doute parce que cet endroit me ramène à l’originel. Pousser la porte d’une librairie, saluer ses gens, remettre en place un livre égaré, attendre qu’on vienne vous chercher, découvrir un texte qu’on ne connaissait pas encore, se présenter, écouter le/la libraire, se reconnaître un peu dans leurs gestes et les mots qu’ils utilisent, se mettre à parler aussi, gagner l’échange et la confiance, montrer le catalogue, Lagarce oui bien sûr, comment ne pas, impossible de, mais Dimitriádis aussi et Ravey, Malone ?, causer théâtre, écriture, tournée, chiffres, commerce : ce plaisir-là, ce quelque chose qui se passe une fois encore, je ne sais pas pourquoi mais il me rassure et me fait me dire de manière un peu trop affectée sans doute : voilà ce que nous sommes. ferme « va-t’en va-t’en c’est mieux pour tout le monde »
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Nous passons à proximité de Vannes et de Lorient.
Avant Quimper je bifurque à droite. Ce soir nous dormirons à Bénodet au bord de l’océan. Pas question de rater ça, la balade sur la grève, le restaurant de poissons et fruits de mer avec vue sur le port, de nuit. Le serveur est bourru, il me met mal à l’aise. À côté de nous une femme brosse avec régularité ses longs cheveux lisses en prenant une drôle de pose. Elle porte en elle la mélancolie de ceux qui ont trop regardé les tableaux de Hopper.
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C’est encore un départ dans le petit matin. C’est encore un pare-brise embué et le soleil brûle des yeux pas tout à fait préparés. C’est déjà se dire au revoir en jetant la valise dans le coffre à côté des derniers catalogues bleus. C’est le baiser du prends bien soin de toi on se voit demain soir. C’est le regard de parents qui viennent de rencontrer le nouvel amoureux de leur fille. Ce sont des regards souriants et leur main levée dans le jour qui ouvre un œil. C’est le regard de qui vous aime et vous suit les yeux fermés, la même intensité.
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Je reprends la route, m’arrête un peu plus loin au bord de la nationale sur un parking faisant face au bar La Sirène pour fumer une clope et appeler F. Je repars. Soudain je regarde l’heure. Il s’est passé deux heures depuis cette pause qui ne m’a pas pris plus de dix minutes et surtout je me rends compte que je n’ai pas avancé d’un pouce – comme s’il y avait eu à un moment donné une absence, un trou noir dans le jour, deux heures que j’aurais vécues ailleurs.
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Dans le métro mes pensées ainsi que les mouvements des autres s’en vont ensemble dans un fondu enchaîné. Je deviens le héros très discret d’une cité au regard de saoule qui, après avoir été traversée, renversée, secouée, reprend son souffle en soupirant. Comme muette après son étreinte avec les éléments, toute la ville-corps, cours et toits, cœur et cou, rues et jardins, veines et mains, me laisse à mes errances et à mes respirations folles.
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Vidéo de Christophe Grossi
Entretien avec Christophe Grossi
Le web a t-il changé, modifié, voire permis une nouvelle forme d'écriture ? Rencontre avec Christophe Grossi, l'auteur de la revue en ligne « Déboitements ».
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