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Critiques de Christophe Lartas (13)
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Satanachias et Autres Contes

Ce petit recueil, réuni quatre textes, à mi chemin entre le conte et le long poème en prose.



Les influences de l'auteur sont assez évidentes, HP Lovecraft en tête, mais aussi-peut-être- Lautréamont.



Autant dire, que si la plume de Christophe Lartas est plutôt raffinée (les textes sont indéniablement bien écrits), on ne voyage pas au pays de la joie de vivre et des bouquets de roses.



Il émane de ces textes, une certaine noirceur, un nihilisme, qui pourrait lasser le lecteur dans un texte plus long, comme un roman, mais que l'on peut apprécier dans des textes de quelques dizaines de pages.



L'avantage de publications comme ces petits recueils de l'éditeur associatif "La clef d'Argent", et justement de permettre à des auteurs non professionnels ou débutants de s'exprimer, de faire découvrir leurs talent, et Lartas en a, en dehors des circuits éditoriaux aux visées plus commerciales.
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Satanachias et Autres Contes

Ce beau recueil se compose de quatre nouvelles toutes aussi sombres les unes que les autres : Christophe Lartas, auteur indéniablement marqué par l'influence de Lovecraft (mais pas seulement), y décrit avec pessimisme des univers imaginaires où la beauté de la nature a fait place à des mondes ravagés par la calamité de la bêtise humaine. Dans Satanachias, Untel part à la recherche du Diable et trouve le Dieu maudit qui a fait le malheur des hommes ("Ainsi c'est toi qui as créé cette saleté d'Univers ! cette saleté d'espèce humaine ! Toi qui as créé la vie et la mort - et l'immonde toute-puissance de la souffrance et du mal" p.24). Cycle raconte quant à elle l'ignominie du monde. Celle où "Le monde n'était plus du tout tel que nous l'avions connu - et hélas tant aimé ! Le monde n'était plus qu'une ignoble marée montante d'irrationalité malsaine et malveillante nous submergeant de ses vagues de délire tout droit surgies de l'infecte nuit des temps et de nos cauchemars les plus hideux." (p.33). Quant à Marssygnac, il s'agit d'une quête étrange qui finit en queue de poisson. Enfin, Mégalopole est la nouvelle de ce recueil que je préfère. Elle dénonce l'absurdité d'une société superficielle qui ne jure que par ces nouveaux divertissements plus abérrants les uns que les autres (absurdes reality-show, partouzes publiques, course stupéfiante et alcoolique à la défonce...). Dans l'ensemble, le style est noir, très noir. Les mots cinglants. Les descriptions ultra-violentes et les chutes ultra-brutales. Mais je n'en dirai pas plus excepté que l'écriture de Christophe Lartas fait honneur à la poésie : si le chaos et l'horreur sont omniprésents dans ces textes, c'est toujours dans une langue imagée et soutenue (et donc très appréciable) que l'auteur nous entraîne dans ses fictions empoisonnées. Je vous laisse donc le soin de découvrir la plume de ce "poète à l'âme ombrombée par la ténèbre, philosopheur noir, chroniqueur de la Nocturne et hagiographe du Néant." (description des auteurs de la collection NoKhThys par l'éditeur)...



Avec son titre Saturne, Christophe Lartas m'avait déjà emmené très loin. Si j'avais déjà deviné cette profonde noiceur qui est sa marque de fabrique, je n'avais pas ressenti ce que m'ont provoqué ces quelques textes. Autant le nihilisme de Saturne m'avait un peu refroidi. Autant, Satanachias me surprend à adhérer au pessimisme de l'auteur. Aussi déconcertant que ténébreux, ce recueil saura secouer les esprits les plus insouciants...



Pour ne pas bouder son plaisir, on notera également la très chouette illustration de couverture de Fernando Goncalvès-Félix dont j'apprécie particulièrement le coup de crayon...
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Saturne

Saturne est un monstre sanguinaire qui s’est donné pour mission d’exterminer la race humaine. Partout où il passe, tout n’est que mort et désolation : il éclate les cranes, croque les corps, fouille les entrailles, viole les femmes, dévore les nourrissons... Foncièrement nihiliste, cette courte fiction raconte l’histoire d'un homme devenu monstre. Rien n’a plus de sens pour Saturne que la beauté de la nature : ses couleurs, ses paysages, ses plantes, ses animaux... En revanche, l’humanité est pour lui complètement absurde, tout comme les Dieux qu’elle a créé (« Tant qu’il y aura des hommes, il y aura des Dieux » p.20). Saturne rêve d’un monde idéal sans hommes, ni Dieux car il ne craint pas la solitude. Mais qui est-il ? Pourquoi fait-il cela ? Ce monstre qui n’est pas sans évoquer le Dieu romain infanticide, sera t-il le Messie qui sauvera la terre ?



Particulièrement sombre, ce roman laisse une impression étrange : le style poétique aux accents lyriques tranche violemment avec les descriptions brutales des tueries de Saturne. Il faut avouer qu’il est difficile de savoir où Christophe Lartas veut mener son lecteur si l’on ne prête pas attention à sa dédicace faite à Lovecraft : « A Howard Phillips Lovecraft » p.5. Si l’on ne trouve aucune réponse aux questions qui ne manquent de se poser tout au long de cette lecture, on comprend soudainement la singulière cruauté de Saturne au regard de l’oeuvre de Lovecraft. En effet, le père du Mythe de Chtulhu était obsédé par l’insignifiance de l'homme dans l’immensité du cosmos. De la même façon que Lovecraft, Saturne constate que l’homme se prend pour le centre de l’univers alors qu’il n’est qu’un être ridicule. Incapable de comprendre ce qui le dépasse, l’homme a toujours eu recours aux Dieux pour expliquer l'insondable. Le monstre de Christophe Lartas est en quête d’une vérité qui ne peut éclater qu’à l’extinction de l’humanité. Ce récit pourrait au premier abord, passer pour un espèce de délire sans queue ni tête. Pourtant, il est ici donné au lecteur de mieux comprendre l’influence littéraire héritée de Lovecraft. S’il est vrai que certaines scènes et certains dialogues sont d’une violence inouie, Saturne est un brillant hommage rendu à la pensée lovecraftienne. Pour cela mais aussi pour la plume de Christophe Lartas (qui peut évidemment parfois choquer), je recommanderais la lecture de ce petit opuscule au format orginal et très joliment édité par La Clef d’Argent !
Lien : http://livresacentalheure-al..
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Planète des ombres

Lovecraft évoqué sur la quatrième de couverture : argument marketing – écritures radicalement étrangères l’une à l’autre. Le point commun ? La résurgence des Grands Anciens.





Leur règne est désormais assuré. Des tableaux s’enchaînent, montrant l’humanité torturée par des insectoïdes démesurés et dotés d’organes se prêtant aussi bien à la macération qu’à l’éjaculation, à la dissolution qu’au broyage, à l’énucléation qu’à la dissection. Leurs esprits, à l’image des créatures humaines, sournois et fourbes, élaborent des plans tordus pour mener la torture à son plus haut point de douleur. C’en est trop, pour qui souffre déjà suffisamment de la surenchère macabre que nous inflige le divertissement quotidien, et du spectre de la mort dans les dédales infernaux des hôpitaux.





La gratuité de ces tableaux laisse soupçonner un dérangement psychique important dont notre auteur n’est pas la seule victime, puisque nous avons tous été, un jour ou l’autre, demandeurs de torture par procuration. Ainsi que la pornographie ne s’embarrasse pas de scénario pour laisser bite et con se rencontrer, ce petit livre guilleret ne cherche pas à expliquer pourquoi les insectoïdes géants sont venus nous niquer notre race. Implicitement, il faut comprendre que nous l’avons bien mérité. Peter Singer ne doit pas être loin derrière cette idéologie qui, sous prétexte que l’humanité n’a pas été assez gentille avec les insectes et les animaux, mérite d’être tuée par eux comme le feraient des humains. Plutôt que de chercher à poser sur l’humanité un regard neutre, il est de bon ton désormais de l’accuser de tous les maux et de lui faire savoir que la race des fourmis, des termites et des abeilles lui est moralement supérieure – ce qui est ignorer profondément les réalités de la nature, et ignorer que nous en faisons aussi partie. Bien que la plume ne soit pas des plus moribondes, ce livre est un exutoire bien trop puissant pour une âme faible comme la mienne. L’horreur viscérale se transforme ainsi progressivement en apathie. Nos corps sont mous, mais ce n’est pas une raison pour les détester.

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Précis de bile noire, suivi de Saturne (nouve..

Comme son titre le laisse supposer Précis de bile noire suivi de Saturne est un recueil de deux nouvelles de Christophe LARTAS, auteur français aussi discret que son oeuvre semble personnelle.



Précis de bile noire conte l'errance de quatre personnages dans un univers pour lequel ils ne sont absolument pas faits. Ce sont quatre hommes au bord de la folie et en quête d'eux-mêmes dans une société qui n'est ni plus ni moins que la notre. Dédié à Franz KAFKA, le récit prend la forme d'une succession de tableaux oniriques, sombres et satiriques sur l'état de nos sociétés de consommation contemporaines. Si en cela le fond est bel et bien kafkaïen, la forme rappelle quant à elle certains récits de LOVECRAFT.



C'est à Howard Phillips LOVECRAFT justement qu'est dédié le second récit du recueil. Saturne en reprend le genre de prédilection, l'horreur générée par l'incompréhension de l'homme à l'égard de l'univers dans lequel il évolue ; il est aussi un hommage appuyé aux Chants de Maldoror en reprenant la figure du démon qui cause la perte inexorable de l'humanité. Ce faisant l'auteur condamne sans appel la société des hommes à une lente agonie.



Le recueil de Christophe LARTAS est donc un exercice de style où il rend hommage à quelques-unes de ses influences littéraires. On y retrouve les préoccupations sociétales de KAFKA, l'onirisme de LOVECRAFT et la poésie de LAUTREAMONT. Des trois il en retient le pessimisme pour composer deux récits d'une rare noirceur. Pour sa part le lecteur relèvera la richesse du texte et l'originalité de l'approche littéraire. A découvrir !
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Satanachias ; Howard Phillips Lovecraft blo..

Heureuse surprise que ce livre où je renoue avec le fantastique délaissé depuis quelques années grâce à la plume formidable de Lartas, qui serait un mélange de Houellebecq et de Rimbaud. Megalopolis a ma préférence : il m'a fait songer à La Femme des sables de KÔBÔ Abe avec cette frénésie de vouloir à tout prix s'échapper sans savoir que c'est impossible...



Vengeance de la nature, des animaux, des dieux sur les hommes conquérants qui se croient supérieurs, voilà le fil rouge de ce volume qui se lit facilement car les différents histoires que le composent sont courtes.



J'ai également trouvé que certaines histoires pouvaient se (re)lire sur une échelle moins "fantastique" si l'on repositionne les récits sur le niveau contemporain de nos fléaux : la pollution, les OGM, le scandale des abattoirs, les épidémies, etc...



Pour la dernière partie consacrée à Lovecraft dont je ne suis pas une grande adepte, j'ai été moins touchée que pour la première, où j'ai pu m'immergée dans une macabre poésie désenchantée.
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Planète des ombres

De Christophe Lartas, j'avais déjà lu et aimé son "Précis de bile noire suivi de Saturne", à la frontière entre poésie noire et fantastique débridé publié par le même éditeur il y a quelques mois. On retrouve dans le roman "Planète des ombres" l'ambiance cauchemardesque et post-apocalyptique de son précédent livre. "Planète des ombres" se situe plus dans la lignée de Saturne que du Précis de bile noire. L'horreur atteint ici au poétique, au politique et au philosophique.

Dans ce roman, les humains ne sont que des jouets ridicules victimes des Titans qui leur font subir les pires tortures que l'on puisse imaginer (ou plutôt que la plupart des lecteurs n'auraient jamais réussi à imaginer). Le roman est d'une noirceur et d'une violence peu communes et avouons-le, ce n'est pas exactement le cadeau de Noël idéal pour votre grand-mère cardiaque ou votre nièce pré-pubère.

Cependant, et c'est bien là l'essentiel, les qualités littéraires de l'auteur sont indéniables et son talent encore en germe dans son précédent livre éclate ici au grand jour. Lautréamont, Lovecraft, Dante, Sade et Céline : c'est dans cette cour des grands que joue désormais Christophe Lartas, auteur on ne peut plus discret qui suscite la curiosité du lecteur abasourdi par tant de beauté et d'horreur. Je subodore qui si nous lui demandions d'où lui est venue tant d'inventivité dans la débauche de violence, il ne répondrait pas seulement de son imagination mais aussi de l'histoire de l'humanité... car il est bien dit au détour d'une page que les Titans infligent aux hommes ce qu'ils ont eux-mêmes infligé à d'autres créatures durant des millénaires. C'est pour cela que "Planète des ombres" est un roman qui pourra plaire aux amateurs de littérature fantastique mais aussi aux lecteurs amoureux du style, d'originalité, d'inventivité. Ce texte a la portée universelle d'un conte philosophique et d'un grand texte littéraire.

Le roman est composé de trois parties : "L'extermination de l'homo sapiens sapiens", "Ombre et poussière" et enfin "La Mort".

La première partie (une centaine de pages) nous conte par le menu l'horreur de ce que subit l'Homme torturé à grande échelle par les Titans. Le narrateur fait partie de ces humains et raconte avec un certain détachement ce qui leur arrive. La deuxième partie (une centaine de pages également) est beaucoup plus apaisée, nostalgique et philosophique : tout est fini, les hommes se souviennent de leur vie d'avant amèrement gâchée en partie par leur faute. La troisième partie, très courte, propose une échappée et un espoir possible dans une transcendance mystique voire religieuse.

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Planète des ombres

“Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui”. C’est la formule de Swift qui nous revient forcément quand on lit certaines réactions au livre-massue de Lartas. Christophe Lartas est-il un “vrai génie” ? En tout cas cela faisait bien longtemps que l’on avait pas vu une telle puissance littéraire émerger dans un paysage écrasé par le galimatias grasseyant de Galligrasseuil, parmi les atermoiements pseudo-artistiques, les petites litanies des vicissitudes sociétales d’une civilisation repliée sur son parasitisme. Et que penser de la mode pas encore éteinte des feel good books ciblant comme une bonne lessive, un public féminin !

S’il y a un roman contemporain qui m’a marqué c’est celui-ci, moi, lecteur de classiques éprouvés, contempteur de l’absurdité de la production moderne. Un roman qui met notre peau sur la table, qui aborde l’essentiel. La preuve, près de trois ans après sa lecture, j’y repense encore, je n’en ai rien oublié. C’est un signe. Un autre, c’est que l’on en relit certains passages, par hasard, de temps en temps, pour eux-mêmes, pour le plaisir esthétique et le recommencement miraculeux d’une sidération précieuse. En tombant par hasard sur cette page, dans le grand maëlstrom du numérique, j’ai eu un besoin irrépressible de l’évoquer pour essayer de lui rendre hommage. Livre pourtant ignoré de toutes les critiques. Grâces soient rendues à l’éditeur qui a su détecter cette parole parmi les autres, qui a reconnu l’innovation déjà devenue classique et qui est à la recherche d’une autre littérature. Apparemment pas de sensitivity reader sous la lumière crue de l’abat-jour et ça fait du bien.





Bref, Planètes des ombres est le feel bad book, normal qu’il heurte nos petites fiertés d’humanoïdes dégénérés. Il a pris tout naturellement sa place sur les rayonnages aux côtés des scripteurs de la vérité humaine. Sa puissance stylistique, celle de ses tableaux aux multiples cercles dantesques ne se raconte pas, ces tableaux ne peuvent que se lire et se vivre. Ces délires improbables de la torture humaine deviennent pourtant et malheureusement évidents et concrets au fil de la lecture. Ils nous rappellent inconsciemment ce que nous pouvons être, notre condition secrète. Il suffit d’aller jeter un coup d’oeil aux premières pages, en consultation sur le site de l’éditeur, pour s’en rendre compte. Et une fois que vous l’aurez lu, vous ressentirez probablement, vous aussi, le vertige de ce que nous sommes devenus : une errance démesurée sur une pauvre terre de souffrances ininterrompues, et à laquelle ne peut répondre qu’un châtiment, lui aussi tout aussi démesuré, apporté depuis l’autre bout de l’univers. Les titans insectoïdes de Christophe Lartas ne sont que l’écho cauchemardesque, le retour de l’onde de choc de notre propre cruauté, de notre propre monstruosité, la réponse inéluctable à la terrible et traditionnelle barbarie de l’Homme.



Il passe dans son livre les ombres de Kafka, de Lovecraft, de Sade, celle de Céline d’une certaine façon, avec son amertume inconsolable et burlesque. Une fantasy noire, perspective infinie de la douleur. Une synthèse cruelle avec les mots et la conscience de ce nouveau siècle, sous forme d’apologue : la destruction de notre propre planète et la perte sans retour de notre humanité ne peuvent plus être niées. La fin est, elle, beckettienne, des moments d’éternité dans un no man’s land, qui rappellent parfois L’innommable. Voilà ce qu’il pourrait, peut être, demeurer de nous, nous sauver à l’aune de l’éternité. Le seul espoir est peut être dans une stase épurée, un ascétisme, une modestie à jamais dérivante, pour retrouver un peu de notre originelle naïveté. Retour au flux primitif de la matière universelle. Un apaisement, enfin ?
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Azarphaël, Roi du monde - Jean Montésgur

https://lescorpscelestes.fr/azarphael-roi-du-monde-et-jean-montsegur-de-christophe-lartas/
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Azarphaël, Roi du monde - Jean Montésgur

De livre en livre, Christophe Lartas s’impose comme un styliste hors pair. Pour ce quatrième ouvrage aux éditions de l’Abat-Jour, on retrouve son goût du mot juste et des mots précieux, ainsi que sa fidélité à une certaine intransigeance et exigence, à rebrousse-poil des best-sellers actuels.

Le livre se compose de deux novellas, très différentes en apparence mais qui finissent par se rejoindre.



La première s’intitule "Azarphaël, Roi du monde". A la fois ange et démon, prophète et usurpateur, véritable caméléon, Azarphaël a vécu mille vies. Universel, il est de tous les lieux et de toutes les époques et fait voyager le lecteur dans l’espace et dans le temps.

Comme dans "Planète des ombres" paru en 2014 chez le même éditeur, "Azarphaël, Roi du monde" ensorcelle le lecteur par la richesse de son imaginaire fantastique foisonnant, notamment avec ses créatures monstrueuses et ses espèces mutantes.

Avec Christophe Lartas, le lecteur se surprend à se délecter de scènes d’horreur décrivant les tortures les plus raffinées.

"Azarphaël, Roi du monde" saisit par sa radicalité et ses partis pris d’écriture. De longues listes de lieux mais surtout de noms de personnalités. Artistes de tous horizons (dont des écrivains que l’on peut supposer chers au cœur de l’auteur), figures historiques, grands noms du mysticisme se côtoient avec jubilation. La liste impose son rythme poétique et nous emporte dans son tourbillon jusqu’au vertige. Nul besoin de connaître toutes les personnes citées par l’auteur, les sonorités des noms sont à elles seules des portes vers autant d’univers différents.

Le lecteur doit lâcher prise et se laisser bercer, porter par la musique des mots de l’auteur. Pour autant le lecteur n’est pas passif : comme le dit Umberto Eco dans Lector in fabula, le lecteur coopère avec l’auteur en apportant du sens au texte. Sans être un livre difficile d’accès, "Azarphaël, Roi du monde" est un texte qui se mérite.



"Jean Montségur", deuxième novella de l’ouvrage, nous entraîne sur un terrain tout autre, celui de la politique-fiction... à moins que ce ne soit là qu’une fausse piste sur laquelle l’auteur facétieux cherche à nous perdre.

Elle nous conte la fulgurante ascension de Jean Montségur, candidat du parti libéral-libertaire qui accède à la fonction suprême. Qui se cache derrière son masque néo-humaniste ? Son ambition connaît-elle des limites ? Aurait-il basculé dans la folie ?



Ces deux novellas, comme tous les textes de Lartas, sont hantées par la violence des hommes, la vengeance de la nature, le spectre d’une catastrophe et les prémices d’un monde post-apocalyptique.

Une lecture qui procure autant de plaisir esthétique au lecteur sur le moment qu’il marque son esprit pour longtemps.




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Précis de bile noire, suivi de Saturne (nouve..

Les éditions de l'Abat-Jour publient ces jours-ci leur deuxième livre papier. Il s'agit de "Précis de bile noire" suivi de "Saturne" de Christophe Lartas. Certains ont peut-être déjà eu l'occasion d'en lire un extrait dans le dernier numéro de la revue l'Ampoule.

J'ai pu le lire avant tout le monde (je sais, je suis chanceuse) et je peux vous dire que ce texte est bien loin d'être anecdotique et qu'il est empreint d'une grande force poétique en même temps que porteur d'un regard original sur notre monde et d'un style pareil à nul autre.

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Satanachias ; Howard Phillips Lovecraft blo..

Satanachias est un recueil de textes surprenants, sombres, poétiques, parfois nihilistes : des nouvelles philosophiques, écologistes, si bien écrites qu'elles vous remueront physiquement. Et cerise sur le gâteau, la deuxième partie de l'anthologie est un vibrant hommage au maître de Providence et à ses créatures impies. Ces écrits raviront les fans d'Howard Phillips Lovecraft. Avec un style intense et vertigineux, Christophe Lartas se place dans le sillage noir d'Edgar Allan Poe et de Kafka.
Lien : https://www.scifi-universe.c..
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Planète des ombres

Ce roman, exposant une fin du monde faite par des Titans, est divisé en trois parties, "L'extermination de l'homo sapiens sapiens", "Ombre et poussière" et "La Mort". Parties qui vous feront passer de la tuerie que les Hommes subiront, à la nostalgie de leur vie, puis à l'espoir.



Ces trois parties du livre, totalement différentes, auront permis à l'auteur d'adapter son écriture à chaque passage, le rendant plus intense à chaque fois. Des descriptions très détaillées des supplices inffligés avec des noms plus étranges les uns que les autres, amenant à un récit philosophique.



Toute la durée du livre, vous faites partie de l'histoire. Vous faites partie de ces humains qui voient l'horreur et qui regrettent leur vie. L'auteur vous intègre à son histoire avec des pronoms "nous" et "on". Finalement, notre imagination nous permet de vivre la scène, mais surtout de penser "et si c'était vrai?".



Au plus haut de l'horreur et de l'étrange, ce livre l'est dans son histoire et dans sa forme. Mais au-delà? Il nous pose la question de l'importance de l'existence humaine.


Lien : http://teamlitteraire.blogsp..
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