Citations de Claude Larre (24)
Retournement
Mouvement de la Voie
Faiblesse
Son usage
Les Dix mille êtres du monde
Sont le produit de ce qui a
Mais ce qui a
Est produit de ce qui n’a pas
Il n'y a pire malheur que l'insatiabilité
Pire malédiction que le désir de posséder
Connaître autrui est un savoir-faire
Se connaître soi c’est l’illumination
L’emporter sur autrui est la force
L’emporter sur soi c’est la puissance
Se contenter de peu c’est la richesse
Agir puissamment c’est s’accomplir
Conserver ses moyens est durer
Mourir sans périr c’est la Longévité
On regarde mais sans voir on l’appelle Invisible
On écoute sans entendre on l’appelle Inaudible
On cherche à le toucher on l’appelle Impalpable
Voilà trois choses ineffables
Qui confondues font l’Unité
Pour qui se suffit de ce qui suffit, il y aura toujours assez.
C’est en son cœur, et non pas à l’extérieur,
Que l’on trouve la vraie connaissance.
Engageons-nous donc sur la Voie du non savoir.
Souriant, demeurons accueillant à tout ce qui est
Et suspendons l’usage de nos sens.
Méfions-nous, non de la vie, mais de l’avidité.
Laissons être. Aider et présider à la vie,
Là est l’essentiel.
Regardons pour être illuminé, aimons ce qui est faible.
Que de malheurs s’épargnerait-on
Par une vraie connaissance de la vie.
Approfondissant la Vertu en soi-même, on élargit sa puissance,
Car l’Empire se régit comme on règle son cœur.
Connaitre autrui est un savoir faire
Se connaitre soi c'est l'illumination
L'emporter sur autrui est la force
L'emporter sur soi c'est la puissance
Musique et mets choisis
Arrêtent en chemin un quelconque passant
Mais la Voie qui sort d’une bouche humaine
Comme elle paraît fade et sans goût
On a beau regarder elle n’offre pas à voir
On a beau écouter elle n’offre pas à entendre
Oui mais à qui en use elle s’offre inépuisable
Laisser être
Laisser croître
Laisser être ne pas accaparer
Entretenir ne pas assujettir
Présider à la vie ne pas faire mourir
C'est cela la vertu originelle
Je désirais l’enseigner, espérant qu’il deviendrait un saint ; je pensais qu’en tout cas il serait facile de communiquer le principe à qui en possédait déjà les dispositions. L’ayant pris à part, je lui donnais des explications et le surveillais. Au bout de trois jours, il put évacuer (??) le monde (??) de sa conscience (1) : je continuais à le surveiller ; au bout de sept jours, il put en évacuer (??) les choses (?) proches (2) ; je continuais à le surveiller : au bout de neuf jours, il put évacuer (??) sa propre existence (?) (3), il vit une aurore l’illuminer (??) (4). Quand il fut illuminé par l’aurore, il eut la vision unitive (?) (5) ; après avoir eu la vision unitive, il n’eut plus ni passé ni présent ; quand il n’eut plus ni passé ni présent, il entra dans le domaine où il n’y a ni vie ni mort.
Tu as entendu dire que l’on pouvait voler avec des ailes, mais non que l’on puisse voler sans ailes. Tu as entendu dire que l’on peut savoir avec l’intelligence (?), mais non que l’on puisse savoir sans l’intelligence (?).
Honneurs sur honneurs ne rend pas honorable
Il ne faut pas vouloir scintiller comme jade
Non plus que résonner comme pierre musicale
La Voie
Toujours sans nom et sans nature
Malgré son insignifiance
Nul au monde ne peut l’asservir
Si seulement barons et princes savaient la tenir
Les Dix mille êtres viendraient à l’hommage
Ciel et Terre uniraient leur influx
Et descendraient la douce rosée
Le peuple sans qu’on le lui commande
S’ordonnerait de lui-même
Mais on a commencé la taille
On a eu des noms
Et les noms se sont multipliés
Il faudrait arrêter le savoir
Savoir s’arrêter
Ce serait le salut
La Voie dans le monde
Se compare au Fleuve et à l’Océan
Pour les rivières et les ruisseaux
A ce livre, je souhaite des lecteurs simples et honnêtes, ennemis acharnés des idées toutes faites.
[présentation, Claude Larre]
Se laisser conduire par sa nature propre,
C'est cela le Tao ;
Et assumer pleinement cette nature reçue du Ciel,
C'est cela la Vertu.
Quand cette nature fut perdue,
On donna de la valeur à l'Humanité
Et quand le Tao fut perdu, au Respect des devoirs.
Hunanité et Devoirs une fois établis,
Ni le Tao ni sa Vertu ne se retrouvent plus.
Rites et Musique n'étant plus que parade,
La Pureté et le Brut disparaissent.
On détermine le vrai et le faux
Et les Cent familles s'y perdent.
Le grand cas que l'on fait des perles et du jade
Dresse les uns contre les autres les êtres sous le Ciel.
Voilà en quatre points
Ce que produit un siècle de décadence,
Les pratiques d'un monde sur son déclin.
L’homme supérieur initié de la Voie
La pratique de tout son cœur
L’homme ordinaire instruit de la Voie
En prend et en laisse
L’homme inférieur informé de la Voie
Eclate de rire
Sans ce rieur la Voie ne serait pas la Voie
Parvenus à l’extrême du Vide
Fermement ancrés dans la Quiétude
Tandis que Dix mille êtres d’un seul élan éclosent
Nous contemplons le Retour
Les êtres prospèrent à l’envi
Mais chacun fait retour à sa racine
Revenir à sa racine c’est la Quiétude
C’est accomplir son destin
Accomplir son destin c’est cela le Constant
Atteindre le Constant c’est l’Illumination
Ne pas le connaître c’est courir follement au désastre
Atteindre le Constant donne accès à l’Infini
Par l’Infini à l’Universel
Par l’Universel au pouvoir royal
Par la Royauté au Ciel
Et par le Ciel à la Voie
La Voie à la vie qui demeure
Et la fin de votre vie ne sera pas la destruction
Trente rayons se joignent en un moyeu unique
Ce vide dans le char en permet l’usage
D’une motte de glaise on façonne un vase
Ce vide dans le vase en permet l’usage
On ménage des portes et des fenêtres pour une pièce
Ce vide dans la pièce en permet l’usage
L’avoir fait l’avantage
Et non avoir l’usage
« Le Ciel dure et la Terre demeure »
Oui le Ciel Terre dure et demeure
Mais c’est parce qu’il ne vit pas pour lui-même
Qu’il peut jouir d’une vie qui ne finit pas
Le Saint lui
En se mettant à la dernière place
Se retrouve au premier rang
Insoucieux de sa vie
Il se maintient vivant
N’est-ce pas le désintéressement
Qui réalise en lui son accomplissement ?
Quand les dignités ne vont plus au talent
Les gens cessent de s’affronter
Quand les objets rares ne sont plus appréciés
Les gens cessent de dérober
Quand ce qui excite les désirs n’est plus étalé
Les gens ne sont plus troublés dans leur cœur
Les Saints eux
Vidaient les cœurs
Emplissaient les ventres
Endurcissaient les os
Le peuple maintenu sans science et sans désir
Les habiles se gardaient de s’agiter
Œuvrant par le non agir
Rien n’échappait à leur conduite.
Connaître ce qui relève de l'action du ciel et de ce qui relève de l'action de l'homme, telle est la connaissance suprême. Celui qui connaît l'action du ciel vit de la vie du ciel. Celui qui connaît l'action de l'homme, se sert de ce qu'il connaît par son intellect pour alimenter ce que son intellect ne connaît pas. Parvenir au bout des années allouées par le ciel sans être fauché à mi-chemin, c'est atteindre la plénitude de la connaissance.