Suivant la définition d'Hannah Arendt (Les Origines du totalitarisme, 1951), le totalitarisme est la forme de régime politique dont l'idéologie est le principe et la terreur le moyen d'action essentiel.
De même, il ne devine pas forcément que le récit des guerres a parfois été rédigé avec des arrière-pensées de propagande nationale, politique ou idéologique. La Seconde Guerre mondiale, la plus proche et la plus dramatique des guerres qu'aient subi l'Europe et le monde, focalise toutes ces tentatives de falsification, de récupération ou de mythification. Car le sujet n'est pas neutre. L'ampleur des crimes, des souffrances, des destructions alourdit la période d'une charge émotionnelle qui ne peut disparaître avec le temps. L'histoire, alors, n'est plus seulement description et explication des faits passés, mais débat passionnel où la soif de justice des uns se heurte au désir des autres de refouler une culpabilité diffuse ou de conserver leur attachement à des idéologies pourtant définitivement condamnées par la sanglante sanction des faits.