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Critiques de Clément Milian (29)
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Le Triomphant

Elle est la Bête, celle qui massacre sans distinction, hommes, femmes, enfants. Cinq hommes se sont jurés de la tuer. Ils ne sont pas loin de penser qu'il en va du salut de leur âme. Mais les tueries de la guerre de Cent Ans rendent leur mission hasardeuse. Sur le chemin du géant sans visage ils cauchemardent, perdent le sens des réalités...



C'est un conte noir plein de puissance que l'histoire de ces cinq soldats qui poursuivent le Mal (incarné par la Bête) s'interrogent sur Dieu et la folie des guerres. le style de Clément Milian est celui de l'urgence. Les phrases sont courtes, les chapitres aussi pour dire les hommes qui ont la foi, implorent Dieu, les autres qui doutent, ne croient qu'en eux et que la mort ne triomphe pas toujours. Mais si à l'instar de ces guerriers beaucoup souhaitent la fin des conflits, à ne pas en douter, leur persistance montre que la rédemption n'est pas encore à la portée des hommes.
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Planète vide

Patrice, surnommé Papa, est harcelé par ses camarades de classe. Lors d'une énième brimade, il a un mauvais geste et par peur, il s'enfuit avec pour seul bagage, son cartable et son livre sur les étoiles. Planète vide raconte cette errance, cette découverte d'un monde différent, celui des sans-abris, des junkies, les prostituées... Un récit initiatique dans la ville de Paris où le jeune Papa est seul pour prendre des décisions, un monde vide où toutes les rues se ressemblent. Son seul refuge est un livre sur les étoiles qui lui permet de voyager dans l'espace. Un livre noir, court et intense sur les rêves et désillusions d'un jeune garçon au coeur d'une ville avec des zones d'ombre.
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Planète vide

« Planète vide » se présente comme un roman atypique dans la production de la « Série noire ». le livre est d'un format réduit et son auteur, Clément Milian, est resté à ce jour très discret sur la Toile (bio Babelio vide !).

Le roman raconte l'histoire de Patrice, surnommé Papa, un garçon âgé de onze ans élevé par sa mère dans un quartier déclassé d'une ville de banlieue. Sa rentrée au collège se passe mal et il devient vite la cible d'harcèlement et d'humiliations quotidiennes. Papa est un garçon timide, déphasé, qui se sent étranger sur Terre. Il passe de longues heures à dessiner et à regarder les images d'un grand livre sur l'espace. A l'approche de Noël, il se fait coincer par le frère du caïd du quartier qui lui promet de lui casser les dents. En tentant de se sauver, il bouscule son agresseur qui perd l'équilibre et est percuté par une voiture. Paniqué, Papa prend la fuite et pénètre dans le « système-ville », Paris. La capitale va être le lieu de nombreuses rencontres et aventures. Au premier abord, il est déçu, les rues ressemblent à celles de son quartier. Mais bientôt, son imagination va se repaître de l'observation de ces nouveaux décors. Le voilà plongé dans une fugue fiévreuse dans l’arrière-ban de la société parisienne.

« Planète vide » est un conte noir qui se déroule à hauteur d'enfant, avec tendresse et naïveté. le personnage de Papa est attachant et j'ai pris plaisir à suivre ses pas dans ce récit d'aventure et d'apprentissage. Un roman surprenant, qui oscille entre pessimisme et onirisme, qui parvient à captiver dès les premières pages.

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Le Triomphant

Immense coup de cœur.

Bien loin des innombrables cycles de fantasy habituels, l'auteur nous convie en 200 pages et quelques à une traque du Mal absolu, dans la terre, le sang, les tripes, mais aussi dans les pas de ces hommes d'une profondeur aussi juste que touchante.

Beaucoup d'éléments issus du thème fantastiques, justement, et pourtant tout est vrai, tout est plausible, donc tout est vrai. Il y a de La Religion de Tim Willocks ici, mais aussi une poésie digne d'un Mitch Cullin.

Féroce et puissant, et en même temps d'une beauté ciselée à couper le souffle. À lire d'urgence.
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Le Triomphant

De Clément Milian, j'avais adoré Planète vide. J'attendais donc son deuxième roman avec impatience. Et quelle bonne surprise quand j'ai appris que son livre se passerait pendant la guerre de Cent ans. J'ai toujours eu un faible pour les romans historiques et j'adore la littérature médiévale (ah, la chanson de geste, ah ce bon vieux Froissart et ses chroniques).

Le Triomphant est un livre dur, noir, boueux, plein de sang et de furie. C'est aussi cinq hommes qui se donnent pour mission de tuer la Bête, incarnation du mal sur terre. Cinq hommes qui s'interrogent sur la guerre, sur l'intérêt de tuer un ennemi qui leur ressemble plus que le seigneur pour qui ils se battent, sur leur foi aussi. Cinq hommes. Et une femme, témoin de la folie du monde, qui essaie tant bien que mal de faire sa part, elle qui est une survivante.

Le Triomphant, c'est un conte macabre, où l'air, le feu, la terre et l'eau défient les hommes. Où le Bien et le Mal se combattent. Où les soldats sont des pions et les femmes des proies.

Vous ne lirez pas un texte comme celui-ci avant longtemps, croyez-moi, et il serait dommage de passer à côté.
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Un conte parisien violent

A Paris, Salomé, 14 ans, vit dans un appartement avec son père, flic absent, sa mère, hôtesse de l’air qui a disparu depuis plusieurs jours sans donner de nouvelles, et sa sœur amoureuse qui ne s’occupe pas d’elle. Livrée à elle-même, adolescente rebelle, elle sillonne le quartier populaire de Stalingrad avec son skate, développe des amitiés avec les laissés-pour-compte et transporte à l’occasion de la drogue pour Bouledogue, le dealer.



La jeune fille, inquiète pour sa mère qu’elle imagine assassinée par un serial-killer, ne se rend pas compte des dangers qui rodent et des monstres tapis dans l’ombre du tunnel qui ne demandent qu’à sortir.



Détournant les éléments du conte, Clément Mialan nous offre un texte initiatique coup-de-poing, à l’atmosphère rude et bien poisseuse. La jeune Salomé, sorte de boucle d’or contemporaine, envoie du lourd. Garçon manqué, avec l’innocence et la radicalité de la jeunesse, elle frime, insulte, slalome dans cette forêt urbaine peuplée d’ogres et de fantômes. Des junkies, des crackés, des clochards plus vraiment célestes.



Dans ce monde ultra-violent, elle se lie d’amitié avec « Mama », Mamadou, un SDF qui vit sur un banc, espionné par des drones imaginaires. Mamadou est l’allié de Sal, le seul adulte qui semble tenir à elle.



J’ai tout aimé dans ce bouquin. Déjà, cette transposition du conte traditionnel dans un contexte contemporain est parfaitement réussie. Après, le style est super vif et visuel, j’ai eu les lieux en tête, que je connais, et j’ai skaté avec Salomé entre les bagnoles et les corps échoués.



Le personnage de Salomé est très attachant. On vit sa solitude, on voit avant elle les dangers qui planent et l’on aimerait tellement que sa mère revienne et que les membres de sa famille la calcule un peu. Car ce n’est qu’une gamine de 14 ans, malgré son apparente confiance et sa détermination.



On retrouve un peu de Christiane F., de Capucine et Simon Johannin et de Zarca. Du béton crade qui gratte.



Un texte inquiétant et brutal peignant un portrait fin et poignant de la jeune Salomé, que je n’oublierai pas tout de suite. Et bim, coup de cœur !

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Un conte parisien violent

Service de presse.



Exit les châteaux et les forêts, le conte prend possession du milieu urbain ou le bitume est roi. Exit les robes de princesse et autres pantoufles de vair, les jeunes filles portent des Converse, des shorts en jeans et font du skate en slalomant entre les passants. Les ogres consomment du crack et déambulent dans les méandres des passages souterrains de cette place Stalingrad cerclée par la redoutable infrastructure métallique du métro aérien. Nouvelle voix de la collection Fusion aux éditions de l'Atalante, Clément Milian évoque avec Un Conte Parisien Violent cette éternelle histoire de transition entre l'adolescence et le monde des adultes en suivant le parcours de Salomé, figure farouche de la place Stalingrad dont elle a pris possession en évoluant au milieu des sdf et des toxicos. Au sein de cette cour des miracles ponctuée d'éclats d'une violence soudaine, d'amitiés fragiles et incertaines et de cette tension palpable animant les occupants des lieux, on perçoit la solitude et le désarroi d'une gamine livrée à elle-même, cherchant à s'extraire de sa posture d'adolescente avec une quête du sens qu'elle pense trouver en côtoyant ces cabossés de la vie.



A Paris, la canicule estivale n'épargne pas le parvis de la place Stalingrad, refuge des clochards, dealers et autres crackeurs qui ont notamment investi les passages souterrains, spots préférés de Salomé qui slalome avec son skate entre les épaves. A quatorze ans, la jeune fille, que tout le monde surnomme chewing-gum à force de chuter sans jamais se faire mal, préfère trimbaler sa carcasse sur la place plutôt que de rester seul dans l'appartement familial désert. Il faut dire que son père flic fait quelques passages éclairs, entre deux affaires, afin de déposer de l'argent pour les courses, tandis que sa grande sœur vit une intense histoire d'amour. Hôtesse de l'air, la mère de Salomé est aux abonnés absents depuis qu'elle a embarqué pour New-York où sévit un serial-killer qui s'en prend aux femmes. Adolescente au caractère farouche, Salomé se moque bien de cette famille bancale. Ce qui lui importe, c'est qu'elle s'est imposée parmi cette faune locale qu'elle côtoie en se forgeant quelques amitiés improbables avec certains zonards des lieux comme Mamadou, un sdf au caractère versatile. Mais au sein de cet environnement instable, il faut tout de même se méfier de ces monstres mutiques qui zonent dans le secteur. Salomé va l'apprendre à ses dépens.



Bien qu'il ait vécu durant de nombreuses années dans le quartier de Stalingrad, en côtoyant ainsi les toxicomanes et dealers fréquentant les lieux, Clément Milian s'est bien éloigné du récit naturaliste pour s'orienter sur le registre du conte, comme le titre du roman le mentionne d'ailleurs, en s'interdisant ainsi tout type de jugement pour se focaliser sur cette atmosphère fantasmagorique qui imprègne l'ensemble du roman avec des personnages secondaires comme Mama ou le Bouledogue dont les surnoms nous indiquent le rôle qu'ils endossent au sein de la communauté disparate stagnant sur cette place Stalingrad. Un Conte Parisien Violent se concentre donc autour du parcours de Salomé et du désarroi que ressent cette jeune adolescente avec une mère absente et la découverte de la sexualité dont elle perçoit quelques contours avec la relation qu'entretient sa sœur aînée fréquentant un jeune garçon vivant dans un squat voisin. Loin de s'apitoyer sur son sort, Salomé virevolte sur son skate en faisant preuve d'une certaine défiance vis-à-vis des dealers qui souhaiteraient l'employer plus activement afin d'effectuer quelques livraisons à leur clientèle. Si elle n'a rien contre quelques livraisons occasionnelles, Salomé n'entend pas se mettre à la disposition de ces dealers qu'elle n'hésite d'ailleurs pas à invectiver du haut de ses quatorze ans. Et puis il y a cette relation houleuse avec Mama ce sdf qui n'a pas toute sa raison en oubliant parfois les rapports qu'il entretient avec Salomé qui s'inquiète du comportement parfois agressif de celui qu'elle considère comme son unique ami. Afin d'accumuler davantage de tension, le récit se décline autour de brefs chapitres d'une ou deux pages, quand ce ne sont pas une poignée de mots qui servent de liant pour les pages suivantes en se demandant quelle tournure va prendre le drame à venir dont on devine certains aspects que ce soit avec les silhouettes inquiétantes qui squattent les souterrains de la place, la mère de Salomé peut-être promise à un avenir funeste avec ce serial-killer hantant les rues de New-York où elle séjourne sans donner de nouvelle ou bien avec le comportement inquiétant de Mama qui bascule peu à peu dans la folie. On apprécie donc cet univers inquiétant au sein duquel la jeune Salomé évolue ainsi que l'inquiétude qui nous étreint peu à peu dans l'éclat d'un récit brutal et percutant nous coupant le souffle au terme d'une scène finale tourmentée.





Clément Milian : Un Conte Parisien Violent. Editions de l'Atalante/Collection Fusion 2023.



A lire en écoutant : De L'Autre Côté de L'uzine. Album : La Goutte d'Encre. 2017 L'uzine.
Lien : http://www.monromannoiretbie..
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Le Triomphant



Ouvrir ce livre c’est se retrouver propulsé dans une autre époque, le moyen âge sans doute pendant la guerre de cent ans, on atterrit en plein sur le champ de bataille au milieu des combats sauvages qui laissent les régions de France à feu et à sang. L’armée est défaite et cinq hommes décident de poursuivre l’un des leurs surnommé «la Bête» un soldat ultra violent, violeur, qui tue comme il respire sans plus faire la moindre distinction ni parmi ses camarades, ni parmi la population civile, femmes et enfants compris. L’occire est pour eux un acte salvateur nécessaire de bravoure et de rédemption. Nous allons suivre le petit groupe dans sa traque de l’abomination à l’issue incertaine. L’atmosphère est parfaitement rendue on se croirait presque dans un récit d’heroic fantasy tant le récit est épique et notre petit groupe prêt à affronter mille périls. Pourtant le style de l’auteur ne s’embarrasse d’aucune envolée lyrique bien au contraire, il reste centré dans la réalité avec des phrases et des chapitres courts très efficace dans ses descriptions des scènes de barbarie aussi bien que dans celles de la forêt en feu. Peu à peu, nous sommes amené à nous questionner sur le personnage de « La Bête » qui pourrait être l’incarnation du Mal et cela à toutes les époques. Rien ne ressemble plus à un charnier qu’un autre charnier l’époque est aléatoire. Un livre lu d’une traite qui vient toucher en nous notre condition humaine et ce qu’il y a de plus haut que l’homme. Les valeurs des personnages sont bien marquées qu’ils soient ou non croyants, d’ailleurs un des personnages non croyant à pour prénom « Païen », la part réservée à Dieu est importante dans le récit. On a la sensation d’être pris dans une spirale infernale, rien n’arrêtera cette traque, la mort et le sang sont leur quotidien et il est alimenté par des désirs mortifères où la haine s’écoule librement. Un livre original qui dresse un portrait d’une facette inchangée de l’humanité, il y a toujours eu des guerres et il y en aura toujours .Bonne lecture.




Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Planète vide

Au-delà de la couverture magnifique signée GALLIMARD série noire, le résumé en quatrième de couverture est si joliment écrit qu’il est difficile de résister à l’appel de « Planète vide » de Clément MILIAN.

C’est un roman OVNI qui ne ressemble à aucun autre ; il pose sur notre société un regard lucide et poétique à travers les yeux de Patrice Gbemba, surnommé « Papa ». Papa est un gosse noir de 11 ans, presque 12, aimant sa maman et par-dessus tout le dessin et les étoiles.

Ses tribulations parisiennes l’amèneront à rencontrer toutes sortes de personnes et le feront mûrir et grandir.

L’écriture du récit est originale, à la limite du fantastique parfois. Paris y est le centre du monde. Le Paris des monuments et pierres anciennes mais aussi le Paris des marginaux et des sans abris, sombre et glauque.

Les chapitres sont courts, la plume légère malgré un sujet bien lourd.

Papa est terriblement attachant, on a envie de le protéger, de le câliner, de l’encourager… on a hâte de savoir ce qui va lui arriver.

La chute est attendue mais néanmoins belle et porteuse d’espoir.

J’ai adoré !

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Un conte parisien violent

Salomé, 14 ans, vit Place Stalingrad à Paris. C’est l’été, elle zone sur cette place, enchaîne les figures de skate, au milieu des camés, dealers, paumés, et autres clochards. Tous fascinés par cette gamine, qui tombe et se relève. Chewing-gum, c’est son surnom.



Sal est inquiète cet été là. Sa mère, partie à New-York, n’est pas rentrée, laissant sa sœur et son père indifférents…



La colère de Sal gronde, elle frôle les limites, se frotte à tous ces exclus de la société, se prend des baffes. Peu à peu, elle perd pied et ne voit plus le danger …



Écriture minimaliste, phrases punchy, violence qui transperce, Clément Milian nous immerge Place Stalingrab sous cette chape de plomb de cet été parisien. Avec ce roman, on se prend une bonne claque dans la gueule. La vie est violente.



Merci aux éditions L’Atalante et babelio pour l’envoi de ce roman qui m’a sortie de la zone de confort !
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Un conte parisien violent



La place Stalingrad n'est pas un lieu touristique mentionné par les guides vantant les trésors parisiens pour les étrangers passant quelques jours dans la capitale française. La mention serait plutôt pour prévenir les touristes de ne surtout pas s'aventurer dans ce haut-lieu du deal où tous les camés parisiens se donnant rendez-vous pour trouver une dose de crack. Stalingrad a ses codes et surtout sa faune qui espérant trouver le chaland en mesure de payer ou alors à qui l'on fait crédit, acceptant d'être humilié, traîné plus bas que terre, qu'importe tant que la dose est là. Pas vraiment l'environnement idéal pour une ado de 14 ans. Qu'en pense Clément Milian, auteur d' "un conte parisien violent", paru chez l'Atalante dans la collection Fusion.



Salomé n'est pas une ado modèle. A 14 ans, on est rivé sur son portable à compulser les dernières stories. Elle est sur son skate place Stalingrad, à tenir tête à Bouledogue, un dealer de came pour les zombies de la place, épaulé par ses sbires Hub et Akim. Salomé a son appartement qui donne sur la place. Un père flic de passage , stéfani sa mère hôtesse de l'air n'a pas donné signe de vie depuis son départ à New York depuis au moins trois semaines. Salomé est d'autant plus inquiète qu'un tueur en série semble officier en même temps au sein de la grosse pomme. Comment vivre avec cette angoisse montante? Se confier à Mamadou, alias Mama, un zonard avec qui elle se sent en confiance? Oui, mais jusqu'à quand ?



Clément Milian n'use pas du pantone de gris pour chercher la nuance et faire avancer crescendo son récit vers le noir. On y est très vite et c'est tant mieux. Ce conte urbain avec sa petite princesse, un prince complètement azimuté, des monstres, de l'innocence et la dure réalité qui arrive en pleine face au sens propre comme au figuré est un magistral uppercut qui fout KO tant le coup sur la pointe du menton est fort et précis. Le personnage de Sally, que son père comme sa soeur Rose ont vieilli bien trop vite, est ciselé au cordeau par l'auteur. Il la fait côtoyer la lie de la Société et même qu'elle en a conscience, une part d'elle lui dit que c'est là qu'elle doit être au mépris de la raison, voire du danger. Avec des chapitres courts, certains tenant en une phrase, un mot, Clément Milian nous happe avec cette écriture mélangeant le ton actuel avec les codes dogmatiques du conte. Tout y est, transposé, avec la violence incombant à ce lieu hors des images "Emily in Paris". Encore une belle histoire dénichée par la maison d'édition nantaise qui n'en finit pas de nous surprendre...
Lien : http://www.rcv99fm.org
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Un conte parisien violent

Paris, Stalingrad, l’été. La canicule s’abat sur la ville dans un monde qui se rapproche de l’apocalypse écologique. Dans ce quartier cohabitent deux populations que tout oppose et qui ne se fréquentent pas : les riches logés dans les appartements parisiens, au prix du mètre carré exorbitant, et des pauvres qui vivent aux bornes de la société. Seul moment où les deux mondes se rencontrent : quand les enfants jouent dans le parc en bas de chez eux.



Salomé, 14 ans, ère dans les rues avec son skateboard. Entre sa mère qui ne donne pas de nouvelles, son père flic qui ne met plus les pieds à la maison, et sa sœur, Rose, qui passe ses journées dans un squat punk avec son petit ami, la jeune fille est livrée à elle-même. Désœuvrée, elle essaye de récupérer les humains avant qu'ils sombrent de l'autre côté – celui des exclus de la société. Elle se lie d’amitié avec des SDF, traîne avec des dealers de drogues. Malgré son jeune âge, Salomé sait ce qu’elle veut : l’indépendance et la liberté. « Je serais la meuf de personne moi, [....] je serais la meuf de moi-même », affirme-t-elle.



Un conte parisien violent fonctionne comme une fable. Un parcours initiatique pour Salomé, un Alice au pays des merveilles version punks et clodos. Un roman sur la marge, des rebelles qui veulent changer le monde en clamant qu'il n'y a pas d'avenir possible, à celles et ceux qui, prisonniers de la rue, risquent à tout moment de basculer là il n’y plus de retour en arrière possible.



Les personnages n'ont pas de pseudonymes – à quoi bon chercher à cacher son identité quand tout le monde vous connaît dans la rue –, ils ont des surnoms ! Plusieurs surnoms. Voire des diminutifs de surnoms. Salomé est aussi Sal, Sally, mais surtout Chewing-gum, parce qu'elle est élastique et ne se fait jamais mal quand elle tombe de skate. Ici le surnom décrit strictement son porteur : Bouledogue, parce que le personnage est un chien méchant ; Sangsue, parce que c’est un parasite ; Milliard, parce qu’il répond « des milliards » à chaque question. Nommé et nomination se confondent – Rose est toujours vêtue de rose. Ce parti pris n'est pas neutre. Le livre lui-même ne porte pas un titre choc, mais la description exacte de ce qu'il est : « Un conte parisien violent. » Il n’y a pas de filtre, pas de descriptions qui ne correspondront pas au réel. Quand Clément Milian fait surgir le fantastique ou l’horreur, le monstre s'appelle naturellement le monstre.



Le roman se retrouve emporté par son propre quotidien. Clément Milian ne fait jamais son malin, ne joue pas avec le lecteur. Il se prend son roman dans la gueule, au même titre que lui. Comme pour ses deux précédents livres – Planète vide (Gallimard, 2016) et Le Triomphant (Equinox, 2019) –, il propose une narration rêche, débarrassée des détours et des rebondissements, pour ne conserver que la substantifique moelle. C’est puissant.
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Le Triomphant

Je suis un peu déroutée par ce roman et ses courtes phrases. Du roman épuré. Une histoire, une quête, un conte. Du roman noir en littérature blanche. Un olni (Objet littéraire non identifié) pour moi. Il ne m'a pas emporté... mais je le relirai peut-être.
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Le Triomphant

Une très belle métaphore du bien et du mal, adaptable à nos jours

Texte court néanmoins percutant, qui ne laisse pas indifférent

Plume originale
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Le Triomphant

Un roman inclassable ? Une allégorie ? Un conte ?

En tout cas un roman qui ne laisse pas indifférent. Cinq hommes traquent La bête qui détruit, tue tout sur son passage et n’ont qu’une obsession la tuer. En quelques pages, Clément Milian nous entraîne dans cette traque sans nous lâcher. Deuxième roman de cet auteur ce titre est très différent de son premier. Encore un excellent titre des Arènes.

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Planète vide

Comment Paris devient un monde spécial dans les yeux d’un fugueur de onze ans, pour un conte de Noël pas comme les autres.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/07/25/note-de-lecture-planete-vide-clement-milian/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Un conte parisien violent

Sal, Sally, la skateuse, la petite, Gomme, Gamine, et bien d’autres surnoms lui sont attribués. Cette jeune ado de 14 ans, c’est Salomé. Elle traîne à Paris parmi les clochards et les laissés-pour-compte sur la place Stalingrad. C’est l’été et la canicule n’épargne personne. Sal a bien une famille, une sœur, une mère et un père, mais elle se sent mieux entourée des invisibles. Il faut dire que sa famille n’a rien d’enviable. Une sœur qu’elle déteste, un père flic absent et une mère hôtesse de l’air qui semble avoir décidé de ne pas rentrer de New York. Dans ce cas, Sal se sent mieux auprès de ses vrais amis, Mama, Milliard et tous les autres. Mais voilà on ne peut pas tout connaître et surtout pas le passé des autres et leur ressenti. Salomé commence à prendre des risques. Trop ! Sans doute parce qu’elle commence à se faire du souci pour sa mère qui n’est toujours pas rentrée ! Et avec ce serial Killer à New York, la petite se fait des idées. Et son père flic qui ne fait rien. La jeune fille veut se sentir mieux, s’éloigner de ses terreurs et pour cela elle se risque au-delà des limites. Un peu de trafic, des rapprochements inappropriée. Le culot ne fait pas tout et Salomé va s’en rendre compte, peut-être trop tard… Pour connaître l’histoire de cet été à Paris, plongez-vous dans ce roman atypique. Des chapitres courts, des phrases bien choisies, percutantes, des pages parfois avec une seule phrase, un mot. Tout cela apporte une touche particulière à ce roman qui nous happe sans jamais nous relâcher. Une réussite.


Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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Le Triomphant

Voilà une histoire extrêmement noire qui sur un fond de période historique moyenâgeuse s'apparente à un conte. Le style est percutant, les phrases et les paragraphes sont très courts, tout est intense. Pourtant je me suis un peu ennuyé au cours de cette lecture je dois avouer, le rythme finissant par être monotone. Je retiens tout de même l’originalité du style et une fin réussie à mon sens pour rester sur une impression globale positive.
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Planète vide

Polar bref de 144 pages paru en 2016. Il amène les larmes aux yeux c'est l'équivalent du Ballon rouge en polar, le Roi et l'oiseau aussi.

Merci à l'auteur
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Planète vide

Planète vide est un texte à part. Sa taille, déjà, qui diffère du grand format Série noire d'aujourd'hui, mais se rapporte à la Série noire d'antan. Son propos ensuite. C'est un roman noir, c'est vrai, mais c'est surtout un conte initiatique, une longue errance dans Paris, un Paris bien loin de la carte postale, mais tellement plus proche du quotidien, entre Gare du Nord et La Défense.

Son héros, enfin. Un gosse, harcelé, perdu, un peu hors du monde. Qui n'a pour seule bouée de sauvetage qu'un livre sur l'univers. Terriblement seul, même si sa fugue va lui faire croiser toute une galerie de personnages.

C'est un livre dur, surtout parce que le personnage principal n'a que 11 ans, et qu'il n'a pas beaucoup d'espoir dans sa vie. Il ne cherche qu'une chose, grandir sans faire trop de bruit, sans gêner sa mère, parce qu'elle a assez de problèmes comme ça. Un livre dur, parce que ce gosse ne verra pas beaucoup d'empathie dans le regard des adultes, si ce n'est chez des marginaux (prostituées ou punks à chien) eux aussi ignorés par la société.

Un livre remuant à découvrir d'urgence, car vous n'en trouverez pas beaucoup de cet acabit en librairie.
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