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Citations de Clodius Piat (28)


Considérée au point de vue ontologique, la question de la destinée humaine a des abords où il fait clair; et c'est par là qu'il convient d'y entrer. Nous aurons ainsi le double avantage de circonscrire de plus en plus la vraie difficulté et de ruiner sur la route les postes avancés du matérialisme.
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L'enfant observe sans relâche. De plus comme son expérience ne lui suffit pas, c'est un interrogateur intrépide. Il en est comme du jeune philosophe dont parle Platon. «Il ne faisait pas de quartier à son père, et à sa mère, ni à aucun de ceux oui l'écoutent, Il attaque non seulement les hommes, mais en quelque sorte tous les êtres; et je réponds qu'il n'épargnerait aucun barbare, s'il pouvait se procurer un truchement. »
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On trouvera sans doute que ce fait enveloppe une difficulté. Comment se peut-il que mon esprit se dédouble en pensant, que dans un seul et même acte je devienne à la fois spectacle et spectateur? Parler de la sorte, n'est-ce pas nier l'identité du connaissant et du connu, dire par là même que la pensée est impossible? Mais qu'on rapproche autant qu'on voudra l'esprit et les choses, il restera toujours dans tout acte de connaissance une dualité fondamentale, qu'aucun effort ne pourra réduire.
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La liberté s'en est donc allée à vau-l'eau avec les preuves qui la fondaient ; et, cette croyance ruinée, il a fallu changer la notion de la personnalité elle-même. Si la liberté n'est qu'une hallucination intérieure, c'est qu'il n'y a pas de responsabilité, au vieux sens du mot : la personne humaine ne peut être qu'une sorte d'automate conscient. Et voilà déjà une transformation de quelque importance ; mais ce n'est pas la seule.
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Depuis près de quarante ans, notre société présente un caractère assez étrange et qui, à certains égards, est nouveau. On n'y croit plus qu'à l'expérience. Les faits, voilà l'unique autorité qui reste debout. Que se passe-t-il derrière le rideau de représentations qui composent cet univers ? On a renoncé à le chercher, parce qu'on a perdu l'espoir de le découvrir. Aux yeux de la plupart de nos contemporains, le monde est un système de mouvements, rien de plus.
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Il lit les anciens; il lit les modernes; il lit les scolastiques, sans se laisser rebuter par l'aridité de leur langage et la subtilité de leurs discussions; il explore avec une égale avidité les rayons où sont disposés les livres de droit et les oeuvres de controverse. L'impression dominante que lui laisse cette chasse de pan, c'est que l'ordre fait défaut partout, principalement dans le domaine du droit, et que cette confusion générale disparaîtrait comme par enchantement, si l'on avait soin de ramener les choses à quelques « principes ultimes ». Remonter aux « idées simples » : c'est déjà, pour Leibniz, le secret de Tordre, et par là même de la clarté dans la brièveté.
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Vers onze ans, un ami le soustrait à la direction d'un maître pédant et maladroit et l'introduit dans la bibliothèque paternelle où il peut circuler tout à son gré. L'enfant se réjouit de cette indépendance absolue; et, dans la suite, il s'en réjouira plus encore. Le voilà désormais en contact immédiat avec les témoins du passé, débarrassé de la cangue des préjugés ambiants, dans les conditions voulues pour juger par lui-même des hommes et des choses.
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Le propre de la nutrition n'est pas seulement de conserver l'individu ; c'est aussi et principalement de perpétuer l'espèce. Le désir éternel qui meut l'univers du dedans va toujours au meilleur; et le meilleur serait que tous les êtres fussent éternels, comme les sphères et les astres. Mais il y a dans la matière un principe qui s'oppose à cet achèvement des choses. Nous mourons à chaque instant dans nos cheveux, nos dents et nos membres; à la fin, nous mourons tout entiers.
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Notre manière de voir n'est pas exclusive d'ailleurs. Il y a deux camps, à l'heure actuelle : les uns fondent la croyance sur la raison, les autres l'étaient sur la volonté. Nous réunissons ces deux points de vue dans une synthèse supérieure où toutes nos facultés trouvent place dans l'harmonie. Les intellectualistes n'auront pas à se plaindre, car nous prenons nettement parti pour la valeur métaphysique de la connaissance humaine; et les philosophes de "l'action" goûteront peut-être quelque plaisir en voyant leur idée de fond mise à profit. Nous sommes tout ensemble avec Pascal et saint Thomas d'Aquin.
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Il y a dans le monde une foule de personnes à la fois honnêtes et cultivées dont la critique a plus ou moins affaibli les convictions religieuses; c'est pour elles surtout que nous publions cet ouvrage, persuadé qu'il pourra faire tomber quelques uns des obstacles qui s'opposent à leur élan vers la foi.
Aussi ne trouvera-t-on dans ce livre aucune de ces discussions subtiles où l'on se passionnait jadis, et qui n'intéressent guère que la curiosité du philosophe ou celle du théologien. Nous allons tout droit aux "questions vitales"; et nous n'en sortons pas. Le but unique est de les résoudre le plus solidement possible, et dans un langage qui soit accessible à tout le monde.
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Quel est le rapport de l'idée à l'être? On parle sans cesse de l'identité de la pensée et des choses; on y croit de plus en plus : l'idéalisme semble derechef absorber peu à peu le Kantisme. Cette identité, si fortement affirmée, érigée en dogme dans notre société sceptique, a-t-elle des preuves solides à son appui? Ne peut-on pas démontrer que l'être déborde la pensée et même qu'il en est séparable?
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Je sens, mais aussi je comprend.. Quand je considère un triangle donné, il se passe à la fois dans ma conscience deux faits d'ordre différent : je me représente un triangle d'une forme déterminée, avec une certaine grandeur de ses angles et de ses côtés. Mais en même temps je conçois ce c'est que le triangle: je me forme une représentation qui convient à tous les triangles, de quelque espèce et de quelque dimension qu'ils soient. De même, si je produis un acte de volition, ce phénomène se dédouble immédiatement sous le regard de ma conscience. D'une part, je sens l'acte réel et vivant don! je suis cause, qui a une intensité définie, des motifs et des effets également définis. De l'autre, je vois se dégager de cet acte une représentation qui n'enveloppe plus rien de vivant, où ma personnalité ne compte pas, qui n'a plus tel ou tel degré d'énergie, qui s'élève au-dessus des conditions de l'espace et du temps et s'applique à tous les cas du même genre. Cette représentation qui naît avec l'image et la dépasse en extension, qui contient encore les caractères de l'individu et n'en garde plus l'individualité : voilà ce qui s'appelle une idée.
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J'ai cru faire une oeuvre utile, en dégageant du passé aussi bien que du présent un certain groupe de principes qui me paraissent inattaquables, et sur lesquels la morale peut s'édifier à nouveau.
Il m'a semblé d'abord que le bonheur constitue la fin suprême de la vie, qu'il est par là même la seule chose qui puisse donner quelque prix à notre existence. Et, sur ce point initial, tout le monde s'accorde de gré ou de force, d'une manière explicite ou implicite; Kant lui-même n'a pu construire sa immorale qu'en y revenant.
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Notre siècle est une époque d'hypercriticisme. On y remue toutes choses, et le saint et le profane : l'homme n'a peut-être jamais mis tant d'audace à
éprouver la vérité. La morale ne pouvait échapper à cette enquête intrépide. Elle a fini par avoir son tour : voilà plus de soixante-dix ans que Ton discute sur le sens et la valeur des concepts qui la fondent. Qu'a produit ce long et pénible effort ? des ruines surtout. La morale s'est précisée par certains aspects, élargie par d'autres ; mais elle a perdu contact avec ses supports naturels.
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Leibniz fut donc scolastique d'abord, puis cartésien, avant d'être lui-même. C'est comme par un chemin en zigzag qu'il parvint à la découverte de son idée maîtresse. De plus, cette idée fut, pour lui, le résultat d'une incubation qui dura près de vingt ans
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Qui donc devait aboutir plus fatalement que Stuart Mill à la négation de tout autre moi que le sien? C'est lui, je crois, qui a défendu avec le plus de rigueur et d'ingéniosité l'identité du savoir et de la conscience. Et pourtant, lorsqu'il se voit acculé à cette barrière extrême, il proteste, il se récrie, il convertit tout en arme pour éviter l'inévitable.
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La théodicée est-elle possible? Une telle question eût bien étonné des philosophes tels que Descartes, Spinoza et Leibniz.
Elle se pose de nos jours; et même elle s'impose. A l'heure actuelle, les abords du problème divin sont obstrués et l'on n'y peut entrer qu'après déblaiement. Avant de démontrer que Dieu existe, il faut établir que cette démonstration ne dépasse point par son objet les limites de notre connaissance.
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Lés positivistes soutiennent également, pour avoir une doctrine complète, que notre vouloir lui-même, si actif qu'il nous paraisse, ne possède en fait aucune espèce de causalité. Maine de Biran, à leur sens, était pleinement dans l'erreur lorsqu'il présentait l'effort comme le type de l'activité.
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Mais le point où l'indivisibilité de l'esprit s'accuse avec le plus de force, c'est celui précisément où l'on pourrait s'attendre à la voir disparaître : c'est son contraste avec l'infinité des représentations qui se meuvent à chaque instant sous le regard de notre conscience.
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Je voudrais présenter ici la notion traditionnelle du moi, celle que l'on a toujours fondée jusqu'à nos jours sûr les données de là conscience. Et l'on ne s'étonnera pas, sans doute, de me voir commencer par le dedans. Car c'est la partie de nous-mêmes que nous connaissons de la manière la plus directe ; c'est celle également où nous voyons le plus clair. Sur ce point de méthode, les vieux psychologues ont sûrement raison.
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