Je voudrais présenter ici la notion traditionnelle du moi, celle que l'on a toujours fondée jusqu'à nos jours sûr les données de là conscience. Et l'on ne s'étonnera pas, sans doute, de me voir commencer par le dedans. Car c'est la partie de nous-mêmes que nous connaissons de la manière la plus directe ; c'est celle également où nous voyons le plus clair. Sur ce point de méthode, les vieux psychologues ont sûrement raison.
Lés positivistes soutiennent également, pour avoir une doctrine complète, que notre vouloir lui-même, si actif qu'il nous paraisse, ne possède en fait aucune espèce de causalité. Maine de Biran, à leur sens, était pleinement dans l'erreur lorsqu'il présentait l'effort comme le type de l'activité.
Mais le point où l'indivisibilité de l'esprit s'accuse avec le plus de force, c'est celui précisément où l'on pourrait s'attendre à la voir disparaître : c'est son contraste avec l'infinité des représentations qui se meuvent à chaque instant sous le regard de notre conscience.