Comment mettre des mots sur ce que je ressens au fond de moi, alors que je ne le sais pas moi-même ? Il faut qu'on me laisse du temps pour comprendre...
Je ne sais pas pourquoi, j'ai du mal à mettre le mot exact sur ce que je me fais. Pourtant il y en a un, et je le connais. Mais je dis toujours "je fais ça" ou "je me coupe". Je suis incapable de prononcer LE mot précis.
Mais ce soir, je prends le taureau par les cornes et je tape dans un moteur de recherche ce terme que je me refuse à prononcer : automutilation.
Il y a écrivain et écrivain, mon jeune ami, reprit Flamel. Recopier ou écrire des actes de tous les jours n'exige pas énormément de talent. Mais pour les travaux de luxe, pour les beaux manuscrits enluminés, il faut un doigté particulier.

Morgan et Fée Des Bêtises s’engagent dans le
passage secret. Derrière eux, un petit vent frais
balaie la bibliothèque. Quelques feuilles de papier
volettent çà et là. Le mur se referme. La bibliothécaire
n’a rien remarqué.
De l’autre côté, Morgan est aussitôt pris de
vertige. Il est emporté par une spirale lumineuse.
En entrouvrant les yeux, il aperçoit brièvement
une calèche tirée par des chevaux, et des
messieurs portant des hauts-de-forme. Mais la
spirale l’emporte toujours plus loin. Il croit voir
un duel de mousquetaires, mais déjà la vision
s’éloigne. La chute dure longtemps. Morgan a
l’impression de voler dans un nuage de brume
aussi doux que du coton, aussi léger qu’une
aigrette de pissenlit.
Enfin, il ouvre les yeux pour de
bon. Il est allongé dans l’herbe
fraîche d’un pré. Son pantalon
s’est transformé en chausses
blanches. Son blouson de cuir a
été remplacé par un surcot bleu
azur et or. Il a vraiment l’air d’un
écuyer de neuf ans du Moyen Âge.
Fée Des Bêtises est assise près
de lui. Elle ressemble à une princesse
avec sa cotte bleu pâle et son surcot rouge.
Ses cheveux sont remontés en macarons sur ses
oreilles et, sur la tête, elle porte un superbe touret
de soie blanche maintenu par une mentonnière
de dentelle.
Morgan la dévisage. Elle ne ressemble plus du
tout à la clocharde qu’il connaît.
– Tu es si belle et si jeune ! Le nom de Fée te va
comme un gant, maintenant.
Elle rit et le remercie du compliment.
La brume matinale a enveloppé
Les statues de pierre comme des soldats
Le promeneur solitaire que je suis
Vient s'y perdre sur les pas des dieux maudits
Je crois entendre les derniers Gaels
Les guerriers du vent devenus remparts
Pour Mona refuge éternel
Temple sacré du peuple du Savoir
Les rochers ont perdu espoir
Au son honni des cuirasses barbares
La vérité s'est faite Lumière
Seule visible aux regards de ces hommes fiers.
Morgan sort de sa poche son précieux calepin
qui contient les pluriels rigolos et magiques.
Lorsque les mots sont prononcés, ils
s’échappent lettre par lettre pour
former l’expression dans les airs
et ainsi activer les pouvoirs de
Fée Des Bêtises.
– Es-tu prêt, Morgan ?
demande la magicienne.
Elle sourit, puis remonte les manches de sa
vieille redingote tout usée.
L’étrange beauté de l’insecte n’avait rien de naturel, il le comprenait bien. Ses ailes membraneuses et transparentes étaient façonnées dans le métal le plus fin qu’il ait jamais vu. Celui qui l’avait confectionné avait sans nul doute des doigts d’or. Du regard, Saster accompagna la libellule mécanique dans son vol ascensionnel qui l’éloignait de la tombe. À cet instant uniquement, il s’aperçut que la musique s’était tue. La communauté des Fils du vent et les musiciens s’en allaient en silence, disparaissant un à un dans la brume. Prudent, le jeune homme inspecta les alentours. Nulle trace de celui qui avait envoyé l’insecte-espion.
Ah! voyager! Partir au loin, sous d'autres cieux! Vous en rêvez. Vous vous voyez déjà au sommet de la tour Eiffel, au pied des pyramides de Gizeh, sous les cocotiers d'une île paradisiaque du Pacifique, entrain de sympathiser avec les Maoris ou de danser dans un village de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Et pourquoi pas? Changer d'air pour une semaine, un mois, un an… C'est possible, si on s'y prépare bien.
Jamais je n’avais menti à mes parents, même pas pour des niaiseries comme le font la plupart des enfants. J’ai toujours pu leur dire la vérité sans craindre les remontrances, les jugements. Ils m’ont toujours fait pleinement confiance, totalement convaincus que je ne la trahirais jamais. Et pourtant, après seize ans de confiance, je m’apprêtais à leur raconter n’importe quoi, en sachant très bien qu’ils me croiraient, parce qu’ils n’avaient aucun motif de mettre ma parole en doute.
« Pauvre papa ! Il a toujours su qu’un jour un homme viendrait m’enlever à lui. Eh bien, ce vandale est là, dans son salon, il a même bu une de ses bières et s’est assis dans son fauteuil préféré. Et sa petite fille adorée va bientôt lui jeter de la poudre aux yeux afin de filer pour sa première nuit d’amour. »
Pascal. Ce garçon que j’ai tellement désiré. Je voulais lui donner mon amour et, sans le savoir, je flirtais avec la mort. Mes sentiments pour lui sont confus. Certains jours, j’ai envie de l’étrangler et, parfois, j’angoisse terriblement pour lui. Je suis partagée entre la rage et la compassion. Qui aurait pu savoir que Pascal se droguait ? Pas moi, en tout cas. Je n’ai rien vu. Je le désirais trop, sans doute… L’amour est aveugle, dit-on. Et je l’avoue, j’étais aussi très naïve.
Nous ne nous sommes fréquentés que trois mois, avant que je découvre qu’il vendait de la drogue pour s’offrir la moto de ses rêves… un rêve qui l’avait déjà entraîné vers les abîmes. De vendeur, il était rapidement devenu consommateur… et de consommateur, il était devenu… ASSASSIN !