Citations de David Domínguez (34)
Gudrun frappa à la porte en s'éraflant les jointures des doigts sur la surface brute, constellée d'échardes et de poils hérissés. N'étant pas fermée, elle s'ouvrit légèrement. [...]
Lorsque ses yeux s'habituèrent à l'obscurité, elle s'aperçut que la petite pièce n'était qu'une antichambre. L'habitation ( si tant est que l'on pût parler d'une habitation) se prolongeait jusqu'au coeur de la montagne ; un escalier abrupte taillée dans la roche donnait accès aux pièces cachées, situées à un niveau inférieur. Aucune lumière ne filtrait dans le couloir aussi Gudrun s'en approcha et cria vers les ténèbres :
"Je cherche une femme sage ! On m'a dit que je la trouverai ici !"
Dès l'instant où Gudrun se trouva en présence d'Attila, elle éprouva une sensation doublement déplaisante : cet homme l'intimidait autant qu'il la répugnait.[...]
Attila était à l'image de ces sommets et de leurs pentes rocheuses : grand et très massif, il marchait d'un pas lourd, comme s'il voulait que la terre retentisse sous ses pieds aux quatre coins du monde pour célébrer sa gloire.
De la pointe de la flèche émanait une odeur de racines et de minéraux qui la replongea dans son enfance, lorsque sa mère tentait, en vain, de lui enseigner les arcanes de ces arts magiques dont Gudrun ne voulait rien savoir. La flèche avait été badigeonnée d'une préparation, sans doute un poison aux effets délétères.
Tous les matins, la matriarche rendait scrupuleusement visite à fille, la saluant avec des paroles affables, s'enquérant d'elle et, surtout, de sa petite-fille dont elle avait interdiction de s'occuper. Une fois ces brèves salutations terminées, elle se retirait en silence, l'air pensif, sans mentionner la question de mariage... Mais sachant combien elle était déloyale, Gudrun la craignait et était persuadée que sa mère ourdissait un complot contre elle et ses protecteurs.
Gudrun apprit d'Alfr et de Thora qu'aucun Dane n'était plus digne de confiance qu'Egill.
La raison de ces entrevus était que Gudrun désirait se former au maniement des armes. Lorsqu'elle fit appelle à lui, le discret guerrier se garda de lui demander ce qui l'y poussait ou de lui faire part de sa surprise ; il était en effet peu commun qu'une femme ayant déjà enfanté souhaita se former au combat. [note de Pégase Shiatsu : c'est aussi comme cela que le présente Tolkien avec sa princesse du Rohan éprise d'Aragorn, mais qui sait manier les armes parce que jeune fille, et qui trouvera l'amour ailleurs après les combats...]
Svanhild [fille de Siegfried]appelait Thora "grand-mère" , ce qui traduisait combien la jeune fille était traitée avec tous les égards. Elle était placée sous la surveillance des servantes, qui la divertissaient avec des contes et des chansons, ou bien lui enseignaient les rudiments de la cuisine et des travaux d'aiguille. De leur côté, Thora et Gudrun retrouvaient un groupe de femmes issues des familles de nobles du clan, auprès de qui elles consacraient quelques heures de filage et à la confection de vêtements.
La marque d'hospitalité du chef du clan n'était ni un caprice, ni le fruit du hasard : la jeune femme à l'épaisse chevelure châtain et aux admirables vertus était la veuve du héros Siegfried, fils d'adoptif d'Alfr et personnage estimé dans la ville qui l'avait vu naître.
Au fil des ans, de nombreux guerriers avaient gravis la montagne dans l'espoir de conquérir Brunhild, mais nul d'entre eux n'avaient oser s'aventurer à traverser la barrière incandescente... A l'exception de Siegfried, qui l'avait franchit voilà longtemps, bien avant que Grimhild n'effaçât le souvenir de sa vie dans la forteresse avec l''ancienne valkyrie, en lui faisant ingurgiter un breuvage magique.
- La peur de tomber ne concerne pas celui qui a gravi quelques rochers mais celui qui approche de la cime d'une montagne, l'interrompit Engla sur un ton apaisant. La sérénité est un luxe réservé aux bergers, non aux héros."
Bien que familiarisée avec les arts magiques, Grimhild était consciente qu'elle ne les maîtrisait pas suffisamment pour jongler à son gré avec leurs effets. Les visions qui l'attendaient ne seraient pas de simples perceptions de son esprit altéré par l'action des substances qu'elle avait ingérées : elles entraineraient sa conscience vers d'autres dimensions de l'existence ; un voyage dont bien des téméraires n'étaient jamais revenus, faute de s'y être suffisamment préparés. C'est pourquoi il était d'usage, en particulier lorsqu'on l'expérimentait sur soi-même, d'avoir toujours à ses côtés une personne de confiance, bien au fait des illusions, des surprises et des tromperies qui pouvaient surgir d'une confrontation avec les puissances surnaturelles.
Grimhild avait fait en sorte que la cape la dissimulât, mais aussi que personne ne la suivit. Nul ne devait savoir qu'elle rendait visite à Engla -tel était le nom de la vieillarde-, encore moins dans quel but.
Gudrun avait beau s'être accommodée de la situation, ces suppositions, nourries par le remords, étaient le terreau fertile sur lequel prospéraient ses pires craintes.
"Le brouillard est à la nature ce que l'oubli est à l'âme des humains, pensa Gudrun tandis qu'elle marchait le long de la rive,. Car lui aussi se dilue dans un vide où il semble que rien ne se soit passé."
Gudrun se dirigeait vers la tombe de son père. Elle s'y rendait souvent à l'occasion de ses promenades. Elle observait que le même brouillard épais et froid avait enveloppé cette matinée, encore assez récente, lors de laquelle ils avaient fait leurs adieux à Gjukii. Ce matin-là, pourtant, la brume s'était brutalement levée, juste avant les obsèques, laissant place à une pluie drue et continue. Cette pluie ressemblait au chagrin qui emplissait tous les cœurs de tous les Nibelungen présents aux funérailles.
.... il avait apprit que les mots, si on sait les enfiler avec brio, telles les perles d'un collier peuvent se révéler aussi éblouissant que le plus beaux des joyaux.
- Siegfried, tu peux être à la fois un guerrier courageux et un bon roi. L'hiver et l'été sont les deux faces d'une même pièce dde monnaie. Un chef couragex et prudent est une seule et même personne.
Tout le monde savait que Gripir était bizarre. Son air décharné, frèle, ses habitudes étranges, le mystère de ses occupations, tout cela nourissait toute sorte d'histoires. Il vivait seul dans la forêt, loin de tout, son regard était inquiétant, et parfois on avait le sentiment qu'il voyait des choses qui n'était pas là. Il se passionnait pour les plantes médicinales et disséquait les animaux morts Pour beaucoup, cela suffisait à faire de lui un sorcier. Siegfried savait tout cela et n'accordait pas d'importance aux rumeurs, mais il était forcé de recoonnaître que ce matin- la le comportement du frère de sa mère était encore plus étrange que d'habitude.
Ils avaieent été nombreux à recherche le naiin Andavari, mais personne n'avait réussi à le trover, expliqa Odin. Mais en espionnant Svatalfheim en ve de son voyage, les corbeaux Hugin et Munin avaient découvert l'endroit où ANdvari cahchait son or. Le nain se terraint derrière la cascade qi alimentait le lac où ils avaient fait étape ; son or se trouvait quelque part sous la montagne. Pour ne pas se faire remarquer. Andavari prenait la forme d'un brochet comme ceux qui se trouvaient dans le lac.. Les corbeaux l'avaient vu reprendre sa forme réelle lorsqu'il se croyait seul. [noote de Pégase Shiatsu : voilà qui fait penser au Roi sous la montagne, dans Bilbon le Hobbit, ce roi nain qui accmule tant d'or, particulièrement obnubilé par la détention d'un joyau extraorddinaire.]
[le monde viking : les racines germaniques de la légende de SIegfried]
Le mélange de mythologie et d'épopée a exercé une grande influence sur la culture européenne. Le Seigneur des anneaux, la saga de J.R.R. Tolkien (1892-1976) en est la preuve.
En quoi Asgard était-il si important ? Ce n'était que la demeure magnifique, grandiose, presque obscène, de ces dieux vaniteux et insoumis qui trouvaient parfaitement acceptable pour eux ce qu'ils ne supportaient pas chez les autres.
Odin cherchait la réponse à une grande question, qu'il n'évoquait jamais directement, tandis qu'il observait leurs manières, leurs paroles, leurs actes. Il espérait que des rois nains puissants se jooindraient aux dieux d'Asgard pour protéger la création, le grand frêne Yggdrasil, source de la lumière et de la vie, au cas où il ne parviendrait pas à empêcher la prophétie du Ragnarôk, le crépuscule annoncé des dieux, de se réaliser. Jusque-là, il avait déployé de grands efforts pour s'y préparer et cela n'aviat pas été simple.