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Critiques de David Doucet (7)
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Histoire du Front national

Le Phénomène Le Pen.



Dominique Albertini et David Doucet nous fournissent une récapitulation journalistique sur le Front National (FN) de 1972 à 2012. Ce livre pourrait se présenter comme une biographie politique de Jean-Marie Le Pen, tant l’omniprésence du leader du parti s’avère écrasante: qu’il s’agisse des choix stratégiques ou tactiques, qu’il s’agisse de l’organisation interne ou des préférences injustifiées, qu’il s’agisse de la mise en marche d’une dynastie.



Le FN provient de l’extrême droite radicale. Il est né d’une scission d’un groupuscule appelé Ordre Nouveau. Le Pen, ancien député poujadiste, a su abuser ses anciens alliés pour prendre le contrôle du mouvement radical Front National et fédérer l’ensemble des forces de la droite dure en quelques décennies. Sur ce plan, rien de nouveau. Les résultats du FN aux différentes élections marquent son implantation durable, souvent le succès de ses idées et surtout de la force de persuasion de son « leader naturel » Jean-Marie Le Pen.



Le FN demeure un parti politique très atypique. Il apparaît en fait construit autour d’un seul homme qui impose sa volonté, ses idées, ses sympathies fluctuantes (et surtout ses antipathies) et qui n’hésite pas à diviser pour mieux régner. Il compte peu de militants et un nombre restreint de cadres. La personnalité de Jean-Marie Le Pen semble suffire à définir la ligne (souvent chaotique) du parti grâce à des propos régulièrement outranciers, diffamatoires, xénophobes, antisémites, d’un comique malsain. A tel point que le FN est devenu un parti infréquentable, ce qui explique en partie sa diabolisation…du moins pour ceux qui ont voix au chapitre médiatique, pas pour les exclus, toujours plus nombreux, du système et qui ont l’impression d’être mieux représenter par un parti qu’ils ressentent exclu comme eux.



Le FN possède une dernière caractéristique : il évolue en devenant une sorte de parti dynastique. En effet, c’est la fille cadette du fondateur, Marine, qui le remplace et son gendre qui occupe des fonctions éminentes dans les rouages du parti, sans parler de sa petite fille, Marion, la benjamine de l’Assemblée Nationale. Même s’il est marqué extérieurement par un fort contenu idéologique, le FN n’est pas entièrement structuré par cette base théorique. Il demeure un parti de « copains », de gens qui se connaissent bien localement, s’apprécient et pour qui les rapports interindividuels, la convivialité sont plus importants et plus profonds que les intérêts à long terme du parti lui-même. D’où le peu d’importance des égarements foutraques, des combats d’arrière-garde ressassés encore par son chef-fondateur et qui n’ont que peu d’importance pour ses électeurs, si ce n’est que de se démarquer de « l’establishment ».



En fermant ce livre retraçant la trajectoire du FN jusqu’en 2012, un bilan de quatre décennies, on ne peut s’empêcher de se poser la question : le FN est-il d’abord un parti politique ? Certainement en ce qui concerne le contenu idéologique auquel on le rattache mais alors il reste très archaïque : rôle monarchique et charisme écrasants du chef, peu de militants, peu de cadres, importance du non-dit, de l’évidence, toujours sous-jacents dans les discours, tentative d’établir une dynastie, une sorte de « filiation par le sang ». Le seul bémol à cette évocation vivante et événementielle de ce parcours reste les convictions de gauche des auteurs (journalistes à Libération et aux Inrockuptibles) renforcées s’il en était besoin par une préface d’un animateur de la Gauche Populaire. On peut toujours craindre dans ce cas de figure une dérive insidieuse, même inconsciente, vers une thèse préexistante au sujet abordé. Que dirait-on de l’évocation du parcours du Front de Gauche par un journaliste du Figaro ?

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La haine en ligne

Une enquête sur la lâcheté et la bêtise humaine qui se déchaîne quand elle se produit derrière un écran, comme si l'humain peut alors se laisser aller à dire tout et n'importe quoi sans même souvent comprendre de quoi il parle et qu'il ne fait que répéter des idioties qu'il n'a même pas pris la peine de vérifier et de comprendre. Comme s'il était tellement rempli de haine, qu'elle ne peut que déborder et vomir cette poisse sur la première victime qui passe sous ses mains.



Comme si son écran le protégeait de la responsabilité de ses actes et de ses dires. Que l'impact était inexistant.



Ce qu'il oublie, c'est que derrière les autres écrans, il y a des humains qui lisent ou regardent ses productions et les dommages collatéraux peuvent être terribles et irréversibles, pour certains cela mène au suicide.



Dire que dans les années nonante, on nous promettait une belle avancée, le progrès et l'économie de papier et donc la protection de l'environnement ... la belle grosse arnaque oui ... et les réseaux sociaux n'ont rien amélioré que du contraire.
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La haine en ligne

L'auteur se propose d'enquêter avec objectivité – concept auquel nous n'accordons pas la même définition – sur les phénomènes viraux d'harcèlement en ligne. L'auteur utilise des arguments bancals, et des exemples particuliers. Sa subjectivité crève les yeux au fil des pages. Ce n'est pas une enquête, mais un plaidoyer contre ceux qui ose dénoncer certaines pratiques, ou faits. Et ce n'est pas sa pseudo méthodologie universitaire qui trompera le lecteur.



Ce n'est que mon avis – subjectif – car, oui, moi, en tant que lectrice, j'ai le droit de donner mon avis personnel.

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La Fachosphère

Le livre a énormément de qualités. Il ne s'embourbe pas dans une définition de l'extrême-droite ou dans une volonté permanente de montrer la distance entre les opinions des auteurs et celles des "fachos" présentés.



Il s'attache principalement aux parcours de militants d'extrême-droite qui ont fait du web leur outil principal de communication et de propagande. J'ai particulièrement beaucoup appris sur Pierre Sautarel qui anime Fdesouche, ou sur l'histoire de SOS racailles que je ne connaissais pas du tout. J'ai moins apprécié la partie sur Soral et Dieudonnée, à la fois parce qu'il n'y a pas grand chose de bien neuf (le sujet ayant été à peu près épuisé quand le gouvernement s'est mis en tête d'en faire une priorité) et surtout parce qu'il y a très peu de témoignages (aucun des deux compères et très peu de compagnons de route récents).



Ce livre n'est donc pas un essai théorique qui cherche à montrer la spécificité de l'extrême-droite ou sa substance centrale, mais plutôt un ensemble de trajectoires hétéroclites, parfois contradictoires (en particulier sur l'antisémitisme et l'islamophobie), où l'on voit apparaître les points nodaux (Sautarel et Le Gallou ont l'air d'être présents à chaque page), les personnalités médiatiques en périphérie (c'est curieux comme Zemmour donne le sentiment d'être fasciné par tous ces gens là et de passer son temps à manger avec eux...), le relatif désintérêt pour la vie partisane et l'abandon progressif de la rue (même si, évidemment, d'autres personnes et d'autres organisations continuent de se battre IRL) pour se concentrer sur la "bataille culturelle".



C'est un livre de journaliste, avec une écriture très "presse écrite". Cela rend le livre très agréable à lire et absolument passionnant. Les auteurs ont beaucoup vendu leur livre en insistant sur le fait qu'ils avaient réussi à s'entretenir avec à peu près tout le monde, et effectivement ces entretiens sont vraiment très intéressants. Dans les (petits) défauts, je trouve qu'il manque un peu les organisations rouges-brunes (par exemple les gens qui tournent autour de Riposte Laïque). Le livre a également un peu tendance à se focaliser sur les personnalités les plus connues alors que le propre d'une "sphère" sur Internet est justement de s'appuyer autant sur les "grands" leaders d'opinion que sur les micro-leaders.
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La Fachosphère

Un livre d'enquête et d'investigation qui fait le point sur la manière dont l'extrême droite se sert des réseaux sociaux et de l'internet pour essayer d'arriver à ses fins.



C'est évidemment un moyen fort à la mode pour exercer une certaine pression sur les communautés, mais il faut pour cela céder un certain temps de cerveau (comme l'utilisait très bien les grandes marques telles que Coca-Cola) pour se rendre disponible et s'abreuver de ce genre de théorie.



En réalité, il a déjà été démontré à maintes reprises que lorsque la population donne le pouvoir à l'extrémisme, le résultat n'est jamais positif.



Chacun sa route et chacun choisit son chemin mais ce qui est certain, c'est que ce n'est pas dans le rejet qu'une société se construit que du contraire puisque l'Histoire nous a démontré que la conséquence est qu'elle s'anéantit.

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La Fachosphère

Un excellent livre qui révèle au lecteur le fonctionnement de la fachosphère et la manière dont l'extrême-droite a pu "gagner la bataille d'internet", comme le disent les auteurs. En cette période troublée où de plus en plus de citoyens songent à pencher vers l'extrême-droite et sont victimes des fake-news de celle-ci, cet ouvrage servira - espérons-le - à une certaine prise de conscience chez les gens. Il demeure en tous cas un chef d'oeuvre du journalisme mêlant investigation pure, histoire, politique et sociologie, le tout avec un sérieux professionnel mais dans un langage abordable et compréhensible de tous.
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La Fachosphère

Les auteurs s’intéressent au mode de communication et de propagation de l’extrême droite à l'heure de l'internet roi et surtout sans filtres.

Sont disséqués les modes de communications de divers courants à travers l'histoire de leurs représentants.

Mais le gros point noir de ce livre est de mélanger les antisémites, les nationalistes, les négationnistes, avec d'autres courants qu'on peut ne pas classer dans la fachosphère (type "manif pour tous") ou de sites qui sont plutôt axés sur de l'information (biaisées mais n'est-ce pas le cas dans tous les médias?).
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