Citations de Deb Caletti (16)
-Tu es une putain de guerrière ! s'écrie-t-il, les joues striées de larmes.
Rampez, marchez ou courez mais avancez
Elle ne prend pas la peine de préciser qu'il n'a pas à être désolé et n'est aucunement responsable. Elle ne se donne pas cette peine car l'un comme l'autre, ils passent leur temps à s'excuser, et quand on passe son temps à s'excuser, on sait que "désolé" est aussi la simple expression de la peine que l'on ressent face à l'état général du monde.
L'endroit paraît dangereux, comme si les arbres allaient l'interpeller en remuant leurs bouches de bois noueux et tenter de l'attraper de leurs branches tordues. Ça lui fiche les jetons. Cette peur que l'on ressent quand on est seul dans un parking couvert ou dans une rue déserte, le genre de peur quotidienne à laquelle les femmes sont si habituées qu'elles en oublient combien cette habitude n'est pas normale.
C'est à ceux qui nous connaissent et qui nous aiment que nous devons notre salut
En tant que femme, sa sécurité, son bien être et son point de vue sur le monde risquent d'être encore souvent dénigrés, voire pietinés
Il n'y a aucun mal à flirter, Annabelle, assure la Dr Mann. Ni à se sentir désirable ou à être aimable. Rien de tout ça n'est une invitation à te faire du mal.
Elle a initié quelque chose qu'elle va maintenant devoir endiguer. "Il suffit de sourire à un garçon pour qu'il te croie amoureuse", l'avait avertie Gina en sixième, après l'histoire de Georgie Zacharro. En décodé : c'est à toi de mettre des limites.
C'est comme ça, se dit Annabelle.
Souvent, cette formule la rassure. Ça l'incite à accepter la réalité plutôt que de la combattre. Mais là, ça l'énerve. Parfois "c'est comme ça" mais ça ne devrait pas. Ça n'aurait "jamais" dû. Ce "comme ça" existe uniquement pour des raisons tordues qui remontent à des générations perturbées, des raisons archaïques qui ne collent plus à la société actuelle. Parfois "ça" devrait avoir disparu il y a belle lurette et il faut que ça "change" sur-le-champ, radicalement et sans délai.
Alors même qu'elle conduit, ses ouvriers internes se mettent efficacement au travail. Ils érigent des barrières et des clôtures, dressent à coup de marteau de gigantesques portes. Derrière, tout au fond, il y a son cœur. Et autour, des gardes pour le protéger. Elle les entend se mettre en faction.
Elle chasse cette pensée, mais la culpabilité propre aux esprits sérieux se heurte à la brûlure dans ses jambes et à la douleur dans ses orteils. C'est en grande partie ce qui caractérise Annabelle : le poids de sa dette envers les autres. Un fardeau qui actionne aussitôt l'engrenage de son angoisse. Elle finit par s'arrêter. Hors d'haleine.
Cette peur que l'on ressent quand on est seul dans un parking couvert ou dans une rue déserte, le genre de peur quotidienne à laquelle les femmes sont si habituées qu'elles en oublient combien cette habitude n'est pas normale.
En matière de force, cependant, la beauté à les caractéristiques du verre : ça brille, mais c'est transparent et ça s'abime facilement. Un éclat de verre peut faire couler le sang, mais un coup de poing peut aussi faire voler cette beauté en éclats.
Car la roue tourne et l'aube précède le nuit qui précède l'aube.
Un étranger est un ami qu'on a pas encore rencontré
La pluie coule sur la vitre comme des milliers de larmes