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Citations de Delphine Gardey (60)


" Il est très important pour le devenir-femme de la petite fille que le clitoris cède au bon moment et complètement cette sensibilité en faveur de l’entrée du vagin ".
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Quand le désintérêt d’une épouse pour l’acte conjugal est manifeste et qu’on a connaissance de l’existence de « manipulation clitoridienne », il convient de restaurer « l’épouse » dans ses instincts sexuels « normaux » et de s’orienter vers la « circoncision féminine ». Les médecins américains du début du xxe siècle s’emploient d’abord à assainir la vulve – leur idée étant qu’il faut prévenir l’accumulation du smegma (la substance qu’elle sécrète) et nettoyer soigneusement pour éviter toute source d’irritation et d’attirance des mains vers cette région de l’anatomie. À défaut, et dans une conception qui renvoie aux représentations anciennes de l’analogie des organes féminins et masculins, ils proposent de soulager la patiente en dégageant le « capuchon » clitoridien, comme on le ferait en cas de circoncision du prépuce (certains chirurgiens américains utilisent à cet égard l’expression de « clitoris emprisonnés »). Ils sectionnent alors le pli de la peau (souvent proche des petites lèvres) qui entoure et protège le « gland » du clitoris. L’enjeu est de détourner l’épouse de ses instincts sexuels malsains et de réhabiliter son ardeur pour le mari en favorisant le frottement pénis/clitoris.
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Pourchassées chez les enfants et les jeunes gens, les pratiques masturbatoires le sont aussi chez les fillettes et les femmes justifiant dans certains cas des prises en charges médicales drastiques. Loin des demi-mesures, Brown affiche ainsi son mépris pour les usages connus d’application de substance caustique sur le « nerf pubien » et se propose de placer ses patientes « idiotes, épileptiques, hystériques, paralytiques, jeunes et vieilles » « sous les effets du chloroforme » et de pratiquer « l’excision sans contrainte du clitoris à l’aide de ciseaux ou d’un couteau »
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Il faut noter en effet que la loi française ne punit pas l’état « naturel » qu’est l’hermaphrodisme mais les relations sexuelles illicites qui sont généralement poursuivies à la suite de dénonciations.
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De l’analogie établie entre la physiologie imaginée des Égyptiennes et celle de ces « tribades » découle également la préconisation de l’excision. Or, les auteurs anciens ou arabes n’assimilent pas plus anatomie « particulière » et pratiques érotiques entre femmes que ces pratiques érotiques avec la nécessité de l’excision. Transférant de façon abusive les thèmes orientaux vers l’Occident, Daléchamps invente la « tribade » comme problème et l’excision comme solution.
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[...] au Nord comme au Sud, il est plus facile et plus légitime de mobiliser au nom de la santé qu'au nom du droit des femmes, du droit à la sexualité et du droit au plaisir.
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L’idée selon laquelle les principes politiques modernes émergent d’une rupture avec la légitimité théocratique du pouvoir, idée qui n’a acquis le statut d’évidence que grâce à l’indisponibilité d’une grande partie de textes fondateurs, a durablement occulté l’élément nouveau sans lequel il est difficile de comprendre l’histoire politique des siècles : le déplacement de la légitimation du domaine religieux à celui de la nature
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Le fait que le concept d’universel a souvent servi d’outil de répression n’invalide nullement l’idéal de promotion des valeurs, savoirs ou pratiques universels. … réfléchir à la possibilité de développer un concept de l’universel à même d’inclure le point de vue des dominés
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On n’a pas fini d’écrire l’histoire de cette contribution, discrète et essentielle, des femmes au XXe siècle.
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On saisit de nouveau le caractère complexe de tout processus de féminisation : la conquête des lieux, des métiers et des spécialités se réalise à la fois dans un mélange de sexes, contribuant à la mixité des espaces et des emplois, et dans de nouvelles formes de ségrégation entre les sexes, essentialisant des fonctions et des métiers. Ce double mouvement témoigne d’une incessante recomposition des barrières symboliques et matérielles entre le féminin et le masculin dans les lieux de travail et le social.
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les contraintes liées au travail domestique, les enjeux d’autonomie financière ou encore la nécessité d’avoir un emploi ne sont pas reconnus de la même manière pour les femmes et les hommes
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En redonnant sa place au féminisme en tant que mouvement social, il s’agit de rendre compte de son efficace et de sa force. L’enjeu est aussi de dire ce que le/les féminismes ont apporté de singulier et de spécifique, ce qu’ils ont déplacé et contribué à déplacer dans les multiples sphères de la vie sociale et politique, d’indiquer en quoi nos vies ont été changées par le féminisme, le sont, et le seront encore. Il s’agit d’articuler des espaces de pensée et des espaces de savoir, d’articuler science et politique.
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notre objectif est de donner à voir les atouts, les atours et la créativité des féminismes contemporains, ce qu’ils ont ouvert et contribuer à ouvrir tant en termes de pensée que d’action
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Le « tablier » fascine l’homme blanc qui l’interprète parfois comme un « voile de pudeur », un appendice naturel protégeant ces femmes de possibles assaillants. Le fantasme du viol, omniprésent, se traduit dans la réalité de la profanation des parties intimes, au nom de la science.
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Ainsi les attributs sexuels hypertrophiés des femmes « boshimanes » contribuent-ils, parmi d’autres caractéristiques, à inscrire cette population au plus bas de l’échelle humaine, une place qu’elles occupent depuis Buffon, parmi les plus « dégradés » des humains – à un intervalle seulement des orangs-outans, comme y insisteront d’autres naturalistes.
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La « circoncision féminine » apparaît alors comme une solution de bon aloi pour ces femmes qui ne témoignent d’aucun intérêt pour la relation sexuelle avec leurs époux et ne parviennent pas à satisfaire leur mari.
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Quand le désintérêt d’une épouse pour l’acte conjugal est manifeste et qu’on a connaissance de l’existence de « manipulation clitoridienne », il convient de restaurer « l’épouse » dans ses instincts sexuels « normaux » et de s’orienter vers la « circoncision féminine ». Les médecins américains du début du xxe siècle s’emploient d’abord à assainir la vulve – leur idée étant qu’il faut prévenir l’accumulation du smegma (la substance qu’elle sécrète) et nettoyer soigneusement pour éviter toute source d’irritation et d’attirance des mains vers cette région de l’anatomie.
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Si les femmes (ou certaines femmes) sont dotées d’un petit pénis, cela signifie qu’elles sont susceptibles de pénétrer d’autres femmes et de leur donner du plaisir. Le désordre qui s’ensuit est autant « naturel », « moral » que politique. Dans son traité Monstres et prodiges publié pour la première fois en 1573, le chirurgien français Ambroise Paré 17 opère une série de déplacements sur ce sujet. Il établit un lien entre clitoris de « grande taille » et hermaphrodisme et entre clitoris et homoérotisme féminin.
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Depuis Galien, en effet, les ovaires sont les testicules, l’utérus le scrotum, son col le pénis et le vagin le prépuce. Dans un tel contexte, les propositions de Gabriel Fallope et de ses disciples ne peuvent être facilement assimilées – sauf à inventer un équivalent masculin au clitoris (ce que certains feront du prépuce) de façon à ne pas doter les femmes d’un pénis miniature en sus.
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Hommes et femmes ont les mêmes organes génitaux et reproducteurs, les uns situés à l’extérieur, les autres à l’intérieur. Sans nier toute hiérarchie, ce modèle est essentiellement « symétrique » et l’emporte de l’Antiquité à la fin du xviii e  siècle. Ce n’est qu’avec le développement des sciences naturelles et biologiques modernes que s’affirme le modèle dit des « deux sexes », une conceptualisation de la différence comme incommensurablement ancrée dans le corps des unes et des autres, un destin corporel qui aidera à justifier les inégalités politiques entre hommes et femmes à l’heure de l’émergence des idéaux égalitaires. C’est bien sûr dans l’univers du « sexe unique » et de l’analogie entre organes féminins et masculins que travaillent Fallope et Colombo. L’espace des représentations possibles est celui de la matrice comme organe équivalent mais inverse (et caché) du pénis.
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