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Citations de Delphine Gardey (60)


Delphine Gardey
Le privé est politique. Reconquérir une connaissance à propos des manières dont ont peut atteindre la jouissance, et reconnaître que l’orgasme peut être clitoridien, qu’il peut être sans pénétration, ou sans présence masculine, c’est reconquérir des marges de manœuvre importantes, pour soi, pour le groupe des femmes.
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En tant qu’anthropologue, je m’interroge sur la possibilité que la culture influence la manière dont les chercheur-e-s en biologie décrivent ce qu’elles/ils découvrent du monde naturel. Si tel était le cas, cela signifierait que, dans les cours de biologie au lycée, nous n’apprenons pas seulement à connaître le monde naturel, mais aussi des croyances et des pratiques culturelles qui nous sont présentée comme si elles faisaient partie de la nature. Au cours de mes recherches, j’ai réalisé que l’image de l’ovule et du spermatozoïde, telle que les récits populaires et scientifiques à propos de la biologie reproductive la dépeignent, repose sur des stéréotypes qui sont centraux dans nos définitions culturelles du masculin et du féminin. Ces stéréotypes impliquent non seulement que les processus biologiques féminins ont moins de valeur que leurs contreparties masculines, mais aussi que les femmes ont moins de valeur que les hommes. L’un de mes objectifs dans ce texte est de mettre en lumière les stéréotypes de genre cachés dans le langage scientifique de la biologie. Exposés dans une telle lumière, j’espère qu’ils perdront de leur pouvoir et de leur brutalité.
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l'analyse féministe s'évertue plutôt à comprendre comment les choses fonctionnent, qui participe à l'action, quelles possibilités leur sont offertes et par quel moyens les acteurs de ce monde pourraient devenir responsables les uns envers les autres. Donna Haraway
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Le non-respect du code d’honneur du médecin – qui a certes toute autorité sur ses patientes mais ne doit pas en abuser pour assurer sa fonction de protection de la gente féminine – le conduit à sa perte.
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[...] le féminisme porte comme marque de fabrique originelle la volonté de renverser toutes les formes institutionnelles et sociales de domination dont les femmes sont victimes, d'améliorer leur vie, leurs possibilités de survie et de santé, mais aussi leurs capacités d'autonomie, leurs marges de manœuvre et leurs capacités à s'épanouir, notamment sur le plan personnel et sexuel.
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Penser la fabrication du féminin et du masculin, et le rôle des sciences dans cette affaire, c’est donc faire plus qu’une enquête descriptive sur des états variables des représentations proposées par les sciences. C’est rendre compte de l’historicité radicale des définitions de l’humain, pointer la place prise dans l’histoire occidentale par la construction de la binarité féminin/masculin comme processus de pensée dichotomique, ou encore signaler la puissance durable de l’opération qui consista à l’époque contemporaine à penser cette binarité sous la forme de l’altérité
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Si les homme résistent, c’est donc bien qu’ils ont des privilèges à défendre, et ces privilèges ne sont pas que de nature symbolique : ils sont bien matériels
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Remettre en question l’accord social sur l’exclusion du travail domestique de l’activité, le faire advenir comme véritable objet de recherches et de politiques ainsi que comme coût social et producteur de valeur permettrait d’engager de multiples transformations sociales
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La délimitation de ce que l’on considère aujourd’hui comme du travail émerge au XIXe siècle, avec l’introduction du mode de production industriel et l’essor du capitalisme qui imposent une nouvelle définition du travail. Le travail non rémunéré, inséparable de l’organisation actuelle du travail, se caractérise par le fait qu’il n’est pas considéré comme du travail ni comptabilisé comme ‘activité économique’, ainsi que par sa valorisation sociale mineure et sa réalisation de manière gratuite et invisible au sein de la sphère privée, majoritairement par des femmes
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L’ancrage de ce régime de relation entre les sexes dans l’ensemble des structures sociales contribue à nier son caractère historique et social, le processus de sa construction et de son imposition. Le caractère systémique des inégalités leur conférant une certaine ‘naturalité’, les discriminations envers le travail des femmes tendent à passer pour naturelles et universelles et ne sont pas considérées comme illégitimes
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Le clitoris est exploré de façon inédite dans sa structure et sa physiologie (on trouve une description de ses dimensions internes, des muscles du clitoris et de ses tissus érectiles ; des transformations du clitoris pendant l’excitation ; de l’éjaculation féminine…). Il est narré de façon réflexive, l’expérience surgissant du va-et-vient entre ce qui est montré et ce qui peut être appris par soi. En ce sens, il s’agit bien d’une entreprise rare et radicale de décolonisation du regard médical sur l’intimité et la sexualité des femmes. La démarche est celle d’une auto-réflexion, d’un voir par le touché, d’un partage ; c’est l’invitation à une nouvelle forme de l’expérience et du connaître.
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Outre que des femmes ordinaires apprennent à pratiquer sur elles ou sur d’autres des techniques d’interruption de grossesse, elles apprennent à évaluer les connaissances médicales disponibles, à les confronter, à les compléter en promouvant l’écriture de véritables contre manuels, comme le sera le projet collectif « Our Bodies, Ourselves58 ». De l’échange et de l’expérience, de l’auto-expérimentation et de l’auto-apprentissage, surgit un corpus de savoir pratiques et théoriques émancipateurs qui contribue à modifier les connaissances sur le corps des femmes et autonomise les femmes de l’institution médicale. Le clitoris est l’un des bénéficiaires de ce grand chambardement.
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L’orgasme clitoridien est mis en scène pour menacer l’institution de l’hétérosexualité et la société patriarcale. La jouissance clitoridienne, en tant qu’elle est auto-érotique, non pénétrative et lesbienne, devient le symbole de la puissance d’agir des femmes et le connecteur entre des groupes aux pratiques sexuelles et options politiques différents.
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Oui, écrit-elle, le clitoris est un petit pénis. Oui, son érection est similaire à l’érection masculine. Oui, « le clitorisme n’a pas d’autres fonctions que celles du plaisir sexuel ». Mais rétablir le clitoris dans sa centralité ne suffit pas. Pour qu’il advienne comme organe de l’autodétermination sexuelle des femmes, il est nécessaire d’attaquer la fonction vaginale.
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L’activité sexuelle acquiert avec eux sa finalité érotique au plan biologique et psychophysiologique. Ils produisent une définition pragmatique et hédoniste du sexuel et leurs travaux anticipent le fait que la « révolution sexuelle » est plus que la « révolution contraceptive », c’est aussi la « découverte » de l’orgasme.
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Mélanie Klein revient sur la sensibilité du vagin dès l’enfance et propose de considérer « l’envie de pénis » comme une réaction secondaire palliant la difficulté pour la fillette et la femme de soutenir leur désir.
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Le « féminin » continue de constituer un obstacle, une obscurité, un trop grand écart à la norme. Non seulement les analystes des débuts (comme ceux des époques ultérieures) ne parviennent pas à décentrer la sexualité féminine de son cadre hétérosexuel et conjugal, mais ils restent aussi définis par les conceptions les plus socialement banales du féminin, par la réitération d’une théorie naturalisante de la féminité.
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Contre son temps, Freud considère la vie sexuelle des femmes comme indispensable à leur épanouissement, mais en homme de son temps il maintient une asymétrie, une différence d’ordre ontologique entre le masculin, qui a fonction de référent, et le féminin, qui est défini par l’absence et le manque. Novateur quand il stipule que la frigidité des femmes est liée à la répression sexuelle, il se fait conservateur quand il précise que c’est d’abord le caractère « inauthentique » de l’orgasme clitoridien qui explique cette frigidité.
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À une époque où la vie érotique des femmes est un continent largement inconnu et tabou – la vie sexuelle, le plaisir et l’orgasme s’écrivent essentiellement au masculin – il convient de redonner d’abord à la clinique freudienne son caractère progressiste voire révolutionnaire. Freud s’intéresse à la vie érotique des femmes, s’ouvre à leurs souffrances et reconnaît leur sexualité (et la sexualité infantile) comme élément essentiel de leur développement.
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Il est nécessaire de relire Freud pour saisir l’impact de sa conception du développement psychique et sexuel des filles et femmes. « De la petite fille, nous savons qu’elle se considère comme gravement désavantagée à cause du manque d’un grand pénis visible », écrit-il, « qu’elle envie au garçon cette possession et que c’est essentiellement à partir de ce motif qu’elle développe le souhait d’être un homme, lequel souhait sera repris plus tard dans la névrose qui survient en raison de revers dans son rôle féminin ».
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