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Citations de Delphine de Girardin (60)


« Pas un obstacle insurmontable ne nous sépare… ni les déserts, ni la mer, ni même la volonté de quelqu’un… car l’homme à qui je suis liée ne souffrirait pas de notre amour ; il l’ignore, il ne peut le comprendre… Il n’y aurait pour lui, dans ma trahison, ni larmes, ni fureur, ni souffrance d’orgueil ou d’amour… Je puis t’aimer sans craindre un reproche ; je puis courir vers toi sans qu’une main m’arrête… et cependant je n’y vais pas… J’ai cette force. Tu m’attends, tu m’appelles, et je reste là… Oh ! c’est mal…»
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(...) c'est qu'en vieillissant, ce qui est vrai, ce qui est réellement beau, a plus d'attraits pour nous que ces agréments imaginaires, ces qualités factices qu'on trouvait jadis préférables à tout.

Page 31.
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Quand une chose est de sa nature très indifférente et qu'elle nous préoccupe singulièrement, c'est un indice que nous devons nous en inquiéter.

Page 40.
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Je crus bon de modifier ma tactique. Quand un homme tient le même raisonnement que vous, le mieux est d'abandonner prestement votre façon de voir et d'en adopter une autre. (Jack London)
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La vue des habilleuses n'est pas faite pour dissiper cette romanesque impression, ce sont des sorcières hors d'âge, coiffées de foulard noir, de vieilles fées qui peut-être coudront dans l'ourlet de ma robe un maléfique cheveu blanc. (Colette)
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Les personnes qui ont de l’imagination agissent toujours
ainsi ; elles fournissent aux autres l’idée qui doit les tromper.

Page 146.
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Il connaissait le monde ; il l’avait jugé avec sagesse, et il éprouvait ce qu’éprouve tout homme qui connaît le monde : un amer dégoût, un pro-fond découragement. Dans l’âge mûr, cela s’appelle repos, retour au port, douce philosophie ; mais à vingt ans, lorsque la vie commence, savoir où l’on va, c’est affreux !

Page 5.
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Si l’exactitude est la politesse des rois, l’inexactitude est, au contraire, l’habileté des ministres, de ceux du moins qui sont influents. D’abord elle ajoute à leur importance ; ensuite un homme ingénieux, qui a les idées, ne risque rien de laisser les autres épuiser les mots, discuter longtemps, retourner, embrouiller les questions que lui seul sait pouvoir résoudre.

Page 63.
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Delphine de Girardin
«Ah ! Quel bonheur d'être libre, libre de la plus belle de toutes les libertés, celle de la pensée ; de ne porter la chaîne d'aucun parti ; d'être indépendant du pouvoir, et de n'avoir fait aucune alliance avec ses ennemis ; de n'avoir à défendre ni la sottise des uns, ni la mauvaise foi des autres ; de n'être responsable des actions de personne ; de pouvoir agir en son nom et pour soi»
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Et puis, il y avait une conviction de bonheur dans toute son âme qui détournait la critique. La malveillance se sentait impuissante contre ce jeune cœur, si riche d’espérance, si bien armé en joie pour l’avenir.

Page 116.
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Gaston, comme tous les fils uniques, était déjà un vieil enfant ; il était de la race des songeurs : l’habitude de vivre toujours avec des grandes personnes et surtout l’obligation de jouer seul le forçaient à être méditatif et ingénieux. Un enfant qui a des frères et des sœurs court avec eux dans le jardin, se cache, les cherche ou se bat avec eux ; l’activité des jambes suffit à une troupe de démons pour se divertir ; mais quand on est seul, c’est à l’activité de l’esprit qu’on a recours pour s’amuser ; on appelle les fictions à son aide, l’imagination travaille en petit, mais elle n’en travaille pas moins ardemment ; et il en résulte que les enfants élevés dans la solitude ont plus d’esprit, plus de réflexion que les autres, mais aussi ont moins de fraîcheur et de naïveté.
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Oh ! que c’est ennuyeux ! encore des révolutions !…

Depuis quinze jours on n’entend que des gémissements politiques, des prédictions sinistres ; déjà les voix lugubres prononcent les mots fatals, les phrases d’usage, formules consacrées, présages des jours orageux :

— L’horizon s’obscurcit !

— Le danger est imminent !

— Une crise est inévitable !

— Une fête sur un volcan !

— Nous sommes à la veille de grands événements !

— Tout cela ne peut finir que par une révolution…

Les uns, précisant leur pensée, disent :

— Nous sommes en 1830 !

Les autres, renchérissant sur la prédiction, s’écrient :

— Que dites-vous ? bien plus ! nous sommes en 1790 !

Et, empruntant à l’histoire moderne son agréable jargon, ils ajoutent :

— Peut-être faudra-t-il un 31 mai pour renverser le 29 octobre !

— Eh ! cela vaudrait mieux qu’un 10 août pour renverser le 9 août !

Puis les philosophes reprennent : — Les ultra-bourgeois perdront la royauté de Juillet, comme les ultra-gentilshommes ont perdu la royauté de la Restauration.

Eh ! messieurs, ce ne sont ni les bourgeois ni les gentilshommes qui perdent les royautés : ce sont les rois eux-mêmes. Charles X est tombé parce qu’il tenait trop à M. de Polignac et qu’il a fait un coup d’État pour le garder. Mais, rassurez-vous : Louis-Philippe ne tient pas du tout à M. Guizot ; il ne fera pas le moindre coup d’État pour le garder. Espérez donc.

On prétend même que le roi est déjà fort éclairé sur la conduite de ses conseillers habiles, et que, s’il était député, il n’aurait pas voté le plaisant satisfecit. On raconte qu’il disait, en parlant d’eux, l’autre jour : « Ce sont des écoliers en retard surpris par l’arrivée du maître ; ils ont passé toute leur année à s’occuper des élections, rien que des élections ; ils n’ont préparé aucun travail, étudié aucune question, médité aucun projet de loi ; et quand les Chambres se sont ouvertes, quand les députés sont venus, ils se sont trouvés dépourvus, décontenancés, comme des écoliers qu’on interroge et qui ne savent pas leur leçon ; ils disent qu’il n’y a rien à faire, pour cacher qu’ils n’ont rien fait. »

Le roi a-t-il réellement tenu ce langage ? Nous l’ignorons ; ce qu’il y a de certain aujourd’hui, c’est que les ministres constitutionnels semblent n’avoir qu’un seul devoir à remplir : se faire une majorité à tout prix ; la grandeur du pays, le bonheur du peuple, le progrès de la civilisation, tout cela leur est indifférent : une belle majorité compacte, docile, aveugle et bien disciplinée, c’est leur seul rêve. À quoi leur servira-t-elle ? — À rester. — Que lui demanderont-ils ? — Rien, que de croître et de multiplier.

Car le grand malheur de notre temps, c’est que tous nos ambitieux aiment le pouvoir pour lui-même ; et le pouvoir est peut-être la seule chose dans ce monde qui ne gagne pas à être aimée ainsi. Aimer le travail pour lui-même, cela est noble ; aimer l’art pour lui-même, cela est grand ; aimer le sacrifice pour lui-même, cela est sublime… mais le pouvoir !… c’est honteux. Monter sur le faîte, non pas pour y voir de plus haut et de plus loin le destin des hommes, mais pour y languir oisif, pour s’y pavaner niaisement, c’est une ambition d’infirme que nous ne pouvons pas comprendre. Quoi ! vous voulez la force, et vous n’avez rien de difficile à accomplir ! Vous voulez l’éclat, et vous n’avez rien de beau à faire briller au jour ! Vous voulez le concours de tous, et vous n’avez aucune idée généreuse à faire triompher ! Vous voulez être ministres, et vous ne tenez pas à être d’illustres ministres comme Sully, Richelieu, Colbert !
Vous voulez être ministres uniquement pour avoir le droit de tenir un portefeuille rouge sous le bras, pour avoir le plaisir d’être cajolés par quelques vieilles intrigantes, pour avoir l’honneur d’être appelés « Monsieur le ministre » par des importuns et des laquais ! L’admiration du monde n’est pas votre rêve ; vous vous contentez de l’envie des sots, et vous restez là, satisfaits d’être là, n’ayant d’autre pensée que de vous y maintenir, d’autre souci que d’empêcher vos rivaux d’y arriver.

En vérité, vous êtes des ambitieux bien modestes, et c’est à ce pauvre désir, à cette ambition si petite, que vous sacrifiez les grandes destinées d’un grand pays ! Dans ces trente-cinq millions d’habitants, vous ne comptez que deux cent vingt-cinq hommes. Vous vivez par eux et pour eux ; leur plaire est toute votre gloire ; les affaires sont faites en leur nom, ou plutôt ne sont pas faites en leur nom : intérêts généraux, diplomatie, administration, agriculture, beaux-arts, tout est immolé à la nécessité de les séduire, à la crainte de les irriter. Vous ne décidez aucune chose, pour les nourrir d’espérance, tous et toujours. Vous appliquez avec conscience ce beau système de coquetterie ministérielle, de minauderie administrative, que M. Villemain appelait, il y a une vingtaine d’années, si spirituellement et si plaisamment : « Le grand système du bec dans l’eau. » À cette époque, il ne prévoyait pas qu’il serait ministre.

(...)

Se peut-il que les hommes d’État de nos jours ne sentent pas que l’heure de la politique généreuse est enfin venue, et qu’ils ne reconnaissent pas la stérilité de leur égoïsme ? Mais il n’y a plus d’hommes d’État ; il y a des hommes qui font leurs affaires à propos des affaires de l’État, et tant que leurs affaires sont bonnes, ils ne peuvent pas s’apercevoir que celles de l’État sont mauvaises. Des gens si contents de leur sort n’éprouvent pas le besoin du progrès ; il ne faut donc rien espérer de leur ambition sordide, de leur inintelligente personnalité. Notre confiance était une chimère, et M. de Lamartine avait bien raison lorsqu’il disait à M. de Girardin, il y a quelques années : « N’attendez rien du parti conservateur ; il n’admettra jamais vos idées de réforme ; laissez-le s’user, et ne vous usez pas avec lui. » En effet, c’était de la folie, nous le reconnaissons maintenant : M. de Girardin a entrepris une tâche impossible. Il veut souffler l’esprit de réforme… et il s’attaque à des gens qui vivent d’abus ! il veut prêcher des concessions généreuses, et il s’adresse à des professeurs d’égoïsme !… Ô naïveté sans pareille ! Quand on veut dessécher un marais, on ne fait pas voter les grenouilles !

11 juillet 1847.
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Les gens qui nous ont vus naître ne nous connaissent jamais ; ils ne veulent pas comprendre que l'on grandisse, ils nous regardent toujours avec leurs préventions ; et dans leur étonnement stupide, ils appellent "étrange changement de caractère" les développements naturels que l'âge amène dans nos idées, dans nos défauts et dans nos sentiments.

Page 98.
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Ainsi donc, que ces esprits sérieux qui ne voient dans l’apparition d’un livre qu’un auteur à juger, et qui tiennent gravement le couteau d’ivoire suspendu sur son œuvre comme un glaive sur la victime ; que ceux-là, dis-je, n’entreprennent point la lecture de ce livre ! il n’a point été écrit pour eux, ils ne le comprendraient pas. Il ne s’adresse qu’à ces imaginations paresseuses qui suivent avec complaisance les rêveries du poëte, les merveilles d’un conte de fées ; qui n’analysent pas ce qui les fait rire ; qui ne se font pas un remords d’avoir compris un mot que le Dictionnaire de l’Académie n’a pas sanctionné ; qui nous savent bon gré de publier une Nouvelle sans prétention, sans nous croire auteur pour cela, sans la corriger, comme on envoie à son ami une lettre écrite à la hâte et qu’on ne s’est pas donné la peine de relire, ni même de signer ; enfin à ces lecteurs spirituels et indulgents qui ont toujours un peu de reconnaissance
pour le livre qui les a aidés à passer une heure d’attente entre une affaire et un plaisir, entre un adieu et un retour.
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Par le temps qui court, le métier de poète est un fort bon métier pour les femmes : madame Valmore et madame Tastu ont une célébrité qui ne nuit point à leur bonheur ; elles trouvent dans leur talent de nobles jouissances et de pures consolations ; mademoiselle G***, qui faisait des vers comme ma fille, jouit dans le monde d'une position fort agréable, Mademoiselle Mercoeur, qu'on plaignit beaucoup, recevait du gouvernement une pension de quinze cent francs, qui suffirait à ma fille et à moi... Je ne vois pas pas pourquoi Clarisse, qui est incontestablement poète, ne trouverait pas les mêmes avantages : elle n'a point de fortune, je la marierai difficilement ; tâchons de lui faire un sort par son talent.
Et la sage mère avait fait ses paquets, avait dit adieux aux rivages de la Vienne, avait retenu trois places dans le coupé de la diligence, et les messageries de Limoges avait amené, dans la capitale, une muse de plus.
La soixantième, je crois.
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Ô désastre ! ô terreur ! effrayante merveille !
Dans le sein des Enfers un volcan se réveille.
Par de sombres vapeurs les astres sont voilés ;
Les fleuves sont taris sous les rocs ébranlés ;
Les cités ont frémi sur leur base mouvante ;
Les lies sur les flots reculent d’épouvante ;
Renversant des Romains les orgueilleux travaux,
De la terre, soudain, sortent des monts nouveaux ;
Du Vésuve en fureur on voit tomber la cime.
Un tonnerre inconnu gronde au sein de Tabime ;
La montagne de feu se couronne d’éclairs ;
L’orage souterrain éclate dans les airs,
Lance des tourbillons de cendre et de fumée,
Et du gouffre jaillit une gerbe enflammée !


De la subite nuit troublant la profondeur,
Quel flambeau du soleil a remplacé l’ardeur ?
Son éclat réfléchi par le ciel et par l’onde
Suffira-t-il longtemps à la clarté du monde ?
Mais déjà sur ses bords le volcan se rougit ;
De son sein écumeux lave qui surgit
Sans cesse découlant des sources du cratère
D’un déluge de feu vient menacer la terre ;
Tantôt, reptile affreux, rampe autour d’un rocher,
Entraîne l’arbre en fleurs qu’elle vient de toucher ;
Tantôt, précipitant sa marche sourde et lente
Va tomber dans la mer en cascade sanglante.
Alors, torrent fougueux dans sa course arrêté,
Elle repousse au loin l’Océan révolté,
Et vers lui s’avançant comme une vague énorme,
Pour triompher des flots, semble avoir pris leur forme.
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— Tu as eu tort, ma fille, tu as eu tort ; les minauderies… vois-tu, les minauderies… et puis l’amour-propre… Ma fille, nous autres hommes… nous avons de l’amour-propre… et un jeune mari qui est amoureux… Vois-tu… c’est ton mari, au bout du compte… il a raison… et tu as tort… Allons, allons, c’est de l’enfantillage… Il ne faut pas être une petite fille toujours… Que diable ! tu as dix-huit ans, Clémentine ; vous avez dix-huit ans, madame…
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— En vérité, messieurs, vous n’avez pas le droit de parler
chasse aujourd’hui. Devant une table couverte de gibier, on peut à la rigueur subir ce genre de conversation et entendre le récit piquant de la mort des succulentes victimes que l’on va manger ; mais lorsqu’il n’y a sur la table que du filet de bœuf et du poisson, la manie des chasseurs devient insupportable !
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— Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir se lève et l’arrache aux vallons…

— Chut ! j’entends parler…

— Et moi je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons…

— Ceci est une voix de femme, ou je ne m’y connais pas,
messieurs ! s’écria
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L’histoire de ses chagrins et de son bonheur si triste se terminait par cet aveu :
« J’ai bien combattu, mais je n’ai pu vaincre ces deux puissances rivales. Deux amours de nature différente se sont, malgré moi, partagé mon cœur : à l’un je n’ai pu résister, à l’autre je ne puis survivre ! »
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