Voilà un libre passionnant, court simple et très éclairant.
Il met en avant, les travers, en majorité, de ces outils numériques qui font notre quotidien.
Notre vision des choses qui a évolué, la facilité de relayer rapidement l’événement, le changement d’échelle de valeur et de jugement. Combien d’horribles « post » sont en ligne, du fait d’internautes n’ayant pas conscience de leur portée.
La notion de vie privée n’est plus la même, par les réseaux sociaux, et les partages, nous offrons nos vie au plus grand nombre, le numérique comble le besoin de reconnaissance et de narcissisme.
Le monde n’est plus mis en avant, on se représente devant le monde, nous sommes l’acteur principal devant l’observable.
Les algorithmes que nous nourrissons de nos données, précèdent nos envies, nous privant en sorte de notre libre arbitre. La sur communication en ligne, de plus diminue le lien social.
Nos bracelets connectés pour le sport, vient à terme moucharder nos infos médicales, nous privant du secret lié. Valeurs au combien intéressantes pour nos assureurs.
Le numérique dénonce aussi avec violence, la moindre faute, avérée ou supposée. Crée le buzzzz.
L’internaute devient juge expert juré, lyncheur surtout, jetant l’honneur d’un homme aux chiens, sans respect de la justice, de la présomption d’innocence.
Il condamne sans preuve, sans savoir, et la force du plus grand nombre fait loi, altérant le jugement autonome. Il en restera une tache indélébile que la justice ne sera laver si il est innocent ! C’est l’éternité du numérique.
Ces informations plus ou moins vérifiées favorisent en outre les théories farfelues du complot.
Il nous appartient de gérer au mieux les défauts du numériques, pour nous satisfaire de ses qualités.
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Cet essai, bien que rédigé par un énarque chef d'entreprise, m'a laissé sur ma faim. Description plutôt noirâtre de la France de 2019, sans véritable proposition de solution.
Championne des dépenses sociales, la France l'est aussi de la consommation d'antidépresseurs. L'auteur, en appuyant lourdement sur tous nos paradoxes, arrive à la conclusion que le modèle français, fondé en 1945 et constamment "amélioré" depuis, est au bord de l'implosion sous les coups que lui assènent les multiples minorités et corporatismes qui la composent, mais aussi et surtout parce que ce modèle contient en lui-même beaucoup trop de gènes d’inégalité.
Bien que notre pays soit "sur les toutes premières marches du podium du bien-être" il est devenu le lieu de permanentes "détestations mutuelles". Alors qu'au Danemark il n'y a qu'un seul régime de retraite, une seule assurance maladie et bien peu de niches fiscales, nos 44 régimes de retraite, 300 mécanismes d'assurance maladie et 500 niches fiscales conduisent inévitablement à la jalousie et au sentiment d'injustice. De plus, le modèle français qui a favorisé pendant des décennies l'ascenseur social, conduit de nos jours à l'écrasement de la classe moyenne. Les riches sont de plus en plus riches et si la situation des plus pauvres s'est objectivement sensiblement améliorée au cours des soixante-dix dernières années, entre les deux, quelque vingt millions de Français voient désormais leur situation stagner et leur horizon se boucher. Il y a donc dissonance entre la richesse objective de la France et le malheur individuel ressenti par un grand nombre de ses citoyens.
Bref, si le livre répond partiellement à la question : " comment peut-on à la fois être le pays qui redistribue le plus au monde, et celui où le sentiment d’inégalité est aussi marqué ? ", il n'avance guère de solution.
Dommage.
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Un sujet mille fois traité, intéressant mais l'essai est peu novateur. le numérique réalise le rêve de culture universelle mais ne permet plus le droit à l'oubli. L'intimité est en danger, le secret devient suspect pour les GAFA (google, amazon, facebook, apple). La transparence n'est plus au service d'une idéologie mais du capitalisme. Big data est plus puissant que l'étaient les big brother du passé.
Chacun peut être victime du tribunal du buzz, beaucoup sont prêts à renoncer à la liberté individuelle pour leur bien-être et leur sécurité entretenant ainsi un totalitarisme soft.
Cette intrusion du numérique a des conséquences quotidiennes dans le domaine privé, professionnel, médical, des assurances et de la justice (moins convaincant).
Les solutions proposées sont peu convaincantes. Il s'agit plutôt d'être conscient du phénomène.
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Des arguments contre la transparence de notre société moderne c'est un peu du déjà vu. Quelques propositions finales intéressantes pour améliorer la démocratie avec le numérique. Les passages sur la justice m'ont peu convaincus.
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