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Critiques de Dominique Terrier (9)
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Tuez-moi demain

« Polar pas sérieux dans lequel on tue pour rire ». Telle est une partie de la dédicace de l'auteur sur mon exemplaire rapporté du salon « sang pour sang polar » du 3 Mars 2018.

Polar particulièrement jubilatoire, véritable remède contre la morosité qui devrait être disponible dans toutes les bonnes pharmacies et remboursé par la sécu.



Les duettistes principaux de ce récit sont Poulbot, Montmartrois pure souche éduqué à l'école de la rue, et son fidèle pote de toujours Lolo, « issu d'une longue lignée d'abrutis congénitaux » mais éminemment sympathique par ailleurs. L'activité principale de notre duo de choc au début du roman consiste à prolonger l'apéro ( 9h47, record à battre ) afin de surveiller, de leur bistrot favori, le coin de la rue puisque l'aventure surgit toujours de là.



Mais ce sont surtout des emmerdes qui se pointent du coin de la rue et nos héros ( ou anti-héros c'est selon ) secondés par Dudley SMITH ( à ne pas confondre avec un homonyme cher à James Ellroy) et Claudius, « Lyonnais jusqu'à la moelle », vont se trouver confrontés à quelques situations délicates et côtoyer toute une galerie de personnages truculents mais pas toujours de bonne compagnie.

Avec dans un ordre ne respectant rien de précis, une bande de nazillons nostalgiques ayant pour chef de meute sadique le neveu d'un célèbre acteur allemand, une ninja fille du chanteur d'un groupe de rock mythique qui flingue autant que Ventura/Blier/Blanche dans « Les Barbouzes » , une Milady châtelaine écossaise petite-fille d'une légende du crime ayant fait le serment de poursuivre l'oeuvre de son illustre grand-père, des kidnappeurs bras-cassés fans des verts ( l'équipe de foot pas les écolos), des marins au curieux besoin de faire des phrases, des Corses sympas mais avec leurs proverbiaux et ancestraux conflits familiaux, et ... Robert Mitchum.



Dans ce livre on se mitraille, se chevrotine, se broie, s'étripe, se tisonne, se dynamite ( je sais tous les verbes sont pas dans le dico ) allègrement mais toujours dans la bonne humeur ( celle du lecteur en tout cas) car on l'a dit au début c'est pour rire.

Certains esprits chagrins rétorqueront que ce livre est un peu court. Je rétorquerai à mon tour que la densité des intrigues est telle que plus entraînerait un risque d'overdose pour le lecteur normalement constitué ne pouvant raisonnablement intégrer en une seule fois l'intégralité des bons mots que l'auteur distille en rafales dans un esprit que ne renierait pas Monsieur Audiard ( ouah ! elle était longue cette phrase).



Je suis ressorti de l'aventure avec les muscles zygomatiques fatigués mais tellement satisfait de ce moment passé avec Poulbot, Lolo and co que je suis partant pour un nouveau tour de grand huit du rire avec eux.

Merci Monsieur Dominique TERRIER pour cet excellent polar humoristique et merci de bien vouloir nous concocter une suite aussi déjantée, en prenant votre temps bien sur car je sais que vous écrivez surtout pour le plaisir, le nôtre et le vôtre, sans contrainte.
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Au coin de la rue

Le coin de la rue, c’est celui que Poulbot, Montmartrois pur jus éduqué à l’école de la rue, et Lolo son pote depuis le cours préparatoire et pour la vie, peuvent surveiller en attendant l’aventure qui selon une certaine expression populaire ne saurait tarder d’en surgir, tout en pratiquant ce qui se rapproche le plus pour eux d’un sport, qui leur permettrait à coup sûr en cas de reconnaissance olympique de rapporter à la France deux breloques dorées : l’apéro.



L’aventure se pointe effectivement, sous la forme d’une belle jeune femme, malheureusement annonciatrice d’une tonne d’emmerdes. Avec pour compères Dudley SMITH ( à ne pas confondre avec un homonyme cher à James Ellroy ) et Claudius, « Lyonnais jusqu'à la moelle », ils vont se trouver confrontés à quelques situations délicates et croiser la route de personnages hauts en couleur mais à ne pas forcément tous inviter à la maison. Avec par ordre d’entrée en scène : quelques bras cassés fans des verts - l'équipe de foot pas les écolos - s’improvisant kidnappeurs, une bande de nazillons nostalgiques ayant pour chef de meute sadique le neveu d'un célèbre acteur allemand, une ninja, fille du chanteur d'un groupe de rock mythique, qui flingue comme Ventura dans « Les Barbouzes », des marins trop bavards, des Corses typiquement... corses, et même un Robert Mitchum des plus imbibés ayant confondu tournage dans l’île de beauté et tournée des bistrots.



Comme Dominique Terrier n’oublie pas que dans un bon roman il faut aussi doser certains ingrédients, l’Histoire est présente, avec cette fois de véritables nazis à la vraie époque où ils ont sévi, mais quelque peu négligents avec leurs affaires, ayant la malencontreuse idée d’égarer une mallette, donnant de ce fait et bien à l’insu de leur plein gré, le top départ d’aventures rocambolesques.



L’auteur nous propose également quelques balades touristiques. En Corse, avec ses paysages magnifiques, comme une parenthèse bucolique et poétique dans un monde de brutes, mais où il peut être fort imprudent de s’attarder à contempler béatement la mer, la météo locale oubliant parfois de prédire de fortes rafales chargées de plomb en provenance des terres. En Écosse, sur l’île de Skye, terre de landes et de lochs, où une distillerie est abusivement détournée de son rôle premier : la production d’un fameux « flacon malté » - je prie Dominique Terrier de bien vouloir me pardonner l’utilisation de cette vanne d’origine contrôlée dont il reste bien évidemment l’inventeur patenté.



L’Écosse c’est surtout la patrie de Milady. Châtelaine qui, fière d’un grand-père alimentant depuis des lustres et certainement jusqu’à la fin des temps la fantasmagorie criminelle, a fait serment, bon sang ne saurait mentir, de faire honneur à l’illustre ancêtre en poursuivant la tradition familiale dans le monde du crime. Une Milady dont la cruauté et la perversion n’ont d’égale qu’une haleine chargée. Sa relation avec Poulbot devient vite des plus électriques, alimentée par une haine suprême, augurant qu’un dénouement dans le style « Règlement de compte à O.K. Corral » est fortement plus probable qu’un séjour en amoureux au Club Med.



Dans cette version l’action est bien sûr omniprésente. On se mitraille, se chevrotine, se broie, s'étripe, se tisonne, se dynamite - je sais tous les verbes ne sont pas dans le dico - allègrement mais dans la bonne humeur - celle du lecteur en tout cas - car c'est pour rire, comme disent les mômes.



Déjà dans la version courte le risque d’overdose pour un lecteur normalement constitué atteignait la cote d’alerte, tant la densité des bons mots distillés en rafales par l’auteur dans un esprit que n’aurait pas renié Michel Audiard frôlait carrément l’indécence. Alors que dire de cette version rallongée ? Que la prise de risque est importante, la possibilité de se coincer les zygomatiques de rire non négligeable, mais l’impact positif de cette lecture sur le moral des populations est tellement incommensurable que même la Sécu – si l’on en croit certaines rumeurs – s’y intéresserait fortement.



Pour conclure, et ne pas vous étonner je suppose, j’ai pris un plaisir de dingue à lire cette histoire, et c’est avec une joie non dissimulée que j’ai écrit cette chronique.



Dernier petit conseil en toute amitié, et je n’hésite pas pour cela à piller le patrimoine culturel français en vous priant d’excuser le tutoiement qui s’impose :

si ton quotidien n’est pas rose, si ta banlieue est morose, alors... prends-toi z’en mains, lis ce bouquin.

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Les brouillards du Rhône

Dominique Terrier nous propose 340 pages de nouvelles, courtes, voire très courtes, qui selon ses propres termes vont du noir foncé au rose bonbon.

C'est d'ailleurs par du très sombre que le recueil débute. Une succession de petites histoires dans le style série noire à l'américaine. Avec quelques représentantes du beau sexe, la femme «l'avenir de l'homme» selon Aragon, mais un avenir peu radieux, entre quatre murs voire quelques planches. Des belles à pourrir la vie d'un honnête truand.

Heureusement, par un sourire, la belle peut illuminer la première journée de liberté d'un taulard.

Malgré la noirceur de certains textes, le style est imagé, empreint d'un humour à la Audiard dont Dominique Terrier nous a déjà gratifiés dans «Tuez-moi demain», son petit bijou de polar humoristique.



Après cet hommage au polar et ses femmes fatales, parfaitement compréhensible pour un auteur dont le livre de chevet du genre est «Le facteur sonne toujours deux fois», les nouvelles suivantes s'inspirent fortement du vécu de l'écrivain: Son rapport à l'écriture, son enfance, son parcours professionnel.

S'ensuivent de belles pages qui m'ont ramené des années en arrière - j'ai quasiment le même âge que l'auteur – certaines me parlant plus particulièrement.



Je ne m'attarde pas sur les nouvelles dont le titre rappelle une chanson ou un album, avec parmi elles un bien bel hommage au grand Miles Davis, et d'autres plus surprenantes où j'ai eu du mal à suivre la pensée de l'auteur, avec l'impression de lire un texte quelque peu déjanté.



Plus poétique, une belle ballade écossaise le long des parcours de golf, au milieu des «Loch», avec un air vivifiant à l'odeur délicatement tourbée qui caresse le visage, des embruns au goût de malt qui titillent les muqueuses, se termine bien évidemment dans ce que l'Ecosse abrite de plus précieux : une distillerie de whisky, mais pas n'importe laquelle, Edradour, la plus petite d'Ecosse.



L'auteur raconte avec beaucoup de tendresse et de nostalgie son enfance dans la cité lyonnaise, lorsqu'encore gone, il accompagne son grand-père sur les pentes de la Croix-Rousse pour y découvrir la boule lyonnaise, dans un de ces clos boulistes qui, s'il en reste, font partie d'un patrimoine régional d'une autre époque.

Il évoque également sa grand-mère, à l'origine de sa passion pour l'humour à force d'écouter sur un électrophone Teppaz des comiques que les moins d'un certain âge, voire d'un âge certain, peuvent difficilement connaître: Fernand Raynaud, Roger-Pierre, Jean-Marc Thibault...

Le Teppaz a disparu, mais le 45 tours avec «Deux croissants» et «Le 22 à Asnières», je l'ai toujours.



L'enfance pour Dominique Terrier c'est également certaines séries télé cultes.

«Le fugitif», qui a scotché toute une population dans l'espoir que le docteur Richard Kimble, «innocente victime d'une justice aveugle», prouve son innocence en attrapant l'ignoble manchot après qui il court désespérément d'épisode en épisode.

«Les envahisseurs», au petit doigt raidi comme unique signe distinctif, que seul David Vincent, perdu sur une route de campagne, a vus débarquer et que bien sûr personne ne croit.

Sans oublier L'amitié entre Sonny, le petit australien, et Skippy son bondissant compagnon.

Quel plaisir de revenir à cet âge d'insouciance et de découverte, avec une seule chaîne ORTF qui représentait des moments de pur bonheur. Je rajouterai pour ma part deux séries qui m'ont marqué de façon différente : «Belphégor» le summum de l'angoisse pour un gamin au début des années soixante, et «Chapeau melon et bottes de cuir» pour la délicieuse Madame Peel.



La dernière partie, moins romantique, raconte le parcours d'un ouvrier qui, fraîchement devenu fraiseur, se retrouve embauché dans la grande famille de l'usine Berliet, devenue RVI, mais toujours Berliet dans les esprits. On a droit à une une visite guidée des ateliers les plus sales et bruyants de cette glorieuse institution de la région lyonnaise, pour laquelle une armée d'anonymes - dont mon paternel - se levait dès potron-minet pour prendre un car dans lequel ils espéraient grappiller quelques minutes de sommeil et rattraper un temps perdu qui ne se rattrape jamais. L'auteur découvre alors le monde syndical et utilise ses talents d'écrivain à la rédaction des tracts pour défendre le monde ouvrier et les «camarades travailleurs», à une époque où ces notions avaient une signification profonde.



Si j'osais, je dirais qu'il y a du Maupassant dans certains textes, un Maupassant élevé au beaujolais et au tablier de sapeur, qui aurait partagé quelques moments privilégiés avec Frédéric Dard et Michel Audiard.

Je pourrais continuer à évoquer le plaisir que j'ai pris à lire ces textes d'un «penseur sans bagages», d'un auteur qui, sans se prendre au sérieux, écrit superbement. Mais je vais m'arrêter là car, comme le dit le grand Jacques, «il est tard Monsieur, il faut que je rentre... chez moi»
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Au coin de la rue

Bonjour mes Lecteurs,



Voici un polar proposé en service presse que je viens vous chroniquer. Et je peux vous dire que j'ai apprécié la lecture !



Merci à l'auteur de sa confiance



C'est l'histoire de Poulbot, pilier de bar avec son meilleur pote Lolo, à qui il va arriver malheur ; tout ça démarre dans son troquet du coin de la rue. Il va affronter des kidnappeurs qui font dans l'amateurisme, une rousse à l'odeur fétide, un tueur à gage pas très futé.



Avec un humour sans borne, Poulbot va nous entraîner de Londres à Lyon, jusqu'à nous faire visiter l'Ecosse et la Corse. Avec ces copains de Montmartre, l'aventure est vraiment au coin de la rue.



Quelle bouffée d'air frais ce polar ! Bourré d'humour, la prose rythmée, le verbe joyeux, l'auteur n'a pas son pareil pour distiller sa loufoquerie dans ce roman où les personnages haut en couleurs et invraisemblables sont à la limite déjantés. Et cela fonctionne !



Doté d'action et d'humour sur fond de référence cinématographique, ce roman court se déguste d'une traite et réjouira même les plus grincheux ! 



Bonne lecture mes Lecteurs !
Lien : http://lecturechronique2.com
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Les brouillards du Rhône

Je découvre Dominique Terrier avec ce recueil de nouvelles. Il est déjà l'auteur d'un roman Tuez moi demain publié aux éditions Les carnets à spirale. J'ai beaucoup aimé son style d’écriture, incisif, imagé, direct. Il ne prend pas de gants pour expliquer les choses, il les dépeint avec beaucoup de justesse, sans enjoliver.



Lire des nouvelles est toujours un exercice particulier. Il y a mes adeptes de la lecture dans le désordre, ou encore d'en lire une de temps en temps. Moi, je préfère tout lire en même temps et dans l'ordre où l'auteur nous les propose. Je me dis toujours qu'il a plus ou moins fait un ordre dans la rédaction. Autant, les premières auraient pu se lire indépendamment, autant certaines sont à lire ensemble. Il a même créé au sein d'une même nouvelle, plein d’autres, comme s'il y avait des chapitres. Ces grosses nouvelles ont une trame et suivent une suite logique.



Dans les premières histoires plus indépendantes, l'auteur nous brosse le portrait d'hommes ou de femmes, où les uns trompent les autres, où il est question également de voyous, de bandits, une sorte de satyre sociale des rapports humains. Le ton est très vif, emprunt d'humour avec une pointe d’argot qui n’est pas sans rappeler le style de Michel Audiard, n’hésitant pas à le citer comme cette phrase que j'ai relevée et qui me fait sourire à chaque fois : « Un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche ». J'ai eu d’ailleurs plus d'une fois l’impression d’entendre la voix de Bernard Blier pour nous raconter les scènes. Dominique Terrier n’hésite pas d'ailleurs à citer le grand cinéaste.

Certaines nouvelles sont très courtes, un peu moins d'une page. D’autres sont au contraire plus longues. Par exemple, dans This is the end, on trouve un style d’écriture très haché, avec des phrases ne comportant parfois qu'un seul mot. La globalité de l'histoire est coupée en plusieurs nouvelles qui ont des titres de chanson. L'auteur emploie d’ailleurs un style très musical, n’hésitant pas à mettre des extraits de chanson.

Dans Mon clavier s'appelle Christian, il nous conte l’histoire d'un écrivain, son histoire peut-être, qui écrit tous les jours sur son ordinateur dont le clavier est prénommé Christian. Il donne avec beaucoup de modestie des conseils d’écriture, parle des sources d’inspiration, il fait également mention de son premier roman. Il parle également de la lecture, sur liseuse qui l'avait éloigné un temps du livre papier. Il nous explique par exemple qu'il est plus adepte de la forme que du fond d'un écrit, où il nous complète une citation de Michel Audiard en disant : «  Ce n’est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut s’arrêter d’écrire » Il nous explique également qu’à contrario de ce qui est tout le temps dit qu'il ne faut pas raconter sa vie, lui pense que justement il faut la raconter et la retranscrire car c’est le meilleur sujet que l'on connait. J'ai beaucoup aimé cette nouvelle où on voit l'envers du décor d’un écrivain. Je retiendrai un de des nombreux conseils, qui dit qu'il faut aimer la lecture pour aimer l’écriture, qu'il faut aussi être curieux et que si on a ces deux ingrédients on a forcément de l'imagination….la recette d'un bon écrivain en quelque sorte…

J'ai également beaucoup aimé les deux dernières grosses nouvelles, où il nous parle plus intimement de lui. Dans Quand j’étais gone il nous parle de son enfance à Lyon, à l’école primaire puis au collège, avec sa grand-mère pu aux boules avec son grand-père, ses promenades au parc de la Tête d'Or, de ses jeudis sans école où il allait au cinéma, de ses vacances en Aveyron, du catéchisme, de ses débuts en apprentissage. Il ponctue le tout avec des anecdotes, des spécialités culinaires ou autres de cette ville. Et il parle aussi des émissions et feuilletons télévisés qui ont bercé son enfance. J'ai retrouvé alors mes propres souvenirs avec Skippy, Mannix ou encore Les Envahisseurs. Je ne suis pas Lyonnaise d’origine, mais j'ai eu l’occasion déjà de me promener dans Lyon et j'ai retrouvé certains endroits, certains restaurants et spécialités.

Ensuite, il continue de brosser son parcours dans les Mémoires d'un prolétaire en nous parlant de sa vie adulte, marié avec des enfants, habitant la campagne et devant faire des kilomètres pour aller à son travail. Il parle d’ailleurs beaucoup de celui-ci qui se fait à l'usine, à la chaine. Il raconte son implication dans le syndicalisme pour faire bouger les choses. Et en même temps situe cet engagement dans le contexte politique du pays, avec l’arrivée du socialisme, l’espoir que cela a créé, les désillusions également, les périodes de cohabitation, les meetings de syndicats où il a pu rencontrer Georges Marchais. Il a déjà l’âme d’un écrivain et il allie ces deux notions en publiant au sein de son entreprise un petit journal, Le Pélican, où il parle de toutes ses actions. On le quitte environ à ses quarante ans. J’ai travaillé en usine et j'ai retrouvé certaines préoccupations qu’étaient les miennes à cette époque là.

J'ai beaucoup aimé ces nouvelles, où je me suis sentie très proche de l'auteur. En plus, il a employé la première personne du singulier pour raconter. Ce « je » permet de rentrer encore plus dans la tête de l'auteur et d’être au plus près de ses pensées, un sentiment de profonde intimité avec ses ressentis. Le style n'est pas le même par rapport aux autres nouvelles, il y a moins d'argot, il est beaucoup plus « littéraire » et moins parler. J'ai apprécié cette faculté qu'a l'auteur de différencier son écriture selon ce qu'il veut raconter.



Pour conclure, j'ai passé un très bon moment de lecture avec toute la multitude de personnages et d'univers que l’auteur nous invite à visiter. Des moments distrayants mais également très enrichissants et intimistes. J’espère ne pas avoir été trop bavarde et surtout vous avoir donné envie de découvrir ces nouvelles et Dominique Terrier à l’occasion. Pour ma part, ce sera un grand plaisir pour moi de le découvrir dans son roman Tuez moi demain qui est annoncé comme un polar inspiré d’authentiques faits réels et dont le titre est un programme à lui seul… De quoi mettre l'eau à la bouche…
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Tuez-moi demain

Un polar décalé, maniant un humour à la Audiard. On ne s'ennuie pas une seconde et l'éclat de rire fuse.
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Au coin de la rue

Que dire de ce livre ? Je l'ai adoré... mais comment vous le présenter sans rien vous dévoiler ? Un livre sur l'amitié, un livre noir, violent mais de cette narration humoristique qui rappelle les BD, ce qui permet de lire avec une double lecture : s'attacher au fond (érudition et documentation sont au RV) ou adopter l'ensemble pour jubiler en suivant notre héros et ses amis. J'entends depuis longtemps les lecteurs endeuillés par la perte de leur héros San Antonio... Hauts les cœurs orphelins : Poulbot est arrivé ( En mieux car chez Poulbot on comprend tout) ! Je recommande aussi aux plus jeunes de se munir de Wikipédia pour pouvoir faire des recherches et ne rien perdre de l'humour de ce 20e siècle dont ils ne connaissent pas grand-chose. Vous pourrez, enfants de l'internet, appréhender ce siècle où les enfants vivaient plus dehors que devant un écran, où la musique était bonne (Led Zep, Deed Purple, Mouloudji ou Cora Vaucaire) et la littérature sans complexe (Voyage au bout de la nuit). Ne refusez pas ce voyage jubilatoire dans le temps, les lieux et les enquêtes. Un bon moment de lecture sans prise de tête (mais avec tout de même une leçon d'humanisme en filigrane) où j'ai tout compris de l'humour, il est vrai que nous avons avec l'auteur que quelques jours de différence pour ce qui est de l'âge, et qu'entre nous il n'y a comme obstacle que le choix d'une équipe de foot : Bon je me suis arrêté aux verts de 76 ! N'exagerez pas 1976...



PS : j'ai oublié d'évoquer pour le ton " Les pieds nickelés" la différence étant sur la réussite puisque les "pieds nickelés" sont des branquignols et les maraudeurs des pointures ! Bien entendu ce livre est comme Dominique Terrier sait si bien le faire très bien écrit car ce style pour être parfait nécessite travail, rigueur... et connaissances. Si dans la tragédie grecque Achille avait un point faible son talon dans la littérature actuelle Dominique a un point fort son talent (c'est nul mais je n'ai pu m'en empêcher) et surtout ses écrits ont une âme !
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Au coin de la rue

• Poulbot c'est son nom. Pas un surnom, non, son vrai nom et il le porte à merveille. Sa gouaille en fait foi...

Partisan du moindre effort,son QG est un bistrot où il passe le plus clair de son temps, avec son pote Lolo. De là, ils peuvent voir le coin de la rue,d'où tout peut arriver, qui sait....

"L'aventure est au coin de la rue" comme dit Lolo...

Et des aventures,ils vont en avoir.... Et y embarquer le reste de la bande à Poulbot...



•Polar à l'ancienne, petit mélange à la Templar,Lupin,San Antonio...

On y retrouve des allusions au cinéma, à la musique et à la littérature. Un humour décapant quasi permanent. Même la mort est relatée avec une forme d'humour. C'est rafraîchissant.

Une lecture agréable avec un vocabulaire que les plus jeunes auront parfois du mal à décortiquer sans l'ami Google...

Poulbot nous balade aussi bien dans Montmartre que dans Lyon et son quartier de la Croix Rousse,qu'à Whitechapel ou en Écosse...

Des persos pas piqué des vers, que ce soit amis ou ennemis.

Vous aurez compris que c'est un roman agréable à lire, mêlant polar et humour.

Il y a juste la fin que j'ai trouvé trop rapide... Mais qui sait, celà annonce peut être une suite....🤔😊
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Tuez-moi demain

Cher Vous,

Tuez-moi demain n’est pas vraiment un roman, c’est plus une Novella, c’est très court…

C’est certes court, mais bon, voir très bon.

Un road movie déjanté qui part de Montmartre pour nous mener en Corse, à Lyon, Londres et même en Écosse…

Il ne faut surtout pas chercher une logique dans la trame de ce livre, de toute façon, ce n’est pas ça qui est le plus important. Le plus important c’est le style bourré d’humour de Terrier.

Pas de l’humour gras, non, un mélange de ce que j’aime, celui d’Audiard, Dard, Blondin, Boudard et tant d’autres… Tenez puisque c’est vous, rajoutons aussi un fort soupçon de Monty Python et surtout de Terry Gilliam… D’ailleurs Terrier, Terry, si ça se trouve, les deux sont en famille, ceci expliquerait cela…

Dominique Terrier, inspiré par ses paires, non ses pères, pardon, mélanges des faits divers à un brin de folie et nous offre un court roman jubilatoire !

Et surtout je tire mon chapeau au Carnet à Spirale, une maison d’édition qui prend le pari osé de faire du roman court et de la nouvelle


Lien : http://cecibondelire.canalbl..
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